Pierre Hebey et la NRF
Pierre HEBEY vient d'écrire "L'esprit NRF", une anthologie des
textes publiés dans la Nouvelle revue française. Il évoque sa découverte et sa
passion pour la NRF, ainsi que les écrivains qui ont été publiés dans la revue.
La vie offre toujours deux pentes.
On grimpe ou on se laisse glisser.
Mais on peut écouter Gide lorsqu’il écrit : « les premières pages des 3 crimes de mes amis sont étourdissantes ». On s’y replonge et on approuve.
De fait, Gide va lui apporter ce dont il avait le plus envie et le plus besoin : une véritable reconnaissance littéraire. Sous cet inappréciable regard, Simenon ne peut que se montrer sincère.
L’indifférence presque hostile d’Henriette donne une des clés de l’ambition de Simenon. Elle était d’autant plus lisible qu’elle aimait avec ostentation son second fils, Christian, qui possédait à ses yeux toutes les qualités qu’elle pouvait souhaiter. Elle dira souvent ne pas comprendre le destin (ou Dieu) qui accordait la célébrité, la fortune à l’un plutôt qu’à l’autre, qui pourtant les méritait.
Une anecdote l’a dépeint tout entière : de crainte qu’on ne soupçonne sa pauvreté, elle laissait trois casseroles sur sa cuisinière, pourtant éteinte, pour faire seulement illusion.
Simenon est un continent. Un continent parcouru par des voyageurs en tous genres, de simples touristes, des explorateurs érudits, des cartographes méticuleux et des savants en nombre. Ces hommes ont tout vu, tout décrit. Ils sont descendus dans les gouffres, ont gravi collines et montagnes, remonté la moindre rivière et navigué sur tous les fleuves. Nous connaissons chaque pouce du territoire simenonien.
Pierre Hebey - Avant- propos.
L’art est un refuge, mais comme tout refuge peut devenir une prison.