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Citations de Régine Pernoud (186)


Quelle époque peut mieux que la nôtre comprendre l'Inquisition médiévale, à condition que nous transposions le délit d'opinion du domaine religieux au domaine politique? Il est même très surprenant pour l'historien de constater cette montée, envahissante en tous pays, de la sévérité envers le délit d'opinion politique. Tous les châtiments, toutes les hécatombes semblent en notre temps justifiés pour punir ou prévenir déviations ou erreurs quant à la ligne politique adoptée par les pouvoirs en exercice. Et dans la plupart des cas il ne suffit pas de bannir celui qui succombe à l'hérésie politique, il importe de convaincre, d'où les lavages de cerveau qui usent en l'homme la capacité de résistance intérieure. On peut se demander si en ce domaine du délit d'opinion la notion de progrès ne se trouve pas mise en échec.
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Galilée n'avait pas découvert que la terre était ronde; on le savait depuis quatre siècles. Ensuite il n'avait pas été brûlé vif, mais seulement emprisonné, ce qui était déjà une manière bien peu courtoise de traiter quelqu'un qui s'avisait pour la première fois que la terre tourne autour du soleil. Enfin le tout ne se passait pas au Moyen Age. Galilée, né en 1564, mort en 1642, était contemporain de Descartes. L'affaire Galilée a eu lieu cent ans après la naissance de Montaigne, plus de cent ans après la Réforme, presque 200 ans après l'invention de l'imprimerie...
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Erec et Enide exalté la grandeur du couple-non quand les amants jouissent l un de l autre,absorbés dans un bonheur qui les replié sur eux-mêmes, mais quand, poursuivant ensemble un but commun, ils sont pleinement le Chevalier et la Dame, et provoquent, par le don d eux-mêmes, et pour avoir ensemble affronté l aventure, la joie de la cour.
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L'imitation du latin classique s'est étendue à l'étude de la langue. On a tenté de réduire la phrase française aux normes de la phrase latine ; d'où les ébouriffantes règles de grammaire et d'analyse logique qui furent imposées aux élèves, avec les « conjonctives de restriction » et autres sornettes nées dans la cervelle de grammairiens animés d'un sombre pédantisme. De là aussi notre orthographe l'une des plus extravagantes qui soient. C'est pour imiter l'Antiquité que le mot homme a été pourvu d'un h, qu'on a multiplié les ph, les redoublements de m et de n... Et la tendance était ainsi posée qu'on devait en venir, assez tardivement il est vrai, puisque cela ne s'est guère produit qu'au XIXè siècle - à juger de la culture d'un individu à son orthographe ! Certes, la règle s'est instaurée en même temps que l'imprimerie, qui avait imposé une certaine fixité dans l'usage. Mais ce fut un grand malheur pour des générations d'écoliers qui durent, et doivent encore, subir cette fantaisie des pédants de la Renaissance, calquée, comme tout le reste, sur ce que leur dictaient les inscriptions antiques. Nous assistons actuellement à l'éclatement de cet appareil. Certains en restent inconsolables. On peut pourtant se demander en quoi pareille tendance, réactionnaire dans son essence, était justifiée ; elle paraîtra aux générations qui vont suivre de moins en moins justifiable.
Répétons-le : l'admiration qu'on peut éprouver pour le monde antique n'est pas ici en question. Dans les lettres comme dans les arts - pour adopter les classifications toujours en usage - on n'avait cessé, au Moyen Âge, de puiser dans l'Antiquité, sans toutefois considérer ces œuvres comme des archétypes, des modèles. C'est au XVIè siècle que s'est imposée, dans ce domaine aussi, la loi d'imitation.
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Aussi (les manches) étaient-elles détachables ; on les boutonnait au moment de se vêtir ou encore on se trouvait dans l'obligation de les lacer ou même de les coudre. Elles étaient considérées comme plus ou moins indépendantes du costume.
Dans les tournois, il n'était pas rare que, comme gage d'admiration, une dame lançât sa manche au chevalier vainqueur qui en ornait son cimier. La locution : "c'est une autre paire de manches", nous est venue de cet usage.
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(...) dans le midi près de Valence, on fabrique encore la savoureuse pogne qui était un gâteau fait traditionnellement avec 40 oeufs, le gâteau de Pâques pour lequel on utilisait les oeufs mis en conserve pendant le carême ; dans le Morvan on mange encore, pour Pâques, le jambon farçi aux oeufs ; et plus généralement la coutume des oeufs de Pâques provient de cette longue privation qui marquait les jours d'abstinence.
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La salle à manger proprement dite n'apparaît guère avant le XIVème ou XVème siècle ; jusque-là, même dans les châteaux, on mange dans l'une des pièces qui peut servir aussi de salle de réunion ou de salle de garde, et dans laquelle on dresse seulement, à l'heure des repas, des pièces de bois sur des tréteaux. Un souvenir de ce mode de vie nous est resté dans l'expression "mettre la table" ce qui avait lieu alors au sens propre.
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On se chaussait chez le cordonnier qui tirait son nom du cuir de Cordoue dont il confectionnait bottes et sandales (...)
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Le maréchal, au XIème siècle, est encore celui qui dompte les chevaux ; dans les domaines seigneuriaux, c'est ce personnage qui a la surveillance des haras et des écuries et qui veille au ravitaillement de celles-ci ; (...)
Par une évolution significative, ce maréchal aura la haute main sur les armées royales et le terme finira par désigner le plus haut grade militaire.
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« Ô Dieu, qui avez fait admirablement toutes choses, Vous avez couronné l’homme de la couronne d’or de l’intelligence ; et Vous l’avez revêtu du vêtement superbe de la beauté visible ; en le plaçant ainsi, comme un prince, au-dessus de Vos ouvrages parfaits, que Vous avez disposés avec justice et bonté parmi Vos créatures. Car Vous avez octroyé à l’homme des dignités plus grandes et plus admirables qu »aux autres créatures. » Moment de contemplation, pendant lequel Hildegarde exprime un sentiment qu’on retrouve ailleurs dans son œuvre : l’émerveillement devant la beauté de la création, sentiment familier à l’époque où elle vit, le même qui est admirablement ressenti et exprimé dans l’œuvre d’un Hugues de Saint-Victor : « Dieu, dit-il, n’a pas voulu seulement que le monde soit, mais qu’il soit beau et magnifique. »
(page 46)
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« Primitivement, les hommes étaient rudes et simples dans leurs mœurs ; ensuite, dans l’Ancienne et la Nouvelle Loi, devenus plus instruits, ils se molestèrent et s’affligèrent mutuellement.
Mais sur la fin des siècles, ajoute-t-elle, ils auront à souffrir beaucoup de traverses dans leur endurcissement. (…) »
(page 44)
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À plusieurs reprises dans d’autres correspondances, Hildegarde revient sur cette discrétion à laquelle il faut recourir en toutes choses, et notamment pour éviter les excès de pénitence et de mortification qui sont en réalité des erreurs, des « erreurs diaboliques »
(page 73)
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Le peuple n'est pas fait pour le prince, mais le prince pour le peuple. (St Thomas)
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[La bourgeoisie] a pris le pas sur les seigneurs des temps précédents, en achetant et en vendant. Ceux qui, aux États généraux, prétendaient représenter le peuple, représentaient en fait la classe bourgeoise. Celle qui vend et qui achète. Dorénavant, vendre et acheter va vous donner le droit d'exister et d'être quelqu'un.
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En tant qu'historienne, je me suis lancé un défi : transmettre dans un langage simple ce que j'avais découvert par des recherches difficiles.
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Matisse était un artiste au sens médiéval du terme. Par un travail très simple, il cherchait à exprimer ce qu'il sentait au-dedans de lui. C'était un travailleur acharné. J'ai vu des cahiers entiers, des centaines de pages sur lesquelles il avait simplement dessiné une feuille de chêne. (…) Finalement, quelques traits signifient la feuille de manière évidente. Elle est reconnaissable par tous, mais elle est l'aboutissement d'heures et d'heures de travail.
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Le chevalier faisait le serment de se servir de son épée uniquement pour défendre le faible. C'est une exigence de dépassement extraordinaire. La femme y a joué un rôle non négligeable, puisque c'est elle qui remettait son épée au chevalier.
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Il est évident que dans l'exercice du pouvoir, l'homme et la femme ont chacun des vertus profondes qui se conjuguent admirablement. Au Moyen Âge, le roi et la reine régnaient ensemble.
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Au Moyen Âge, il n'y a pas de véritable coupure entre le monde ordinaire et le monde savant. C'est l'Université qui, au XIIIe siècle, s'est arrogé une sorte de monopole du savoir. Elle a exclu les femmes du monde savant, notamment en France.
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Les croisades représentent (…) l'un des points culminants de l'histoire du Moyen Âge : aventure unique en son genre, ni migration ni colonisation, menée par des volontaires, et des volontaires fournis par tous les peuples de l'Europe, en dehors de toutes ressources régulières et de toute organisation centralisée ; tout cela compose pour nous un spectacle assez surprenant et amène à se poser quelques questions sur les hommes qui y jouèrent un rôle.
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