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Citation de Woland


Woland
03 septembre 2009
[...] ... Je n'étais pas très éloigné de L'Ancre de Miséricorde [la boutique où M. Morgat vend des instruments de marine] lorsqu'un bruit timide de pas étouffés se révéla dans une ruelle toute proche. Par opportunité, la lune entra dans une masse de nuages sombres et l'obscurité devint épaisse. Je pus me glisser et m'accroupir derrière la borne d'une porte charretière. Mon mouvement me montra la qualité de mon instinct. Un gros homme, armé d'un pen-baz [= un gourdin, en breton], passa devant moi. Je ne pus distinguer ni son visage, ni la couleur et la forme de ses vêtements.

Quand il eut dépassé la porte, je sortis tout doucement de ma cachette. L'homme avait dû s'arrêter, car je n'entendais plus rien. Je penchai un peu la tête et je vis l'énorme promeneur en contemplation devant la façade de L'Ancre de Miséricorde. Il regardait en l'air dans la direction de la fenêtre de ma chambre. Cela me donna beaucoup à penser. De toute évidence, le bonhomme s'intéressait à ma personne. Et ce fait n'était point pour me rassurer. Le promeneur nocturne prit tout son temps pour juger. Il ne gardait aucune précaution pour ne point se faire voir et continua sa route vers le quai en chantonnant. J'eus l'impression qu'il adressait la parole à une autre personne. Tout cela se passait trop loin de mes yeux et de mes oreilles pour que je puisse voir et entendre.

Un peu déconcerté, je me dirigeai vers Kéravel. Des matelots ivres se battaient devant la porte d'un estaminet dont le patron armé d'une lardoire se découpait sur le fond lumineux de sa porte ouverte. Derrière les combattants, une bande de filles piaillantes réclamaient la garde. Les matelots se battaient consciencieusement, avec des "han" de boulangers pétrissant la pâte. ... [...]
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