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2.4/5 (sur 5 notes)

Nationalité : France
Né(e) : 1956
Biographie :

Philippe Delannoy est écrivain, scénariste et journaliste.

Il est l'auteur de plusieurs romans et essais : "Les Années poussières" (Ramsay, 1983), "La Main du maître" (Ramsay, 1986), "Mescalito" (Fixot, 1989), "L’Ange noir" (Le Rocher, 1995), "Vincent au jardin" (Le Rocher, 1996), "Gabriel Matzneff" (Le Rocher, 2003).

Il a publié "Pernety 80", chez Fayard, en 2006.

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Bibliographie de Philippe Delannoy   (10)Voir plus

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Citations et extraits (30) Voir plus Ajouter une citation
Ces jeunes désenchantés voulaient tout et ne croyaient plus en rien. Leurs parents les avaient conçus au sortir de la guerre sur des valeurs qui étaient caricaturées sous Pompidou. Eux, tentaient de se grandir en professant des idéaux généreusement imprécis : abolition des races, des frontières, des pays, des cartes d'identité, des morales, des religions. "Imagine", la chanson de John Lennon, résumait le programme.
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Pour l'an 2000, les prévisionnistes promettaient le métro dans un tube à vide, le train sur coussin d'air, des pilules pour remplacer les repas, des villes lunaires, des villes sous-marines. Le tramway passait pour un moyen de transport ringard digne des films de Charlie Chaplin.
La carte à puce, le micro-ordinateur, les téléphones portables, Internet ? Les prévisionnistes prévoyaient tout sauf l'essentiel. Mieux encore : un expert en aéronautique affirmait qu'en 1980, cent cinquante avions supersoniques Concorde sillonneraient le ciel. Un éminent professeur de sciences politiques soutenait qu'il était impossible de gouverner avec une Assemblée de droite et un Sénat de gauche ; un étudiant, inspiré, qui serait venu lui parler de la possibilité d'une cohabitation entre un Président de gauche et un Premier ministre de droite aurait pu regagner sa chambre à la cité universitaire.
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Les parents travaillaient tous les jours de la semaine, y compris le dimanche. Peut-être se sentaient-ils heureux ? Les ennuis arrivent quand on se croit heureux, soutenait le père, refermant ainsi la parenthèse optimiste.
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Chaque jour, à l'heure du goûter, Jacques Chancel, à l'antenne de France Inter, interviewait des artistes dont le nom était connu de tous. A les entendre, le succès était le produit de la chance et du travail. Les journalistes semblaient quant à eux croire que les vies des laborieux étaient éclairées par des stars menant une existence entre ciel et terre : Yves Montand, Simone Signoret, Alain Delon, Romy Schneider, Charles Aznavour...Des êtres si brillants, loués, enviés, si écoutés, que ne pas être leur semblable signifiait aux auditeurs qu'ils avaient laissé passer leur chance, peut-être même avaient-ils totalement raté leur vie. Si une "étoiles" venait à s'éteindre, le public en prenait pour des jours d'émissions endeuillées. Certaines personnes, constellées d'idioties, se sentaient plus affectées par la mort d'une célébrité, qu'elles croyaient connaître, que par le décès d'un parent, qu'elles ne connaissaient que trop.
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- "Savez-vous que nous sommes toujours considérés par les élites parisiennes comme des indigènes au parlé ridicule, des péquenots de l'Ouest, têtus, naïfs, roublards, rebelles abrutis de religion, des Bécassines ! Vous savez, François, que Bécassine a vraiment existé ? Elle s'appelait Annaïk Labornez, née en 1885, à Clocher-les-Bécasses, près de Quimper."
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- "La Paimpolaise qui m'attend en pays breton. Vous connaissez la chanson de Théodore Botrel ? J'irai revoir Paimpol et sa falaise...Y'a pas de falaise à Paimpol.
- Y'a pas non plus de café Pouchkine, place Rouge, rétorqua François en citant la chanson de Bécaud, Nathalie.
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Et Brigitte Bardot portait le col mao. Les aliénés couraient derrière les mini-jupes, les collants, les Beatles, les Kings, les Rolling Stone, s'enivraient de mots anglais, hard, soft, in, out, show-biz, look, cool, et s'emparaient du téléphone. Les gens de peu quittaient la survie et découvraient le mode de vie. Les pauvres osaient parler de standing. Ils investissaient plusieurs mois de salaire dans l'achat d'une voiture, s'endettaient dans l'acquisition des gros appareils ménagers ; les plus nantis, grâce à l'emprunt, devenaient propriétaires de leur logement ; tous rêvaient de partir en voyage. Les fortunés n'avaient pas assez des douze mois de l'année pour visiter leurs propriétés, ni d'une vie entière pour dépenser leur argent.
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Dans l'intervalle, l'honneur de Mme Pompidou avait été lavé. On a étouffé l'affaire, affirmait tante Marie-Jeanne, qui semblait tenir à ses danseuses nues sous le tutu. Mme Pompidou n'était sans doute pas aussi coupable que certains avaient voulu le faire croire, néanmoins, il n'y avait pas de fumée sans feu. Et puis n'avait-elle pas été bien légère en fréquentant des milieux peu recommandables lors de ses vacances à Saint-Tropez. Selon tante Marie-Jeanne, une femme honnête, une vraie femme honnête, reprit tante Marie-Jeanne, passe ses vacances à Plestin-les-Grèves en bottes bleues et ciré jaune !
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A son âge, Jacques avait dû retenir par cœur les noms colorés des pays d'Afrique et leur capitale. Zéro pointé à l'élève qui se trompait sur un nom exotique. Le prof citait Victor Hugo et Jules Ferry pour qui la générosité exigeait que l'on apportât les lumières de la civilisation aux peuples prisonniers de l'obscurantisme. Un écolier d'hier qui, sous l'effet d'un sort, se réveillerait aujourd'hui, et répéterait sa leçon, se ferait tancer par les maîtres actuels. Qui donc a fourré de pareilles insanités dans le crâne de ce morveux ?
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Sous Pompidou, on révolutionnait l'habitat avec virilité : on faisait des gros pâtés, des tours phalliques, des barres, des blocs, des forteresses tristes, isolées les unes des autres, entourées d'arbres, qui dissimulaient à peine la méchanceté de la réalisation. Bientôt ces bâtiments autonomes construits à l'écart du centre devinrent des lieux livrés à l'ennui de ceux qui n'espèrent rien.
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