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Citations de Régine Pernoud (186)


"La copie est un bon exercice d'école: elle n'a jamais produit de chef-d'oeuvre."
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..on sait que peu de temps après la mort du roi, était pendu au gibet de Montfaucon son favori Enguerrand de Marigny (30 avril 1315), celui qui avait pris la relève des Nogaret et des Plaisans et c'était fait l'exécuteur du roi. Il est étrange de penser que Marigny lui-même a fait adopter le dernier acte de Philippe le Bel, qui est aussi la première disposition royale écartant les filles de la succession au trône - cette disposition qui, avec le recul de l'Histoire, se révèle être le prélude des guerres franco-anglaises du XIVe siècle. S'il y eut un règne lourd de conséquences, c'est bien celui de Philippe le Bel !

317 - [Que sais-je ? n° 1557, p. 114]
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Aussi (les manches) étaient-elles détachables ; on les boutonnait au moment de se vêtir ou encore on se trouvait dans l'obligation de les lacer ou même de les coudre. Elles étaient considérées comme plus ou moins indépendantes du costume.
Dans les tournois, il n'était pas rare que, comme gage d'admiration, une dame lançât sa manche au chevalier vainqueur qui en ornait son cimier. La locution : "c'est une autre paire de manches", nous est venue de cet usage.
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Je me rappelle l’entretien que j’avais eu avec un journaliste de la télévision catholique ; c’était à propos du procès de Jeanne d’Arc (…) Celui qui m’interrogeait me demanda comment étaient connus les actes du procès et je lui expliquai qu’on en possédait l’authentique, le relevé, fait par les notaires, comme dans toute action juridique à l’époque, des questions posées par le tribunal et des réponses faites par l’accusée.

– Mais alors on écrivait tout ?
– Oui, tout.
– Ça doit faire un gros dossier.
– Oui, très gros.

J’avais l’impression de converser avec un analphabète.

– Alors, pour le publier, il y a des gens qui ont tout recopié ?
– Oui, tout.

Et je le sentais plongé dans une stupéfaction si intense qu’insister eût été délicat ; il murmura pour lui-même : « On a du mal à croire que ces gens-là pouvaient faire les choses avec tant de soin… »

« Ces gens là… avec tant de soin… » A mon tour de m’étonner : ce journaliste n’avait donc jamais regardé une voûte gothique ? Il ne s’était jamais posé la question de savoir si pour tenir pendant bientôt un millénaire à quelques quarante mètres de haut, il ne fallait pas qu’elle eût été faite avec soin ? Il me rappelait cet autre interlocuteur qui – toujours à propos de Jeanne d’Arc – me disait, très supérieur: « Vous pensez bien que si des documents de cette époque existent encore, ils doivent être dans un tel état qu’on ne peut rien y lire du tout…! » Bien sûr, pour convaincre ce dernier, il suffisait de l’inviter à venir voir quelques-uns des kilomètres de rayonnage des Archives nationales. Il aurait tôt fait de reconnaître que le parchemin ou le papier de chiffe sont autrement plus résistants que notre papier journal.
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Régine Pernoud
C'est peut être le privilège de l'historien d'entrer dans l'intimité de personnages, d'époques révolues et de pouvoir se lier d'amitié avec eux, tellement leur étude approfondie les a rendus familiers et vivants.
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Enfin, Aliénor prépare le couronnement de son fils, ce fils très aimé qui doit recueillir l'empire Plantagenêt. Jusqu'à la mort d'Henri, elle aura tremblé vraisemblablement à l'idée que celui-ci ne puisse déshériter Richard au profit de Jean.
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Nous assistons aujourd’hui à une recherche d’originalité qui, en peinture par exemple, confine à la frénésie, alors que, parallèlement, l’architecte de la HLM et autres équipements populaires renonce et démissionne, faisant de la ville un univers de clapiers, au moment même où, soudainement, la jeunesse prend conscience du fait que l’homme ne peut pas vivre comme un lapin.
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Les roses du transept de Notre-Dame de Paris n’ont été conservées – si l’on fait abstraction des dégâts de l’époque révolutionnaire – que parce que l’on craignait de ne pouvoir techniquement les refaire – ce qui, entre nous, était rendre un bel hommage aux bâtisseurs du Moyen âge !
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"Comment peut-on s'intéresser à l'Histoire au temps où les hommes marchent sur la lune ?" m'a-t-on dit un jour.
La réponse est facile. Quel a été le premier acte accompli par l'homme une fois qu'il s'est trouvé sur la lune ? Se baisser pour ramasser un caillou. Le geste de l'archéologue. Le premier réflexe du premier cosmonaute, c'est aussi celui qui amène au jour le matériau même de l'Histoire.
Rien de plus naturel ; l'Histoire, c'est la vie.
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Car nuit et jour son coeur tendait
A sa preue gent qui l'attendait
Et de Normandie et d'Anjou
Et de Gascogne et de Poitou
Et de Berry et de Bourgogne
Dont moult en eut en la besogne
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Si l'on a pu nommer les vitraux : "la Bible des illettrés", n'est-ce pas parce que les plus ignorants y déchiffraient sans effort des histoires qui leur étaient familières - accomplissant en toute simplicité ce travail d'interprétation qui de nos jours donne tant de mal aux archéologues !
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Ce n'est pas un mince étonnement que de trouver, dans les traités de morale de l'époque, huit pêchés capitaux énumérés, au lieu des sept que nous connaissons ; or, le huitième, c'est, chose inattendue, la tristesse, tristitia.
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Un livre vraiment intéressant. Le Moyen-Âge est une époque qui m'interpelle beaucoup, surtout comment était perçue la femme. J'ai appris beaucoup de chose et contrairement aux idées reçues, la femme était bien plus libre qu'au XIXème siècle par exemple.
Ce qui me manque un peu, c'est parfois un peu plus de simplicité et de choses concrètes de la vie quotidienne sur la femme paysanne, serf, comment elle était vue par les hommes de son entourage. Car ce qui revenait le plus souvent était des femmes d'une certaines noblesse et qui s'étaient aussi retirées dans des ordres religieux.
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"l'âme est présente dans le corps comme un vent dont on ne voit ni n'entend le souffle"
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Le maréchal, au XIème siècle, est encore celui qui dompte les chevaux ; dans les domaines seigneuriaux, c'est ce personnage qui a la surveillance des haras et des écuries et qui veille au ravitaillement de celles-ci ; (...)
Par une évolution significative, ce maréchal aura la haute main sur les armées royales et le terme finira par désigner le plus haut grade militaire.
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Le peuple n'est pas fait pour le prince, mais le prince pour le peuple. (St Thomas)
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Pour l’historien de l’an 3000, où sera le fanatisme ? Où, l’oppression de l’homme par l’homme ? Au XIIIe ou au XXe ?
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On racontait que les mères sarrasines, pour faire taire leur enfant, les menaçaient du Roi Richard.
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L'œuvre d'Hildegarde de Bingen est immense et diverse. Nous en avons évoqué la partie la plus importante : ses visions de l'univers, l'homme [l'humain] au centre de l'univers créé, l'expression musicale et poétique de ses soixante-dix symphonies (et même davantage), la richesse de sa correspondance, qui témoignage de la confiance que lui accordaient les autorités religieuses ainsi que les puissances séculières de son temps. Il faudrait y ajouter des activités plus marginales, comme cette curieuse élaboration d'une "lingua ignota", une langue et même un alphabet nouveaux qu'elle semble avoir voulu forger, peut-être avec la contribution des religieuses qui l'entouraient, et qui aboutit à des élucubrations assez bizarres. Cette activité témoigne d'un esprit d'invention qui peut paraître hors norme, gratuit, voire un peu futile, mais aussi d'un goût de la recherche qui est bien de son temps – ce temps où en France Abélard parle de ses études comme d'une « inquisition permanente ». (Le terme signifie alors « recherche » et n'est pas encore entaché de la connotation qu'il prendra au milieu du XIIIe siècle.)
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L'étude de l'histoire permet, enfin, de situer exactement la notion de progrès. On se fait généralement du progrès une idée fort élémentaire. Comme l'écrit Lewis Mumford, on est porté à penser que, si les rues de nos villes étaient sales au XIXe siècle, elles devaient avoir été six cent fois plus sales six cent ans auparavant. Combien d'étudiants croient de bonne foi que ce qui s'est passé au XIXe siècle, par exemple le travail des enfants dans les usines, avait toujours existé et que seuls la lutte des classes et le syndicalisme à la fin du XIXe siècle ont débarrassé l'humanité de cette tare! Combien de militantes de mouvements féministes pensent de bonne foi que la femme a toujours été confinée dans un gynécée au moins moral, et que seuls les progrès de notre XXe siècle lui ont accordé quelque liberté d'expression, de travail, de vie personnelle! Pour l'historien le progrès général ne fais pas de doute : mais non moins le fait qu'il ne s'agit jamais de progrès continu, uniforme, déterminé. Que l'humanité avance sur certains points, recule sur d'autres, et cela d'autant plus aisément que tel élan qui fait l'effet d'un progrès à un moment donné fera, par la suite, l'effet d'une régression. Au XVIe siècle, on n'a nullement douté que l'humanité ne fût en progrès, et notamment du point de vue économique; fort peu de gens ont pris conscience de ce que, comme le clamaient Las Casas et quelques autres frères dominicains du Nouveau Monde, ce progrès économique se faisait en rétablissant l'esclavage par un gigantesque mouvement de réaction et que, par conséquent, un pas en avant ici peut se payer d'un recul ailleurs. L'humanité progresse indiscutablement, mais pas uniformément ni partout.
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