Au-dessus de tout, il y a la justice. Un innocent a été condamné à tort et c'est tout ce qui compte. La justice est un absolu, le seul absolu. Elle est au-dessus de tout, même de la raison d'État. Si la réhabilitation de Dreyfus devait entraîner les pires désordres, ruiner l'armée tout entière, il faudrait quand même réhabiliter Dreyfus.
La justice par-dessus tout contre l'ordre à tout prix : voilà le fond de l'Affaire Dreyfus.
Quant à la forme, c'est autre chose. On ne se rend pas compte du déferlement de haine, du délire verbal qu'elle a déclenché.