L'émission "Le coup de coeur des libraires est diffusée sur les Ondes de Sud Radio, chaque vendredi matin à 10h45. Valérie Expert vous donne rendez-vous avec votre libraire Gérard Collard pour vous faire découvrir leurs passions du moment !
Retrouvez leurs dernières sélections de livres ici !
Mahmoud ou la montée des eaux - Prix Wepler 2021 de Antoine Wauters aux éditions Verdier
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Nom de Constance Debré aux éditions Flammarion
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le Festin de Margaret Kennedy et Denise van Moppès aux éditions Table Ronde
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le meurtre de Harriet Monckton de Elizabeth Haynes et Pierre Marchant aux éditions le Beau Jardin
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Autobiographie d'une Courgette de Gilles Paris, Marie-Luce Raillard aux éditions J'ai Lu
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le bal des cendres de Gilles Paris aux éditions Plon
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Karmas de Pierre-Olivier Lacroix aux éditions le mot et le reste
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La Maison de Bretagne de Marie Sizun aux éditions Folio
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Clovis et Oups : Marins d'eau douce de Aurélie Valognes et François Ravard aux éditions Flammarion Jeunesse
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L'anomalie de Hervé le Tellier aux éditions Folio
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Traqués de Adrian McKinty aux éditions Mazarine
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Gérard Collard & Jean-Edgar Casel
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Dans un lit de vase, reposait le squelette d’un combattant. Sa posture était singulière: les poignets étaient entravés des restes d’une forte corde, et se croisaient sur son bassin. Aux épaules et aux pieds, le corps avait été pareillement ligoté. On devinait des restes d’étoffes gorgées d’eau de-ci, de-là. Sur ses hanches, les traces d’un ceinturon de cuir solide, à présent putréfié, reliaient un fermoir et des plaquettes d’or. Au côté de l’homme reposait une épée longue, dans son fourreau de bois. Sa poignée avait été décorée avec soin. On devinait un damasquinage d’argent sur le pommeau et sur la garde. Quelques longs cheveux, sans doute bruns, se mêlaient encore aux phalanges réunies et aux restes du ceinturon. Car la tête de cet homme reposait, bien calée, entre ses jambes: il avait été décapité.
J'étais jeune alors, libre et entreprenant. Je ne pouvais pas savoir que ce journal me permettrait aujourd'hui, dépouillé de tout, y compris de mon nom, de raconter, avec tous les détails, comment je suis devenu un assassin.
[ Pierre Marchant - Le pays des cendres - p.11 ]
Ces premiers élans si vite rabroués, comme ils portaient de fraîcheur ! Ces esquisses de sourire, ces touches d'humeur, ces pointes de colère, si vite entr'aperçues, comme elles dessinaient avec bonheur le portrait délicat d'une éternelle jeunesse ! C'était un coeur solide et franc qui écartait à chaque fois le rideau empesé des convenances. C'était l'âme espiègle d'une petite fille qui marchait pieds nus dans la boue des sous-bois, la douceur préservée d'une soeur attentive qui consolait les forestiers, la colère authentique d'une amante passionnée qui me fixait de ses prunelles tremblantes tandis qu'elle piétinait mon mouchoir...
Le Rhin était coutumier du fait, ravageant les plaines inondables pour mieux ensevelir bétail, barrières, corps parfois, qu’il rendait à sa guise des années plus tard. Cette fois, l’estomac du fleuve venait de rendre un arbre tout entier : des racines engluées de boue aux premières branches maîtresses, ce n’était certes pas un krakken, mais à n’en pas douter un vieux chêne, gigantesque, qui reposait dans les roseaux.
À quinze ans, il avait hérité de sa mère, Hildeswinde, une démarche gracieuse et des lèvres pleines qui auraient eu meilleure place chez une fille. Tout en ce garçon rappelait sa mère : son visage rond, ses manières sensuelles, ses taches de rousseur et ses cheveux châtains, encore portés mi-longs, à la mode des enfants. Souvent, Gondebald se demandait s’il en ferait un jour un homme.
Ses cheveux, rassemblés en une lourde natte dans son dos, avaient conservé le noir luisant des ailes des corbeaux, tout comme ses yeux, qui brillaient intensément. Seules, les pattes d’oie de ses paupières, en rejoignant les quelques mèches blanches de ses tempes, marquaient le passage du temps.
On devinait un damasquinage d’argent sur le pommeau et sur la garde. Quelques longs cheveux, sans doute bruns, se mêlaient encore aux phalanges réunies et aux restes du ceinturon. Car la tête de cet homme reposait, bien calée, entre ses jambes : il avait été décapité.
Cet homme, de toute évidence, a été assassiné. On lui a tranché le col, et on l’a déposé, ligoté, dans cet arbre creux livré au fleuve, la tête entre les jambes. Si la Providence, un jour, nous permet de découvrir l’auteur de ce forfait, justice sera rendue.
La lumière la caressait avec une infinie douceur, comme consciente de son privilège.
Chaque heure du jour a un gout qui lui est propre. Le lever du soleil est une gourmandise.