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Critiques de Prosper Mérimée (552)
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La Vénus d'Ille

Étrange comme, parfois, on se fait des idées ; on croit connaître une histoire et en fait, pas du tout. C'est exactement ce qui s'est passé pour moi avec "La Vénus d'Ille", un roman fantastique qui m'a fait froid dans le dos.



La narrateur, archéologue et antiquaire (il est assez facile de faire le lien avec l'auteur), se déplace de Paris à Perpignan pour mieux connaître le Roussillon et son patrimoine. A une époque où l'archéologie et l'Antiquité exercent un puissant magnétisme sur les intellectuels, on n'a aucune difficulté à se représenter le contexte. Son hôte, Mr de Peyrehorade, antiquaire enrichi, lui fait part dès son arrivée d'une trouvaille extraordinaire : la statue d'une Vénus en cuivre trouvée enterrée sous un vieil olivier. Ladite statue représente une femme à la plastique idéale, quasi surnaturelle, mais qui trahit dans son expression une insensibilité frôlant la cruauté. Or des "incidents" ont déjà frappé quelques unes des personnes ayant approché "l'Idole", comme la nomment les autochtones.



Au fil du récit, une atmosphère très particulière se met en place, faite de sensations paranormales, de mystère et d'érotisme. Le narrateur ignorait qu'en arrivant chez Mr de Peyrehorade, il débarquerait en pleine noce, car son hôte marie son fils, et d'étranges phénomènes se produisent, inquiétants et aptes à rendre superstitieux les esprits les plus cartésiens. Une tragédie antique pourrait bien avoir été déterrée en même temps que la Vénus...



J'ai enfin trouvé dans une oeuvre classique le "fantastique frisson fantastique" qu'on m'avait promis de trouver et que j'ai cherché en vain dans "Le Portrait de Dorian Gray" de Wilde et le "Horla" de Maupassant. De plus, le style de Prosper Mérimée est efficace et simple, parfaitement digeste.





Challenge 19ème siècle 2015

Challenge PETITS PLAISIRS 2014 - 2015
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Histoire d'esclaves révoltés : Bug-Jargal - Tam..

Avec les relectures, parfois l’on gagne, parfois l’on perd… J’avais lu Bug-Jargal il y a bien longtemps, au tout début du lycée, et j’en avais gardé un très bon souvenir d’ensemble. Me sentant incapable pourtant de me le restituer de façon convaincante, j’ai entrepris de le relire avec mon regard actuel…



… ouais ! y a eu du chemin de fait ! Effectivement je ne positionnerais plus ce livre parmi les trésors littéraires qu’a su nous léguer notre vaillant Victor. Il s’agit d’un roman de toute prime jeunesse, écrit vite fait à l’âge de seize ans et remanié quelques années plus tard, à l’âge de vingt-quatre ans. Il s’agit d’un roman mi-aventure mi-historique ayant pour cadre géographique Saint-Domingue (aujourd’hui Haïti et la République Dominicaine) et pour contexte socio-politique la révolte des esclaves de 1791.



Léopold d’Auverney, un militaire, neveu d’un planteur colonial de l’île en est le narrateur, plusieurs années après les faits, lors d’une bataille sur le continent européen. On ne peut pas dire que les ficelles de la narration soient inapparentes, bien au contraire, ce sont des câbles épais, qui cisaillent un peu le décor. On ne peut pas dire non plus que cette lecture soit désagréable, mais ce n’est pas encore du Hugo premier cru.



Déjà beaucoup de ses traits romanesques futurs sont présents. On y trouve, par exemple : le monstre difforme de type Quasimodo, ici incarné par le nain Habibrah ; le roman à message social humaniste : ici l’égalité noir-blanc ou le regard que l’on porte sur l’autre ; le renversement d’identité de certains personnages comme dans les Misérables (je ne vous dis rien ici sans quoi je risque de déflorer l’histoire) ; les valeurs ultra romantiques avec des accents de tragédie, qui pour le coup ne sont pas trop maîtrisées dans Bug-Jargal, alors qu’Hugo sait d’ordinaire se maintenir sur la difficile ligne de crête alliant pathos, grandiloquence et point trop n’en faut. Ici, dégainez vos violons, ça grince à qui mieux mieux.



Le roman, de taille assez modeste pour du Hugo, est composé de très brefs chapitres, ce qui en rend la lecture très aisée, notamment pour les plus jeunes lecteurs pas trop rompu à l’art de dévorer un gros roman et qui pourront donc y prendre, éventuellement, un certain plaisir.



L’histoire commence à décoller véritablement au chapitre 15 (sur 59). La petite amourette à deux balles de Léopold me semble franchement mauvaise, par contre, le roman fait une large place à un personnage secondaire intéressant, en la personne du chef noir rebelle Biassou. Le personnage a réellement existé lors de la révolution haïtienne et Hugo prend également beaucoup d’inspiration pour son roman du personnage réel de Toussaint Louverture. Même si l’auteur romance largement la véritable histoire de l’insurrection haïtienne, il a eu le mérite de m’y intéresser, ce qui n’est déjà pas si mal.



J’ai trouvé particulièrement intéressantes les tractations politiques, les manipulations des foules et les incursions de la religion et du surnaturel que pratique Biassou pour asseoir son autorité de chef rebelle. En lisant les passages incriminés, je repensais fréquemment à l’aphorisme attribué à Napoléon (citation de mémoire donc probablement impropre) « Pour gouverner je n’ai pas besoin d’un dieu, mais de religion, si. »



Quant au personnage de Bug-Jargal à proprement parler, il est bien trop bon, trop fort, trop grand dans ses faits et son âme pour être un tant soit peu crédible. Mais les jeunes lectrices (j'en sais quelque chose) ne peuvent que tomber amoureuses de cet intrigant Apollon noir, preux chevalier du temps des colonies.



Si cette thématique de l'esclavage dans la littérature française vous intéresse, je vous conseille vivement, et une fois n'est pas coutume puisque cet auteur n'est ordinairement pas ma tasse de thé, la nouvelle de Prosper Mérimée intitulée Tamango. De ce que j'ai lu de Mérimée c'est ce qui m'a le mieux plu et le plus impressionné.



En somme, probablement beaucoup de maladresse dans ce petit roman, pas un grand Hugo, mais une lecture plaisante tout de même, finalement très appropriée pour le lycée, en tout cas, c’est mon avis actuel, c’est-à-dire, pas grand-chose.
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Carmen

La belle Carmen ne meurt pas à la fin!

"L'amour est un oiseau de Bohème

Il n'a jamais, jamais eu de loi

Et si tu m'aimes, prends garde à toi!"

Maria Callas fit un joli lapsus en chantant "L'amour est enfant de Bohème."





Carmen est une gitane, et charme tous les hommes qui la regardent. Elle a un joli décolleté et des beaux appas... Est-ce de sa faute si tous les hommes sont si bêtes... Dès qu'ils veulent trousser une fille, ils lui promettent mille et un choses qu'ils ne tiendront jamais...





Carmen est une femme libre! Ce qu'elle ne peut gagner en roulant des cigares, sur sa cuisse fuselée, dans la promiscuité et la chaleur de Séville, elle le volera!





Don José est vaniteux et stupide, car Carmen n'a jamais promis de rester avec lui... En charmant Lucas, le picador, Carmen sait qu'elle entame une terrible corrida avec Don José. Mais pourquoi rester avec un homme jaloux, qui a déjà tué ?





Carmen est une femme libre qui refuse la loi des hommes. Et, pour cela, elle doit mourir...





Seul, le metteur en scène Léo Moscato changera la fin, à l'Opéra de Florence, le 07/01/18.

Quand Don José s'avance avec son couteau, Carmen s'empare de son pistolet et le tue, refusant la fatalité...





Je préfère cette vision, car tant de femmes meurent encore sous les coups de leur amant ou mari. Tandis que d'autres vont devoir se voiler et rester cloîtrées, au nom d'une religion qui refusent tout droit d'être humain, aux femmes ...





"C'était une beauté étrange et sauvage...Ses yeux avaient une expression à la fois voluptueuse et farouche."
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La Vénus d'Ille

Après avoir réussi à traduire en tâtonnant la mystérieuse inscription latine gravée sur le socle de la statue de Vénus trouvée dans le petit village d'Ille, le gentil et serviable archéologue parisien aurait mieux fait de prendre ses jambes à son cou et de rentrer vite fait à la capitale.

« Prends garde à toi si elle t'aime. »

Propos peu rassurants pour celui qui veut vivre longtemps et en paix ! Surtout quand ils proviennent d'une Vénus unique par sa beauté resplendissante, mais aussi par son expression. Une expression si cruelle, si haineuse que, face à elle, on baisse le regard de crainte.

Le bas peuple, lui, a déjà tout compris : cette statue est maudite. Notre pimpant archéologue et la famille de Peyrehorade chez qui il est accueilli n'en croient rien. Ces scientifiques, ces érudits cartésiens balaient d'un revers de main méprisant ces sornettes d'ignorants et de superstitieux. Funeste erreur.

Il faut dire que de Peyrehorade père et fils sont deux véritables goujats. le fils qui va bientôt se marier méprise souverainement sa future épouse, ne songeant qu'à l'argent qu'elle va lui apporter. Quant au père, il se fiche comme d'une guigne de ce mariage et de sa bru. Insupportable pour Vénus, déesse de l'amour, qui s'en va derechef s'expliquer avec ces deux grossiers personnages d'une manière qu'on peut qualifier d'hétérodoxe et d'expéditive. Notre aimable archéologue parvient à rentrer à Paris, certes ébranlé dans certaines de ses certitudes, mais toujours vivant.

Une nouvelle à la lisière du fantastique qui se lit en une petite heure. L'écriture de Prosper Mérimée est simple et limpide, et pourtant d'une grande richesse. Un vrai et très grand plaisir.



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Mateo Falcone - Tamango

Moi qui ne suis normalement pas bien férue de l'auteur, force m'est de constater qu'ici, c'est du super-Mérimée qui vous attend.



Mateo Falcone est une courte mais puissante nouvelle qui a pour décor le maquis proche de Porto-Vecchio en Corse au XIXème siècle. Mérimée a le talent de savoir évoquer en peu de mots tout un univers corse de cette époque-là, bien réel en son temps, très lointain aujourd'hui, mais qui est resté bien ancré dans l'imaginaire populaire des non-corses (et peut-être même des corses eux-même) et dont Goscinny et Uderzo ont tiré un merveilleux album en les tournant en dérision dans Astérix en Corse.



Ici, un bandit est vigoureusement poursuivi par des gardes corses et vient demander asile à la maison de Mateo Falcone, un fier corse réputé pour sa poigne et son coup de fusil sans pareil. Sorti, Mateo laisse sa maison aux bons soins de son fils de dix ans. Celui-ci, déjà bien roublard pour son âge, négocie son aide au fuyard et finit par accepter de le cacher moyennant une belle pièce. Viennent les gardes… Sauront-ils amadouer le garçon comme il convient ? Je vous laisse découvrir la chute, pour le moins, explosive...



Tamango est une nouvelle impitoyable d'un tout autre type. Celle-ci aborde, avec beaucoup de modernité dans l'analyse, la question de la traite des noirs au XIXème siècle.



On y voit un certain capitaine Ledoux, vétéran des guerres napoléoniennes, s'établir dans un commerce alors devenu plus délicat que quelques siècles auparavant en raison de la montée croissante des mouvements de protestation contre l'esclavage.



Mérimée sait, sans manichéisme, dénoncer farouchement l'esclavage et le laisser-faire des autorités sensées l'interdire, mais aussi montrer que de telles pratiques n'eurent point été possibles sans les connivences et la cupidité des chefs noirs locaux qui témoignaient encore plus de mépris pour les esclaves qu'ils vendaient que les acheteurs eux-mêmes, ce qui n'est pas peu dire.



Mérimée nous offre, sans aucune longueur, le détail des marchandages, le rôle de l'eau-de-vie dans les tractations. Pour une histoire de femme, Tamango, le chef indigène qui vend les gens de son peuple sans vergogne, souhaite récupérer l'une de ses femmes qu'il avait abandonnée sous l'emprise de l'alcool. Il va donc mettre pied sur le navire déjà proche du large. Les blancs, vu la carrure athlétique de Tamango, vont songer à l'enchaîner et en faire un esclave de plus dans la cargaison…



Je vous laisse découvrir la suite qui n'est pas sans rappeler l'esprit de Bug-Jargal de Victor Hugo. En tout cas, une nouvelle féroce et sans compromis d'aucun côté qui est à mettre au crédit de son auteur à la fois pour sa dénonciation d'un système et pour son impartialité, mais tout ceci n'est que mon partial avis, c'est-à-dire, pas grand-chose.
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La Vénus d'Ille

Une bonne surprise de découvrir ce court récit fantastique sous la plume du Prosper Mérimée. Le ton est très XIXe siècle, le sujet, plutôt que l’horreur du fantastique qui n'apparaît qu’en filigrane et n’est jamais réellement démontré, c’est avant tout le respect de l’amour, le respect des sentiments. C’est un belle démonstration, un peu bucolique, sur le flancs du mont Canigou (Pyrénées Orientales), avec une ambiance à la fois provinciale et légère et parfois inquiétante et tendue, des personnages particulièrement bien campés, et une écriture fluide. En si peu de pages, on passe par toutes les émotions, cette nouvelle est une petite perle qui vaut vraiment le coup d’œil.
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Carmen

Dans l'art de nous embarquer dans les folies des femmes fatales, celles qui savent user de leur pouvoir de séduction pour mettre le monde à leurs pieds, celles qui, conscientes de tous les atouts que leur dispose leur féminité, n’hésitent pas, alors sans pitié, à écraser les hautes épaules de l'homme qui tentera de se laisser éblouir par leur piège bien maquillé, celles qui savent poignarder en souriant, Carmen ne s'épargne pas à cette catégorie de femmes, il faut dire que l'auteur nous la sert avec autant de dextérité qu'on se demande à quelle époque appartient cette femme qui est meneuse de jeux dans ce monde des contrebandiers. En effet, Carmen est celle qui affronte en premier le danger dans sa bande de contrebandiers, elle initie les plans, détectent des proies potentielles d'autant plus qu'elle sait faire intervenir ses beaux sourires au moment qu'il faut, ce qui a justement fait tourner la tête à Jose de Maria, un brigadier qui s'est facilement converti en contrebandier ensuite en un assassin, simplement parce qu'il est tombé dans les mailles de cette séduction de Carmen, de cet amour naîtra une espèce de prison pour José de Maria, et aussi pour Carmen car cet attachement deviendra peu à peu source d'un crime passionnel...



Une facette bien dangereuse de la femme dangereuse auprès de laquelle la vie devient inévitablement dangereuse, une belle nouvelle qu'on lit avec plaisir tant le récit nous tient en haleine avec ce vilain personnage qu'est Carmen, qui, en fait ne représente qu'une mode de vie d'un peuple, les bohémiens, que, parfois, on est tenté de se demander, après avoir lu toute cette dernière partie sur les bohémiens, si Mérimée, lui-même n'était pas tombé dans le filets d'une bohémienne? et à quel degré?
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La Vénus d'Ille

Une curieuse nouvelle fantastique! Une statue de venus faite de cuivre est découverte sous l'olivier M. de Peyrehorade, elle va d'un seul coup enfiévrer des ragots parce que, lors de son transport, survient un accident par lequel Jean Coll va perdre sa jambe, mauvais signe pour des villageois d'Ille....depuis lors, la statue est devenue causes des événements de malheur, surtout quand surviendra la mort mystérieuse du fils de son propriétaire, M. de Peyrehorade pendant sa nuit nuptiale...
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Tamango

Tamango est une nouvelle impitoyable abordant plusieurs sujets politiquement incorrects à l'époque (et même encore parfois de nos jours, à savoir notre passé colonial et les connivences de tous ordres).

Celle-ci aborde avec beaucoup de modernité dans l'analyse la question de la traite des noirs au XIXème siècle.

On y voit un certain capitaine Ledoux, vétéran des guerres napoléoniennes, s'établir dans un commerce alors devenu plus délicat que quelques siècles auparavant en raison de la montée croissante des mouvements de protestation contre l'esclavage.

Mérimée sait, sans manichéisme, dénoncer farouchement l'esclavage et le laisser-faire des autorités sensées l'interdire, mais aussi montrer que de telles pratiques n'eurent point été possibles sans les connivences et la cupidité des chefs noirs locaux qui témoignent encore plus de mépris pour les esclaves qu'ils vendent que les acheteurs, ce qui n'est pas peu dire.

Mérimée nous offre, sans aucune longueur, le détail des marchandages, le rôle de l'eau-de-vie dans les tractations. Pour une histoire de femme, Tamango, le chef indigène qui vend les gens de son peuple sans vergogne, souhaite récupérer l'une de ses femmes qu'il avait abandonnée sous l'emprise de l'alcool. Il va donc mettre pied sur le navire déjà proche du large. Les blancs, vu la carrure athlétique de Tamango, vont songer à l'enchaîner et en faire un esclave de plus dans la cargaison.

Je vous laisse découvrir la suite qui n'est pas sans rappeler l'esprit de Bug-Jargal de Victor Hugo. En tout cas, une nouvelle féroce et sans compromis d'aucun côté qui est à mettre au crédit de son auteur pour à la fois sa dénonciation d'un système et son impartialité.

Moi qui ne suis, d'ordinaire, guère convaincue par le talent de Prosper Mérimée, il me faut faire humblement profil bas car là, là vraiment, c'est la très grande classe. Chapeau Monsieur Mérimée. Mais ce n'est là que mon avis, c'est-à-dire, pas grand-chose.
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La chambre bleue

Une petite histoire de surprise. Un couple d'amants aux gestes très discrets rencontrent un anglais dans un train, quelque temps après ils se retrouvent dans un même hôtel dans la ville où le train fait escale. Le couple est placé dans la chambre bleue en face de celle de l'Anglais. Curieusement, toute la nuit un grand bruit de lutte se fait entendre dans la chambre de l'Anglais, puis s'ensuit un grand silence, le couple voit le sang couler de la chambre de leur voisin. Il pense à un crime, pour ne pas figurer parmi les témoins au risque de compromettre la discrétion de leur relation, il décide de quitter la chambre bleue avant tout soupçon...mais arrivé à la réception, le couple découvre que le liquide qu'il a pris pour le sang n'est autre que le vin que l'Anglais avait eu la maladresse de renverser dans la nuit et qu'il demandait une autre bouteille...ce n'était donc pas un crime, oufff!!!
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Mateo Falcone - Tamango - La partie de tric..

Ce livre contient quatre nouvelles extraites du recueil que l'auteur avait intitulé Mosaïque et qu'on ne trouve plus guère de nos jours qu'accompagnant la nouvelle Colomba, qui ne faisait pas, originellement, partie de ce recueil.



Mateo Falcone est une courte mais puissante nouvelle qui a pour décor le maquis proche de Porto-Vecchio en Corse au XIXème siècle. Mérimée a le talent de savoir évoquer en peu de mots tout un univers corse de cette époque-là, qui est resté bien ancré dans l'imaginaire populaire des non-Corses (et peut-être même des Corses eux-même) et dont Goscinny et Uderzo ont tiré un merveilleux album en les caricaturant et en les tournant en dérision dans Astérix en Corse.

Ici, un bandit est vigoureusement poursuivi par des gardes corses et vient demander asile à la maison de Mateo Falcone, un fier corse réputé pour sa poigne et son coup de fusil sans pareil. Sorti, Mateo laisse sa maison aux bons soins de son fils de 10 ans. Celui-ci, déjà bien roublard pour son âge négocie son aide au fuyard et finit par accepter de le cacher moyennant une belle pièce. Viennent les gardes, sauront-ils amadouer le garçon comme il convient ? Pour ceux qui ne la connaîtraient pas, je vous laisse découvrir la chute, pour le moins... explosive !



Tamango est une nouvelle impitoyable d'un tout autre type, mais absolument flamboyante. Celle-ci aborde avec beaucoup de modernité dans l'analyse la question de la traite des noirs au XIXème siècle. On y voit un certain capitaine Ledoux, vétéran des guerres napoléoniennes, s'établir dans un commerce alors devenu plus délicat que quelques siècles auparavant en raison de la montée croissante des mouvements de protestation contre l'esclavage. Mérimée sait, sans manichéisme, dénoncer farouchement l'esclavage et le laisser-faire des autorités sensées l'interdire, mais aussi montrer que de telles pratiques n'eurent point été possibles sans les connivences et la cupidité des chefs noirs locaux qui témoignent encore plus de mépris pour les esclaves qu'ils vendent que les acheteurs, ce qui n'est pas peu dire. Mérimée nous offre, sans aucune longueur, le détail des marchandages, le rôle de l'eau-de-vie dans les tractations. Pour une histoire de femme, Tamango, le chef indigène qui vend les gens de son peuple sans vergogne, souhaite récupérer l'une de ses femmes qu'il avait abandonnée sous l'emprise de l'alcool. Il va donc poser le pied sur le navire négrier déjà proche du large. Les blancs, vu la carrure athlétique de Tamango, vont songer à l'enchaîner et à en faire un esclave de plus dans la cargaison. Je vous laisse découvrir la suite qui n'est pas sans rappeler l'esprit du personnage de Bug-Jargal de Victor Hugo. En tout cas, une nouvelle féroce et sans compromis d'aucun côté qui est positivement à mettre au crédit de son auteur, tant pour sa dénonciation d'un système que son impartialité dans le traitement du sujet. C'est mon coup de cœur sur les quatre nouvelles.



Avec La Partie De Tric-Trac, on reste dans l'univers maritime. Un lieutenant à l'honneur irréprochable va à la fois se compromettre avec une actrice sulfureuse et dans une interminable partie de tric-trac avec un capitaine hollandais à l'issue de laquelle, pour éviter de tout perdre, il va, lors d'un des tours tricher pour finalement par la suite tout regagner. Le hollandais, beau joueur, accepte sa défaite mais se suicide dans la foulée. Notre valeureux lieutenant s'en trouve fort dépité. Mérimée nous offre une montée en puissance bien orchestrée, par contre une fin bâclée très décevante que je vous laisse découvrir.



Enfin, Le Vase Étrusque est une histoire d'amour compliquée d'orgueil dans le Paris mondain du XIXème siècle où ce simple objet va prendre des proportions dramatiques jusqu'à sceller tragiquement le destin de deux êtres que tout prédestinait au bonheur. Une sorte de conte de la jalousie ordinaire, à méditer.



En manière de conclusion, j'assigne un quatre étoiles à l'ensemble, ce qui ne signifie pas grand-chose pour un assemblage aussi hétérogène. Individuellement, Mateo Falcone tournerait à mon goût autour de 4 ou 5, Tamango, 5 sans hésitation, La partie De Tric-Trac, à peine 3 et Le Vase Étrusque de même, 2 à 3 étoiles. Mais ce n'est bien sûr que mon avis, qui n'engage que moi, autant dire pas grand-chose.
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Colomba

Colomba (1840).

Un roman qui m'a toujours donné envie de visiter la Corse, tant la prose de Prosper Mérimée l'évoque à merveille. Ajoutons à cela une intrigue romanesque à souhait ; basée sur un fait réel. Et cette opposition entre deux femmes que tout oppose : Miss Lydia, sophistiquée, so british, hautaine, superficielle … Colomba, tellement méditerranéenne, enracinée dans son île et dans ses traditions …



Colomba est orpheline de père, un père qu'elle adorait. Il a été assassiné par une famille rivale.

Une chance : son frère, le lieutenant Orso della Rebbia, de la garde impériale en demi-solde après la défaite de Waterloo revient sur l'île ; une promesse de vengeance. Un souci : il a rencontré la si charmante Miss Lydia … Il est farouchement opposé à la vendetta, la forme corse de la vengeance pour l'honneur.



Sans doute, une des lectures imposées au collège qui m'aura le plus touché à la relecture, adulte : un style fluide, une histoire d'honneur ancrée dans la terre, une île…

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Tamango - Mateo Falcone et autres nouvelles

Ce livre contient plusieurs nouvelles extraites du recueil que l'auteur avait intitulé initialement Mosaïque et qu'on ne trouve plus guère de nos jours qu'accompagnant la nouvelle Colomba, qui elle, ne faisait pas, originellement, partie de ce recueil.

La puissante couverture de l'ouvrage évoque évidemment Tamango, cette nouvelle forte, impressionnante autant qu'impitoyable mais absolument flamboyante.

Celle-ci aborde avec beaucoup de modernité dans l'analyse la question de la traite des esclaves noirs d'Afrique de l'ouest au XIXème siècle. On y voit un certain capitaine Ledoux, vétéran des guerres napoléoniennes, s'établir dans un commerce alors devenu plus délicat que quelques siècles auparavant en raison de la montée croissante des mouvements de protestation contre l'esclavage.

Mérimée sait, sans manichéisme, dénoncer farouchement l'esclavage et le laisser-faire des autorités sensées l'interdire, mais aussi montrer que de telles pratiques n'eurent point été possibles sans les connivences et la cupidité des chefs noirs locaux qui témoignent encore plus de mépris pour les esclaves qu'ils vendent que les acheteurs, ce qui n'est pas peu dire.

Prosper Mérimée nous offre, sans aucune longueur, le détail des marchandages, le rôle de l'eau-de-vie dans les tractations.

Pour une histoire de femme, Tamango, le chef indigène qui vend les gens de son peuple sans vergogne, souhaite récupérer l'une de ses femmes qu'il avait abandonnée sous l'emprise de l'alcool. Il va donc poser le pied sur le navire négrier déjà proche du large. Les blancs, vu la carrure athlétique de Tamango, vont songer à l'enchaîner et à en faire un esclave de plus dans la cargaison. Je vous laisse découvrir la suite qui n'est pas sans rappeler l'esprit du personnage de Bug-Jargal de Victor Hugo.

En tout cas, une nouvelle féroce et sans compromis d'aucun côté qui est positivement à mettre au crédit de son auteur, tant pour sa dénonciation d'un système que son impartialité dans le traitement du sujet. C'est mon coup de cœur indubitable du recueil.

Ensuite vient Mateo Falcone, une nouvelle d'un tout autre type, courte mais elle aussi puissante, qui a pour décor le maquis proche de Porto-Vecchio en Corse au XIXème siècle.

Mérimée a le talent de savoir évoquer en peu de mots tout un univers corse de cette époque-là, qui est resté bien ancré dans l'imaginaire populaire des non-Corses (et peut-être même des Corses eux-même) et dont Goscinny et Uderzo ont tiré un merveilleux album en les caricaturant et en les tournant en dérision dans Astérix en Corse.

Ici, un bandit est vigoureusement poursuivi par des gardes corses et vient demander asile à la maison de Mateo Falcone, un fier corse réputé pour sa poigne et son coup de fusil sans pareil. Sorti, Mateo laisse sa maison aux bons soins de son fils de 10 ans. Celui-ci, déjà bien roublard pour son âge négocie son aide au fuyard et finit par accepter de le cacher moyennant une belle pièce. Viennent les gardes, sauront-ils amadouer le garçon comme il convient ? Pour ceux qui ne la connaîtraient pas, je vous laisse découvrir la chute, pour le moins... explosive !

Viennent ensuite des nouvelles un peu plus quelconques. Tout d'abord La Partie De Tric-Trac, qui nous permet de renouer avec l'univers maritime de Tamango mais sans sa maestria.

Un lieutenant à l'honneur irréprochable va à la fois se compromettre avec une actrice sulfureuse et dans une interminable partie de tric-trac avec un capitaine hollandais à l'issue de laquelle, pour éviter de tout perdre, il va, lors d'un des tours tricher pour finalement par la suite tout regagner. Le hollandais, beau joueur, accepte sa défaite mais se suicide dans la foulée. Notre valeureux lieutenant s'en trouve fort dépité. L'auteur nous offre une montée en puissance bien orchestrée, par contre une fin bâclée très décevante que je vous laisse découvrir.

Enfin, Le Vase Étrusque est une histoire d'amour compliquée d'orgueil dans le Paris mondain du XIXème siècle où ce simple objet va prendre des proportions dramatiques jusqu'à sceller tragiquement le destin de deux êtres que tout prédestinait au bonheur. Une sorte de conte de la jalousie ordinaire, à méditer.

En manière de conclusion, j'assigne un quatre étoiles à l'ensemble, ce qui ne signifie pas grand-chose pour un assemblage aussi hétérogène. Individuellement, Mateo Falcone tournerait à mon goût autour de 4 ou 5 étoiles, Tamango, comme je l'ai précisé plus haut, 5 sans hésitation, La partie De Tric-Trac, à peine 3 et Le Vase Étrusque de même, 2 à 3 étoiles.

Mais ce piètre compte d'apothicaire n'est bien sûr que mon avis, qui n'engage que moi, autant dire pas grand-chose.
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La Vénus d'Ille



Monde archéologique aux secrets bien troublants

Idole étrange et maléfique aux grands yeux blancs

La petite ville d'Ille sera le lieu du drame

La statue amoureuse se changera en femme

Le fat Alphonse eut tort de jouer avec elle

La bague sur son doigt sera gage éternel

Et la Mort unira leurs destins violents

Folie ou cauchemar? Le doute frissonnant

S'insinue jusqu'au bout dans nos veines tremblantes

Cette Vénus de bronze hante l'imaginaire

Et garde au fond des yeux son si lourd mystère...



Mérimée ne fait pas, dans cette nouvelle, que céder à la mode du 19ème siècle , entiché d'Antiquité. Il était lui-même passionné d'art et inspecteur général des monuments historiques. Le narrateur, témoin de l'histoire, c'est un peu lui. L'aspect fantastique est , je trouve, exploité de manière subtile, les phénomènes étranges apparaissant progressivement. Le fait que le drame se double d'un aspect policier laisse une fin ouverte.



Une nouvelle fantastique intéressante, au style riche, aux personnages bien dessinés. Étudiée en 4ème, elle plait aux élèves, mais ils trouvent le vocabulaire difficile. Et ils préfèrent les histoires de vampires, comme " La morte amoureuse" de Théophile Gautier....



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Mateo Falcone - Tamango - La partie de tric..

Très belle nouvelle au ton tragique, qui parle de l'honneur, du respect de la parole donnée, du sens de l'hospitalité et de la sanction qui punit celui qui ne respecte pas ces principes sacrés dans la Corse du 19 ème siècle. Un très grand classique qui entraîne le lecteur dans le maquis aux alentours de Porto-Vecchio.
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Colomba

Je ne connais pas la Corse ni les Corses, mais j’ai toujours soupçonné Colomba d’être moins partial envers eux qu’envers les Anglais ! L’image qu’il donne de l’île est-elle caricaturale ? Sans doute un peu, mais l’histoire se base sur des faits réels. Romancés certes, mais même si la vrai Colomba avait cinquante ans et non vingt, il semble qu’elle ait bien été l’âme de la vendetta en question.



Ce petit roman si célèbre est novateur par bien des points. L’écriture de Mérimée est simple, colorée, vivante ; les descriptions précises et réalistes, se basant sur sa connaissance du pays. Le héros n’est pas un aristocrate riche et ténébreux. Il n’est pas promis à un grand avenir, au contraire : c’est un « demi-solde », autrement dit un ancien soldat ayant montré sa fidélité à Napoléon, et pour cette raison mit en « pré retraite » par les Bourbons. Il ne peut espérer ni élévation sociale ni montée dans la hiérarchie.



Il ne vit pas dans un château mais dans une grosse ferme, mêlé aux paysans et au peuple, dont il porte le costume. La seule chose qui l’en distingue, c’est la noblesse de ses origines et de ses intentions. En cela il s’oppose également aux Barricini, parvenus ralliés aux Bourbons et se comportant sans honneur.



Mérimée est également l’un des premiers à se moquer du snobisme. En quelques petites phrases pleines d’ironie il ridiculise Miss Lydia, ses grands airs, ses efforts pour passer pour originale et ses fausses indifférences. Défauts qu’il juge superficiels du reste : elle révélera vite son bon fond.



Il l’oppose à Colomba, incarnation de la vengeance, de la beauté et du tempérament latin. Il souligne son courage, son sang-froid et sa présence d’esprit. Face au brave Orso transi d’amour, elle apparaît indubitablement comme « l’homme de la famille » : celui qui gère les affaires, prend ses responsabilités et veille au grain. Du reste, ce sont les fonctions qu’elle a assumées seule avant que son frère ne revienne. Elle rappelle Napoléon s’exclamant au sujet de la princesse Marie-Thérèse « voici le seul homme de la famille des Bourbons ! »



Elle représente donc l’irruption dans la littérature d’une figure féminine forte, volontaire, ayant barre sur les événements. Pour la première fois ou pas loin, le féminisme sort des salons à la mode et s’incarne dans une femme du peuple. Nous sommes en 1840. Bien des changements sont à venir...
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La Vénus d'Ille

J'ai toujours trouvé que la nouvelle était un exercice difficile. La nouvelle fantastique encore plus !

Et là quelle maestria ! Je me suis régalée ! J'avais lu de Mérimée Carmen et Colomba mais jamais cette Vénus d'Ille que j'ai trouvée remarquable.

Mise en place de l'histoire parfaite, montée des interrogations et soudain le texte bascule dans le fantastique.... Quel dommage presque que ce récit ne soit pas un roman !!!

Bon évidemment cette histoire ne va pas me rassurer avec les statues....
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La Double Méprise

Depuis que j’ai découvert Prosper Mérimée, je me prends à apprécier à l’avance le moment où je vais le retrouver (presque une déclaration ça). Un de ses atouts est qu’il propose de ces textes courts dont je suis friand.



Dans La double méprise, l’auteur marche un peu sur les plates bandes de Jane Austen, en plus corrosif. Il entre dans la bonne société parisienne de la monarchie de Juillet, très policée dans les manières et les propos et pourtant très égoïste et cruelle.

Le récit tourne autour du couple Chaverny. Alors que monsieur était, avant le mariage, un prétendant des plus séduisant et attentif, il a changé de visage une fois marié. Grossi, grossier, regardant son épouse avec une indifférence mâtinée rarement d’envies lubriques à son égard, évidemment pourvu en maîtresses et cherchant un poste à la cour. Il dégoute Julie, l’épouse, qui regrette tant d’être tombée dans ses rais.

Mais voilà qu’une ancienne et galante connaissance, Darcy, revient de Constantinople où il était attaché d’ambassade. Il ne faut pas longtemps avant que les sentiments interdits reviennent assaillir la jeune femme. Mais les apparences sont trompeuses.



Mérimée décrit à merveilles les pensées qui traversent ces esprits, comment elles s’agencent et s’opposent. En changeant de point de vue entre deux paragraphes, l’auteur affiche des contrastes saisissants entre ces esprits. On y retrouve aussi le désavantage d’être une femme à cette époque. Les hommes y pensent avec liberté vis-à-vis des lois écrites et morales. La femme, elle, ne peut se permettre de céder aux tentations, car le scandale et la déchéance sociale en sont les récompenses. Julie est tiraillée et c’est délicieux à lire (cruel, je suis). Elle ne peut même pas envisager de casser ces règles sociales qui enchainent la femme bourgeoise dans un carcan. Elle n’est clairement pas Ada Lovelace ou Florence Nightingale.



La précipitation et la dimension dramatique de la fin, qui arrive aussi vite qu’une falaise à pic, m’ont surpris et déçu. L’histoire aurait mérité quelques pages de plus.

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Carmen

J'étais curieuse de découvrir Carmen a force d'entendre ce célèbre air d'opéra a la radio. Je voulais découvrir ce qui se cachait derrière cette courte nouvelle.



Et c'est un sentiment mitigé que je ressens après cette lecture. J'ai adoré le personnage du narrateur, très naïf et celui de Don José que son amour pour Carmen pousse a faire n'importe quoi. J'ai adoré voyager dans l'Andalousie de l'époque, de découvrir cette gitane.



Mais justement Carmen ne m'a pas plu. Je n'ai pas réussi a l'aimer. Elle est profiteuse, infidèle, joue de ses charmes... Bref pour moi, elle a tout pour qu'on l'a déteste.



Difficile alors d'apprécier la lecture quand un personnage nous est antipathique! Je crois que je me contenterai maintenant de l'opéra.....
Lien : http://missmolko1.blogspot.i..
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La Vénus d'Ille

Le narrateur, un Parisien expert en archéologie, se rend au pied du Mont Canigou dans les Pyrénées Orientales chez un antiquaire passionné afin qu’il le guide vers les monuments et merveilles antiques dont regorge sa région. Son hôte lui réserve une surprise de taille avec cette splendide et mystérieuse Vénus, parfaitement intacte, qu’il s’enorgueillit d’avoir « trouvée dans la terre comme une truffe »



Parue en 1837, cette courte nouvelle flirte avec le fantastique et l’art, une combinaison qui aurait pu être captivante mais j’avoue ne pas avoir accroché. Globalement, j’ai plutôt manqué d’empathie. La faute principalement au narrateur, que j’ai trouvé passif, apathique et suffisant. (J’ai d’ailleurs également trouvé qu’il était plus enclin à émettre des hypothèses ou des jugements sur ses hôtes que sur l’objet même de sa visite : l’art !) La faute sans doute aussi à cette opposition, ou confrontation, un peu trop frontale et tranchée selon moi entre les croyances ou peurs irrationnelles et la logique rationnelle (ou pseudo rationnelle). L’auteur joue pourtant avec les suggestions, mais c’est peut-être un peu trop téléguidé, car j’ai eu l’impression qu’on me forçait la main pour choisir un camp et qu’aucun des deux ne me convenait.



Cela étant, l’écriture est agréable et fluide. En soi, c’est déjà appréciable. J’ai également pris plaisir à l’évocation des coutumes locales. Elles apportent un peu de vie à ce roman. Mais je n’ai pas été envoutée par cette Vénus à la beauté féroce.

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