AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet

Citation de Woland


Woland
03 septembre 2009
[...] ... Kéravel était le quartier pauvre qui s'étendait entre le bagne et la rue de Siam où nous logions. En empruntant, pour revenir, ces petites ruelles obscures et malodorantes, je désobéissais à mon père et à Marianne Tréviden, notre vieille servante, dont l'imagination peuplait ce quartier de mille démons à face humaine. En vérité, elle n'avait point tort. La proximité du bagne donnait à ces ruelles pavées d'immondices et bordées de cabarets mal famés un caractère assez dangereux dont je me souciais peu à cause de mon âge et grâce à une certaine hardiesse d'humeur qui me venait du frère de ma mère, décédée le jour même de ma naissance. Cet oncle avait commandé une compagnie d'un régiment de la défunte Compagnie des Indes jusqu'au jour où il avait trouvé la mort en combattant pour l'honneur de défendre nos possessions lointaines. Je gardais précieusement, dans une petite armoire, son hausse-col et sa cocarde : son épée, son fusil et son esponton étaient suspendus au-dessus de la cheminée de notre salle-à-manger. C'est, sans doute, le souvenir de cet oncle qui me poussa à étudier pour faire carrière, malgré ma roture, dans l'artillerie. ... [...]
Commenter  J’apprécie          30





Ont apprécié cette citation (2)voir plus




{* *}