#JournéeDeLaPhilo2020 #Philosophie #LesRencontresPhilosophiquesdeMonaco #Philomonaco
Philosopher ensemble !
#Trailer de présentation des Rencontres Philosophiques de Monaco
Avec la participation de:
Alain Fleischer, Anastasia Colosimo, Anne Dufourmantelle, Avital Ronell, Barbara Cassin, Bernard Harcourt, Bernard Stiegler, Boris Cyrulnik, Bruno Karsenti, Camille Riquier, Catherine Chalier, Catherine Millet,
Charlotte Casiraghi, Christian Godin, Claire Chazal, Claire Marin, Claude Hagège, Cynthia Fleury , Davide Cerrato, Denis Kambouchner,
Dominique Bourg, Donatien Grau, Edwige Chirouter, Elisabeth Quin, Emanuele Coccia, Éric Fiat, Étienne Bimbenet, Fabienne Brugère, François Dosse, Frédéric Gros, Frédéric Worms, Gary Gillet, Geneviève Delaisi de Parseval, Geneviève Fraisse, Georges Didi-Huberman, Georges Vigarello, Géraldine Muhlmann, Gérard Bensussan, Hakima Aït El Cadi, Jean-Luc Marion, Jean-Pierre Ganascia, Joseph Cohen , Judith Revel, Julia Kristeva, Laura Hugo, Laurence Devillairs, Laurent Joffrin, Luc Dardenne, Marc Crépon, Marie Garrau, Marie-Aude Baronian, Mark Alizart, Markus Gabriel, Marlène Zarader, Martine Brousse, Corine Pelluchon, Maurizio Ferraris, Mazarine Pingeot, Michael Foessel, Miguel de Beistegui, Monique Canto-Sperber, Nicolas Grimaldi, Olivier Mongin, Paul Audi, Perrine Simon-Nahum, Peter Szendy, Philippe Grosos, Pierre Guenancia, Pierre Macherey, Raphael Zagury-Orly, Renaud
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Si le bonheur sépare et différencie, si le bonheur est celui "d'un" homme, le malheur unit les hommes comme hommes et non comme les individus singuliers qu'ils sont aussi.
Le Nous, ensemble des êtres qui disent Je, n’est pas un moi agrandi, mais une pluralité qui n’est pas réductible à l’unité. Si le moi a tendance à se faire centre et tout, il ne peut rejoindre les autres, il ne peut que former avec eux une totalité qui reprendra la fonction du moi impuissant à se faire tout et à être au centre de tout. C’est ainsi que l’on construit les totalités, les groupes, les masses : en transférant à un moi supérieur et puissant son propre moi déficient, impuissant à se faire centre de tout.
Un homme pouvant être humain comme inhumain, nous devons distinguer "l'homme", être naturel et social, celui qu'étudient les sciences de l'homme, de "l'humanité" comme qualité additionnelle de la nature humaine. Il y a un contraire de l'humanité, c'est l'inhumanité, il n'y a pas de contraire de l'homme, mais seulement des espèces différentes.
En termes deleuziens, nous dirions que le moi se reterritorialise sur ses souvenirs, alors que la fonction du Je est de le déterritorialiser, de l'empêcher de faire de son passé un sol natal, le sanctuaire du moi.
Il ne faut pas confondre l'objectivation du moi qui permet à chacun de se juger à l'aune d'une norme universelle avec la marchandisation du moi dans le monde moderne où chacun croit avoir, du seul fait d'être né, une importance et une originalité qui le mettent au-dessus de tout le monde.
Être humain, ce n'est pas disposer de tout au départ et n'avoir plus qu'à déplier son être, c'est une tâche, celle de devoir faire son chemin en tirant à soi des potentialités que l'on ignore tant qu'on ne les a pas actualisées.
Si le moi est dans son monde propre, familier, si le moi a un chez soi, le Je porte en lui-même une dimension cosmopolitique, ce qui ne veut pas dire qu'il est partout chez lui (attitude impérialiste) mais qu'il n'a pas de lieu propre dans le monde parce qu'il est capable par la pensée de changer de place, et de se comprendre lui-même comme un référentiel de ce monde commun qu'il voit toujours depuis le site qu'il fait sien.
"Je" ne regarde pas l’autre homme comme celui que je ne suis pas, mais comme celui que je pourrais être, et qui me remet à ma place comme une des places, et non comme le centre de toutes les places.
Chacun de nous est, grâce au langage, une première personne. Chacun de nous se pense et se pose comme l’auteur de ce qu’il dit, et cette situation exemplaire de sujet de soi donne à la fois l’idée de l’égalité (nous sommes tous des premières personnes) et celle de la réciprocité dont le dialogue est sans doute la manifestation la plus commune et la moins contestable. Par la parole, manifestation immédiate de la pensée, le Je est tour à tour locuteur et interlocuteur, parler et écouter étant les deux faces d’un même pouvoir.
C'est là une idée fondamentale chez Ricoeur, l'homme ne parvient à se connaître lui-même et à s'unifier qu'au travers ce qui lui est donné de voir, à travers le héros tragique, à travers des personnages, à travers les récits, voire des récits mythologiques... L'important est dans la possibilité donnée à l'homme par la mimesis de fondre sa vie, ses pensées et ses actions dans le moule d'une intrigue.