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3.92/5 (sur 30 notes)

Nationalité : France
Né(e) : 1939
Biographie :

Philippe Simonnot, né en 1939, est un économiste et un ancien journaliste français. Docteur en sciences économiques à l'université de Paris X et de Versailles, il est l'auteur de nombreux ouvrages d'économie. Il publie épisodiquement des chroniques économiques dans la presse, notamment dans Le Monde et Le Figaro.En mars-avril 2007, il lance sur internet un observatoire des religions qui a pour objectif de faire entrer la religion dans une réflexion scientifique, notamment économique.

Journaliste économique spécialisé dans les questions pétrolières au Monde, il y publie en mars 1976 une note d'un haut fonctionnaire sur la fusion Elf Aquitaine. Ce document lui vaut quelques semaines plus tard d'être licencié, et il en tire des observations tant sur le fonctionnement du Monde et son directeur Jacques Fauvet que plus largement sur le métier de journaliste, dans un livre intitulé Le Monde et le pouvoir.
Philippe Simonnot dirige l'Observatoire Économique de la Méditerranée.
On trouve sous sa plume une critique appuyée de l'État. On a aussi de lui une défense récurrente des physiocrates.
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Source : Wikipedia
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Philippe Simonnot
Bernard PIVOT a invité Philippe SIMONNOT, journaliste à "Politis", pour parler du livre qu'il vient de publier "Homo sportivus". Il y développe la théorie que cet "homo sportivus" supplante "l'homo economicus" dans la sociétémoderne. Il explique que le sport nourrit actuellement les comportements, notamment dans le domaine économique, à un moment où l'entreprise a besoin d'être...

Citations et extraits (39) Voir plus Ajouter une citation
Ainsi s’explique-t-on mieux le choix du fameux électrum (un alliage d’or et d’argent) pour les premières monnaies qui furent frappées en Lydie au VIe siècle avant J.-C. Il s’agissait, en effet, d’un choix délibéré de Crésus, le richissime roi lydien, car la fabrication de l’électrum artificiel permettait d’augmenter dans l’alliage la part de l’argent et donc de réduire la teneur en or, qui est de 70% dans l’électrum naturel. L’argent valant 10 fois moins que l’or, le bénéfice du Trésor lydien a du être énorme, car toutes les pièces de même poids avaient la même valeur, fixée d’après le prix de l’électrum naturel. Le public se fiant au poids n’avait pas les moyens de se rendre compte de l’escroquerie.
Le premier monnayage étatique de l’histoire s’est donc accompagné d’une imposture flagrante encore que difficile à déceler. Ce n’était qu’un modeste début !
(p. 33)
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Rappelons comment le coup d’Etat monétaire a été perpétré par Richard Nixon, ce fatal 15 août 1971, et vécu par les contemporains.
«J’ai donné ordre au secrétaire [au Trésor des Etats-Unis] Connally de suspendre temporairement la convertibilité du dollar en or. » Cette simple phrase prononcée par le président des Etats-Unis au soir du 15 août plonge le monde entier dans la stupeur, d’abord, puis dans l’incertitude. Stupeur : le roi dollar est jeté à bas de son trône d’or – il était la seule devise à en jouir et le seul à devoir encore exercer cette responsabilité qui maintient le « monde libre » dans l’ordre de la monnaie marchandise grâce à la convertibilité-or. […] Dans toutes les capitales du monde, on s’interroge sur les conséquences juridiques, financières, économiques, politiques du « coup » de Nixon, du « Nikuson Shokku », comme disent les Japonais, qui avaient fait l’erreur, comme aujourd’hui la Chine, d’accumuler des milliards de dollars dans les réserves de leur banque centrale. Là est toute la force du coup. LES BANQUES CENTRALES, QUI AVAIENT ACCUMULE DES DOLLARS CONVERTIBLES A UN PRIX CONVENU D’AVANCE, SE RETROUVENT AVEC DU PAPIER SANS AUCUNE VALEUR INTRINSEQUE.
(Ch. V, 15 août 1971, le hold-up final des Etats sur l’or des citoyens, p. 119)
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LA POLITIQUE DE FRANKLIN ROOSEVELT EST EMBLEMATIQUE DE CES ABUS ETATIQUES. Dans la loi dite « Gold Reserve Act » du 30 janvier 1934, Roosevelt confisque l’or qui gît dans des coffres privés et oblige les citoyens à rapporter au Trésor tout leur métal jaune, au-delà de 100 dollars (ou 150 grammes) par foyer. L’or leur est payé à 20,67 dollars l’once. Roosevelt utilise le pouvoir que lui confère cette même loi pour dévaluer le dollar, c'est-à-dire rehausser le prix de l’once d’or qui passe à 35 dollars, soit une hausse de 59%, qui bénéficie exclusivement au Trésor. Comparé à de telles manœuvres, le délit d’initié est relégué au rang d’astuce d’amateurs. On pense ici à la fameuse interrogation de SAINT AUGUSTIN : « SANS LA JUSTICE, QUE SONT LES CHEFS D’ETAT SINON DE GRANDS VOLEURS ? » Il va de soi que la dévaluation nécessaire du dollar ne nécessitait nullement la confiscation préalable de l’or privé et la monopolisation étatique du profit de cette dévaluation.
(Ch. VI, Schizophrénie étatique, p. 159)
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(p. 178)

"Il est certain qu'un jour viendra où l'humanité, ne pouvant plus faire face aux besoins de sa population croissante par l'augmentation du rendement du sol, devra limiter l'accroissement du nombre des humains. Elle laissera la nature se prononcer, ou bien elle essaiera d'établir elle-même un équilibre : par des moyens plus appropriés que les moyens actuels, espérons-le; mais alors tous les peuples seront touchés, tandis que maintenant seules sont atteintes les races qui n'ont plus assez de force pour s'assurer le sol qui leur est nécessaire en ce monde. Car les choses sont pourtant telles que, à notre époque, il y a encore d'immenses étendues de sol inutilisé, sol qui n'attend que d'être exploité. Et il est sûr aussi que ce sol n'a pas été conservé par la nature comme territoire réservé dans les temps à venir à une nation ou à une race déterminée. Il est certain, au contraire, qu'il est destiné au peuple qui aura la force de le prendre et l'activité nécessaire à son exploitation. [...] La nature ne connaît pas de frontières politiques. Elle place des êtres vivants les uns à côté des autres sur le globe terrestre, et contemple le libre jeu de forces. Le plus fort en courage et en activité, enfant de prédilection de la nature, obtiendra le noble droit de vivre."

L'auteur de Mein Kampf se montre ici en avance sur son temps. A un moment ou à un autre, ose-t-il prévoir, le problème de la surpopulation se posera fatalement. Mais cette question, selon lui, sera résolue par la loi du plus fort.
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Après « Bâle 3 », certains établissements sont même déclarés « systémiques », c’est-à-dire susceptibles de provoquer par leurs manquements une faillite en chaîne des banques. Ils sont donc assurés à l’avance d’être sauvés. Cette garantie génère un « risque moral » de grande ampleur. Des risques sont pris qui ne devraient pas l’être, conduisant à des investissements erronés. La suite est connue : l’Etat doit venir au secours des établissements en perdition, et le trou de l’endettement public s’élargit. Comme le remarquait Jacques de Larosière, quand il était encore gouverneur de la Banque de France, « la CONTRAINTE INDIVIDUELLE DE RUINE est une pièce maîtresse des sociétés fondées sur l’économie de marché, en même temps qu’elle est UN ELEMENT CONSTITUTIF DE LA LIBERTE ». Si cette contrainte disparaît…
(Ch. IX, L’étrange cuisine du docteur Cooke, p. 203)
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Supposons qu’avec un lingot d’or je frappe deux fois plus de pièces d’un sou que je ne le faisais auparavant, par altération du poids et du titre de chaque sou. Cet accroissement du nombre de pièces ne va générer aucun accroissement de marchandises. Par conséquent, les prix de ces marchandises vont doubler, ou, ce qui revient au même, la valeur de chaque sou (en pouvoir d’achat) va être réduite de moitié. Autrement dit, et ceci va L’ENCONTRE DE TOUTES LES THEORIES QUI PRETENDENT QUE L’ON PEUT STIMULER L’ACTIVITE ECONOMIQUE EN EMETTANT PLUS DE MONNAIE, il n’y a strictement aucun rapport quantitatif de cause à effet entre « la sphère monétaire » et « la sphère marchande ». Insistons sur ce point, car IL CONTREDIT LA VULGATE PROCLAMEE PAR LES GOUVERNEMENTS, ENSEIGNEE PAR LA PLUPART DES ECONOMISTES et DIFFUSEE DANS LES MANUELS : la sphère marchande peut s’accroître avec la même quantité de monnaie en circulation, il suffit pour cela que les prix diminuent ou, ce qui revient au même, que le pouvoir d’achat de la monnaie augmente.
[…] si, comme on le prétend ici, l’altération des monnaies n’a d’autre résultat que de modifier les prix, pourquoi y recourir ? Ici encore, NICOLAS ORESME EST UN GUIDE INCOMPARABLE. Ce qu’il nous dit dans son langage, c’est que l’inflation monétaire profite à ceux qui la produisent, en l’occurrence à L’ETAT, qui, après avoir conquis le monopole du monnayage et chassé les faux-monnayeurs, DETIENT MAINTENANT LE MONOPOLE, si l’on peut dire, DE LA FAUSSE MONNAIE. L’Etat – et tous ceux qui vivent à ses crochets- est LE PREMIER PROFITEUR DES ALTERATIONS QU’IL PORTE A LA MONNAIE, et c’est précisément la raison pour laquelle il s’y livre. Raisonnement très moderne à la manière des économistes de l’école américaine du « Public Choice », qui explique les actions de l’Etat par la poursuite non pas du bien commun, mais des intérêts particuliers de telle ou telle branche de la puissance publique ou des intérêts privés qu’elle représente ou défend abusivement.
(p. 49-50)
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[…] quels que soient les excès de l’Etat de l’Ancien Régime, dans la manipulation monétaire ou dans l’extorsion du droit de seigneuriage [« impôt » sur l’émission monétaire], ils NE PEUVENT SE COMPARER AUX ABUS QUI ONT ETE COMMIS AU XXE ET DEJA AU XXIE SIECLE.
LA MANIPULATION MONETAIRE A EN EFFET DES LIMITES, déjà perçues du temps des Césars, et bien décrites par Nicolas Oresme dans son « Traité ». La quantité de monnaie qui peut être émise dépend en effet de la quantité de métal fourni au service des monnaies. Une partie de ce métal provient des impôts perçus sous forme monétaire, le reste des marchands disposant d’un stock de pièces usagées ou de métal non frappé, qui les apportent au service des monnaies pour leur donner une forme plus acceptable. Si l’Etat se livre à la manipulation consistant à émettre des monnaies à moindre teneur métallique, il risque de tarir le flux de métal offert aux services des monnaies, et même d’encourager les porteurs de vieilles pièces ou de plaques métalliques à les porter ailleurs. D’où les fréquentes tentatives des Etats faux-monnayeurs, rarement couronnées de succès, d’empêcher cette fuite de monnaies ou de lingots. […]
Il résulte de ces limites que DANS L’ANCIEN REGIME L’ETAT NE PEUT EN AUCUNE MANIERE DETERMINER LA QUANTITE DE MONNAIE EN CIRCULATION, comme le prétendent les banques centrales contemporaines. L’EXPRESSION « POLITIQUE MONETAIRE » N’A AUCUN SENS POUR L’ANCIENNE MONARCHIE fût-elle absolue. […]
Même le roi est soumis à cette loi du marché lorsque pour boucher un trou dans son budget il est obligé de faire fondre sa vaisselle d’or ou d’argent.
Assurément, le faux monnayage du prince a un pouvoir de nuisance qui n’est pas nul, mais […] IL EST IMPUISSANT A CREER DE LA MONNAIE A PARTIR DE RIEN comme il pourra le faire bientôt avec la planche à billets.
(p. 73-75)
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Que la crise [de 2008] soit DUE A UN EXCES D’ETAT, on peut le démontrer tout de suite, d’emblée, et facilement, comme gage de notre bonne foi, pour encourager le lecteur à SORTIR DE L’ABRUTISSEMENT COLLECTIF AUQUEL SONT CONDAMNES NOS CONCITOYENS. On peut mettre en évidence dans cette affaire au moins trois manifestations de cet excès étatique.
D’abord, l’origine immédiate du déclenchement de la crise, tout le monde en convient, est à trouver dans les EXCES DE CREDIT CAUSES PAR LA LEGISLATION AMERICAINE sur les « subprimes » ces prêts privilégiés […]. Si ces prêts avaient été un produit de marché, cela aurait voulu dire que le marché était capable de s’adresser à la demande non solvable. Or, le reproche général que l’on fait au marché, c’est précisément de n’être capable de s’adresser qu’à la demande solvable ! Ici, les critiques de l’économie de marché sont pris à leur propre piège. […]
Deuxième manifestation de l’Etat : les effets dévastateurs des « subprimes » ont été amplifiés par les agences Freddie Mac et Fannie Mae chargées de recycler les « subprimes ». Qui sont ces « sœurs maudites », devenues mondialement célèbres à la faveur de la crise ? Des INSTITUTIONS PARAETATIQUES qui disposaient de la signature de l’Etat… Elles n’avaient donc rien à voir avec les vices du marché.
Troisième manifestation : la Banque centrale des Etats-Unis a sauvé Freddie Mac et Fannie Mae d’une faillite inévitable. Là encore, l’économie de marché n’a aucune responsabilité dans ce sauvetage, qui n’a été que le premier d’une série calamiteuse où LA VIEILLE PLANCHE A BILLETS A RECOMMENCE A FONCTIONNER A PLEIN REGIME sur un mode électronique.
(p. 9-11)
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Le Crédit Lyonnais a été conduit au désastre par l’ancien directeur du Trésor Jean-Yves Haberer, qui répondait à l’impulsion directe du gouvernement. On peut en dire autant du Crédit national, de la Banque française du commerce extérieur, de la COFACE, de la Caisse des dépôts et consignations, etc. Il n’est pas non plus inutile de rappeler qu’il est DIFFICILE DE TROUVER EN FRANCE UN PATRON DE BANQUE PRIVEE QUI NE SOIT PAS ISSU DU CORPS DE L’INSPECTION DES FINANCES, ce qui peut expliquer une empathie assez naturelle des patrons de banque pour les problèmes financiers de l’Etat, surtout si on se réfère aux REGLES CLANIQUES DES GRANDS CORPS DE L’ETAT FRANÇAIS, et notamment l’Inspection des finances.
(Ch. VII, La mutation des banques centrales, p. 180)
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Que les « souverainistes » se rassurent, qui réclament un retour aux délices de la planche à billets nationale : LES PRINCIPES DE FONCTIONNEMENT DE LA ZONE EURO N’EMPECHENT NULLEMENT LES ETATS MEMBRES DE FABRIQUER DE LA FAUSSE MONNAIE ET MEME A OUTRANCE, comme le révèlent les crises de paiement nationales que nous vivons successivement. L’argument est donc fallacieux, selon lequel la perte du droit national de battre monnaie, au sens du droit de faire de la fausse monnaie ad libitum, serait la source de tous nos maux. Ce droit subsiste au niveau européen malheureusement. Il n’est qu’à regarder le sort de la Grèce pour se convaincre que l’on peut fabriquer de la fausse monnaie dans l’euroland.
(Ch. VII, La mutation des banques centrales, p. 179)
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