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4/5 (sur 3 notes)

Nationalité : France
Né(e) à : Suresnes , le 10/09/64
Mort(e) le : 10/09/54
Biographie :

Philippe Puigserver travaille dans le théâtre depuis près de vingt ans accompagnant des artistes aux quatre coins du monde. Entre deux spectacles ou deux voyages, il écrit.
En marge de ses publications, il fait partie d’un collectif d’écrivains, les (h)auteurs, qui anime lectures publiques, blog, événements et recueils. Ses pièces dramaturgiques circulent dans le milieu théâtral.

Il prône la résistance joyeuse et le trafic altermondialiste d’émotions.
Il vit à Lyon.


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Citations et extraits (4) Ajouter une citation
La vigne vierge couvrait sa nudité hivernale d’une parure émeraude qui réchauffait la maison. Ses feuilles se donnaient au soleil d'avril et s'étalaient avec nonchalance sur la roche. Les cerisiers érubescents par tant d'audace se trémoussaient au moindre zéphyr. De part et d'autre des sentes bordées de chênes centenaires, le jardin exposait ses premiers bouquets de coloris en peintre impressionniste. Aidée de Bastien, Madame Marsaillac avait pensé l’emplacement de chaque fleur, chaque plante, chaque arbrisseau afin d'aimanter le printemps. Les fragrances du chèvrefeuille et du lilas embaumaient la propriété d'une haleine fraîche et sensuelle tandis que la brise redonnait aux arbres leur gonflant naturel. Jean-Baptiste Marsaillac, maître des lieux, contemplait depuis le perron cette poussée de vie qui chassait les derniers relents de l’hiver. Son regard passait en revue chaque détail du domaine, avec un mot de remerciement pour chacun. Cette terre et tous les biens dont il avait hérité subvenaient généreusement aux besoins de sa famille et il n'était en aucune façon un ingrat. Homme de belle allure, il n'affichait pas sa cinquantaine comme il n'affichait pas sa richesse ; il recevait ces bienfaits avec humilité et les bonifiait du mieux qu'il pouvait. Dans le ruisseau, les ablettes virevoltaient et l'eau diaphane distillait son nectar. Sertie dans cette nature bienveillante, la Malicorne était un havre de paix et d'indolence. Décidément, les Marsaillac avaient bien de la chance d'habiter cette demeure douceur pétale qui attendait les saisons chaudes avec une ferveur de vestale.
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À cet endroit, j'ai vu sur les épaules de mon père le général de la Gaule. Il nous a salués. Maman était très émue. Je me demande même si ce ne fut pas là une des trois ou quatre plus grandes joies de sa vie. Il était debout dans sa DS décapotable à côté d'un autre grand chef à casquette militaire. J'ai trouvé qu'ils avaient un grand sens de l'équilibre car ils ne se tenaient pas, une main était donnée au public, l'autre, royale, restait collée à la couture du pantalon. Les motards, quatre devant, deux derrière, roulaient tels des chevaux tirant la diligence de John Wayne. Il y avait aussi beaucoup de voitures noires qui suivaient. C'était comme la caravane du tour de France mais sans les autocollants Mercier et les casquettes Pernod-Ricard.
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« Je quitte la maison sans attendre le coq. À cinq heures quinze, je claque le portail après une dernière caresse au chien et monte dans la voiture aux côtés de ma femme. À cette heure indue, j'aurais pu aussi me tromper et claquer ma femme, caresser le portail et partir avec mon chien. Heureusement, il n'en est rien.
Ma femme, courageuse et aimante, me laisse à l'arrêt de bus puis s'en retourne se coucher. J'attends la navette pour l'aéroport. Malgré juin, il fait froid, mais je ne houspille pas le soleil d'être resté dans ses draps. J'aime commencer les voyages magnanime. Le bus est bondé, ce qui me surprend mais me confirme l'existence de mondes parallèles. Il se passe décidément des choses dans mon dos, me dis-je, en observant la tête de ces passagers qui semblent pour la plupart des habitués. J'abandonne ces braves au Terminal 1 et me déleste de ma valise au comptoir d'enregistrement où comme souvent je recueille le sourire parfait de l'hôtesse à mes blagues légères. Je reste un homme du peuple ; je passe la douane le cœur pincé et me précipite au Duty free pour admirer les merveilles de l'internationalisation. Comme j'ai cessé de fumer, je flâne dans les rayons parfumerie et accessoires de voyage. J'achète de l'eau de toilette pour exhiber fièrement ma carte d'embarquement. La vendeuse lit "Londres", mais je lui précise que je me rends à New York. Tout de même ! Elle me répond que cela ne change pas le prix de parfum. Sa répartie me blesse un peu. Comment ose-t-elle parler de TVA alors que je lui offre mon émerveillement à traverser deux mers puis un océan ?
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Philippe Puigserver
Aujourd'hui, je n'ai fait le tour de rien et je trouve cela bien suffisant.
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