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Critiques de Pierre Louÿs (128)
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Trois filles de leur mère

Une mère 36 ans et ses trois filles de 20, 14 et 10 ans toutes activement impliquées dans la prostitution hétérosexuelle, saphique et toutes les perversions se terminant en philie (pour les puristes, le terme générique est paraphilie (je viens de l’apprendre)), font la connaissance de leur nouveau voisin de 20 ans.

Après s’être toutes offertes à lui, elles se racontent nous passent toute leur enfance, leurs blessures, leurs failles et leur fragilité.



Écrit en 1910, publié clandestinement dans un premier temps et réédité jusqu’en 1983. Pourrait-on encore éditer ce genre de texte de nos jours ? L’on tomberait certainement sous le coup de l’apologie de crime (Seuil de non consentement à 15 ans, 18 ans pour l’inceste).



Une mère qui éduque, dresse conditionne ses filles à aimer leur métier pour en jouir plutôt que de se foutre par la fenêtre.

La prostitution enfantine existe encore de nos jours avec toute l’horreur que cela implique, mais cette mise en lumière a quelque chose de malsain, d’autant que scatophilie, zoophilie et tutti quanti, tout y passe.

Dans la droite ligne du plus connu  « les onze mille verges » d’Apollinaire (1907), chef d’œuvre du mauvais goût et catalogue de toutes les perversions sexuelles existantes.



Écrit dans quel but ? Choquer ? C’est réussi. Une lecture pas excitante en soi, plus édifiante qu’autre chose. D’ailleurs, à mon sens, l’excitation apportée par une telle lecture relèverait plus des troubles paraphiliques (et donc psychiatriques) qu’autre chose.

Une vision déformée, amplifiée (j’espère) du rapport au sexe et à la prostitution ( y compris enfantine) de l’époque. D’un autre côté on parle de Matzneff, on parle de Cohn-Bendit, on parle de tourisme sexuel en Thaïlande, pour les seuls scandales qui parviennent à nos oreilles.



Certains ont aimé, voire encensé le livre (des critiques sur Babelio, Jean d’Ormesson…), y voient une valeur littéraire. Est-ce bien écrit ? On s’en moque. Suis-je moraliste ? On s’en moque aussi (j’en lis pourtant du roman érotique, pornographique). Mais autant on est dans la démesure burlesque avec Apollinaire qui peut confiner à l’horreur jubilatoire, autant ici, où l’auteur insiste tout au long du roman sur la véracité du récit, (et des renseignements pris sur internet, Louÿs ferait le récit de sa relation avec les trois filles de Jose-Maria de Heredia (un poète de l’époque) et leur mère), la lecture est malsaine. D’autant qu’il a épousé la plus jeune des filles dans la réalité.

Bon allez, pour ne pas être totalement négatif, on peut reconnaître une certaine verve truculente dans la dernière interaction du livre. Mais c’est bien tout.



Le livre existe. En tant que curiosité historique ? Savoir qu’il existe, oui. Le lire, non.
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La femme et le pantin

La femme et le pantin représente pour moi le chef d'œuvre de Pierre Louÿs.

Magnifiquement adapté par Luis Bunuel, en 1977, sous le titre Cet obscur objet du désir, ce livre brûle d'une passion et d'une perversité poussées à leur paroxysme.

Film et bouquin m'ont marqué la mémoire de cet assouvissement contrarié, torturé et manipulé par le femme-titre... celle qui joue avec le feu de l'enfer du désir.

Ici, l'homme est lié, à merci, toute raison abolie. Il brûle, se consume. Il est perdu... Collé comme une mouche à un papier...tue-mouches.

D'autres auteurs déclineront, peu ou prou, cette même, lancinante et terrifiante histoire, toujours la même, mais pas avec l'art narratif consommé de Pierre Louÿs.

La femme et le pantin, livre hallucinant du spectacle-malaise d'un récit sans issue et sans fin.

Un livre si indispensable à lire, douloureux, certes.
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Une Volupté nouvelle

C'est effectivement avec une indéniable volupté que j'ai pris connaissance de ce récit fantastique où le narrateur - figurant sans aucun doute l'auteur - oisif, désœuvré et heureux de son sort, vit l'expérience surnaturelle d'une rencontre nocturne avec une apparition.



Et quelle apparition ! Callisto, nymphe antique de toute beauté, tirée du tombeau par la curiosité de découvrir ce qu'est devenu le monde vingt siècles après sa mort. La pauvre semble d'ailleurs très désappointée en constatant que de la civilisation occidentale du XIXème siècle il n'y a pas à tirer de "nouvelles voluptés". Elle qui brilla tant par sa beauté que par son esprit, fait reproche au narrateur de n'avoir pas su surpasser la philosophie, les sciences, les arts et le savoir-vivre antiques.



Notre homme étant un jouisseur à l'image de Pierre Louÿs, il s'abandonnera avec délice à la voluptueuse tentatrice et sera plus sensible à ses charmes qu'à ses discours auxquels il ne peut opposer aucune répartie pertinente.



Sous la plume fantaisiste et drôle de Pierre Louÿs se cache bien sûr une satire, plus amusante que méchante. Ce récit témoigne surtout de l'incroyable attrait que l'Antiquité a exercé sur la société du XIXème siècle et de l'émergence d'une littérature de l'imaginaire qui abolit le temps et l'espace.





Challenge PETITS PLAISIRS 2014 - 2015

Challenge XIXème siècle 2015
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Aphrodite

Dans l'antique Alexandrie, Chrysis aux blonds cheveux est la plus belle et la plus désirée des courtisanes. Fière de son art comme de sa beauté, elle croise un jour Démétrios, sculpteur renommé pour sa statue d'Aphrodite et amant attitré de la reine Bérénice. Lui qui est adulé de toutes les femmes s'éprend de la blonde courtisane, d'autant que, lassé de la reine, Chrysis le rejette. Pour entrer dans les bonnes grâces de la belle, il accepte de réaliser pour elle trois délits : le vol du miroir de la plus grande rivale de la courtisane, le meurtre d'une veille prêtresse pour la délester de son peigne d'ivoire, et le vol sacrilège du collier de perles de la statue sacrée d'Aphrodite. Mais…



J'ai beaucoup aimé ce petit livre, cette presque-nouvelle pas tout à fait conte, de Pierre Louys. Sous couvert de nous raconter l'histoire de Chrysis, il fait revivre sous nos yeux les mœurs de la Grèce antique, du culte de l'amour physique aux abus des soirées orgiaques. Il nous explique l'origine des courtisanes, leurs façons de travailler, les rivalités et jalousies, les prix à payer, et leur devenir. Au-delà de cet aspect historique dont on ne sait trop s'il est fondé ou pas (l'auteur est surtout connu pour sa supercherie sur "Les chansons de Bilitis"), l'auteur de "La femme et le pantin" signe également une œuvre hautement symbolique sur le désir et la mort, sur le pouvoir des uns sur les autres, sur les extrémités auxquels le désir conduit. Les méfaits que doit commettre Démétrios ne me semblent pas anodins ni fortuits, mais à interpréter. Rappelons-nous de la belle Psyché que l'on comparait à Aphrodite elle-même (dans L'âne d'or, d'Apulée) et dont le destin sera plus clément que celui de Chrysis. L'écriture de Pierre Louys est belle et poétique (il est également poète), jubilatoire et sensible, servant la sensualité de cet ouvrage.

Une très jolie découverte !

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Archipel

J'ai découvert et ai été charmée par Pierre Louÿs lors de la lecture de son célèbre Aphrodite. J'ai donc souhaité connaitre mieux ses œuvres, et mon choix s'est porté sur un livre qui se présente comme un recueil d'articles sur la société antique (grecque, mais pas que), d'articles sur la société et les mœurs de son époque (le dix-neuvième siècle), et de quelques contes.

Les contes, qui sont vraiment minoritaires dans ce court ouvrage, présentent les mêmes caractéristiques que celles que j'ai appréciées dans Aphrodite : une écriture fine et poétique, des personnages jamais loin du tragique, de la sensibilité et de la sensualité, une certaine cruauté aussi.

Les articles sur l'antiquité portent sur des sujets très variés, on passe allègrement de la femme dans la poésie arabe aux fastes d'une fête à Alexandrie ou aux sports antiques.

Les articles qui portent sur la société du dix-neuvième siècle posent le constat de certaines défaillances de ce siècle (la baisse de la natalité, la réforme de l'orthographe…) et Pierre Louÿs propose ce qu'il faudrait faire pour qu'elles évoluent dans le bon sens (selon lui).



Ce qui m'a marqué dans Archipel, c'est la très grande modernité des propos. Quand Pierre Louÿs fait l'apologie de l'Antiquité, c'est son absence d'hypocrisie qu'il met en avant (dans "Lesbos d'aujourd'hui", il y regrette la vie plus secrète que du temps de Daphné et Lesbos de ses habitants). L'amour et le plaisir physiques ne sont pas seulement impudiques voire sacrilèges, mais porteurs de valeurs. Il y a chez Pierre Louÿs une certaine nostalgie de cette esthétique qui concilie le physique et les valeurs ; dans "Sports antiques", par exemple, il nous dit :" Nos coureurs, attirés par l’appât des prix, s’entraînent constamment au même exercice [...] le sport ainsi compris est tout le contraire de l’art."

Bien loin de l'érotisme qui teinte ses romans, Pierre Louÿs se fait dans Archipel essayiste, chroniqueur, conteur, réformateur… et surtout, il fait montre d'une pensée véritablement libre et tolérante. Ce recueil est à la fois instructif, souvent drôle, et bien écrit, une petite perle, que j'ai pris bien du plaisir à lire.

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Une volupté nouvelle et autres textes

ÉLÉGANCE ET RAFFINEMENT



Résumé de l'éditeur sur son site :



«Sept contes dans lesquels Pierre Louÿs, avec la langue raffinée qu’on connaît chez ce lecteur absolu, manifeste un art de mettre en scène les créatures qui l’ont obsédé sa vie durant : les femmes, quel que soit leur âge. Très jeunes, adolescentes, épanouies ou bourgeoises, elles font face au mystère unique qu’est l’amour quand il ne se confond pas avec l’indispensable volupté. De la première, sœur de Bilitis, cette grecque dont Louÿs imagina les vers en une géniale supercherie, à l’ultime, petite fille ouvrant un soir de solitude un immense livre hagiographique duquel surgit une sainte qui lui annonce la terrible vie qui sera la sienne, ce sont des êtres qui découvrent les limites du désir et l’empire qu’il a sur les hommes. Et comme ce sont des contes, il y a une petite morale à découvrir, jamais vraiment celle que l’on imaginerait.

Pierre Louÿs, comme Paul-Jean Toulet, sont de ces écrivains fin de siècle qui maîtrisent leur instrument (la lyre…) pour en tirer des mélodies parfaites sans jamais tomber dans le maniérisme ou le saugrenu en toc.»



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L'excellente petite maison d'édition "L'arbre vengeur" propose au lecteur de découvrir ou de redécouvrir une facette méconnue du grand poète et écrivain érotique, Pierre Louÿs - lui-même érotomane convaincu -, du tournant des XIX et XXème siècles, à travers sept nouvelles captées au fil de recueils aujourd'hui guère édités et souvent presque introuvables. L'auteur mieux connu pour son Pybrac, Les sept filles de leur mère, Les Aventures du Roi Pausole (sorte de roman-farce à la mode rabelaisienne) et surtout - sans doute - pour cette supercherie littéraire sublime que sont Les chansons de Billitis (auxquelles succèdent, dans leur édition proposée par la collection "Poésie Gallimard", l'un des plus grands poèmes d'amour qui fut, le "Pervigilium mortis" que nous ne saurions trop conseiller), donne dans ces brefs textes libre cours à son imaginaire délicat, ses fantasmagories d'une autre époque, sans nul doute, mais qui ont ce goût tendre et doucereux des sucreries d'antan. Raffiné, élégant, précis mais appréciant ici et là les mots rares, les tournures délicates et subtiles, le style de Pierre Louÿs est reconnaissable entre tous pour cette légèreté profonde - mais toujours exacte - jamais mise en défaut lui permettant avec grâce de portraiturer la qualité qu'il aima plus que tout le reste : la féminité, par le biais de personnages "du beau sexe", tel qu'on le disait alors, d'âges divers mais avec, toujours, la même sincère émotion, ainsi que, bien souvent, des caractères affirmés, entiers et fiers sans que cela puisse leur ôter le moindre attribut que l'on pensait alors de tout temps assigné à leur genre.



Qu'elle revienne d'entre les morts d'une bien lointaine antiquité grecque, qu'elle soit témoin d'un crime relevant de la pure légitime défense, qu'elle cherche à découvrir, enfant, les mystères de la bibliothèque paternelle, qu'elles soient le jouet d'un tailleur bizarre autant qu'obsessif, les femmes dépeintes par l'artiste Louÿs prennent vie dès les premiers mots écrits et l'on se laisse embarquer au gré de ces scénettes flirtant souvent avec le fantastique, le mystérieux, l'étrange mais aussi la sensualité et la délicatesse comme on se déciderait à déguster, sans penser à rien d'autre, une glace maison sous une tonnelle un soir d'été...



Le charme opère dès les premières pages. Et si ce ne sont probablement pas là les œuvres considérées comme majeures de ce grand ami d'André Gide, elles peuvent cependant en faire une excellente porte d'entrée à l'univers louÿsien, une première et agréable mise en bouche... Quant aux connaisseurs, ils apprécieront de retrouver cet auteur un peu mis de côté aujourd'hui - la faute aux temps et au moralisme ambiant ? - et cette grâce d'écriture qui jamais n'est mise en défaut.
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La femme et le pantin

Une fois de plus, un homme « mûr » s'éprend d'une jeunette qui profite de lui. Ce thème largement exploité dans la littérature se lit avec plaisir sous la plume de Pierre Louÿs. L'auteur troque donc sa Grèce antique coutumière contre l'Espagne fin-de-siècle, qui sert ici de décor. Le pauvre homme éperdument amoureux est près à faire toutes les concessions et subir tous les outrages pour obtenir les faveurs de la belle. Les descriptions du corps de la jeune Concha n'ont d'ailleurs rien à envier à celles d'Aphrodite ou de Bilitis. Nous sommes cependant, dans ce roman, moins dans l'érotisme que dans la passion. C'est un peu convenu à mon goût mais on suit avec une réelle curiosité l'évolution de cette relation amoureuse. Je me souviens également de la très provoquante Marlène Dietrich dans le film éponyme de Josef von Sternberg.
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Trois histoire érotiques

Ce petit folio offert lors d’une opération en librairie dormait dans ma PAL depuis quelques années. Je me suis enfin décidée à l’en sortir. S’il n’est pas inintéressant, ce recueil me laisse toutefois mitigée.



Le premier texte du recueil est une nouvelle de Sade publiée, comme d’autres contes libertins de l’auteur, à titre bien longtemps après sa mort. «Augustine de Villeblanche ou le stratagème de l’amour» est un texte bien éloigné des récits les plus violents de Sade comme «les 120 jours de Sodome» ou «les prospérités du vice». «Le stratagème de l’amour» ne porte pas non plus les réflexions philosophiques qu’on peut rencontrer chez l’auteur. Il n’y a pas ici de peinture sous forme de dénonciation de la société. Il s’agit ici d’un conte libertin léger qui joue avec gourmandise sur la confusion des sexes. En effet, dans cette histoire un homme se déguise pour séduire une femme lesbienne qui s’est déguisée en homme. Ce conte dénué de la cruauté habituelle de Sade s’avère très plaisant, audacieux et, bien entendu, servi par la délicieuse écriture du divin marquis.



Le 2ème récit intitulé «la nuit merveilleuse ou le nec plus ultra du plaisir» est une réécriture du conte «Point de lendemain» de Vivant Denon paru quelques années après le texte originel. On ne sait pas si ce conte est de la main même de Denon ou d’un autre auteur. Ce conte est un agréable badinage amoureux, gentiment érotique. L’écriture est plutôt belle. Ce texte se lit sans déplaisir mais reste très anecdotique et sera vite oublié.



Enfin, le dernier texte de ce recueil est le «Manuel de civilité pour les petites filles à l’usage des maisons d’éducation» de Pierre Louÿs. Cela faisait longtemps que je voulais lire cette œuvre dont j’avais pas mal entendu parler en termes dithyrambiques, certains criant au génie. Avec ce texte, Louÿs propose un pastiche des manuels de savoir-vivre destinés aux jeunes filles qui étaient largement répandus au début du 20ème siècle. J’avais déjà lu du Louÿs, je savais donc qu’il écrit bien. Mais ici, on ne peut guère savourer l’écriture de l’auteur en raison de la forme même du texte. En effet, il s’agit, comme dans les manuels de savoir-vivre, d’une suite de conseils donnés aux jeunes filles, faites ceci, ne faites pas cela… L’auteur fait preuve d’un sens de la formule et d’une outrance qui ne sont pas à prendre au 1er degré mais qui sont bien amusants. En tout cas au début. Si j’ai trouvé ces conseils trash plutôt drôles au début de ma lecture, le procédé est très répétitif, je me suis vite lassée jusqu’à sombrer dans un ennui abyssal. Tant et si bien que je ne suis pas allée au bout et n’ai pas fini ce dernier texte.



Ce livre est un petit recueil relativement plaisant mais tout à fait dispensable. Le conte de Sade est très bon mais se trouve dans le recueil « Historiettes, contes et fabliaux » (que j’ai bien envie de me procurer). «La nuit merveilleuse » est une lecture agréable mais qui ne restera pas dans les mémoires. Quant au «manuel de civilité… » de Louÿs, je pense que lire les citations postées par les babeliotes est amplement suffisant et permet de voir le ton de l’ouvrage.



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Psyché

C'est sa postface, écrite par Claude Farrère, qui m'a attiré vers ce livre.

Ce roman, nous dit-il, n'est pas inachevé mais plutôt mutilé.

Son dernier fragment, inexplicablement perdu, sera-t-il un jour rendu à la littérature ?

Claude Farrère dit de ce livre qu'il est l'oeuvre capitale de Pierre Louÿs.

Il dit encore de "psyché" que c'est "le roman éternel de tous les héros que leur destin a inopinément jetés entre un rêve et la vie".

Il ne m'en fallait pas plus pour me jeter dans ce livre ...

Dans le vieux Ménilmontant, Aimery Jouvelle rencontre madame Vanetty.

Elle est venue y faire l'aumône à ses pauvres de quelques pièces blanches là où il laisse, sous les soupentes, des billets bleus.

Elle est psyché dont il amoureux depuis deux ans.

Il est l'inconnu qui prétend l'aimer ...

Je pensais ici découvrir quelque oeuvre de délicate poésie en prose.

Malheureusement, je n'ai fait que m'engluer dans quelque chose d'indéfinissablement désagréable.

Claude Farrère, dans sa postface, s'était laissé emporté par son affection pour Pierre Louÿs.

Les deux amants sont en réalité à la peine de le devenir.

Le livre n'est tissé que d'une poésie surannée, d'un romantisme usé, d'une émotion exagérée, d'une sensualité artificielle et d'un érotisme poussant jusqu'à la vulgarité.

La carte du tendre s'était déchirée sous la plume de Pierre Louÿs ...

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Trois histoire érotiques

Ces trois nouvelles disparates de style de Sade, Vivant Denon et Pierre Louÿs, sans lien, composent ce livre érotique offert.

La note que j’attribue au recueil est la moyenne pour des textes diversement appréciés.



Le “Manuel de civilité pour les petites filles à l’usage des maisons d’éducation” de Pierre Louÿs publié de façon posthume en 1926 joue sur la provocation lourde, à tel point que j’ai dû chercher pour proposer un conseil qui ne heurte pas vos oreilles : “Ne mouillez pas votre pouce dans votre bouche ou votre con pour tourner les pages.”



La nouvelle grivoise de Vivant Denon est une version révisée érotiquement du conte “Point de lendemain” que vous pourrez trouver en deux versions “soft” : celle de 1777 et celle de 1812 dans le Folio classique n°: 2739.

Elle a inspiré à Louis Malle le scénario du film ”Les amants” de 1958.

Durant cette “nuit merveilleuse”, l’auteur nous propose une charmante et licencieuse mignardise où l’amour est porté aux nues avec une élégance mutine.



Lisez ce voyage de la version libertine de cette carte du tendre à haute voix ou à bas bruit à votre aimé(e) : « Nos soupirs nous tinrent lieu de langage : plus tendres, plus multipliés, plus ardents, ils étaient les interprètes de nos sensations, ils en marquaient les degrés, et le dernier de tous, longtemps suspendu, nous avertit que nous devions rendre grâces à l’Amour.»

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Aphrodite

Nous sommes en Alexandrie, au 1er siècle avant Jésus Christ.



Chrysis est une magnifique courtisane.

Démétrios, l'amant de la reine Bérénice, est le sculpteur de la statue dédiée à Aphrodite.

Tous les deux sont convoités de tous.

Chrysis va prétendre ne pas être intéressée par le jeune homme. Celui ci accepte alors de relever les trois défis qu'elle lui lance.

Chaque page est emplie de sexualité, d'érotisme plutôt. Je ne pense pas que c'était comme ça à l'époque. Car chacun, qu'il soit vieux, petite fille, esclave, courtisane, homme ou femme ne pense qu'au sexe, au plaisir physique.

Un peu trop pour moi. L'écriture n'est pas vilaine mais l'histoire relève plus d'un fantasme qu'autre chose.

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Les Chansons de Bilitis

Les Chansons de Bilitis sont-elles plus passionnantes pour leurs conditions de création que pour leur contenu ? Se poser la question est déjà de mauvais augure. En fait, nous avons donc la réponse. Pierre Louys veut taquiner les frigides intellectuels ; il publie une fausse traduction d’un faux recueil de poèmes qui auraient été écrits par une poétesse grecque antique ; il révèle ensuite que c’était une blague, qu’est-ce qu’on a ri.





Mais la supercherie a duré le juste temps qu’il fallait pour que les critiques en fassent leur pâture pendant dix jours. Entre toutes les critiques peu inspirées, je retiens surtout celle d’Henri de Régnier qui, profondément transmuté par le texte, décida de s’exprimer à son tour à travers la voix d’une femme : « La lecture de Bilitis m’a jeté dans des transports érotiques que je vais satisfaire aux dépens de l’honneur de mon mari ordinaire ». Nous, femmes, pouvons ainsi ricaner de lire ce que les hommes s’imaginent de la sexualité des femmes. Bande de cons, en gros, il faudra toujours décidemment leur faire un dessin. Résumons donc l’itinéraire tracé par ces poèmes : Bilitis, d’abord induite par coutume dans les voies ordinaires de l’hétérosexualité, vira ensuite lesbienne jusqu’à un genre de panthéisme sexuel qui laissa de belles épitaphes sur son tombeau, c’est toujours ça.





Le cul, ça sert aussi. Pierre Louys n’aimerait pas passer seulement pour pervers et il veille surtout à faire croire à ses lecteurs que Bilitis était bien réelle. Ainsi ses poèmes se rapprochent-ils du mieux que possible des us et coutumes de la Grèce antique, ce qui permettra aux plus chauds de faire la pompette du cerveau et la branlette de la tige –mais point d’éjaculat sauf à être particulièrement affamé. Pour tout dire, c’est peut-être l’Appendice du livre qui contient une des parties les plus intéressantes : il s’agit des « 14 Images » qui furent écrites en 1913, au cours d’une période de profonde mésentente entre Pierre et sa femme. Malheur des uns, presque joie des autres. Crève la dalle, rêvant à de belles mantes religieuses aux pattes puissantes, aux bouches avides, et aux sexes douillets, il écrit des trucs pas trop médiocres. Enfin, la partie des Notes et variantes contient elle aussi de jolis morceaux d’anti-bravoure (étant donné que Pierre Louys les écrivit sans oser les publier). Indiquons, à titre d’exemple, cette variante du « Vieillard et les nymphes » : « Leurs vulves avaient triples lèvres et n’étaient velues que par-dedans, mais à longs poils pressés et doux. Et leurs clitoris jaillissaient d’une couronne de cils écrasés ». Finalement, Pierre Louys n’eut pas assez de couilles pour publier le texte en l’état et il nous réserva un adoucissement plutôt insignifiant, que je n’ai d’ailleurs même pas pris la peine de recopier.

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Manuel de civilité pour les petites filles à l'..

Nous ne serions pas tous névrosés si nous avions lu ce livre avant nos huit ans. Peut-être même qu’on s’amuserait !
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Les Chansons de Bilitis

Je me souviens avoir lu ce récit sur ma tablette Ipad en voyage. Premier livre que je lisais de cette façon. Le récit s'y prêtait assez bien, car composé de petites scénettes ou poèmes assez courts. J'en ai gardé le souvenir d'une ambiance plutôt légère, voire même papillonnante, butinante, d'un poème à l'autre. Délicieusement érotisant, sans jamais tomber dans le vulgaire, comme on savait le faire au tournant du XIXe siècle. Le Saphisme devait fortement développer l'imaginaire de Pierre Louïs, car cette jolie Bilitis ne se prive d'aucun de ses plaisirs. On peut ne pas aimer. Moi, je me suis laissé attendrir par ces récits. J'ai d'ailleurs retrouvé ce même plaisir dans 'album "Opération Aphrodite" où Gérard Manset reprend des vers de Pierre Louïs tirés de "Aphrodite - moeurs antiques".
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Manuel de civilité pour les petites filles à l'..

Classique de la littérature érotique, Manuel de civilité pour les petites filles à l'usage des maisons d'éducation parodie les stricts manuels d'éducation de l'époque, et consiste en une longue série de conseils d'une phrase ou deux, qui apprend aux jeunes filles à dissimuler qu'elles en savent bien plus sur la sexualité que les personnes qui les éduquent.



Le livre est une attaque en règle contre l'hypocrisie des conventions sociales, l'auteur n'hésite pas à se jouer de tous les interdits. Le ton est volontairement cru et outrancier. Une fois la surprise des premières pages passée, la lecture de ce manuel est irrésistiblement drôle.
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Trois filles de leur mère

C'est après avoir découvert Wikisource et y avoir ouvert un compte que j'ai enfin pu avoir accès à ce récit pornographique de Pierre Louys. En ces temps de confinement obligatoire, on ne trouve plus une librairie ouverte. Il est vrai que, pour les autorités qui nous gouvernent, l'on n'y vend pas de marchandise essentielle à notre santé. « Allez, je t'échange un Pierre Louys contre un camembert ! » Vous imaginez un peu le dilemme ! « Bon je te rajoute 1 kg de pâtes si tu rajoutes le dernier Houellebecq ! ». Non ce ne serait pas possible. Heureusement, des outils comme Wikisource sont là pour pallier au manque livresque essentiel à ma santé, et certainement à beaucoup de babeliotes.

Ceci dit, je ne suis pas sûr que « Trois filles de leur mère » soit très nourrissant pour l'esprit. Je préfère quelque chose comme « Bilitis », où l'auteur, entremêle érotisme, saphisme, antiquité, poésie… pour nous offrir un récit agréable emprunt de légèreté. Ici, c'est au contraire assez frontal. On a droit à à peu près toutes les déviances sexuelles possibles, jusqu'à l'écoeurement. Au début, la curiosité l'emporte, on s'amuse un peu de toutes ces incongruités, puis, au fil des chapitres, on finit par se lasser assez rapidement, devant la redondance (inévitable) des situations qui deviennent assez rocambolesques pour terminer le livre en diagonale. Sur une tablette, c'est encore plus facile qu'avec un support papier. On laisse défiler… Juste le temps parfois de relever une citation, d'un hasardeux copier/coller. Certains auteurs « fin de siècle » semblent s'être complus dans des descriptions alternant érotisme et pornographie. Aucun nom ne me vient à l'instant, mais en croisant la littérature de cette époque avec d'autres arts comme la peinture, il me semble que le thème était apprécié. Je pense entre autre, à « L'origine du monde » de Courbet. Je veux donc voir dans le livre de Pierre Louys une certaine complaisance à la mode de l'époque, plus qu'à une véritable volonté littéraire que je n'ai pas vraiment trouvée.
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La femme et le pantin

« Ce qui est vrai, c’est que l’amour n’a pas été pour moi une distraction ou un plaisir, un passe-temps comme pour quelques-uns. Il a été ma vie même. Si je supprimais de mon souvenir les pensées et les actions qui ont eu la femme pour but, il n’y resterait plus rien, que le vide. »





Peu importe la personne tant que l’état de déliquescence intérieur, qui porte à chercher du combustible ailleurs qu’en soi-même, se prête à l’élection de n’importe qui – cristallisation d’une nécessité intérieure et d’une contingence extérieure.





« Vous voyez, Monsieur, combien cette première rencontre est insignifiante et vague. Ce n’est pas un début de roman : le décor y tient plus de place que l’héroïne, et j’aurais pu n’en pas tenir compte ; mais quoi de plus irrégulier qu’une aventure de la vie réelle ? Cela commence vraiment ainsi. »





L’héroïne en question ne prend sans cesse plus d’importance qu’à la mesure de ce que le narrateur veut bien lui en accorder. Et il y tient, à lui donner de l’importance, puisqu’il n’a rien d’autre pour s’amuser à donner sens à sa vie. Quel est le signe qui se développe progressivement et qui attache inéluctablement le narrateur à cette fillette croisée un jour dans un train ? Il n’en saura jamais rien et nous non plus mais sa vie en sera définitivement gâchée parce que la garce – qui n’avait d’ailleurs rien demandé – n’avait pas vu en lui sa propre nécessité intérieure. Les années passent et l’obsession reste à la mesure de l’insatisfaction. Rien d’autre ne semble désormais avoir d’importance. La vie du mec se résume à ses rencontres fortuites avec la conchita. Chaque rencontre provoque une rechute.





Ce court roman n’a rien de palpitant, comme il en est de chaque histoire d’amour lorsqu’on ne la vit pas de l’intérieur. C’est donc pour cela que des vies peuvent être perdues, en attente de cet élément extérieur qui, croit-on sans s’interroger, pourra l’élancer vers les sommets de la fusion et de l’harmonie.





L’écriture, d’une perfection littéraire propre à son temps, renvoie aux nouvelles fantastiques et romantiques d’un Théophile Gautier, bien que l’élément fantastique n’y soit ici pas présent sinon dans l’irrationalité de cet élément inconscient qui nous envoûte et nous fait courir à notre déperdition dans l’amour.

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Trois filles de leur mère

Un jeune homme de vingt ans (ici le narrateur) rencontre sur son palier une jeune fille de quatorze ans qui, sans hésitation, le séduit, s'introduit chez lui. Elle se déshabille et lui offre son derrière, voulant ainsi préserver sa virginité. Elle se présente comme la deuxième fille de sa nouvelle voisine. Elle lui avoue que sa mère est une putain et qu'elle a deux sœurs. Peu à près, la mère arrive. Rebecca, jolie femme méditerranéenne de 36 ans. Sa fille lui a avoué qu'elle avait eu une relation sodomite avec son nouveau voisin. La mère ne le reproche pas au jeune homme et lui offre à son tour son derrière. Spontanément, elle lui propose ensuite de lui envoyer Lili, sa plus jeune fille (dix ans !!!) et ensuite son aînée, Charlotte (vingt ans) qui fut élevée ou plutôt dressée à la prostitution depuis ses huit ans. ...



J'ignore un peu comment aborder cet ouvrage. Il fut publié clandestinement, de façon postule, en 1926, un an après le décès de son auteur. Ce livre est qualifié de chef-d'œuvre, voir de roman majeur de Pierre Louÿs. Je peux le considérer comme patrimoine littéraire mais je me pose la question quant à son contenu. L'histoire est profondément scandaleuse, voir dégoûtante. Je suis persuadé que ce livre serait publié de nos jours, son auteur serait traduit sans délai devant les juges. Ici, aucune morale. La mère donne ses filles, entretient avec elles des relations incestueuses. Peu importe leur âge, 10 ans, 14 ans, prostituée des l'âge de 8 ans. Le narrateur, qu'on pourrait penser victime de ses voisines nymphomanes, abuse en toute sérénité de la petite Lili et de Mauricette, 10 et 14 ans. Se réfugiant sous l'excuse que la mère indigne propose et que les fillettes sont consentantes. Il affirme même qu'il n'est en aucun cas violeur.



Plusieurs fois j'ai voulu lâcher l'ouvrage, les poils hérissés, scandalisé. Je me suis senti coupable d'une telle lecture mais le style irréprochable m'a conduit à achever ce roman profondément dérangeant. J'avais lu régulièrement des éloges sur l'auteur. Je n'imaginais pas tomber sur un livre qui me rendrait si mal à l'aise de le lire. Je n'ai peut-être pas choisi le bon roman de Pierre Louÿs mais cette première découverte m'a refroidi. Chat échaudé craint l'eau froide.



Par contre, le style, l'écriture, rien à redire, proche de la perfection mais je ne pense pas que ça puisse excuser le contenu.
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Le crépuscule des nymphes

«On sait qu'Aphrodite fut d'abord une mince plaquette éditée en 1893 sous le titre de Chrysis. Pendant qu'il ébauchait ainsi son immortel roman, Pierre Louys préparait un recueil de sept nouvelles antiques, puisées à la même source limpide, glorifiant les mêmes voluptés, composées avec le même souci d'art et de perfection. En 1893, il publia Léda à cent-vingt-cinq exemplaires. Puis, avec une égale indifférence pour le public, il fit paraître à tirage limité, pour ses amis, Ariane, La Maison sur le Nil, Byblis. La cinquième de ces précieuses nouvelles, Danaé, ne fut même jamais éditée en librairie et ne parut que dans un numéro du Mercure de France. Dès 1894, Pierre Louÿs annonça les deux derniers inédits (La Sirène, l'Amour et la Mort d'Hermaphrodite) qui allaient clore cet éblouissant cortège de beautés nues ; ils ne furent jamais composés.

Le titre général devait en être tout d'abord l'Heptaméron d'Amarillys. L'auteur préféra un moment Les Sept Douleurs. Enfin, il s'arrêta à celui que nous avons pris aujourd'hui et qui résume avec tant de bonheur toute la grâce et la troublante mélancolie de ses héroïnes.

Pour la première fois, le Crépuscule des Nymphes présente au public, en édition collective, l'oeuvre la plus caractéristique d'un écrivain qui a toujours négligé la gloire et que la gloire ne cesse de poursuivre.»



C'est ce qu'on peut lire en présentation des éditions Montaigne en 1925, relayé par Agnès Vinas sur le site internet « Méditérannées » et dont j'ai copié la couverture.



C'est effectivement dans la droite lignée de Aphrodite ou Bilitis. On y retrouve tout ce qui fait le style de Pierre Louÿs. Sa ré-interprétation de l'antiquité grecque émaillée d'érotisme voluptueux continue de me ravir. Plus largement, il s'inscrit parfaitement dans l'esprit culturel « fin-de-siècle », à la suite de plusieurs écrivains, peintres, sculpteurs… Les connaissances qui suivent les découvertes archéologiques de cette époque permettent aux écrivains d'articuler des récits où se mêlent un regard sur les sociétés et mythologies antiques avec un érotisme de plus en plus débridé, que le public affectionne. On assiste au même courant dans les arts plastiques où, par exemple, les peintres orientalistes excellent. Les nus de Chasseriau ou de Delacroix s'inscrivent dans cette mouvance. Rodin n'est pas en reste.

De nos jours, encore, des esprits chagrins sont prompts à s'indigner de ces récits érotiques ou parfois pornographiques. C'est se priver d'un grand plaisir littéraire. A notre époque faussement puritaine, où l'on rend les clients des prostituées pénalement responsables mais où l'on ne compte plus les sites pornographiques, où une sexualité non conventionnelle est encore considérée comme déviante, il serait salutaire de faire le point sur la notion de morale. Dans un autre domaine, on accepte facilement que notre capitalisme exacerbé, octroie des dividendes indécents aux actionnaires de certaines entreprises, alors qu'on laisse plusieurs millions de français vivre sous le seuil de pauvreté. Vraiment, interrogeons-nous sur ce qui fonde notre morale !

Les sociétés antiques ne se posaient pas cette question. La liberté de moeurs y était acceptée voire encouragée. Je vous encourage à lire ou relire des auteurs comme Pierre Louÿs. Vous verrez, c'est très salutaire. Pour ceux qui aiment ce style, bien sûr.

J'oubliais de signaler que c'est sur la version Wikisource que j'ai lu ce texte. Dans cette version, en deuxième partie du "Crépuscule des nymphes", quelques courts récits regroupés sous le titre "Lectures antiques", reprennent plusieurs écrits pas toujours très connus. L'objectif de l'auteur était de faire connaitre ces textes et ces auteurs au grand public de l'époque. On retrouvera donc de courts récits oubliés de Procope, Nossis, Aristophane ou encore Pindare.
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Aphrodite

Je viens juste de terminer la lecture de ce livre. Le 3ème de son auteur que je lis sur ma tablette. J'ai toujours un peu de mal à m'y faire. L'absence de pages en papier donne la vague impression que la lecture en est plus légère, favorisant la diagonale d'un glissement de doigt fugace. Mais comme pour Bilitis, l'intrigue d' « Aphrodite » est elle-même à prendre avec légèreté. Histoire des amours d'une courtisane avec pour toile de fond la vie quotidienne à Alexandrie au tournant du premier siècle après J-C. Pierre Louÿs, d'un ton primesautier, excelle dans les descriptions de la cité, des intrigues entre esclaves, courtisanes, philosophes, sculpteurs... Bien que je ne sois vraiment pas sûr de la véracité historique du récit. Mais qu'importe, l'auteur sait nous faire rêver, encore aujourd'hui sur cette Antiquité vue du XIXe siècle. Souvent dans l'outrance et le théatralisme, on y retrouve la marque de fabrique de l'auteur : l'érotisme, qui imprègne quasiment chaque page. Le sein des courtisanes ou des esclaves apparaît très souvent à travers le pli d'une robe, ou à travers un voile. Et les bijoux ne sont là que pour mettre en valeur les nudités. Il faut lire ce roman comme on regarderait un Chasseriau ou un Puvis de Chavannes ou encore les premiers péplums du cinéma muet italien comme le "Cabiria" de Pastrone.

Bonne lecture aux amateurs.
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