Comme si le jour avait trébuché en se levant et renversé les couleurs dont il paraît certains petits matins, le ciel ruisselait de teintes aussi étranges que vives. Du pourpre en longues traînées ondulantes, du violet audacieux, des éclaboussures d’or, un filet bleu cyan incapable de s’imposer, des flaques lactescentes virant à l’orangé, le mélange de ces teintes improbables distillant une lumière mordorée qui transformait les rares passants matinaux en créatures oniriques.