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4/5 (sur 15 notes)

Biographie :

L’Arétin (1492-1556) écrivain à Rome où il est le protégé du banquier Agostino Chigi, par ailleurs mécène de Raphaël, il publie des poèmes pornographiques, « les Sonnets luxurieux », illustrés par des gravures de Giulio Romano, élève de Raphaël. Ses satires lui valent aussi de solides haines et il doit quitter la ville après avoir échappé à une tentative d’assassinat. Il gagne Mantoue puis s’installe à Venise jusqu’à sa mort. Il y publiera des « Dialogues », sa correspondance et diverses autres œuvres, écrites dans une langue verte qui fourmille de formules dont l’auteur de ces lignes a usé et abusé notamment pour les propos tenus par Michel-Ange.
Son style mordant était redouté de tous, et nombre de princes et de rois lui firent de somptueux cadeaux dans l’espoir d’être épargnés. Pour une riche évocation de sa vie, on se reportera à Bertrand Levergeois, « L’Arétin ou l’insolence du plaisir (Paris, Fayard, 1999)

(Extrait du livre "Sur les traces des peintres de la Renaissance"
de Patrick Jusseaux
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Citations et extraits (8) Ajouter une citation
Je vois dois ce respect, parce que l'univers compte beaucoup de rois, mais n'a qu'un Michel-Ange.
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La nourrice - Ce caca te déplaît dans la bouche. On dirait que par ce temps-ci il faut cracher de la manne, si l'on ne veut encourir le blâme de ces femmes qui assourdissent les boulangeries et les marchés. C'est une chose étrange qu'on ne puisse dire cu, po et ca.

La commère - Je me suis cent fois demander à quel propos nous devions avoir honte de nommer ce que la Nature n'a pas eu honte de faire.

La nourrice - Je me le suis demander aussi; mais, bien mieux, il me semble qu'il serait plus décent de montrer le ca, la po et le cu que les mains, la bouche et les pieds.

La commère - Pourquoi?

La nourrice - Parce que le ca, le po et le cu ne profèrent pas de blasphèment, ne mordent pas, ne crachent pas à la figure des gens, comme font les bouches, ne donnent pas de crocs-en-jambe comme font les pieds, ne prêtent pas de faux serments, ne bâtonnent, ne volent et n'assassinent personne, comme font les mains.

La commère - Il fait bon causer avec toute sorte de monde, parce que de chacun l'on apprend quelque chose. Tu as des idées, tu as de la tête, tu marches dans la bonne voie; c'est vrai, l'on fait grand tort à la po et au ca, qui mériteraient d'être dorés et portés au cou en guise de joyaux ou de servir de pendants d'oreilles, de médailles à la toque, non seulement pour la douceur qui en découle, mais pour leurs vertus propres. Voici par exemple un peintre qui est recherché de tout le monde, rien que parce qu'il barbouille sur une toile ou sur une planche un beau jeune homme, une belle jeune fille, et on les paye au poids de l'or pour les représenter en couleur; mais les objets dont nous parlons vous les fabriquent en belle chair vive, et leurs produits on peut les embrasser, les baiser, en jouir; bien mieux, ils fabriquent les empereurs, les rois, les papes, les ducs, les marquis, les comtes, les barons, les cardinaux, les évêques, les prédicateurs, les poètes, les astrologues, les gens de guerre; ils nous ont fabriquées, toi et moi, ce qui importe bien plus. C'est donc leur faire grand tort que de déguiser leurs noms, quand on devrait les chanter en sol, fa.
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Il importe avant tout, que le courtisan sache blasphémer ; qu'il sache être joueur, envieux, putassier, hérétique, adulateur, médisant, ingrat, ignorant, âne ; qu'il sache hâbler, faire le damoiseau, et être à la fois agent et patient.
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Ô Dieu ! Pourquoi ne suis-je pas un homme, comme j'ai l'air de l'être sous ces habits ! Elle a vraiment bien du malheur, celle qui naît femme. Et à quoi sommes-nous bonnes ? Nous sommes bonnes à coudre, à filer, à être renfermées toute l'année ; et pourquoi ? Pour être bâtonnées et insultées tout le long du jour ; et par qui ?...Par un gros ivrogne, par un mauvais fainéant, comme mon mari...Ô pauvrettes que nous sommes !
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Mais moi qui suis moi, je parle comme bon me semble, sans me gonfler les joues en crachant de la saumure; je marche sur mes pieds et non sur ceux de la grue; je dis les mots tels qu'ils me viennent et je ne les arrache pas de ma gorge avec une fourchette. Les mots sont des mots et non des confitures; quand je parle, je ressemble à une femme et non à une pie. Voila pourquoi la Nanna est la Nanna, tandis que cette engeance qui va foirant des verbi gratia et reluquant sur un œuf le poil qui ne s'y trouve point n'a pas seulement assez de crédit pour s'en couvrir le cul. A la fin des fins, qui blâme tout sans rien produire ne fait pas aller son nom au-delà des tavernes, et j'ai fait trotter le mien jusqu'en Turquie. Donc, pécores, je veux ourdir et tisser mes toiles à mon idée, parce que je sais où trouver l'écheveau pour achever les rangs commencés, et que je possède pas mal de pelotes de fil pour coudre et recoudre déchirures et morceaux.
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SONNET VII


Où le mettrez-vous ? Dites-le de grâce,
Derrière ou devant ? Je le voudrais savoir,
Parce que je vous ferai peut-être déplaisir
Si, par derrière, je me le chasse par malheur.

— Madonna, non ; parce que le mirely rassasie
Le cas à tel point qu’il y a peu de plaisir ;
Mais ce que je fais, je le fais pour ne point paraître
Un Fra Mariano, verbi gratia.

Mais puisque vous voulez tout le cas dans ce pertuis,
Comme veulent les sages, je suis content
Que vous fassiez du mien ce que vous voulez.

Et prenez-le avec la main, mettez-le dedans :
Vous le trouverez aussi utile pour le corps
Que l’est aux malades l’argument.


               Et tant de joie je sens
À le sentir dans votre main
Qu’entre nous, je mourrai, si nous faisions l’amour.
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Maintenant, concluons-en que, qui veut être bien en cour, doit y devenir sourd, aveugle, muet, âne, boeuf et chevereau, je le dirai, ma foi !
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Pierre Arétin
L'ambition est le fumier de la gloire.
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