Le viol est un ogre qui se bâfre d'enfants. Le poison ainsi distillé s'infiltre dans l'âme jusqu'à son dérèglement, parfois irréversible. Stéphanie Dautel l'a subi dans sa chair à tout juste 12 ans. Longtemps, elle a pensé être la seule à avoir vécu cet enfer.
Devenue éducatrice spécialisée, auprès d'adultes en grande exclusion, puis à la Protection de l'enfance, elle fait le constat édifiant que les crimes sexuels sur enfants, loin d'être des exceptions, sont amèrement «ordinaires».
Racontant avec bienveillance des dizaines d'histoires vécues par celles et ceux qu'elle a accompagnés, l'autrice fait l'autopsie de ce crime ordinaire. Elle appréhende les différentes problématiques liées aux abus sexuels, les adaptations inconscientes pour supporter le chaos intérieur et les réflexes de survie qui se mettent en place au détriment de l'individu.
Stéphanie Dautel est ainsi venue en aide à des dizaines d'enfants et d'adultes abusés.
Préface du docteur J.-C. Guillaume, pédopsychiatre, psychanalyste, secrétaire de la Fédération française de psychothérapie pour l'enfant et l'adolescent.
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-Je vous présente ma femme qui fait s'occupe des comptes de la maison.
-Elle est donc la première intéressée par ce que j'ai à vous proposer aujourd'hui.
-Certainement pas! C'est une perle mais elle n'entend rien aux placements. Ce n'est tout de même qu'une femme...
Alors oui, vous les avez abusés. Vous m'avez abusée et la banque de mon père ne reverra jamais l'argent que nous vous avons avancé. Peu importe, vous m'avez donné ce que personne d'autre sur cette terre n'a été capable de me donner: votre amitié et un peu de considération. Avec vous, au moins, je me suis sentie un peu vivante; avec vous, j'existais pour autre chose que les moqueries de mes soeurs et les attentes reproductrices de mon père et de mon mari. Quel que soit le jugement que la société portera sur vous, e ne vous dirai qu'une chose: vous avez bien fait de rouler tous ces hypocrites dans la farine et de profiter de ce que la vie ne vous avait pas offert. Moi, la vie m'a beaucoup offert, mais ne m'a rien donné, à part votre amitié. Je la quitte donc sans regret sachant que je ne vous reverrai jamais...
Le plus grand danger à l'heure actuelle n'est pas dans les événements eux-mêmes. Il est dans l'énervement qui gagne, dans l'inquiétude qui se propage, dans les impulsions subites qui naissent de la peur, de l'incertitude aiguë, de l'anxiété prolongée. Il est encore temps d'écarter de la race humaine l'horreur et la guerre. Le péril est grand, mais il n'est pas invincible si nous gardons la clarté de l'esprit, la fermeté du vouloir, si nous savons avoir à la fois l'héroïsme de la patience et l'héroïsme de l'action!
- Qu'est-ce que j'ai fait pour mériter ça?
- Le fait que tu te poses la question devrait déjà te donner la réponse. Tu n'es jamais là, ni pour elle ni pour eux... Ah, c'est sûr, tu as de l'argent, beaucoup d'argent avec cette foutue banque, mais tu crois sincèrement que ça remplace un père ou un mari?
Les guerres sont provoquées par le choc des intérêts capitalistes. Il est du devoir de la classe ouvrière de s'y opposer! Seule la grève générale dans tous les pays d'Europe pourra obliger les gouvernements à renoncer à cette guerre dont le seul but est d'enrichir les marchands de canons!
- Doucement! Pose-moi s'il te plaît, je suis... je suis enceinte.
- Oh, mon Dieu! C'est formidable! Enfin, je veux dire tu es enceinte de...depuis le...
- Depuis le viol, oui. Tu peux le dire, ce n'est pas un gros mot, c'est un crime.
- Tu n'aurais pas exceptionnellement quelque chose de gentil à dire pour notre père?
- Attends, laisse-moi réfléchir... Non, pas vraiment. Ce qui me fait dire qu'on peut bien se passer d'un père finalement.
- Il y a une solution. Un actionnaire extérieur est prêt à éponger les dettes de la charge et tes dettes personnelles pour apurer les comptes.
- Et qui est cet abruti qui veut perdre son argent?
C'est tellement facile de faire sortir toutes les économies des bas de laine partout en France, en jouant sur la fibre patriotique, que c'en est presque gênant...
- Joseph? Que se passe-t-il?
- Ma mère... elle... elle est morte...
- Odile... Je suis désolé, mon grand. J'aimais finalement beaucoup ta mère...