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Critiques de Pierre Pelot (568)
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Loin en amont du ciel

Quelle exaltante proposition que ce western au réalisme brutal pour conter la construction violente de l'Amérique des origines dans le sillage des cicatrices laissées par la guerre de Sécession !



Dès les première pages, ambiance prenante et immersive, on y est : vallée d'Ozark, Arkansas, Etats-unis, 1865, un cavalier détrempé débarque à Greeson Lake City, direction le saloon. Anton Deavers, journaliste de l'Illinois, vient e collecter des informations sur Henry Clay Warmoth, actuel gouverneur de Louisiane après avoir démissionné de l'armée fédérale pendant la guerre civile. Mais rapidement son intention initiale est détournée par l'évocation d'un certain Dylan Stark.



Dylan Stark, c'est le personnage récurrent de la série western éponyme écrite par Pierre Pelot dans les années 1960-70, un lieutenant sudiste, métis franco-cherokee, à la recherche des meurtriers de ses parents durant une vingtaine de titres. Cette réapparition en mode préquel est le fantôme qui hante le roman en filigrane. Qu'est devenu Dylan Stark en 1865 après le massacre de ses parents ? Et c'est là que la narration à quelque chose de génial car le mystère Dylan Stark permet au récit de faire un nouveau pas de côté en y enchâssant un autre récit, cette fois sur les soeurs McEwen, le coeur battant du roman, avant que les différents récits convergent.



Avec elles, c'est une histoire de vengeance absolue qui cavale furiosa. Enea et les jumelles Erin et Aïleen ont vu leur famille massacrée à la proclamation de la fin de la guerre. Des puits de colère sans fond qui forment un gang de filles sillonnant l'Arkansas à la poursuite des meurtriers.



Pierre Pelot restitue parfaitement la violence inouïe et d'autant plus absurde des fins de guerre, périodes de grands troubles où les crimes sont commis en toute impunité tant la violence est devenue la norme pendant des années. On est dans la veine d'un Méridien de sang, western crépusculaire de Cormac McCarthy, plongé dans un incroyable théâtre des cruautés où toutes les émotions et sensations sont exacerbés, jusqu'à la folie.



Il faut dire que les personnages sont assez inouïes. Difficile d'oublier la justicière à la balafre qu'est Enea McEwen, terrible fille de fermier transformée en guerrière mais dont le coeur romantique est en quête de son fiancé, Dylan Stark donc. Ou encore l'incroyable Mother qui mène un de ses gangs qui pillent et massacrent l'Arkansas. C'est elle qui a éventré vivante la petite soeur McEwen dans un de ses rites sacrificiels de prophétesse autoproclamée qui lui permet d'assouvir ses pulsions sadiques. C'est elle que pourchasse obsessionnellement Enea.

Et puis, il y a la remarquable écriture de Pierre Pelot qui fait sentir la moindre des vibrations de cette terre gorgée de sang et vivre des scènes d'action époustouflantes :



( après une bataille ) « Énéa debout solidement plantée sur ses cuisses écartées au milieu du bouleversement, surplombant la masse trop vaste, dans ce décor, de son cheval mort dans sa mare de sang noir, d'autres corps écartelés dans leur propre désordre et le temps figé du fracas. Un grondement monté de son vente, inexorablement, comme un reflux libéré de tempête jusqu'alors contenue, étouffée. Toutes les tempêtes. Ce n'était pas du silence, alentour, bien que cela eût pu passer pour tel. Mais du vacarme en pause. L'élan d'une monstruosité qui reprenait son souffle. »



Une écriture flamboyante, faite de phrases ciselées et sinueuses. Chaque mot résonne dans une musicalité fiévreuse, souvent poétique, qui apporte une amplitude fascinante à ce western âpre, éprouvant, bouleversant aussi dans ses ultimes pages. Une révolte de femmes contre un destin cruel dont les injustices ne semblent pouvoir qu'être lavées dans le sang, avant de pouvoir - ou pas - passer à une autre vie.
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Se souvenir encore des orages

Hiver 2020, à la veille du confinement, Donovan Donolly arrive à Rouge Pierre, un hôtel restaurant posé sur le plateau des Mille étangs, à la lisière des Vosges et de la Haute Saone, dans un décor révélé par le Tour de France et les ascensions vers la Planche des Belles Filles.



Donovan, fruit de l’union d’un soldat britannique et d’une lorraine, est un journaliste connu dans les départements informés par l’Est Républicain. Après des études aux Beaux Arts à Nancy, il s’est installé avec Elvira Capcio, fille d’une flamande et d’un italien. En 1976, Billie, nait, grandit, s’épanouit dans la culture alternative et meurt brutalement en 2006. Elvira, sa mère, la suit dans la tombe. La maladie d'Alzheimer emprunte les pas de Donovan qui revit un passé qui s’efface lentement mais surement. Le souvenir de leurs camarades de bamboche, Valoche-Mamie, Rollmops (docteur Antoine Dujardin), Morricone, Filipelot, Bret Saint-Max s’estompe plus rapidement que celui de leurs chats.



Le domaine de Rouge Pierre, depuis toujours apanage de la famille Fater est géré par Alison et son compagnon Loïc Farand, alias « le comtois », éleveur de chevaux. En ce début 2020, un gang de tueurs fait régner la terreur sur tout le territoire et mutile deux équidés à Rouge Pierre sans mobiliser sérieusement la gendarmerie.



Dans ce contexte, le surgissement de Donovan est mal perçu par « le comtois » et ses amis… Pourquoi est-il ici, pourquoi maintenant, pourquoi ces longs conciliabules avec Alison ?



Le retour nocturne des assassins est l’étincelle qui met le feu aux poudres et réduit en cendres bien des hypothèses, de même que les orages noient bien des souvenirs.



Pierre Pelot, que l’on devine sous le masque de Donovan, conte d’une langue riche, pimentée de termes séculaires ou du patois, ce drame à l’intersection du confinement, de la perte de mémoire et de la barbarie.



Et ce dans un territoire qui devient le mien au fil des années, un paradis où il fait bon vivre cerné par les griottes, les mirabelles et le kirsch. Mais aux rudes hivers. Difficile alors d’être objectif pour commenter Pierre Pelot dont l’imagination et le talent m’émerveillent depuis cinquante dans les multiples domaines littéraires qu’il explore. « Mais il y avait tant, tellement de choses à faire, et il restait si peu de temps. Si peu de temps pour ne lui rien dire ».
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Noires racines

Ayant besoin de m'oxygéner après l'exploration des « Territoires » d'Oliver Norek, je suis parti vers la ligne bleu des Vosges rejoindre Pierre Pélot et découvrir Marcel Haveur, alias Popeye, un brave type, gardien d'une usine liquidée, qui risque donc de perdre son misérable logement de fonction.



Ses parents et son chat sont morts récemment dans un incendie provoqué par un chauffage défectueux. C'est la conclusion de l'enquête. Mais çà n'empêche pas les rumeurs médisantes. Comme toujours dans les petits villages.



Un samedi d'avril, Popeye accompagne Patte en l'air, Bizigue et les frères Charrodi à un bal organisé de l'autre coté de la montagne, à Servance, en Haute Saône. Ses amis trouvent amusant de l'oublier sur place ; à moins que un peu éméchés ils aient eu un trou de mémoire ?



Par chance (?), Popeye est dépanné par Noé, un paysan qui cherche un gendre pour caser sa fille Lise … et gérer la ferme pour lui permettre de jouir d'un repos bien mérité. Popeye est accueilli dans l'enclave familiale. le piège de referme et Jeudi le frère jumeau de Lise surgit dans un vacarme de Hard Music. Popeye va découvrir le secret de famille ; mais pourra-t-il se sortir de ce cauchemar ?



Noires racines évoque le drame de l'inceste et s'inscrit dans un contexte plus proche de la dénonciation d'Annie Ernaux, que de celle de Camille Kouchner, mais ici c'est du Pierre Pélot, les personnages ont l'accent trainant de l'est et terroir rime avec terreur !



Décidément, si l'alcool dans les Vosges provoque les mêmes tragédies que la drogue en Seine Saint Denis, il ne reste plus qu'à se confiner chez soi ;-))
Lien : https://www.babelio.com/livr..
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Méchamment dimanche

Un jeune orphelin, un père alcoolique, une vie laborieuse dans une province oubliée, évoquent un scénario d'Hector Malot, mais nous sommes en 1957, dans les Vosges, et la mère s'est suicidée, le père est suivi de près, de très prés par l'assistante sociale et le drame survient le 14 juillet ...



Nous sommes loin de l'univers moralisateur de Malot, nous sommes dans la réalité contemporaine et Pierre Pelot a un réel talent pour nous plonger dans un monde brutal mais très authentique.



La conclusion est tout sauf morale mais l'auteur manie la langue française avec un tel talent que ce livre est un régal.
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Les hommes sans futur, tome 6 : Ce chasseur..

LE TOME 6 du cycle des hommes sans futur , dont les différents romans se lisent dans le désordre si on le souhaite . Un cycle qui contient un superbe roman post-apocalyptique : Saison de rouille .

Un roman que je recommande très sincèrement et très chaleureusement .



Ce texte est un thriller très sympathique en milieu polaire .

Le monde que peint l'auteur dans ce roman est glacial et c'est réellement une virée polaire qu'il nous propose et on a l'impression constante d'y être à chaque instant et c'est un euphémisme que de le dire .



L'intrigue est sur le mode thriller .

C'est une course poursuite dans la glace et avant cela , un passage dans une Islande alternative plus peuplée et plus ruinée et complètement métamorphosée que notre Islande contemporaine et qui se situe à la lisière du reste du monde dans cet univers .

Un monde qui se délite et qui naufrage .



Le texte se partage entre le froid et les congères , alors que les personnages sont sous la tente et pour le reste , le lecteur découvre une base militaire pas très confortable à tous point de vue , du point de vue moral et du point de vue des enjeux locaux mystérieux aux effets secondaires dangereux .



Comme le plus souvent dans ce cycle la caractérisation est solide et l'environnement affiche un charme fou qui tape un peu sur le système .

La trame narrative repose en effet sur la paranoïa , le mystère , le danger et le désespoir .

Elle est bien construite , avec ce qu'il faut de suspense et de rythme .



L'ambiance distillée par ce roman possède un charme fou et si le fond de l'intrigue ne va pas révolutionner le genre ou impressionner le lecteur , il faut pourtant reconnaître que c'est une très originale virée post apocalyptique désespérée , désabusée à la forte présence et au charme certain .

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Dylan Stark, tome 1 : Quatre hommes pour l'..

J'ai croisé plusieurs fois la route de Pierre Pelot. Avec une telle bibliographie en nombre de livre écrits comme en diversité des genres abordés (western d'abord, puis SF, fantastique, roman de terroir, roman noir, roman (pré)historique et récemment littérature blanche comme on la qualifie), il est impossible de ne pas en entendre parler surtout quand on fréquente un site comme Babelio. L'ampleur de son oeuvre rend un peu jaloux car on rêverait d'un destin comme le sien, il vient contredire les a prioris qui annoncent que la littérature française range forcément dans des cases dont il est impossible de s'extraire.



Je l'avais découvert il y a plus de 10 ans par le méchant qui danse, roman noir qui me laisse peu de souvenir (ah si j'avais connu Babelio à l'époque) puis en 2012 par C'est ainsi que les hommes vivent, roman fleuve, dense ou la plume de l'auteur m'avait à la fois impressionné et effrayé. le roman était tellement éprouvant que j'avais fini par remiser Pelot dans la case (on y revient) très intéressant mais ardu.



Les circonstances des différents challenges de Babelio m'ont offert la possibilité de retrouver Pelot, avec une oeuvre beaucoup plus courte, du genre western, premier tome d'une saga faisant partie de ses tout premiers romans. L'expérience fut concluante. L'exigeance dont Pelot fait preuve avec lui-même est impressionnante. Même si le genre se caractérise avant tout par l'action et l'aventure, (et on a aussi notre lot de bonnes pages dans ce domaine), l'auteur y glisse des reflexions profondes sur la guerre et l'humanité confronté aux circonstances les plus extrêmes. Les personnages sont croqués en quelques phrases mais prennent rapidement une épaisseur certaine. Meme si les 4 "hommes" du titre rentrent bien dans certains clichés ( le chef honnête, le truand grande gueule, le taciturne au grand coeur, le petit jeunot naïf et peureux), Pelot les confronte à des choix cruciaux qui les oblige à se positionner et ainsi à évoluer. Le suspense est garanti par une narration qui joue avec les invraisemblances et les retours à une dure réalité.



La densité du propos est d'ores et déjà présente, même si le genre et la taille du roman permettent plus de légèreté et rendent la lecture plus aisée. L'expérience me donne envie d'aller me plonger dans un de ses récits SF ou fantastique ou un de ses romans préhistoriques plus récents. Pelot restera donc un nom qui sonnera particulièrement à mes oreilles, en bordure de ma PAL car l'y intégrer carrément risque de la faire exploser au vu de la liste gigantesque des ouvrages.
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Brocéliande

Lorsque Chloé débarque à Rennes pour y poursuivre ses études, elle n'imagine pas une seule seconde que celles-ci peuvent parfois se mêler avec la réalité, pour certains fanatiques et prendre parfois vie. Son campus étant situé près de Brocéliande (forêt pour être connue pour ayant abrité le célèbre Merlin L'enchanteur, mais pas que...la preuve, il n'en est absolument pas question ici), elle se passionne rapidement pour ses cours, et notamment grâce à sa rencontre avec le beau et mystérieux Erwann. Le trouvant d'abord arrogant et agaçant, elle va rapidement éprouver plus qu'une simple sympathie pour lui. Cependant, elle se nouera vite d’amitié avec la belle et studieuse Léa et Thomas, qui, elle le comprendre vite d'après les dires de Léa, est une "chasse réservée". Cependant, il va y avoir ici une toute autre sorte autre de chasse lorsque Chloé, en effectuant des fouilles avec son groupe d'archéologie et le professeur Vernet, trouvera sur ces lieux mystiques deux serpes extrêmement anciennes et que plus d'un, d'après ce qu'elle comprendra par la suite, aurait préféré que ce ne soit pas elle qui les trouve.

Ayant assisté, dès le premier soi de son arrivée, à une agression par une chose (cela n'avait rien d'humain pour la jeune étudiante), elle n'en parlera d'abrd à personne, de peur que ses camarades ne remettent sa santé mentale en question, étant donné que la police, quant à elle prévenue immédiatement, ne trouvera rien suite à son arrivée sur les lieux.

Chloé aurait-elle pu rêver tout cela ? Possible mais lorsqu'elle retrouve des faits plus qu’inquiétants dans son propre studio, la jeune femme en est persuadée : il se passe quelque chose de vraiment étrange ici et elle est loin d'être rassurée !



Disparitions inquiétantes suite à ses propres recherches, faits inexpliqué, qui ou quoi veut empêcher Cloé de comprendre ce qui est en train de lui arriver et pourquoi l'o s'en prendrait à elle, alors qu'elle ignore encore tout ou presque de ce qui a pu se passer sur ce lieu de fouilles et des légendes qui y sont attachées ?



Un roman sympathique à lire bien que j'ai trouvé qu'il y avait parfois trop de descriptions avec des phrases à rallonge (ce qui m'a fortement perturbée, surtout pour moi qui ne suis pas habituée à lire ce genre d'ouvrage) mais je me suis laissée aguichée par la couverture, le titre (je rêve un jour de me rendre dans ce lieu qui m'a toujours fascinée) et par le nom de l'auteur que, jusqu'à présent, je ne connaissais que de nom. Avis mitigé donc concernant cette lecture, que je ne peux que vous recommander néanmoins (peut-être les fans -que ce soit de l'auteur ou de ce style de lecture et d'écriture- s'y retrouveront plus que moi et pourront de la sorte se faire leurs propres avis !
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Un autre pas dans la rivière...

Après la solitude des îles, celle des âmes. Pierre Pelot nous immerge dans ces Vosges qu’il semble bien connaître (voir sa biographie) en commençant par l’étymologie : « Trois mots celtes composent à l’origine le nom Vouguerus : vou, signifiant bœuf, guez, sauvage, et us pour montagne, élévation. »

Il nous livre des fragments de vie, d’espoir, de désespoir. L’ensemble forme un tableau très agréable à lire, empreint de nostalgie pour cette ruralité qui touchera tous les lecteurs reconnaissant cette France « profonde », celle des traditions, de la météo qui décide de la réussite ou non d’une soirée d’été, du temps qui galope moins vite que les progrès technologiques.

Tout est sujet à description : forêts, rivière, renarde, fête du village...

Et des regrets aussi...
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L'Ange étrange et Marie-McDo

Quasiment tout le livre je me suis demandé si j'avais affaire à une famille d'êtres surdoués ou le fond du fond de l'humanité. La différence serait ténue selon Pierre Pelot ?

Abel se rend dans un village ou soi-disant une jeune fille ferait des miracles : genre ressusciter des chats par exemple. Serait-elle la réincarnation de Marie-Madeleine ? Certains le pensent et le crie haut et fort. Dans ce village il va trouver une famille ruinées aux membres forts charismatiques. La mère qui ne rêve que de revanche, le frère, Babar, qui essaie de créer un engin capable d'exploits hors du commun. Et puis Manuel Emmanuel qui tente d'organiser cette nouvelle église, quand à Abel on se demande vraiment ce qu'il vient faire là. Parsemez tout ça d'un ange tout ce qu'il y a de plus étrange, et vous aurez les ingrédients d’une fable surréaliste.

Par quelle odeur Abel a-t-il été attiré ? L'auteur s'amuse à nous trimbaler de tous côté, rendant ce conte de fées complètement délirant, jouant sur l'ambiguïté pour mieux nous perdre. Il distille parcimonieusement ses révélations, on avance à petits pas dans cette fresque ou tout semble se casser la gueule. Dans une ambiance nébuleuse, Pierre Pelot nous distille une galerie de personnages tous plus déglingos les uns que le autres. Mais pas question de tout abandonner en route, lorsque vous vous êtes lancés dans cette aventure, vous devez aller jusqu'au bout. Ferré comme le petit poisson vous êtes …

La dernière phrase fait un peu maître Yoda, n’est-il pas ?

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10 façons de bouleverser le monde

10 auteurs, 10 nouvelles et 10 façons de bouleverser le monde, de la préhistoire à nos jours. Selon les textes bouddhistes, chaque événement découle d'un autre : tout est cause et conséquence. Ainsi il est facile d'imaginer que d'infimes décisions à un moment crucial puisse changer le destin de l'humanité.



Bien entendu, plus précoce est l'alternative, plus importantes sont les distorsions. Ainsi si les homo sapiens avaient disparu en lieu et place des néandertaliens, plus pacifistes, on peut imaginer une planète moins belliqueuse. Mais avant cela, et si Noé n'avait pas été le seul survivant du déluge? Si le serpent n'avait pas empoisonné Cléopatre? Si Henri de Navarre avait été tué avant d'accéder au trône? Plus près de nous on sourit quand on voit Napoléon conquérir l'Amérique, mais une Walkyrie en lieu et place de la statue de la liberté, ça fait un peu peur tout de même. Les distorsions de ces uchronies sont de plus en plus ténues mais les résultats sont de plus en plus terrorisants : Tchernobyl qui vide la moitié de la 'France ou le bug de l'an 2000 devenu réalité : tout est plausible.



Voilà donc une façon très originale de revisiter l'Histoire, avec juste ce qu'il faut de fantaisie pour que le doute s'installe, mais assez de socle documentaire pour rendre la thèse crédible. On en redemanderait, d'autant que les signatures sont prestigieuses Pierre Pelot, Jean-Marc Ligny ou Robert C. Wagner......



Merci à Babelio et aux éditons Flammarion pour ce partenariat très apprécié






Lien : http://kittylamouette.blogsp..
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Kid Jésus

Nous sommes aux état unis , dans l’ouest , dans un futur post-apocalyptique .



Julius est un récupérateur , qui se transformera en un prêcheur social , qui sera rebaptisé Kid Jésus .

Mêlé aux destinées des grands de ce monde , le Kid échouera en passant du leader éphémère et instrumentalisé , à la légende .



Pierre Pélot démontre dans ce texte , une connaissance intime de l’histoire des états unis et de l’expansion vers l’ouest , notamment .

La carrière politique du personnage principal est brève et assez édifiante .

Mais l’intérêt de ce petit roman est à mon humble avis , dans la description de l’univers des récupérateurs et des volants qui arpentent un territoire sauvage au climat impitoyable , plein de périls .



Les villes sont également hautes en couleur et elles sont souvent un véritable drame .

En fait j’ai adoré la peinture sociale et cette nature sauvage , avec ces véhicules usines monstrueux qui la parcoure , et qui sont de petites unités de vie isolées , mobiles et perdues dans l’immensité sauvage qui a recouvert un monde disparu .



Cependant le parcours du Kid ne m’a pas passionné plus que cela , j’ai adoré l’ambiance des camps isolés et des villes que ne désavouerait pas Prévert , mais c’est tout .



Un univers entêtant , au plus près de l’histoire des États-Unis , et un rien d’impression de placage m’est resté , par ailleurs et d’ailleurs ... ..



Ce texte est disponible dans le recueil papier : Orages mécaniques , dans la collection trésor de la science-fiction .



Quatre étoiles pour l’univers .

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Pauvres zhéros (BD)

Dans un village campagnard, Nanase, comme on le surnomme, vit avec sa mère, alcoolique. Débrouillard mais fainéant, ils survivent tant bien que mal grâce aux maigres allocations et aux petits travaux de notre «zhéros», à savoir aller juste livrer les abats pour les chats de la vieille Yvonne. Même ça, ça l'emmerde! Il faut dire qu'une centaine de bêtes se jettent sauvagement sur lui dès qu'il essaie de rentrer dans la maison. Sa mère lui a réclamé aussi de lui installer un loquet sur la porte des toilettes car les gamins de l'orphelinat Saint Maurice n'arrêtent pas de l'embêter dès qu'elle est en train de chier! Mais, l'argent manquant et une ardoise déjà bien remplie, Nanase n'a trouver d'autre solution que de chaparder le fameux loquet et en profite pour voler en même temps quelques babioles. Il va alors les planquer chez son ami Albert. Il le retrouve en pleine panique: il est certain d'avoir aperçu un alien dans sa cour! Il en a la preuve puisqu'il possède son petit chapeau jaune.

Malheureusement, dans l'après-midi de ce même jour, un gamin de l'orphelinat, Joël, un mongolien a disparu, et ce pendant que la surveillante, Sylvette, était partie faire des galipettes avec José, un gars du coin...



Adapté du roman de Pierre Pelot par Baru, cet album fait dans l'authenticité et les bons comme les mauvais sentiments. Prenant comme point de départ la disparition d'un enfant de l'orphelinat, en grattant un peu, c'est finalement toute la société que dénonce Pelot, avec ses cachotteries, ses mystères et ses non-dits. Merveilleusement mis en image, ce fait divers met en avant une situation tragique. Baru nous livre ici un dessin magnifiquement travaillé, vivant et original. Les planches sont de toute beauté et les couleurs, tantôt tendres tantôt sombres, sont en parfaite adéquation avec ce scénario brut et touchant à la fois. Inspiré d'une anecdote de Pelot qui s'insurge ici contre les services sociaux administratifs de certains établissements, cet album, peut-être, aura fait réagir ses lecteurs...



Pauvres zhéros.... aux sombres zhéros de l'amer...
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Orages mécaniques

Plaisant ....



De bon moments de lecture ... sans plus néanmoins .

La couverture et le résumé de l'éditeur laisse croire à de la SF apocalyptique .

C'est un peu exagéré dans le sens ou le contexte post-apocalyptique est un simple décor .. un peu ( beaucoup ) comme un prétexte .



Il s'agit de trois romans sans rapport les uns avec les autres ... situés dans trois univers différents .

L'auteur soigne la construction des personnages et c'est ce qui fait le charme de ces récits .



Il maîtrise bien l'histoire et la civilisation de Amérique du Nord .

Néanmoins cela fait un peu simple placage et l'aspect univers SF est carrément téléphoné (sauf pour le troisième roman qui rappel avantageusement la SF des années 70 ).



Il y a également des incohérences ponctuelles mais manifestes dans les constructions des intrigues et dans la conduite des personnages est souvent contextuellement contradictoire ou vaguement incohérente ...

Les personnages sont généralement très touchants avec des problématiques intéressantes , mais la rédaction est fréquemment téléphonée et pas assez soignée .



De bons moment donc , sans plus , à mon humble avis .

Dommage que le tout ne soit pas à la hauteur de cette magnifique couverture .

Ces histoires ont malgré tout du charme ...

Sur le roman Kid Jésus :

C'est un petit roman disponible dans ce recueil ,orages mécaniques, de Pierre Pélot .



Il n’a rien de bien magique au niveau du « pitch » .C’est un peu ( beaucoup ) une extrapolation de l’histoire des États-Unis .

Une référence qui est mal ou bien disons le autrement , : une référence qui est à peine dissimulée , sans que cet enlisement dans le « thème » ( pour ne pas dire le placage ) états-uniens soit le sujet du roman pour autant.



Sauf que : oui , mais ! :

L’univers est totalement fabuleux .



Le drame est dans chaque élément du roman , que ce soit dans le vent , dans la campagne ou encore dans ces villes impitoyables , à peine propices à la vie.

Sinon les campagnes de notre monde sont devenues méconnaissables et elles sont parcourues par des véhicules usines gigantesques dont les chauffeurs sont seuls au monde.

En fait les éléments déchainés leur mènent la vie dure et leur tiennent aussi compagnie.

Le drame est derrière chaque coup de vent ou bien derrière chaque pierre enterrées ou non ou arbre , et les collègues sont loin d’être toujours réconfortants.



Il y a aussi dans ce texte une réflexion sur la politique et la démagogie et sur l’homme politique providentiel qui est à la fois un symbole , un prétexte , un alibi ou encore un trompe l’œil à la carrière moins fragile que celle de l’état profond , dissimulé et aux manette ..



Ce n’est pas un roman transcendantal , loin de là, mais pour les amateurs d’univers : Il est à lire goulument : -point final et sourire.



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Les hommes sans futur, tome 3 : Soleils hur..

Soleil hurlant.

C’est un beau titre je trouve .



C’est le tome 3 d’un cycle (les hommes sans futur) qui contient de belles pièces très représentatives des riches heures de la science-fiction post apocalyptique française , notamment saison de rouille qui est sublime.

Et je rappelle aussi à votre mémoire , l’autoroute sauvage qui est un pur délice de SF populaire française ( de Julia Verlanger).



Ce texte affiche des défauts qui sont tempérés par de très nombreuses qualités .

Soleil hurlant : A lire je crois ! Un charme certain , pour les amateurs de Mad Max en particulier , sourires .



Quelques défauts de style .

En fait un défaut , le seul ( malheureusement) :

Le texte propose des noms propres à rallonge , les noms des personnages , qui sont assez gênants dans ce roman qui est par ailleurs composé principalement d'excellents dialogues .

Sinon c'est un bon roman vraiment , il possède une véritable saveur.



Ce tome ( indépendant des autres ) parle d'une Australie de fin du monde au moment " t " où la société s'effondre .

Il y a de fabuleuses descriptions .. paysages .. actions .. on s'y croirais et c’est le petit bout de la lorgnette .

Les amateurs des ambiances Mad max ne seront pas désappointés par cette lecture qui jette les bases d’un univers analogue , mais ici c’est une version camion , avec un contexte superbement évoqué et posé magistralement .



Pas mal de finesse et de rebondissements dans ce texte ou le personnage principal est sur la route , assez seul . Il peine à découvrir que la civilisation s’effondre autour de lui , tout est en effet progressif , et tout s’insinue lentement dans la pensée de ce personnage , et dans celle du lecteur curieux et attristé . Il y a aussi avouons-le un paradoxe assez bluffant .

Ainsi nous découvrons ce monde au moment précis où tout s'écroule mais le talent de l'auteur nous amène à réaliser que c'était déjà fait depuis longtemps , mais que le personnage principal ne s'en était pas rendu compte , c’est donc une sorte de sweatch , un sweatch sur lequel ce texte attachant est construit . C'est en grande partie tout le charme de cette " road story " convaincante .



Bienvenue dans un monde écrasé par la chaleur en compagnie de gens lancés sur des routes , donc de l’asphalte … De l'asphalte , du soleil , un soleil écrasant qui est palpable et entêtant au fil des pages, et il y a ces « trucks » , énormes lieux de vie contemplative , lancés sur la route ..

Un texte que recommanderais chaudement si ce n'était ce problème des noms propres , une faute de style légère , mais flagrante .



Cependant encore une fois les amateurs des Mad max apprécieront ce monde très analogue ( version camions ), avec une tonalité très différente , mais c’est la même époque qui nous parle dans ces deux œuvres.

Personnellement : j'étais un peu en rogne car c'est dommage , ces défauts . Cela aurait pu être un texte sans fautes , mais il est cependant de ceux qui impressionnent le lecteur et qui restent en mémoire avec plein d’images très fortes.

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Dylan Stark, tome 1 : Quatre hommes pour l'..

Parce qu’il a refusé d’obéir à un ordre de son supérieur, le lieutenant Dylan Stark, enrôlé malgré lui dans les troupes sudistes, a été déclassé et déplacé en Caroline du Nord. Désormais simple soldat, il attend patiemment la fin d’une guerre qui n’a jamais été la sienne. Le camp sudiste essuie revers sur revers mais ne s’avoue pas encore vaincu. Alors que les vivres manquent, que les hommes sont démotivés, le général Millen propose à Stark de se racheter en commandant une mission de la dernière chance. Il s’agit d’intercepter un troupeau de mille bovins censés nourrir les troupes de Grant. D’une pierre deux coups : ravitailler les hommes et affaiblir les yankees. Parce qu’il n’a rien à perdre et que l’aventure lui plaît, Dylan accepte. Flanqué de trois hommes, comme lui disgraciés, il part à la conquête des bœufs convoités.



Premier volume des aventures de Dylan Stark, de mère française et de père cherokee, qui prend place en 1864/1865 au moment où se termine la guerre de Sécession. On y fait la connaissance d’un homme droit et courageux, engagé dans ce conflit fratricide du côté sudiste par le hasard de sa naissance.

Destinée à la jeunesse, c’est une histoire d’hommes, de cow-boys, d’aventures, de solidarité virile, d’amitié bourrue dans les grandes plaines d’Amérique. Mais Pierre Pelot va un peu plus loin que les grandes chevauchées héroïques. Le western laisse la place à beaucoup d’humanité, à une dénonciation de la guerre, de ses massacres et de son absurdité, et réserve une fin bouleversante…

Un récit court mais intense et un héros à suivre.

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Les hommes sans futur, tome 1 : Les mangeur..

Un très bon moment .... dans univers qui s'effiloche ...



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Les différents tomes de ce cycle se lisent séparément : Saison de rouille est un must !

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TOME UN : les mangeurs d'argile :

D'abord c'est bien écrit et excellemment construit .

4 personnages solides , contraints à l'opportunisme .

Ce monde s'effondre .. ( le processus est assez avancé ) .

On met pas mal de temps à s'en rendre vraiment compte car on découvre tout par touches ( via le regard des personnages ).

Cet aspect nous parviens un peu comme en sourdine , comme amortis et c'est assez agréable .

Les 4 personnages se lancent dans une sorte de road story .

On est tenté de se dire que c'est une ballade bien écrite et envoûtante mais assez anodine .

La fin est surprenante et envoûtante ...

L'intérêt de ce roman est de est de nous plonger dans le drame et la catastrophe de façon palpable .

Beaucoup d'action et de mélancolie .

Les romans de ce " cycle " sont précédés par des prologues qui sont assez bof et on peut passer dessus ...

Ce tome se passe dans le midwest .

Un excellent roman populaire post-apocalyptique .

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TOME DEUX : Saisons de rouille : excellent et mémorable !! Un M U S T

Bien écrit et excellemment construit .

Des personnages solides avec beaucoup de présence

Ce monde s'effondre .. le processus est très avancé ...

Cette fois ci on met peu de temps à s'en rendre compte .

Car le tableau est brossé par le narrateur ( de façon élégante ).

Nous sommes également renseignés via les 5 sens des personnages .

Ce monde est âpre , dure , et brutal .

Il y a encore un pouvoir politique mais il est lointain et il délègue apparemment son autorité à des compagnies privées .

Nous sommes transportés aux abords de la Camargue .

Une Camargue glacée bordée par une méditerranée polluée et frappée par une pandémie très contagieuse et redoutable .

Les personnages nous font vraiment partager et ressentir .

Rien d'anodin dans ce bouquin .

La fin est dramatique et poignante .

Il y a encore suffisamment d'état pour que ce dernier soit en mesure de planifier , de mettre en oeuvre et de réaliser un génocide ( l'auteur a bossé ce thème très sérieusement ) ...

L'intérêt de ce roman est de nous plonger dans le drame et la catastrophe de façon palpable .

Beaucoup d'actions et de mélancolie .. de regrets .. de surprises .

Le prologue du début est très bof ... on peut passer dessus ... ( je pense que cela vaut mieux ) .

Un excellent ( très bon ) roman populaire post-apocalyptique ...

Bref : un roman modeste et très représentatif du meilleur du roman français de SF populaire .

Je recommande chaudement ce roman d'action profond et tragique .

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Soleil hurlant tome 3 : A lire je crois .. Quelques défauts de style .

Ce commentaire fait référence à Les hommes sans futur impossible de le caser à cette édition .

Deux défauts .. ( malheureusement !! )

Les noms propres à rallonge des personnages sont très gênants dans ce texte qui est par ailleurs composé principalement d'excellents dialogues ..

Le narrateur n'est pas très au point et cela est assez visible ( trop ).

Sinon c'est excellent !

Ce tome nous parle l'Australie au moment " t " où la société s'effondre .

Il y a de fabuleuses descriptions .. paysages .. actions .. on s'y croirais .

Les amateurs des ambiances MAD MAX ne seront pas désappointés par cette lecture .

Pas mal de finesse et de rebondissement .

Il y a un paradoxe .

Nous découvrons ce monde au moment précis où tout s'écroule .

Le talent de l'auteur nous amène à réaliser que c'était déjà fait depuis longtemps mais que le personnage principal ne s'en était pas rendu compte .

C'est tout le charme de cette road story convaincante .

Un monde écrasé par la chaleur .. des routes .. de l'asphalte .. du soleil .. des trucks .

Un texte que recommanderais chaudement si ce n'était ces fautes de styles légères mais évidentes .

Cependant les amateurs des mad max apprécieront .. ce monde très analogue ( version camions ).

Personnellement : j'étais en rogne et c'est dommage cela aurait pu être un texte très correct .

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Le père de feu : tome 4

C'est un livre court .

l'auteur ne rentre pas dans les détails qui aurait pu en faire quelque chose d'aussi bon que saison de rouille .

Ce livre n'est pourtant pas mauvais .

Pour s'en rendre compte il ne faut pas le lire en courant ( j'ai faillis passer à côté ..).

Le titre de ce cycle est : Les hommes sans futur .

Ces quelques mots sont le sujet de ce livre .

Le roman se passe en Amérique latine ( nord du Mexique .. Terre de feu ).

Des gens pris dans un délire collectif descendent en masse vers la terre de feu alors que d'autres font tout ce qu'ils peuvent pour remonter au nord .

Il y a des passages très fort où le lecteur sent le poids du talent de l'auteur peser sur son dos ... :

Le contexte est très peu décris .. mais il est excessivement bien ressentis .

Les personnages existent très fort même si c'est en peu de mots ..

L'échec est au rendez-vous .. l'auteur nous le fait clairement ressentir .

Ce roman est de fait une expérience personnelle plus qu'une immersion dans ce monde en perdition .

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LE TOME 5 : le chien qui courrait sur l'autoroute .

C'est un excellent roman d'action ...

Il se déroule dans un San Francisco au bord de la ruine totale et qui est en partie un archipel .

C'est un must du genre apocalyptique ...

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Les hommes sans futur, tome 2 : Saison de r..

Saison de rouille est le tome deux du cycle des hommes sans futur , de Pierre Pélot .

Un cycle , dont les différents tomes se lisent séparément :



Saisons de rouille constitue un petit roman populaire post-apocalyptique , qui est excellent et mémorable : Un M U S T en fait .

Il est aussi bon par exemple que L’autoroute sauvage , de Julia Verlanger .



Bien écrit rythmé et excellemment construit .

Des personnages solides avec beaucoup de présence

De l’action , pas l’ombre d’une mièvrerie néfaste et donc : un récit très représentatif du meilleur du genre , roman populaire de science-fiction .



C’est un monde qui s'effondre et le processus est très avancé .

La nature est totalement déréglée . Le lecteur est plongé dans une Camargue gelée . La méditerranée est un véritable pourrissoir infecte et le vent transporte ses miasmes malsains sur ses rives et plus loin encore .

Une maladie dangereuse se repend , l’inquiétude et la peur avec elle ...



La société est à peine plus viable que la mer méditerranée de cet univers ,

C’est de ce point de vue un roman post-apocalyptique classique où la société se délite ..

Cet aspect de cette problématique est abordé selon plusieurs angles , mais avec un flou trainant pour ce qui est lointain et assez opaque , un pouvoir lointain , animé de mauvaises intentions et qui agit par délégation .



On met très peu de temps à se rendre compte de l’état de délabrement écologique , moral et politique de cet univers et ceci en contradiction avec d'autres tomes ce cycle .

Le tableau est brossé par le narrateur de façon soignée et abrupte avec dès les premières pages un sens du tragique accompli .



Les descriptions de cet univers alternatif sont superbes et doucement fascinantes . Mais le lecteur est également renseignés via les cinq sens des personnages qui sont d’une présence aussi intense que opératoire ...

Ce monde est âpre , dur , et brutal , violant , splendidement délabré .

Il y a bien encore un pouvoir politique , mais il est lointain et il délègue apparemment son autorité à des compagnies privées .

Nous sommes transportés aux abords de la Camargue .

Une Camargue glacée bordée par une méditerranée polluée et frappée par une pandémie très contagieuse et redoutable .

Les personnages nous font vraiment partager et ressentir .



Rien d'anodin dans ce bouquin qui ne ménage pas le lecteur .La fin est dramatique et poignante . Car , Il y a cependant encore suffisamment d'état pour que ce dernier soit en mesure de planifier , de mettre en œuvre et de réaliser un génocide .

L'auteur a travaillé ce thème très sérieusement .



L'intérêt abrupte de ce roman est de nous plonger dans le drame et dans la catastrophe de façons palpables et dans un environnements fabuleusement alternatif .

Beaucoup d'actions et de la mélancolie .. des regrets .. de surprises , de la nostalgie tragique aussi .



Le prologue du début est très bof et on peut passer dessus ( je pense que cela vaut mieux même ) . C’est un prologue médiocre qui sert d’ailleurs d’entête à tous les tomes du cycle .



Un excellent ( très bon ) roman populaire post-apocalyptique .

Un roman modeste et très représentatif du meilleur du roman français de science-fiction populaire .

Un roman aux descriptions poignantes , un texte ou le drame et le tragique sont aussi obstinés et implacables que la méditerranée est désespérément morte .



Je recommande chaleureusement ce roman d'action , profond et tragique ...

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Pauvres zhéros (BD)

Les éditions Rivages/Casterman/Noir ont pris la régulière et excellente habitude de transformer certains polars en BD . Plat du jour , Pauvres Zhéros de Pelot associé à Baru , le tout pour un résultat une fois de plus très convaincant .



Un petit village comme il en existe des milliers .

Des tronches incroyables y coexistent , gravitant tant bien que mal autour de ce qui semble représenter le monument incontournable de ce triste bled , l'Hospice Saint Maurice . Hospice qui fait dans l'éclectisme en accueillant gosses et petits vieux dans la panade sous l'égide de la mère Magard qu'a pas la réputation d'être une déconneuse de première .

Aujourd'hui , les enfants sont de sortie , encadrés par Sylvette qui préfère , la coquinette , conter fleurette au beau José plutôt que de surveiller ses petits poussins . Résultat final , l'un manquera à l'appel . Joël , le petit mongolien mutique , semble avoir pris la tangente alors que son niveau en math semble beaucoup plus proche du zéro absolu . Le village est en émoi , les recherches s'organisent et pourraient bien dynamiter la pseudo tranquillité de cette petite bourgade aux secrets bien gardés .



Très très bon . Un propos dramatique porté par des personnages burlesques et un comique de situation venant délester talentueusement le tragique de la situation . Des gueules incroyables qui se suffiraient à elles seules pour en faire une histoire . Un récit tragi-comique qui n'est pas sans rappeler l'univers barré des frères Cohen dans Fargo .

Le trait de Baru , toujours aussi expressif et vivant , dessert magistralement une noirceur ambiante ne pouvant se solder que par un effroyable final . Des baltringues comme s'il en pleuvait , une ambiance pesante , de lourds secrets ne demandant qu'à se faire jour , une chronique de village très aboutie qui se dévore plus qu'elle ne se lit tant la tension monte crescendo chez les p'tits gars du cru .

Un conseil si vous traînez du coté de chez Albert , évitez tout déguisement suspect qui pourrait perturber cet innocent en puissance ne redoutant qu'une seule chose , d'être sugbergé par les esstraterresst ! C'est vous qui voyez...



Pauvres Zhéros , une BD en or massif !
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Je suis la mauvaise herbe

Jusqu’ici je n’avais lu que 2 romans de Pierre Pelot, tous deux s’inscrivant dans le registre du post-apo. Avec « je suis la mauvaise herbe », c’est donc un tout autre versant de l’auteur que je découvre. Et quelle belle découverte ! Ce court roman m’a totalement séduite, c’est vraiment un coup de cœur.



« Je suis la mauvaise herbe » est à la fois un récit d’apprentissage et une chronique rurale. On est en 1920 dans un village des Vosges. Le roman suit un petit garçon de 7 ans. Dans la vie de Simon, il y a ses parents, sa grand-mère, sa petite sœur, très collante, son ami Tillix et surtout il y a Brice. Brice est un vendeur d’aiguilles, un peu vagabond, qui vient, reste un peu puis repart… Brice a vécu mille histoires et il les raconte à Simon qui les écoute, avec les yeux brillants d’admiration.

A mon sens, il existe deux façons possibles de raconter un récit d’apprentissage. Un auteur peut choisir de raconter comment un enfant grandit en gagnant en maturité ou bien il peut le raconter en évoquant la perte de quelque chose. C’est cette seconde option que Pelot choisit. Ce thème de la perte de la magie de l’enfance est un sujet qui, depuis longtemps, me bouleverse. Je ne pouvais donc qu’être profondément touchée par ce récit. Je l’ai d’autant plus été que si dans le roman, la perte est bien là, elle est conjointe au gain d’autre chose. Simon va perdre certaines de ses illusions mais en même temps il va comprendre la puissance et la beauté de l’imaginaire. Pour saisir pleinement la magie de l’imagination, cette douleur de comprendre que toutes les histoires de Brice n’étaient pas réelles était nécessaire. Le ton du roman dans son versant récit d’apprentissage est donc très nostalgique mais sans être déprimant. On en sort touché, ému mais pas triste.



L’aspect chronique rurale du roman est tout aussi réussi. L’immersion est pleine et entière. On sent les aiguilles de pin craquer sous le pied lorsqu’on suit les promenades de Simon et Brice. On ressent l’ambiance enfumée du café de province le dimanche après la messe. On perçoit bien la fatigue du corps fourbu du père qui rentre après sa journée de travail. On vibre à l’évocation de l’enfance enchanteresse offerte par ces paysages.

Pelot donne également beaucoup de justesse au contexte de son récit. Si, Brice est un héros pour Simon, ce n’est pas le cas de tout le monde au village. La Grande Guerre, encore toute proche, a laissé des cicatrices. Certains ont des rancœurs, parfois bien légitimes. Et très naturellement, elles vont se diriger vers le marginal, vers Brice qui n’est pas allé se battre. Là encore, Pelot fait preuve de beaucoup de finesse et d’humanité pour aborder ce sujet.



L’écriture de Pelot est également une belle réussite. Sa plume est à l’image de l’histoire qu’il raconte et des gens qu’il dépeint. C’est simple mais qu’est-ce que c’est beau… J’ai trouvé le style différent des autres romans que j’avais lu, comme si l’auteur adaptait sa façon d’écrire au sujet et au registre qu’il aborde.



« Je suis la mauvaise herbe » est vraiment un très beau roman. En 180 pages seulement, Pelot parvient à livrer un récit subtil, intéressant et très touchant peuplé de très jolis personnages auxquels on s’attache intensément. Je suis un peu triste que ce très joli roman ait si peu de lecteurs sur babelio (et aucune chronique avant la mienne). « Je suis la mauvaise herbe » mériterait vraiment d’être plus connu.

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La forêt muette

Dans les Vosges, deux bûcherons Diên et Charlie coupent du bois au "cul de la mort", ou jadis d'autres en ont bien bavé. Une forêt et deux gus bizarres guère causants ...jusqu'à ce qu'une charmante créature blonde surgisse..de nulle part .

Ceux qui aiment les thrillers psychologiques oppressants et les personnages déments bien torchés seront aux anges. Pour vous mettre dans l'ambiance , une ballade forestière bucolique à mi chemin entre Délivrance, Psychose et Massacre à la tronçonneuse, ça vous dit ?

En ce qui me concerne, la forêt muette m'a foutu les nerfs en Pelot.. Merci Pierre !

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