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3.74/5 (sur 871 notes)

Nationalité : France
Né(e) le : 29/06/1991
Biographie :

Pierre Adrian est un écrivain français.

Il a fait des études d'Histoire et de journalisme.

"La piste Pasolini" obtient le Prix des Deux Magots 2016 et le prix François-Mauriac de l’Académie française.

Il publie, en 2017, "Des âmes simples". Ce roman reçoit le prix Roger-Nimier 2017.

Passionné de sport, notamment le cyclisme, il est entré depuis novembre 2016 comme chroniqueur dans le journal L'Équipe.

À 32 ans, Pierre Adrian a publié quatre livres salués par la critique et des prix littéraires. D’une écriture ciselée, travaillée, il raconte la vie dans ses moindres détails en laissant affleurer une quête de Dieu, tourmentée et absolue.

Source : wikipedia, http://editionsdesequateurs.fr
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Citations et extraits (359) Voir plus Ajouter une citation
Déjà on est à cette heure où l'aube prend des airs de pleine lune. On voit dans l'obscurité. Les objets reprennent forme, comme un dessin dont on reconnaît peu à peu les courbes. Plus loin, le chevrier trait ses bêtes. En ville, les éboueurs balaient dans le verre brisé et les odeurs méphitiques. Vies parallèles des heures creuses. Silence radio. Un jour, on sera tellement sur terre que la vie ne s'arrêtera plus. On sera obligé d’avoir deux gouvernements. Un pour le jour, un autre pour la nuit. Les métros rouleront toutes les deux minutes, trimbalant les mêmes travailleurs en quantité. La nationale ne désemplira pas. A Sarrance, il n'y aura plus de dimanche sans camion. Le rêve des salles de marché et des financiers camés. Ça viendra. De jour comme de nuit, la même foule. Il faudra des casques audio pour écouter le silence. Alors oui, à quelques campagnes sera épargnée cette vie sans limites. Mais au rythme où on les quitte, elles seront bientôt des no man's land. La nature aura repris tous ses droits. Celui d'étouffer les granges, de faire éclater la pierre et de chasser les ruines. Le silence déjà fait peur. Celui-là sera terrifiant.
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Au cours de ce voyage, jamais ne me parut plus évidente la fragilité des miens. Les années passant, avec l’âge et dans la mort, elle se révélait. Mon père et ma mère aussi pouvaient être brisés et il revenait à nous désormais de les serrer dans nos bras. Les plus forts avaient besoin du soutien des faibles. Sans doute était-ce cela une famille, un enchevêtrement, une tour en Kapla dont l’équilibre précaire tient, coûte que coûte, grâce à la solidité des uns et malgré la fébrilité des autres.
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Certains endroits élèvent. Ils ont été choisis de longue date pour que Dieu parle aux hommes. L'abandon ne les guette pas. Ils ne passeront jamais.

Albert et Pierre ? Ils sont de Dieu, justement. A quoi bon invoquer les saints si on ne reconnaît pas ceux qui nous entourent. Dans leur vallée, dans ce gouffre, inconnus, ils passent sur cette terre. Cela existe, les saints. Et nous ne le dirions pas ?
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Sur la route du retour, j’ai l'esprit en friche, contaminé par l'image de cette gare aux abois. Les paysages à l'abandon me préoccupent. Cette idée qu'on ne va jamais contre la nature. Elle reprend, et elle a le temps avec elle. De quelques mauvaises herbes sur un rail au séisme, de l'infiniment petit au colosse, la nature fait sa loi, dans les Pyrénées et partout. La terre craque et bouge dans ce pays balafré. A l’été 1967, au pied de la Pierre Saint-Martin, trente-cinq secondes ont suffi à ravager le bourg d'Arette. A Canfranc, il a fallu plutôt trente-cinq ans pour rendre les lieux décadents. Gardons-nous de toute ambition. Cette terre reprend. Elle balaie derrière l'homme.
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J'avais de la sympathie pour lui mais je savais qu'il était de ceux qu'il vaut mieux ne pas trop connaître pour continuer à les aimer.
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Je me retourne et devine alors les clochards de ce matin. Il y a le plus épais aux yeux caves, le visage broussailleux, la peau rouge caroubier. Il dévisage les statues, les mains dans son manteau. Il observe une fresque, retire une poussière qui l'irrite. L'autre s'est avancé dans le narthex. Il s'arrête et regarde vers le chœur. Ses yeux de loup percent la pénombre, ils l'éblouissent presque. Ses yeux giclent jusqu'à nous.

Xavier se recule et leur fait signe de venir. Il faut tout le monde pour prier la Vierge. Ou simplement pour être l’un à côté de l'autre, à espérer la lumière. Les clodos, les défoncés, vous qui zonez sur la route, ralliez-vous. Venez voir, vous arrêter un moment. La contemplation est une vraie vie rebelle, notre satori. Les beatniks ne sont plus là où l'on croit.

Rejeter l'esprit de ce monde, c'est savoir le contempler. A l’ombre d'une chapelle, sous les coupoles d'ardoise d'une église en pays de montagne. Sur les chemins où la nature est reine à l’aube, dans les raies de la première lumière. Après tout, nous sommes tous des âmes simples et perdues. Des hères qui rôdaillent en fond de vallée, incapables à la hauteur. Faibles à l'espèrance.
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Les jours qui précédaient le 15 août étaient des jours de foule. Les voitures de vacanciers et les camping-cars sillonnaient la côte sauvage. On croisait des Anglais, des Allemands, des Hollandais. On les identifiait à leur plaque d'immatriculation jaune et à leur peau blanche.
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Les visages se précisèrent derrière les lunettes de soleil. Certes, ils s’étaient ridés depuis le temps, mais le hâle rajeunissait les peaux et j’aimais les cheveux gris
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Affligée, grand-mère semblait vouloir dire pardon à sa tribu. Un enfant était mort et elle demeurait encore… Alors grand-mère s’excusait, s’en voulait d’être encore là. Elle aurait voulu qu’on se rassemblât autour de son cercueil, pas devant celui d’un enfant de six ans.
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Les enfants étaient déposés à la librairie, rue de Siam. On y passait des heures entières à piocher dans le rayon des bandes dessinées. Allongés dans les allées, adossés aux présentoirs et mêlés à d'autres enfants inconnus, nous nous perdions dans nos lectures. Nous ne faisions plus attention à la douce rumeur de la librairie, au va-et-vient des clients attirés par un rayon, aux familles qu'on conseillait. Cela dans l’agitation exceptionnelle des jours de pluie, avec ces parapluies tassés dans les corbeilles à l'entrée de la librairie, l’odeur de l'humidité, de manteaux mouillés et les traces de chaussures dans le hall. À la fin, je ne comprenais jamais qu’on puisse acheter un livre. Puisqu'on nous laissait faire,

Je pensais qu'il suffisait de le lire sur un fauteuil de la librairie et de le remettre à sa place ensuite.
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