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Citation de oran



Le récit se structure autour de « l’Affaire » : le meurtre d’une petite fille de dix ans « Belle de jour ». Bien longtemps après, le narrateur évoque ce drame, qui en a enchaîné bien d’autres, à partir des notes consignées dans ses carnets « Je sais tous les faits que je vais raconter (…) j’ai passé ma vie à vouloir les assembler et à les recoudre, pour les faire parler, pour les entendre. C’était jadis un peu mon métier ». Il était policier, lui aussi va rester à jamais meurtri par cette affaire.
Cela se passe dans un bourg P, voisin de la grande ville V (probablement Verdun). Cette histoire débute en 1917, alors que la guerre gronde pas très loin. On va y croiser des salauds, des saints, des nantis comme le procureur Pierre- Ange Destinat, le juge Mierck, le colonel Matziev, le docteur Hippolyte Lucy « mort de faim » , des hommes qui ne sont pas sur le front parce qu’ils travaillent à l’usine où est fabriqué le carbonate de soude, des gueules cassées, des estropiés par la guerre, par la vie , des femmes aussi comme Lysia Verhareine, l’institutrice, Joséphine Maulpas...
Une atmosphère lugubre, particulièrement bien rendue. Au fil des pages, on découvre l’âme humaine faite de gris car « rien n’est ni tout noir, ni tout blanc », on chemine en s’enfonçant souvent dans les ornières boueuses ou gelées, comme celles que nous réserve la vie, à la frontière du bien et du mal, du sinistre, de l’insoutenable, du banal. Par de petits détails on s’immerge dans la vie quotidienne de cette époque : surtout les odeurs, celles des combattants revenant du front, des cadavres, de la peur, celles du vin, de la goutte, de café-rhum, de Pernod, de vermouths que l’on boit pour oublier, pour s’enivrer et passer le temps , celles de tissu mouillé, de bois de chauffage, de gros tabac, celle de la salissure de la vie…

Un roman prenant, poignant.
Ne pas en dire plus, pour découvrir, un à un tous les personnages parmi lesquels s’est glissé le meurtrier. Mais est-ce effectivement le coupable qui a été exécuté ? Et un dernier drame, un ultime secret, celui révélé par le narrateur dans les dernières pages de son carnet.
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