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Biographie :

En 1919, Reginald F. Johnston devint le tuteur de P'u-yi, le dernier empereur de la dynastie Ch'ing. Ses Mémoires offrent une vision très intéressante de la vie de cour à l'intérieur de la Cité interdite.

Reginal Johnston, né le 13 octobre 1874 à Édimbourg et mort le 6 mars 1938 dans la même ville, fut un diplomate et précepteur de l'empereur Puyi. Il fut plus tard le dernier gouverneur de la concession anglaise de Weihaiwei.

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Citations et extraits (11) Voir plus Ajouter une citation
Comme la plupart des étrangers et beaucoup de Chinois, je supposais autrefois que la dynastie s'était effondrée en raison de l'incompétence, l'ignorance et la rapacité des princes impériaux, des erreurs et des crimes de l'Impératrice douairière ou de ceux en qui elle avait eu la folie de placer sa confiance, de l'irruption des idéaux démocratiques de l'Ouest aux effets dévastateurs sur l'esprit vierge de la Chine, ou encore de la haine que soulevait chez les Chinois une dynastie étrangère et de leur conviction croissante que "la race du dehors" qui les gouvernait depuis bientôt trois siècles avait "épuisé le mandat du Ciel". Après avoir observé de l'intérieur le système impérial pendant la période postrévolutionnaire la conclusion à laquelle je suis arrivé est que, même si les facteurs dont j'ai parlé ont joué un rôle, la cause première de la ruine de la monarchie fut le contrôle grandissant exercé par le Nei Wu Fu (Département de la Maison Impériale), véritable vampire suçant le sang de la dynastie.
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En parlant du partage des ports en 1898 entre les nations occidentales :
Si les Occidentaux avaient pensé que la Chine continuerait joyeusement, sans réactions significatives du gouvernement ni du peuple chinois, ils ne tardèrent pas à découvrir leur erreur. L'agression étrangère commençait à transformer une "civilisation" en une nation. Les Chinois étaient, comme aujourd'hui, une race trop fière et trop sensible pour supporter une position d'infériorité permanente face au reste du monde. L'émergence d'un parti des réformes était donc inévitable. Et tout aussi inévitable la division de ce parti en deux tendances principales. Celle de droite plaçait sa confiance dans une évolution graduelle sans remue-ménage catastrophique au sein des institutions; celle de gauche affirmait qu'une reconstruction radicale de la vie nationale sur une nouvelle base était essentielle au salut du pays et que cette reconstruction serait impossible aussi longtemps qu'on laisserait la dynastie Mandchoue (considérée à gauche comme inerte, incompétente et incurablement corrompue) encombrer le terrain.
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Ce que veulent la plupart des Chinois éclairés, c'est un gouvernement stable, assez fort pour supprimer les bandes de brigands armés qui infestent aujourd'hui de nombreuses parties du pays, assez courageux pour licencier ou contrôler les diverses "armées" qui, dans plusieurs provinces, sont considérées comme pires que les brigands, assez habile pour garder le pays des empiètements étrangers et le sauver de la tyrannie de la finance internationale, et assez consciencieux pour veiller à ce que les fonctionnaires accomplissent loyalement leurs devoirs et s'abstiennent de s'enrichir par la corruption sur les deniers publics
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Au cœur de Pékin, se trouvaient deux palais adjacents. Dans celui qui conservait la distinction de "Cité interdite", demeurait un monarque en titre, dans l'autre résidait le chef du pouvoir exécutif de la République. Dans le second, assis dans un fauteuil présidentiel, un homme exerçait les pouvoirs d'un empereur sans en avoir le nom; dans le premier siégeait sur un trône, un empereur qui n'en avait que le titre. Celui qui régnait sur le vaste empire de Chine était appelé Président; celui dont le règne ne dépassait pas les murs de son palais était appelé empereur. Dans tout autre pays certainement, des circonstances aussi anormales n'auraient pas duré une semaine, mais en Chine, elles se prolongèrent plus de treize années.
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La Mandchourie était l'ancien berceau de la Maison impériale; en dépit de l'effacement progressif des Mandchous comme race à part, avec son langage et ses coutumes, la province de Mandchourie restait encore très peuplée : Chinois, Mongols, Mandchous et beaucoup de métisses qui demeuraient fidèles à la dynastie.
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Dans la préface d'Alain Peyrefitte.
Le souverain constituait, à lui-seul, un pièce maîtresse de la bonne marche du cosmos. Pivot de la Terre. Il est souvent comparé à l’Étoile polaire, pivot du Ciel. Point cardinal comme elle, il est inaccessible.
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[...] ... Je transmis cette importante observation [la nouvelle de la myopie de l'empereur] au père [de l'empereur], aux fonctionnaires de la Maison et aux précepteurs chinois : je fus frappé par le peu de cas qu'ils en firent. Quand Tuan K'ang, la plus influente des trois épouses douairières survivantes [il s'agit des concubines de l'empereur Kuang Hsü, prédécesseur de P'u Yi, assassiné sur ordre de la Grande Impératrice Douairière Tzü Hsi] apprit que le précepteur anglais demandait l'autorisation d'envoyer chercher un oculiste étranger, elle s'écria qu'une telle requête ne pouvait être approuvée, car aucun médecin étranger ne saurait se voir confier une chose aussi précieuse que les yeux de l'empereur. Lorsque je revins à la charge, sous une forme plus pressante, elle déclara qu'un médecin étranger pourrait avoir la présomption de prescrire des lunettes et que "le port de lunettes par un empereur était un fait sans précédent." A quoi je répondis : "Je n'ai pas d'informations sur les habitudes des empereurs d'autrefois, mais celui-ci portera des lunettes." Tuan K'ang campa sur ses positions, mais le prince Ch'un [le père de l'empereur] et le département de la Maison acceptèrent enfin, de très mauvaise grâce, après que j'eus annoncé que si, à la fin de l'année (1921), je n'avais toujours pas l'autorisation d'envoyer chercher le meilleur ophtalmologiste de Pékin, je démissionnais. A cette époque, le département de la Maison, qui me regardait déjà comme un fléau, aurait été heureux de me voir partir. Par malheur pour lui, l'empereur en personne mit fin à la dispute en déclarant que le problème de ses yeux devait m'être confié et que ma démission était hors de question. ... [...]
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P.98 : Si l'on en croit un passage fameux du Kuo Yü, chaque être humain dépend de trois personnages qui doivent être servis par lui avec un dévouement égal. Le premier est le père qui donne la vie ; le deuxième est le maître qui montre comment la vie doit être vécue ; le troisième est le prince, qui fournit les conditions d'une vie paisible en maintenant l'ordre social. Dans un autre passage du même ouvrage, la théorie est exprimée en ces termes : "sans père, pas de vie ; sans nourriture physique, offerte par le prince, pas de croissance ; sans le maître point de sagesse".
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[...] ... Pendant les treize premières années de la nouvelle république de Chine, du printemps 1912 à l'hiver 1924, cohabitèrent au coeur de la capitale un Président et un empereur. Si l'empereur pouvait ainsi garder son titre impérial intact, c'était parce que, dans la terminologie chinoise, ce titre n'était pas et n'avait jamais été celui d'"empereur de Chine." C'était un titre dynastique et non territorial. Chaque dynastie adoptait un titre particulier qui ne se transmettait pas à la dynastie suivante. En 1911, la dynastie Ta Ch'ing, venue de Mandchourie, régnait sur la Chine depuis 1644. Chacun des dix empereurs de cette dynastie fut Ta Ch'ing Ta Huang Ti (= empereur de la grande dynastie des Ch'ing), et c'est ce titre, et non celui d'"empereur de Chine" que le dernier de la lignée fut autorisé à porter par un accord formel de la république chinoise. ... [...]
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Ma nomination comme précepteur anglais de l'empereur était sans précédent et causa un véritable choc à la cour. Les membres conservateurs de la famille impériale et du département de la Maison affichèrent leur énergique réprobation. Ils craignaient, bien sûr, que le jeune empereur Hsüan T'ung n'en vint peu à peu à adopter une conception trop "moderne" de l'existence et ne tombât sous l'influence occidentale au point de ne plus se satisfaire des réalités du palais. Il faut admettre que leurs craintes sur ce second point se sont trouvées fondées.
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