Ils parlent de la mort comme tu parles d'un fruit
Ils regardent la mer comme tu regardes un puits
Les femmes sont lascives au soleil redouté
Et s'il n'y a pas d'hiver cela n'est pas l'été
La pluie est traversière elle bat de grain en grain
Quelques vieux chevaux blancs qui fredonnent Gauguin
Et par manque de brise le temps s'immobilise
Aux Marquises...
Le rire est dans le coeur le mot dans le regard
Le coeur est voyageur l'avenir est au hasard
Et passent des cocotiers qui écrivent des chants d'amour
Que les soeurs d'alentour ignorent d'ignorer
Les pirogues s'en vont les pirogues s'en viennent
Et mes souvenirs deviennent ce que les vieux en font
Veux-tu que je te dise gémir n'est pas de mise
Aux Marquises.
Si Paul broyait du noir, d'autres vivaient un moment plus dramatique. Le couple Suhas venait de perdre Aristide, petit garçon de 18 mois, emporté par une foudroyante entérite. Aristide reposait sur son lit et, avec le soleil filtrant à travers les rideaux, son visage semblait de cire.
Paul, ému par ce chagrin, crut bon de proposer un portrait du bébé, ultime souvenir que garderaient ses parents.
Initiative peu heureuse, car, lorsque la maman regarda le tableau, elle redoubla dans ses pleurs :
Sa figure est toute jaune. On dirait un Chinois !
C'est l'effet du soleil à travers les rideaux, expliqua Paul.
En vain. Le père, pour interrompre cette pénible scène, attrapa le tableau et le dissimula dans un débarras.
Monsieur le curé, je vous apporte une bonne nouvelle. Un artiste parisien de très grande valeur, en séjour à Pont-Aven, vous fait don d'une oeuvre remarquable. Nous l'avons déposée dans l'église.
Le curé ferma son bréviaire et ajusta ses lunettes... … s'approchant pour lire la signature, puis se reculant pour juger l'ensemble …
et... que représente-t-il ?
La Vision du sermon ! Monsieur le curé ! répondit Gauguin. ...
Vous dites “la vision du sermon”. Quelle vision ?
Paul calmement, expliqua les intentions de l'artiste, le symbolisme du sujet, la facture nouvelle, …. cette création s'élevant vers Dieu...
Le curé sortit un mouchoir de sa soutane pour essuyer ses verres. …
… ce en serait pas une farce, par hasard ? Une farce ! Les trois hommes se récrièrent en choeur, la main sur la poitrine.
De toutes façon, mes paroissiens en comprendraient pas. Je le regrette, croyez bien. Mais vous trouverez bien un autre... euh... un autre bénéficiaire...
…
Ils allèrent récupérer l'oeuvre et reprirent le chmin de Pont-Aven suivis par un Gauguin déçu qui en desserra pas les dents pendant tous le trajet. Il lâcha seulement, en arrivant, quelques mots amers :
Non seulement mes toiles en se vendent pas mais encore on me les refuse quand je les donne !
Si Paul broyait du noir, d'autres vivaient un moment plus dramatique. Le couple Suhas venait de perdre Aristide, petit garçon de 18 mois, emporté par une foudroyante entérite. Aristide reposait sur son lit et, avec le soleil filtrant à travers les rideaux, son visage semblait de cire.
Paul, ému par ce chagrin, crut bon de proposer un portrait du bébé, ultime souvenir que garderaient ses parents.
Initiative peu heureuse, car, lorsque la maman regarda le tableau, elle redoubla dans ses pleurs :
Sa figure est toute jaune. On dirait un Chinois !
C'est l'effet du soleil à travers les rideaux, expliqua Paul.
En vain. Le père, pour interrompre cette pénible scène, attrapa le tableau et le dissimula dans un débarras.
Dans toute histoire, il faut bien un commencement. Celle de Georges Brassens débute - et cela ne surprendra personne - le jour de sa naissance. Preuve qu'il n'a jamais cherché à épater en se singularisant outrancièrement des autres humains.