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Critiques de Philippe Carrese (73)
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Tango à la romaine

L'actualité du moment vous stresse et l'envie de se changer les idées se fait ressentir ?

Laissez - moi vous inviter dans la découverte de ‘Tango à la romaine' de Philippe Carrese. Certes, les événements n'ont rien de joyeux mais faites confiance au talent de Philippe Carrese qui réussit à alterner avec habilité le tragique et le comique.

L'action se passe en Italie, plus précisément à Rome en 1967. le groupe ‘Potere Rosso' a tout préparé et passe à l'attaque. Mais l'attentat programmé tourne mal et la vie d'une famille atypique est ainsi bouleversée.

Divisé en plusieurs chapitres, le roman nous présente divers protagonistes. Ce sont des personnages intéressants et hauts en couleur qui nous font découvrir des situations drôles.

J'ai beaucoup aimé le personnage de Zeffirino. Sa manière d'agir malgré l'étrangeté de la situation, m'a beaucoup amusée. Une petite pensée aussi pour Maria Gianlupino.

En dire plus, ce serait gâcher le plaisir de la découverte. Mais si vous êtes curieux, quelques pages sont visibles gratuitement dans la présentation du livre.

Vous l'avez sûrement compris, je ressors conquise de ce ‘Tango à la romaine'.

En un mot : Magique !

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Enclave

Les naufragés d’une île inaccessible...



1945. Slovaquie.

Le camp de travail de Medved’ est abandonné par les allemands en débandade, laissant derrière eux 200 prisonniers coupés du monde, en plein hiver, dans un site montagnard aux accès dynamités.



Engagée dans sa survie, la petite société se déclare République démocratique, prise en main par un prisonnier charismatique. Ce microcosme s’apparente à un laboratoire social où l'isolement est à organiser, le quotidien à reconstruire, les individus à hiérarchiser. Tout groupe en vase clos se constitue de leaders, de suiveurs, de contestataires. Il faut occuper les esprits et les corps, désamorcer les conflits, et faire face aux inévitables dérives.

Sauf que cette nouvelle organisation finit par ressembler de façon troublante à celle de l’ancien camp de travail...



Le contexte reste historique mais le propos va rapidement virer au thriller efficace dans une ambiance malsaine de fin du monde et d’inhumanité.



C’est un étrange mélange de récit catastrophe, sociologique et historique que j’ai dévoré goulûment, conquise par son efficacité et son originalité. Un livre intelligent qui ouvre réflexion sur la folie, la manipulation des individus, entre pouvoir et soumission.

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Enclave

Le sujet est intéressant et le texte bien construit s’avère un bon thriller, même si le scénario reste sans grande surprise. Ce livre interroge plus qu’il ne cherche à apporter de réponse sur les effets pervers du pouvoir. J’en suis ressorti certes troublé mais aussi frustré de l’absence de lueur sur ce qu’aurait pu être une autre issue. Même la fin qui renvoie comme en boucle au début est insatisfaisante et dérangeante. Mais ce point de vue très pessimiste est vraisemblablement la morale voulue de l’histoire.
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Marseille Noir

Cela faisait un moment que l’on attendait le premier inédit français d’Asphalte. C’est chose faite avec, qui plus est, un recueil de nouvelles dans la collection emblématique de la maison d’édition. Et, pour ne rien gâcher, le livre est vraiment bon.



En effet, de tous les volumes des « Villes noires » parus jusqu’à présent, Marseille Noir est certainement celui dans lequel on sent le mieux battre le cœur de la ville. Ici, elle ne sert pas seulement de décor mais est dans la quasi-totalité des quatorze nouvelles du recueil un personnage à part entière, bienveillant et menaçant, aimé et détesté. Car ce que disent ces récits, c’est que si les habitants de Marseille, du cru depuis plusieurs générations ou nouveaux arrivants, font la ville, la ville a aussi une réelle emprise sur eux.



Cela commence par une partie consacrée aux « mythologies » marseillaises, en particulier la tradition du crime plus ou moins – et quand même souvent moins – organisé. Cela continue avec un bouquet de nouvelles regroupées dans un chapitre « Errances » qui voit des personnages comme perdus dans une ville qui tient au moins autant du refuge que du cul-de-sac, avant de passer à l’inévitable « Sale et rebelle » dans lequel les récits montrent bien comment la ville, entité supérieure douée de [dé]raison, façonne ceux qui y vivent, y compris, nous dit la quatrième et ultime partie, « Toujours en partance », lorsqu’ils ne font qu’y passer.



C’est le jeu, bien entendu, on ne peut mettre sur un pied d’égalité toutes les nouvelles réunies par Cédric Fabre. Certaines apparaissent plus accrocheuses et/ou plus profondes que d’autres, mais il n’en demeure pas moins que l’on se trouve là face à un ensemble extrêmement cohérent. Les éditrices ont eu le nez fin en optant pour Marseille à l’occasion de ce premier recueil totalement inédit, la ville la plus susceptible de leur fournir une matière d’une telle qualité en terme de noir.


Lien : http://www.encoredunoir.com/..
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Une histoire de l'humanité, tome 1 et fin

Ce livre est un véritable ovni.

Philippe Carrese nous livre sa version de l'histoire de l'humanité, du big bang à nos jours, version très loufoque mais dont le fond correspond à une bonne part de vérité. Les organismes décrits par M. Carrese, qui ont peuplé notre Terre il y a plusieurs milliers d'années ont bien existé et leurs descriptions sont plutôt fidèles à ceux à quoi ils ont pu ressembler.

L'alternance de chapitres scientifiques expliquant comment la Terre est devenue la Terre, et de chapitres racontant la vie non moins loufoque de cadres dans une maison d'édition amène une bonne dynamique. Cela évite de s'ennuyer.

L'écriture est remplie de jeux de mots et calembours en tout genre. Il y a beaucoup de références musicales (Barbara, Charles Trenet) et littéraires.

Je me suis bidonnée toute seule tout au long de ma lecture. Je me suis délectée des non-sens, des jeux de mots et de l'absurdité de certains passages.

D'ailleurs, la plume de Philippe Carrese me rappelle celle de Stéphane de Groodt dans son livre "Voyage en absurdie".
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Tango à la romaine

Alors que je ne connaissais aucun livre de Philippe Carrese, j'ai téléchargé ‘ Tango à la Romaine ' avant de partir en vacances, sans me poser de questions. Et ce fut une magnifique découverte.

Je me suis beaucoup amusée avec les situations humoristiques et les personnages, même si parfois un retour en arrière s'impose pour retrouver le fil de la lecture.

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Enclave

« Ils sont partis ce matin »

Le livre de Carrese commence ainsi. On comprend assez vite que « ils » sont les allemands, que nous sommes dans un camp de travail que la fin de la guerre approche. Ils sont partis, et ils ont fait en sorte que les prisonniers ne puissent pas quitter le camp tous les accès ont été minés. En fait ils restent prisonniers.

Les captifs sont libres, leurs geôliers sont partis, mais sont incapables de comprendre ce que cela va changer dans leur vie. Ils sont oisifs, livrés à eux-mêmes désemparés. Le livre nous raconte comment cette nouvelle vie va devoir s’organiser ; les repas, le temps de la journée, se chauffer…

Et bien sûr, une voix s’élève, plus forte que les autres plus décidée aussi…

Peu à peu l’auteur met en évidence la difficulté de vivre en société, de recréer une société, surtout quand toutes les volontés ont été laminées, que toute humanité a été enlevée à chacun.

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Virtuoso Ostinato

Lecture rapide car passionnante, pris dans le tourbillon de cette histoire au cœur d'un petit village italien au début du XX e siècle. Bien que je m'attendais beaucoup plus à une histoire essentiellement basée sur la musique et à la naissance d'un virtuose, j'ai apprécié malgré tout ce roman.



L'histoire commence par une supercherie, d'un ingénieur tombé en rade en rase campagne qui informe à l'heureux propriétaire du champs près duquel il attend d'être secouru, qu'il regorge d'un minerai d'une grande valeur. Fort de cette information, le père de la famille Belonore, accorde l'aide indispensable pour que ce monsieur puisse poursuivre sa route. C'est le début d'une série de malheur dans tout le village dont chaque habitant dépend des uns et des autres, où règne le maître qui n'est autre que Belonore. Ce dernier doit bien avoué l'aveu de ce monsieur et il promet richesse à tout le village. Il s'évertue à trouver ce fameux filon de minerai, avec l'aide de ses fils au risque de leur vie.

Nous vivons au cœur de ce village ancré dans ses coutumes.

Il se trame des tragédies, des passions, et la naissance d'un personnage qui fera face à ces conditions, refusant de subir le destin, préférant se l'approprier.

Il y a les 3 frères, la grand-mère, le père et la marathe : la beauté incarnée qui rend fou plus d'un homme.

Et la musique dans tout ? Et bien c'est à la Scala que débute le récit fait par notre virtuose qui est sur le point de donner son concert, et se remémore, un certain jour où il a mis la première fois les pieds ici même à la Scala alors qu'il n'était qu'un gamin, un campagnard venu du fin fond de sa cambrousse. De la musique, il ne connaissait que les touches de l'harmonium de l'église de son village. Mais c'était déjà le début d'une révélation, la fibre du musicien qui commençait à se tramer. Quand un beau jour, un violoniste, beau comme un Apollon vint au village. Il offrit sa beauté, sa musique, son talent. tous les villageois étaient sous le charme. Marzio, n'avait jamais vu de violon et ce fut pour lui, un grand moment, emporté par ce son.

Mais le conte de fées finit pas toujours bien, le méchant sommeille toujours dans un coin.

Je ne peux pas en dire d'avantage, mais notre Marzio, toujours en nous contant son enfance, son village, est là en osmose avec la Scala prêt à mettre en œuvre, son talent, son génie, sa persévérance, son rêve : devenir celui qu'on écoute comme tout le village avait écouté ce Michele. Il n'est plus ce gamin bouseux, il est le violoniste Marzio Belonore, le grand, l'unique. La consécration d'un virtuose obstiné : Virtuoso ostinato.



Très belle histoire avec son lot de rêves, de drames, d'histoire, d'espérance...
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Marseille Noir

La ville "fausse et haine" se livre ici sous toutes ses coutures : de l’Estaque au Vieux-Port, de la Joliette à la Plaine, de la Belle de Mai au stade Vélodrome, en passant par le Panier ou encore le Frioul…



Ce bouquin fait le récit d’une interaction entre un personnage et son environnement, les conséquences terribles d’une société criminogène. Exemple type dans la nouvelle de Patrick Coulomb, Le Panier – Le silence est ton meilleur ami : un mec, soi-disant très calme, va finir par tuer son voisin pour tapage nocturne.

Un bon écrivain serait un homme qui observe son environnement pour livrer une sorte de diagnostic sur ce qu’il découvre. Un chercheur, donc, ou un archéologue des bas-fonds de la ville. Dans le présent ouvrage, le point de départ est toujours le lieu, et Marseille se prête particulièrement bien au jeu. Ici, il est pratiquement impossible de faire abstraction du lieu où l’on se trouve. La ville nous rattrape sans cesse avec un cri, un coup (de vent), une odeur. Marseille est un parfait matériau d’écriture avec ses mythes, son folklore et les fantasmes qu’elle génère. Elle est le personnage principal de chaque histoire et se donne en spectacle, à mi-chemin entre tragique et comique. Comme le rappelle l’anthologiste en citant Stevenson : « Certains lieux parlent distinctement. »

A l’heure où les écritures du réel la gagnent, la fiction montre patte noire. Elle est surréelle, à l’image d’une ville ô combien excessive. Dans Marseille Noir, la subjectivité est assumée : ici, on ne fait que raconter des histoires.

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Virtuoso Ostinato

Dans ce roman nous suivons Marzio Belonore à deux périodes de sa vie. Le roman s'ouvre en 1911 alors qu'une automobile est coincée dans une ornière à l'orée d'un champs à San Catello en Lombardie. Dans ce trou perdu, les automobiles on ne les connaît qu'en photo et on s'en méfie. A San Catello on vit encore comme au XIXème siècle, beaucoup des paysans du cru n'ont jamais vu la ville et s'en portent très bien.



Parallèlement nous retrouvons Marzio, devenu violoniste virtuose qui se prépare pour un concert à la Scala de Milan en tant que soliste. Anxieux, il revient sur son passé, se remémore tous les événements qui l'ont conduit là, sur cette scène prestigieuse.



Tout à donc commencé en 1911 quand cette voiture est restée coincée dans un fossé aux abords du champ de Volturno Belonore. Cette voiture transporte un employé de ministère de haut niveau vers un rendez vous d'importance. Pour ce sortir de ce mauvais pas et constatant le manque d'empressement de la famille Belonore à l'aider (à San Catello on s'occupe de ses affaires et tout ce qui est étranger est suspect), l'homme va faire croire au paysan que son champ contient un minerai très recherché, qu'il marche sur une fortune. Volturno est un homme droit dans ses bottes, sûr de son fait, il est déjà le petit roi du village, mais cette promesse de fortune va mobiliser toute son énergie, il ne va plus penser qu'à cet espoir de richesse et entraîner toute sa famille et le village dans sa folie prospectrice. Une folie qui va mener au drame.



Virtuoso ostinato est un roman passionnant qui nous parle de folie, d'aveuglement. La folie du désir de richesse, la folie de l'amour. L'amour de Marzio pour Ofelia, la jeune femme de son père auprès de laquelle il a grandi et dont il est fou amoureux depuis toujours. Cet amour est impossible, mais Marzio a une autre passion la musique, il va s'y plonger corps et âme. Pour Marzio, la musique comme la vie est un combat, un combat contre les autres, un combat contre la résignation, contre soi même, contre les autres qui eux aussi luttent pour obtenir une parcelle de bonheur. Un bonheur qui semble bien inaccessible aux habitants de San Catello. Philippe Carrese nous plonge dans cette Italie du début du XXème siècle, une Italie divisée, pas encore réunifiée, divisée comme le village lui même. L'Italie paysanne, un monde où il faut lutter pour vivre ou il faut être obstiné pour sortir du lot, même si cette obstination ne peut mener qu'à la tragédie. Philippe Carrese signe ici un très beau roman, émouvant, poignant sur cette fatalité qui frappe l'homme, celle de courir obstinément vers son malheur. Un roman âpre comme la terre lombarde, mais aussi flamboyant, plein d'une faconde toute italienne dans sa description savoureuse et pleine d'un humour grinçant des querelles entre villageois. Une bien belle découverte. Un roman intense.



"Sur le plateau, Alfredo Visconti, premier violon, fait un geste discret. Toute la troupe se met en branle. Rite immuable : le hautbois lance sa plainte. C'est la curée, l'interminable minute de l'accord, la chasse à la note juste. Tous les timbres convergent vers ce la glacé et rectiligne, avant que les cuivres ne viennent parader avec leur si bémol claironnant. Les corridas ont leurs fanfares qui annoncent, joyeuses, le carnage à venir. Les philharmoniques ont elles aussi leur prodrome rituel : l'accord. Une fois l'eurythmie de l'orchestre réglée, l'hallali pourra commencer : la meute sera parée. Marzio observe les violonistes sur le devant de scène. Une fois de plus, l'ennemi le plus redoutable sera dans ses rangs : celui dont il devra se méfier se tiendra pile derrière lui. "
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Marseille Noir

Ce recueil de nouvelles a pour thème commun la ville de Marseille, la grande Marseille, la médiatisée, la belle, la méchante et la moche, en somme, Marseille. Ces différentes nouvelles sont réunies par Cédric Fabre et les auteurs viennent d'horizons assez différents. Certains sont nés à Marseille et la connaissent, l'ont dans l'âme et dans l'esprit, les autres y vivent et l'ont dans le coeur. Marseille, on l'aime ou on ne l'aime pas, mais elle ne laisse pas indifférent. C'est difficile aussi de dire qu'on ne l'aime pas, car ses quartiers sont différents mais la vue sur la mer est toujours la même, le mistral y souffle toujours aussi fort et froid.



Dans ces nouvelles, on y retrouve bien sûr les clichés, la pègre, le banditisme, mais aussi la loyauté donnée pour la vie, l'amour pour un ami jusqu'à la mort, c'est des sentiments puissants et forts. On découvre le père qui raconte à son fils ce qu'est le Vélodrome, mais aussi la femme bafouée et passionnée. C'est aussi celui qui se venge quelques décennies plus tard, et l'amour d'une vie emportée par la drogue.



Ces nouvelles c'est les différentes facettes de Marseille, les gens sont comme la ville, fiers, grandes gueules, sanguins, mais au fond, ce sont de grands enfants qui s'amusent dans un carphanaum continu.



Les auteurs se succèdent avec leur style. Quatorze nouvelles, quatorze histoires, quatorze styles. Certains sont incisifs, d'autres sont posés, mais on y trouve à chaque fois un peu de cette folie que le mistral souffle sur la ville. Quatorze vies rocambolesques qui vous tiendront en haleine et vous feront découvrir une ville sous un autre angle.



Que l'on aime ou non Marseille, ce recueil aura le mérite de vous la faire vivre différemment.
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Marseille Noir

Tu avais vu la couverture du livre, tu avais lu le résumé, tu croyais qu'il s'agissait d'une bande dessinée, tu as reçu un recueil de nouvelles à l'accent marseillais.

Un peu à l'image des films de Guédiguian il s'agit de textes qui, malgré la noirceur qu'ils distillent, chantent à ton oreille. Tu lis avec l'accent de Marseille. Tu déambules dans les quartiers, mine de rien. Personne ne te remarque mais toi tu ne rates rien de tout ce que tu entrevois. Tu ne comprends pas tout: ce monde à mille vitesses, cette culture footballistique, les éboueurs et leurs habitudes propres à la ville, les trafics...tu sais déjà beaucoup, mais tu n'as jamais pénétré ces univers-là pour de vrai. Tu n'es même jamais allée à Marseille.

Pourtant tu lis avec l'accent, tout naturellement. Tu t'appropries la ville à travers une quinzaine de textes bien différents les uns des autres, pensés, projetés, écrits par des auteurs aux sensibilités diverses dressant ensemble une carte de Marseille qui finit par te faire croire que tu la connais comme ta poche.



Merci aux éditions Asphalte et à Babelio de m'avoir offert cette déambulation dans les rues marseillaises.
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Une belle histoire d'amour

Jean-Dominique, appelé aussi Pindur (un surnom donné par des amis musiciens) aurait pu devenir une gloire dans le milieu artistique. Mais la vie et les aléas familiaux en ont voulu autrement.



Il végète dans un petit café-restaurant-dancing tenu par Max et sa mère Massima. Autre employé, P.H., le cuistot culturiste. Jusqu’au jour où Gisèle déboule dans la vie de Max et va tout changer.



Pindur essaie de narrer une belle histoire d’amour à Lucas, son interlocuteur qui veut que le conteur aille droit au but. Mais Pindur ne peut s’empêcher de digresser car pour bien comprendre ce qui s’est déroulé en un peu plus d’une journée, il lui faut aller retrouver des souvenirs qui s’imbriquent, pas forcément comme un puzzle, mais étagent l’édifice de cette histoire.



Alors cette histoire d’amour dégénère. De ballet romantique elle évolue en carnage et road-story effrénée et mouvementée autour de Marseille.







Difficile à raconter comme ça, à brûle-pourpoint, et c’est bien pour cela que le narrateur s’emberlificote souvent et que Lucas a de la peine à suivre cette histoire échevelée.



Ne vous fiez pas non plus à la quatrième de couverture qui ressemble à un poème à la Jacques Prévert.



Disons simplement que ces évènements sont décrits d’une façon totalement loufoque, un peu à la manière de San-Antonio (période des années soixante) et que Philippe Carrèse y déploie une verve, une faconde toute méridionale, et un humour ravageur.



Une histoire d’amour comme on n’aimerait pas en vivre mais à la lecture de laquelle on prend un immense plaisir. Une réussite de plus à mettre à l’actif de Philippe Carrèse, même si personnellement j’avais plus apprécié son précédent roman, Une petite bière pour la route chez le même éditeur.







Les lecteurs ne connaissent peut-être pas Philippe Carrèse comme romancier, mais ils ont peut-être suivi la série Plus belle la vie, puisqu’il en était l’un des réalisateurs.






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Le bal des cagoles

Où Ludovic, pour venger le suicide de son père projette d’enlever le D.R.H. du groupe qui l’avait licencié dans le cadre d’une « restructuration », puis Jean-Pierre Gaillard, « le filtre incontournable de la pensée unique » ! Sinon, l’histoire principale est plutôt un polar intra-utérin ! Tragique mais comique.



Article complet en suivant le lien.
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Conduite accompagnée

Où le directeur des laboratoires pharmaceutiques Martin voit sa villa envahie par l’équipe de production de Stars’n Strass, invitée par son épouse et un « copain » d’enfance perdu de vue depuis plus de trente ans l’embarquer dans de sombres affaires. En quelques heures, son existence tranquille et rangée, va être pour le moins bouleversée. Philippe Carrese semble y prendre un malin plaisir à s’y appliquer.



Article complet en suivant le lien.
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Marseille Noir

L'Homme de la maison étant originaire de Marseille (nous y passons des vacances deux fois par an), il va de soi que j'ai eu l'œil attiré par ce titre lors de la dernière édition de Masse Critique. Et parmi les quelques romans que j'avais cochés, c'est celui-ci que j'ai eu le grand plaisir de recevoir.

L'occasion de plonger dans cette ville que je suis bien loin de connaître comme ma poche mais dont j'apprécie beaucoup certains quartiers, mais aussi de découvrir 14 auteurs -tous m'étant jusqu'alors, sauf erreur, totalement inconnus.



Embarquement pour Marseille, donc. Ville à la fois millénaire et multiculturelle, adossée à la Provence et ouverte sur la mer, elle est un personnage à part entière de ces récits teintés de noir. Le recueil comporte 14 nouvelles, chacune se déroulant dans un quartier déterminé, regroupées en 4 parties (Mythologies, Errances, Sale et rebelle, Toujours en partance), abordant des thèmes variés, relatifs notamment, on s'en doute, au foot, à la drogue, à la mafia, à l'immigration, à la pollution. Parce que oui, Marseille fait rêver, fantasmer, mais Marseille souffre aussi de cette réputation de ville dangereuse, sale, rebelle. Elle est une juxtaposition de quartiers, de réalités, pas forcément intégrés en un ensemble cohérent, et est de ce fait difficilement compréhensible pour celui qui voudrait la découvrir.



Il est bien difficile de formuler un avis général, compte tenu de la diversité des sujets, des auteurs et des styles. Comme souvent dans un recueil (même œuvre d'un seul auteur, d'ailleurs), on peut trouver le résultat inégal, certains textes plus accrocheurs que d'autres. J'ai personnellement particulièrement apprécié la plume de Philippe Carrese (Le problème du rond-point : "Parce qu’à Marseille, le vrai problème, c’est qu’il est plus facile d’aller exécuter un contrat que de circuler en bagnole" ). J'ai souri, pendant une surveillance d'examen, en lisant les états d'âme d'un professeur qui rêve de zigouiller quelques élèves avant de tuer un voisin particulièrement bruyant à coups de livre (Le silence est ton meilleur ami) (quel dommage de devoir se débarrasser d'un bon roman, quand on y pense...). J'ai aimé reconnaître quelques lieux au détour d'une page, la montée des Accoules et la Vieille Charité, la Plaine et le cours Julien, l'ombrière du Quai des Belges et le cours d'Estienne-d'Orves, le Vélodrome et la corniche, les animaux colorés de la capitale de la culture et ces mots que j'ai fini, au fil des ans, par utiliser moi-même.



J'espère -parce que je l'aime, cette ville, avec sa foule, ses bruits, ses ruelles, sa Bonne Mère et ses navettes- que l'insistance sur ses côtés sombres que sont la pollution et autres règlements de comptes, n'empêchera pas le lecteur de partir à son tour à sa découverte. Parce qu'en réalité, les règlements de compte y font peu de dégâts collatéraux ;) Parce qu'une fois la porte d'Aix dépassée (ce qui signifie que vous aurez vaincu les bouchons, les radars, la circulation modifiée pour la x-ième fois (merci les travaux) avec ses piétons et ses voitures qui vivent leur vie sans se soucier de ce qui se passe et circule autour d'eux), quand vous vous offrirez un thé chez Cup of tea ou un petit verre en terrasse à noël, vous vous direz que Marseille, noir ou pas, c'est quand même vachement chouette.



Merci à Babelio et aux éditions Asphalte pour cette belle découverte.
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Enclave

Roman de Philippe Carrese.



En janvier 1945, c'est la débâcle dans les rangs de l'armée du Reich et du parti nazi. Les Allemands abandonnent la scierie de Medved' en Slovaquie, au nord des Carpates. Le camp de travail n'est pas vide. Les détenus, cent cinquante hommes et une vingtaine de femmes ont été abandonnés, livrés à leur sort au cœur de la forêt slovaque et de l'hiver meurtrier. Mais il faut survivre, prouver à l'ennemi que son départ n'est pas la fin. La communauté se réorganise avec, à sa tête, Dankso. Tous attendent un chef pour réapprendre ce qu'est la liberté. Dans un premier temps, les prisonniers veulent échapper à l'enceinte du camp, fuir les mois de souffrance derrière les barbelés. Mais le lieu est une enclave, coincé entre les flots impétueux de la Strigina Bystrina et les infranchissables monts Tatras. Acculés, les survivants réinvestissent le camp. Dankso met en place la république démocratique de Medved'. Le jeune Matthias se voit confier une mission : écrire, raconter la vie de son peuple. Et sous sa plume, on constate l'avènement d'une nouvelle dictature, menée par un homme qui se laisse dominer par l'avidité et le goût du pouvoir. Matthias écrit pour que cette page d'histoire suspendue et ignorée ne soit pas perdue. Mais une question se pose : écrire permet-il de sauver du désastre ?







Philippe Carrese réussit une impressionnante performance : traiter un sujet lourd de mémoire et de « déjà-dit » dans une prose simple et libre d'emphase. Avec discernement, il évite les poncifs et les écueils de la littérature concentrationnaire ou post-Shoah. Non pas que cette littérature est mauvaise. Mais un énième récit dans la veine de ceux de David Rousset ou Jorge Semprun n'aurait rien apporté d'essentiel à la connaissance et à l'appréhension de cet épisode historique. La phrase inaugurale, « Ils sont partis ce matin. », répétée dans les premières pages, est riche de tout ce que le texte n'a pas eu besoin de dire : les tortures, l'horreur, les détails de la vie concentrationnaire. Cette simple phrase marque la fin d'une époque, la transition entre l'avant et l'après. Elle permet au lecteur d'investir le texte sans repasser par les récits que l'on connaît déjà.



Bien que d'une facture simple, le texte est riche d'échos littéraires. J'y ai trouvé des teintes mythiques, tout particulièrement présentes autour de la Strygina Bystrina. Cette rivière a tout d'un Styx des temps modernes : elle empêche les morts de rejoindre le monde des vivants. Et les détenus de Medved' sont bien morts aux yeux du monde. Ils sont les laissés-pour-compte d'un conflit qui s'achève sans eux.



Un épisode, très court, permet de reconnecter le récit avec la réalité : l'arrivée de deux échappés des marches de la mort, anciens prisonniers d'Oswiecim (Auschwitz). Medved' n'est pas un cas isolé, si jamais on en doutait. L'évocation, en quelques paragraphes, de l'immense usine de la mort polonaise, comble les blancs de la narration. Là encore, l'auteur a su ménager le lecteur en ne lui répétant pas ce qu'il avait déjà lu.



Le récit se déploie dans un premier temps sur trois jours, puis sur un dernier jour, et enfin vient l'après, bien plus tard. L'ellipse de plusieurs mois entre la première et la seconde partie a fait naître chez moi une avidité de lecture. Les analepses dévoilent avec finesse et pudeur un quotidien redevenu trop banalement barbare pour être décrit. Philippe Carrese nous épargne une relecture fastidieuse des systèmes totalitaires.



Dès le début, quand Anja confie à son fils, le jeune Matthias, la mission d'écrire l'histoire du peuple des survivants, j'ai entendu les échos d'une lecture qui a laissé en moi une marque profonde, Le rapport de Brodeck de Philippe Claudel. J'ai craint que Philippe Carrese n'emprunte la même voie que Claudel. Heureusement, le compte rendu est tout autre, et sa tenue elle-même est différente. Mais un point commun relie ces deux romans: le rapport est un texte qui angoisse, qui suscite les dissensions. L'écriture est une arme, je ne fais que reprendre un thème bien ancien. Le texte de Carrese en est une illustration réussie.



J'adresse donc un grand bravo à l'auteur et lui souhaite bonne chance dans la course aux prix littéraires de la rentrée 2009 !




Lien : http://lililectrice.canalblo..
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Une belle histoire d'amour

Pindur, alias Jean-Do, est chargé d'une mission par son patron, Max, petit caïd marseillais. Jean Dominique est un musicien de jazz raté. Il a tout du looser. Il va d’échecs en échecs, et son divorce m'a rien amélioré à l'affaire, il boit et prends de la dope Son employeur, patron du restaurant "Les matins perdus" l'a enrôlé. Il doit récupérer Gisèle, une jeune femme dont Max est tombé amoureux mais qui le fait attendre. Enfin il doit éliminer cette dernière car elle a eu l'outrecuidance de quitter Max, son amant. Pindur, accompagné de Caruso, exécute les ordres mais quand il ramène Gisèle, il s'avère que celle-ci n'est pas la vraie Gisèle de Brémont. Pindur se lance dans une folle équipé pour démêler cet imbroglio. Et dans sa chasse à l'héritière, les cadavres vont s'accumuler sur son passage.

Philippe Carrese est devenu en dix ans un des incontournables de la littérature noire française. Une belle histoire d'amour est son treizième roman.

 Il nous propose un intrigue déconcertante même si parfois l'histoire semble farfelue voire décousue.  Autour de personnages fascinants et haut en couleur, l'auteur nous propose un récit drôle et violent. Avec son style efficace, sa verve méridionale et son humour ravageur, il met en scène Marseille  dans un thriller effrayant à hurler de rire. Et une nouvelle fois Marseille et Philippe Carrese c'est forcément une belle histoire d'amour.
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Trois jours d'engatse

AVANT-PROPOS



L’histoire que vous allez lire est totalement fictive.

Elle se déroule dans une ville imaginaire située à vingt kilomètres à l’ouest d’Aubagne et à peu près de huit cents kilomètres au sud de Paris, c’est-à-dire quasiment aux antipodes, dans les territoires vierges et exotiques propices aux aventures les plus dépaysantes.

Cependant, pour plus de commodité, nous l’appellerons cette cité « Marseille » pour qu’il y ait d’engatse de comprenette pour degun.

Si vous êtes Marseillais, vous ne devriez pas avoir trop de problèmes pour capter, les termes utilisés étant ceux de tous les jours.

Si vous êtes un vrai parisien, c’est-à-dire, si vous habitez plus au nord que Gardanne, vous trouverez un lexique sommaire à la fin du récit pour pouvoir tout comprendre (et si tu es un fiòli, un jambon ou une estrasse mondaine de Saint-Giniez, arrête de faire ta précieuse et laisse tomber l’accent pointu… ça donne l’air ensuqué, et de toute façon, un jour ou l’autre, ça t’échappe malgré toi et tu redeviens ce que tu as toujours été : un vrai Marseillais…)

Je disais donc que toutes ressemblances avec des personnes ou des événements ayant…quoi ? bon… d’accord, ils ont explosé une barre d’immeuble dans le quartier nord… Je reprends : toute ressemblance avec des personnes vivantes ou… et arrête de te fendre la gueule comme ça, c’est agaçant, de longue… Ce roman est une pure fiction, un point, c’est tout.

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Le bal des cagoles

A lire pour l'humour et l'accent de Marseille de la pure détente.
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