Tandis que le Reich prétendait mener la croisade contre le bolchevisme, il exerçait une persécution impitoyable contre l’Église et contre le peuple de Pologne. Les choses horribles qu’avait évoquées Pie XII en recevant l’ambassadeur d’Italie le 13 mai 1940 étaient bien loin d’avoir cessé, et si le pape se retenait de les stigmatiser en des paroles de feu, c’était par crainte de rendre pire le sort des victimes.
Lorsque le silence de l’armistice de juin 1940 succéda au fracas des panzers déferlant sur les routes et des stukas bombardant en piqué, l’Europe continentale sortant de sa torpeur parut se réveiller sous la domination nazie. Seule, face au continent, la Grande-Bretagne proclamait par la voix de Churchill sa volonté de continuer la lutte sur terre, sur mer et dans les airs jusqu’à la victoire totale. Mais nombre de politiques s’interrogeaient sur la portée de cette résolution, et la question restait posée de savoir si en juin 1940 les puissances occidentales avaient perdu une bataille, ou si elles avaient perdu la guerre.
L’attitude de l’Église vis-à-vis du bolchevisme était suffisamment connue et elle n’avait pas changé depuis que Pie XI, dans l’encyclique Divini Redemptoris, avait stigmatisé le communisme comme « intrinsèquement pervers ».
Savoir si quelqu'un aurait pu faire mieux et plus est une autre question.