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Critiques de Régine Pernoud (119)
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Les saints au Moyen Age. La sainteté d'hier e..

Régine Pernoud était une fervente croyante. Un monde sans la foi chrétienne et sans sa galerie de saints eût été pour elle inconcevable. Et il est vrai que les saints sont, à leur manière, les héros du christianisme et ses modèles, comme disciples éloignés du Christ et tentant de marcher comme ils le pouvaient dans ses pas. Leur vie s'entoure évidemment de merveilleux et de miracles - car il faut qu'ils aient fait de ces actes hors normes pour pouvoir être canonisés, c'est de règle. L'Église a besoin de ces personnages masculins et féminins qui sont offerts en exemples à tous les fidèles, et sans doute magnifie-t-on leurs actions - et jusqu'à leur personne - en leur conférant un halo de légende qui aide à les situer bien haut dans une hiérarchie de la vertu et de l'estime. A-t-on ainsi embelli la réalité jusqu'à la déformer pour que cela fasse plus vrai que vrai ? Sans doute un peu, beaucoup. Mais cela n'enlève rien à la beauté de leur parcours et à la valeur de leur action et de leur être.

Régine Pernoud nous offre à contempler une belle galerie de saints et de saintes en nous rappelant ce que fut leur vie, en nous précisant ce en quoi ce qu'ils firent fut remarquable et marquant et ainsi elle en vient à montrer en quoi leur personne et ce qu'ils ont accompli peut encore avoir valeur d'exemple pour nous tous aujourd'hui. On sera peut-être tentés d'objecter que l'Église catholique n'offre pas que de beaux exemples et que ceux-ci ne sauraient faire oublier la masse de contre-exemples qui se dressent entre l'idéal et la réalité. Et sans doute n'aura-t-on pas tort de le faire. Mais on reconnaîtra à Régine Pernoud de la sincérité dans son propos, assez militant il est vrai, et cela alors même s'il faut bien tracer quelque part une frontière entre l'objectivité attendue de la part de l'historienne qu'elle fut et la fidélité personnelle qu'elle montra à une certaine représentation très catholique du christianisme.



François Sarindar
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Héloïse et Abélard

"Enfin Paris !" L'a-t-il poussé ce cri en voyant la capitale ?

Venant de sa Bretagne natale, il a tout à découvrir de cette ville qui offre déjà mille attraits. Mais il n'arrive pas ici la tête vide notre jeune Abélard, car il sait déjà sur les ongles l'art de la dialectique. Il est subtil d'esprit et il a eu aussi connaissance des sept arts libéraux. Il va se faire un nom en ce grand centre du savoir, et la ville rayonnera elle-même de le compter parmi les siens, elle lui devra beaucoup, dans son prestige intellectuel (le mot n'existait pas), de même qu'à Guillaume de Champeaux. On s'affrontait alors autour de la question des universaux, et Abélard allait forcer le très réaliste Guillaume jusque dans ses retranchements.

C'est à Melun, sans doute dans les écoles de la collégiale Notre-Dame qu'Abélard a donné son premier enseignement. Mais il se fatigue à ne vivre que pour et par la pensée. Et lorsqu'il revient à Paris, il se mêle de rhétorique. Et c'est le triomphe, car il égale et dépasse enfin le maître.

Tels sont les premiers pas de Pierre Abélard à Paris. Et l'on peut dire que Régine Pernoud excelle à nous décrire ce parcours inscrit dans un cadre où s'écrivent aussi les premières pages d'une nouvelle renaissance culturelle, et où surgit soudain la haute figure d'une femme, Héloïse, dans une rencontre qui va modifier le cours de leurs deux existences.

C'est tout le Paris du XIIème siècle qui revit sous nos yeux, et c'est joliment écrit, même si l'Histoire vient bouleverser la vie de ces deux êtres d'exception et les forcer à transcender dans l'Amour divin un simple amour bien humain.



François Sarindar
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Visages de femmes au Moyen-âge

S'il y a bien un cliché qui perdure, c'est celui qui réduit, dans l'Histoire, le rôle des femmes à néant. Pourtant, nous savons, à l'aide de textes et de différentes études, que celles-ci avaient une place importante et que, très souvent, c'était leur avis que l'on prenait, même si on ne le criait pas sur tous les toits pour ne pas s'attirer la honte de ses congénères masculins. Et inutile aux machos de tout poil de venir aboyer ici ! Je suis loin d'être une féministe telle que nous les voyons à l'heure actuelle. Pour autant, il est toujours agréable, quand même, de lire ce genre de chose et de redorer le statut féminin.



Régine Pernoud livre tout d'abord un tableau socio-historique mettant en parallèle l'Antiquité et le Moyen Âge. Alors, je vais vous dire : le premier qui osera venir m'ânonner, la bouche en cœur, comme j'ai pu l'entendre (ou le voir) à plusieurs reprises, que les gens de l'Antiquité étaient plus civilisés que ceux de la période médiévale, je lui fais manger le livre, feuille par feuille (264 pages de papier bien épais, ça laisse à réfléchir !) La femme n'avait pas sa place dans la société gréco-romaine. Tout était géré à sa place, y compris ses biens et même parfois sa vie. Par qui ? Par le père puis par l'époux. Tout ceci va changer dès le haut Moyen Âge avec la christianisation et les Évangiles qui donnent à la femme un autre statut. Malheureusement, à partir du XVe siècle, on retrouve de l'intérêt pour l'Antiquité et son droit romain et... je ne vous fais pas un dessin... que pensez-vous qu'il arriva ? Il faudra attendre le XXe siècle pour que la femme puisse accéder à certains postes de l'institution.



En parallèle, l'Historienne nous fait découvrir ou redécouvrir des femmes ayant joué un rôle majeur dans leur époque : Clotilde, Geneviève, Radegonde ou encore Hildegarde de Bingen. Je laisse le mot de la fin à Régine Pernoud :



"Il n'était donc pas inutile de rappeler par le texte et par l'image la place tenue dans l'expression littéraire comme dans la vie artistique par les femmes de cette époque encore si mal connue que nous appelons le "Moyen Âge". (P256)
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Les Templiers

Un bon ouvrage, très synthétique, à la fois sérieux et agréable à lire, qui rappelle un livre fort intéressant que Régine Pernoud avait plus généralement consacré aux Croisés.

Sur Les Templiers, Régine Pernoud, respectant l'esprit de la collection Que sais-je ?, va a l'essentiel et ne donne aucune part aux légendes fabriquées à leur sujet ni aux élucubrations sur leur trésor, avant tout immobilier et foncier, puisque par ailleurs ils n'étaient que les dépositaires des fonds que l'on voulait bien leur confier en garde. L'ouvrage relate donc les faits, de la création de l'Ordre, en 1118, et des circonstances qui l'entourèrent, jusqu'à la mort du dernier Grand-maître en 1314. La plume de Régine Pernoud y excelle.

Beaucoup d'informations en un nombre de pages limité.



François Sarindar, auteur de : Jeanne d'Arc, une mission inachevée (2015)
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J'ai nom Jeanne la Pucelle

Régine Pernoud nous a livré là un énième et presque ultime résumé de la vie de Jeanne d'Arc, et celui-ci est richement illustré, comme le veut toute la collection au sein de laquelle on peut trouver ce portrait de la Pucelle, un livre qui va à l'essentiel et qui a pour mérite de ne pas s'intituler : Jeanne d'Arc, nom que nous lui prêtons, par commodité, parce que c'était le nom porté par son père.

Régine Pernoud avait fait de Jeanne son "personnage fétiche" et sa chasse gardée. Cela était peut-être trop en faire, mais cela avait aussi du bon, car au moins ne risquait-on pas d'oublier Jeanne, dont l'histoire est notre bien commun, n'en déplaise à un parti politique qui voudrait en faire son emblème personnel. Et ce petit livre signé Régine Pernoud est admirablement fait, même s'il ne donne pas réponse à toutes les questions. Mais c'est le format qui veut cela et non le propos de l'auteure, qui est excellent.



François Sarindar, auteur de : Jeanne d'Arc, une mission inachevée (2015)
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Hildegarde de Bingen

Ce livre dormait dans ma bibliothèque depuis quelques années. A force de les entasser sur les étagères, j'avoue que je prends généralement mes lectures sur le haut de la pile, ce qui est un tort, j'en conviens aisément.



Écrit par Régine Pernoud, cet essai permet d'en savoir plus sur cette femme du XIIe siècle qui cumula de nombreuses fonctions et qui fascine toujours autant. A la fois moniale, musicienne, écrivain, elle s'occupa de moultes choses qui paraissent primordiales à l'heure actuelle : environnement, diététique et, ce qui m'intéresse le plus, la médecine. Avec philosophie et sagesse, Hildegarde délivra des textes impressionnants par ses prises de position, ce qui ne lui valut pas que des amis. Ceci dit, sa place, sa fonction et son entourage (elle conseillait même le Pape) firent qu'elle se sortit toujours - ou presque - des mauvais pas. Comment cette femme si fragile physiquement, souvent atteinte par la maladie, réussit-elle être aussi forte moralement ? Comment ses visions furent-elles perçues par les hautes instances ? Voici tout ce que nous délivre ce livre.



On a souvent décrié Régine Pernoud. Pourtant, celle-ci décrit le moyen âge de façon simple, claire, de manière à intéresser tous les publics. Elle s'est attachée à mettre en avant les femmes, leur rendant toute leur place dans l'Histoire. Dans cet ouvrage riche en détails, le lecteur pourra découvrir une femme qui a marqué l'époque médiévale et qui a apporté un tournant dans la philosophie et le mysticisme. On lit cet essai comme un roman. Vous pouvez donc voir à quel point la fluidité du style rend la lecture agréable.



Ce fut une très belle découverte pour moi et je ne peux que vous conseiller ce livre si vous vous intéressez aux grandes figures de l'Histoire.
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Aliénor d'Aquitaine

Notre Dame d'Aquitaine, Ségolène Royal, n'arrive pas à la cheville d'Aliénor ( 1122- 1204 ), ou Eleanor en anglais.

Elle est duchesse d'Aquitaine, petite fille du duc-troubadour Guillaume, mariée à 15 ans avec le roi de France Louis VII, un curé ; elle fait la deuxième croisade avec lui, lui fait deux enfants, puis se débrouille pour faire annuler son mariage, afin d'épouser un homme de caractère comme elle, Henri Plantagenêt, duc d'Anjou, fils de Mathilde l'emperesse. Mathilde est elle-même la petite fille de Guillaume le Conquérant, et se bat comme une lionne pour que les droits d'Henri en tant que roi d'Angleterre soient reconnus, etc...

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Superbe ouvrage, qui révèle le caractère fort de cette duchesse, épouse, reine, puis mère et reine mère.

Quand, après 10 ans de bonheur avec Henri qui est fougueux comme elle, elle apprend que Rosemonde l'a remplacée dans le cœur de son homme, elle réagit en Femme et en Reine, et se venge : elle pousse ses fils Henri le Jeune et Richard (futur cœur de Lion ) à se battre contre leur père. Il n'en fallait pas beaucoup plus à Richard, que son père a privé de l'Aquitaine, la région où il a grandi... C'est la guerre civile ( 1174- 1189 ).

Là, elle désunit le royaume sous l'emprise de la jalousie, mais ivre de pouvoir, Henri II est devenu un despote. Il emprisonne sa femme pendant 15 ans !

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Par la suite, elle agit en Mère et Reine mère : elle aime avoir ses enfants autour d'elle. Elle se rachète, et essaie de préserver la paix et le royaume, le plus puissant d'Europe, l'Angleterre, jusqu'au bout de ses forces, jusqu'au bout de ses 82 ans !

Il y a plein de choses à dire,et je dois laisser le suspense pour vous, amis lecteurs !

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Je veux juste vous dire trois choses.



1 ) Le style de Régine Pernoud est simple, mais l'Histoire est tellement compliquée qu'on s'y reprend à deux fois de temps en temps ( voyons voir : c'est qui celui-là ?)



2 ) Quel dommage que les femmes ne manient pas l'épée à cette époque : dès qu'elle n'est plus mariée à Louis, Aliénor, qui n'est plus que duchesse solitaire, même avec quelques chevaliers pour la protéger, a failli se faire enlever deux fois contre rançon, avant de retrouver son Aquitaine chérie : une femme, si forte soit-elle, peut difficilement tenir un royaume à cette époque, et la loi salique ne tardera pas à s'appliquer en France.



3 ) Le système des divisons de royaume entre les fils, toujours en vigueur depuis les Mérovingiens, est pourri : combien de fois un fils a guerroyé contre son frère ou pire, pour reconstruire le royaume paternel !

Le système des apanages, des fiefs n'est pas mieux : le duc de Normandie et celui d'Aquitaine, bien que princes anglais, sont obligés de rendre hommage au roi de France. Ces régions sont ballotées au gré des subtilités des mariages princiers. Ainsi, Philippe Auguste est serré de toutes parts par des fiefs anglais appartenant au royaume de France (sorte de location ? ), Normandie, Poitou, Bretagne, Aquitaine, Toulouse, à la fin du XIIè siècle, à l'apogée de la puissance d'Henri II, puis du lion Richard.

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Tel le chat, Philippe Auguste attend son heure pour reconstruire une xè fois la France : )



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La Femme au temps des cathédrales

A en croire Régine Pernoud, la femme aurait connu sa période de gloire au cours de l'Histoire. Il suffit de remonter pour cela au temps des cathédrales, autrement dit au XII et XIIIème siècles.

L'historienne médiéviste s'appuie sur des exemples concrets pour donner une nouvelle image de la femme vivant en ces temps reculés et qui peuvent parfois nous paraître bien obscurs. Pour étayer l'idée que la femme tenait une place importante à l'époque féodale, Régine Pernoud nous expose diverses situations où l'on voit les femmes administratrices de leurs biens, gérantes de commerce et exerçant même parfois des métiers "masculins". Elle cite, par exemple, "la belle heaulmière" de François Villon ou encore la miresse (médecin) en s'étonnant du fait que ce terme existe au féminin au XIIIème siècle et qu'il soit encore au masculin de nos jours !

Elle accorde également une place prépondérante de la femme à travers la littérature. Comment ne pas citer Marie de Champagne qui fut une des principales instigatrices de l'amour courtois et qui encouragea de nombreux écrivains ? Là encore, les femmes ont le beau rôle...

En effet, l'amour courtois (la fine amor) s'appuie sur les liens féodaux régissant tout rapport au Moyen âge. La Dame est suzeraine de son chevalier servant qui lui rend hommage et lui jure fidélité. Régine Pernoud y voit là une forme de liberté indéniable. Serait-ce d'ailleurs une vision un peu trop idéaliste ? Je cite, à ce propos, Duby : " de ce jeu les étaient en vérité les véritables maîtres" et encore Le Goff : " L'historien invite à ne pas voir dans les belles réalisations poétiques et romanesques une réalité vécue." Je ne vais pas détailler ici leurs propos mais on pourrait imaginer les dires du père à sa jeune fille de façon un peu triviale :

"Tu peux toujours rêver, lire des histoires romanesques, ça ne t'empêchera pas d'épouser celui que je te désignerai et ne t'avise surtout pas de le tromper ou il t'en cuira ! "

Mais ne ternissons pas cette belle image de la femme que Régine Pernoud tient à nous donner. N'oublions pas qu'il y aura aussi Christine de Pisan, fervente féministe, Catherine de Sienne qui eut une grande influence dans le catholicisme ou encore, bien sûr, Jeanne d'Arc...



Un livre intéressant, somme toute, mais qui ne se suffit pas à lui-même, à mon avis. Il convient d'y associer d'autres essais sur le Moyen-âge pour bien appréhender le rôle de la femme au Moyen âge.

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Aliénor d'Aquitaine

Aliénor d'Aquitaine: ce nom flottait depuis longtemps autour de moi, ayant grandi dans cette région, sans que je n'aie le moindre soupçon de la vie extraordinaire qu'elle a pu mener.

C'est à la suite de la lecture d'un beau livre sur les reines du Moyen-Age que le destin, brièvement résumé, d'Aliénor m'a intriguée. Et me voilà, moi qui ai renâclé à suivre ces cours soporifiques d'Histoire à l'école, ce livre à la main.

Régine Pernoud précise bien que cette biographie n'est pas un roman, que rien n'a été inventé et que c'est bien la vie même de cette femme hors-norme qui a permis cet essai romanesque.

Hors-norme, car elle a épousé, de son plein gré et tour à tour, celui qui deviendra roi de France, Louis VII, puis son adversaire, celui qui sera couronné roi d'Angleterre, Henri II, devenant elle-même reine de deux pays.

Avec le premier, elle n'aura que deux filles mais l'accompagnera en croisade jusqu'à Jérusalem, en 1150.

Avec le deuxième, elle étendra leur royaume en France et en Irlande, aura huit enfants, dont le roi Henri III, puis le célèbre Richard Coeur de Lion et l'infâme Jean sans Terre - que l'on reconnaît très bien dans Robin des bois! -.

Non seulement, donc, elle choisit ses futurs rois, mais elle contrôle sa progéniture avec l'habileté d'une marionnettiste, montant ses fils contre son mari volage, mariant stratégiquement ses enfants, mais développant également le système métrique et baissant les impôts de l'Angleterre, après avoir eu le loisir de réfléchir à toutes ces nécessités pendant ses années de captivité.

Aliénor, femme belle et intelligente, est également une force de la nature; alors qu'autour d'elle les jeunes femmes meurent en couches, elle voyagera à cheval, le ventre rond, d'un pays à l'autre, et continuera à veiller sur ses enfants, les accompagnant ainsi jusqu'à soixante-dix ans passés.

L'histoire de cette femme, telle qu'elle est racontée par la plume intelligente et agréable de Régine Pernoud, qui au passage nous en apprend un bon bout sur le douzième siècle, est tout simplement un véritable roman d'aventure!

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Richard Coeur de Lion

Ce n'est assurément pas le meilleur travail sur ce roi d'Angleterre fort peu anglais, bien que né à Oxford, au palais Beaumont, en 1157.

On sait assez comment il vécut, en révolte parfois ouverte contre son père, l'impétueux Henry II Plantagenêt, en rivalité avec son frère, le médiocre Jean Sans Terre, en lutte avec les rois de France Louis VII et Philippe Auguste, encore qu'il ait aussi goûté à leur hospitalité et à leur "amitié", en guerre mais aussi en pourparlers avec le sultan Saladin qu'il tint plusieurs fois en échec sans parvenir à lui reprendre la ville de Jérusalem, en mauvaise posture de retour de la Troisième Croisade puisqu'il fut capturé par Léopold V de Babenberg puis laissé entre les mains de l'empereur germanique Henri VI qui exigea une énorme rançon avant de lui rendre la liberté, sur la défensive enfin en Normandie et ailleurs face au roi de France Philippe II Auguste, puis totalement abandonné par la chance lors du siège du château de Châlus-Chabrol, dans le Limousin, en mars 1199, où il aurait été atteint par un carreau d'arbalète. Le retrait du projectile n'aurait pas empêché la gangrène d'emporter Richard Cœur de Lion en avril. Son corps fut inhumé à Fontevraud auprès de la sépulture de son père et son cœur intrépide transporté à Rouen.

Cet homme ne semblait pas connaître la peur. Très aimé par sa mère, il développa un goût certain pour la poésie et sembla marquer plus d'intérêt pour la société et la compagnie des hommes ; certains indices peuvent laissent penser qu'il a été attiré par les gens de son propre sexe et qu'il n'a pas montré beaucoup d'attention pour son épouse, Bérangère de Navarre.

On oubliera facilement le livre de Régine Pernoud, qui est tombée dans la facilité en écrivant cette biographie, et on lui préférera les travaux approfondis de Jean Flori et de John Gillingham.



François Sarindar, auteur de : Jeanne d'Arc, une mission inachevée (2015)
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Aliénor d'Aquitaine

Au-delà des clichés : Sirène pour Louis VII le Jeune et Henry II Plantagenêt et mère-Louve pour ses jeunes louveteaux, Aliénor ou Eléonore d'Aquitaine (1122-1204) est la fille d'un grand seigneur du sud-ouest, attachée profondément à une terre, l'adepte et l'héritière d'une culture, mais aussi une femme qui se bat, parfois de manière désordonnée et sans le moindre scrupule, pour les causes qu'elle veut défendre et qui n'a de cesse de se faire connaître, pour le meilleur et pour le pire. Est-elle pour quelque chose dans l'horrible méfait commis à Vitry-en-Perthois en 1143, où une partie des habitants furent passés au fil de l'épée et où le reste de la population périt dans les flammes en croyant pouvoir trouver refuge dans une église que l'armee du roi de France n'hésita pas à incendier, tout cela pour faire un exemple dans la guerre que le Capétien dut livrer au belliqueux Thibaud de Champagne ? Des indices le laissent croire. Elle va suivre Louis VII dans la désastreuse croisade qui échouera en 1148 devant Damas. Puis en 1152, après avoir été répudiée par son époux, elle passera dans les bras d'Henry Plantagenêt qui deviendra roi d'Angleterre en 1154, et elle accroîtra ainsi les territoires contrôlés par ce dernier par le Poitou, la Guyenne et la Gascogne. Mais ce ne fut que pour se venger de Louis VII. Car l'harmonie ne régna pas dans le couple Aliénor-Henry, et la mère prit parti dans les différends que ses fils eurent avec leur père et qui se muèrent en révolte ouverte en 1173 et 1183. Jean Sans Terre fut l'un des plus turbulents, mais Richard, futur Richard Ier Cœur de Lion, ne fut pas en reste et battit son père en 1188 en s'alliant avec le roi de France, Philippe II Auguste.



Une vie mouvementée donc que celle de la duchesse d'Aquitaine et reine d'Angleterre Aliénor. Elle est peinte merveilleusement dans la biographie que lui consacra Régine Pernoud, qui n'oublie pas de nous parler de cette femme qui sut aussi se cultiver, s'intéresser à la poésie de son temps et à la langue d'oc, dans laquelle divers auteurs s'exprimerent d'une manière de plus en plus raffinée dans la seconde moitié du XIIe siècle. Cette biographie d'Aliénor se lit facilement et avec plaisir. Elle n'a pas d'autre prétention.



François Sarindar, auteur de : Lawrence d'Arabie. Thomas Edward, cet inconnu (2010)
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Aliénor d'Aquitaine

Bien avant la romance imaginée par Mireille Calmel, cette sérieuse biographie datant de 1965 réhabilitait déjà Aliénor d'Aquitaine. Et quel ahurissant destin que celui de cette femme, deux fois reine - de France pendant quinze ans aux côtés de Louis VII, puis d'Angleterre pendant plus de trente ans à la suite de son remariage avec Henri Plantagenêt - et mère de dix enfants, dont les fameux Richard Cœur de Lion et Jean sans Terre...



« Aliénor d'Aquitaine a été comparée tantôt à Messaline et tantôt à Mélusine. Inutile de s'appesantir sur Messaline, mais l'assimilation à Mélusine n'est guère plus sympathique : il s'agit de la femme-fée des légendes poitevines, que son époux, inquiet de ses disparitions mystérieuses, suit une nuit, et qu'il a la pénible surprise de retrouver changée en serpent » explique Régine Pernoud dans sa préface.



Cette éminente médiéviste, connue pour ses recherches sur la condition féminine de l'époque, reconstitue la longue existence d'Aliénor d'Aquitaine (1122-1204) en s'attachant à déminer la réputation sulfureuse de celle-ci, tout en battant en brèche de nombreuses idées reçues sur le Moyen Âge.



Ici, pas de sensualité ni de détails scabreux, mais un ouvrage historique de référence pour celles et ceux qui souhaitent en savoir plus sur cette figure exceptionnelle du XIIe siècle, injustement vilipendée par l'Histoire de France.
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Jeanne d'Arc

Ce travail à quatre mains, réparti entre Régine Pernoud et Marie-Véronique Clin, a donné lieu à une biographie de Jeanne, l'héroïne et la femme dans l'accomplissement de sa mission, de 1429 à 1431, donc jusqu'à son procès et à son supplice : plus une biographie du personnage public qu'un suivi de parcours de la naissance à la mort. L'ouvrage démarre sur la rumeur qui précède l'entrée en scène effective de Jeanne : "On dit qu'une Pucelle...", et l'on voit se dérouler la geste de la jeune fille, jusqu'à ce que se produise ce qu'elle redoutait : "Ces Anglais me feront mourir". Heureusement, il y a un "après", et c'est le travail de "Charles le Victorieux", puis la relecture des événements et de tout le parcours de Jeanne, à la faveur du procès dit de réhabilitation (ou d'annulation du procès de condamnation).

Une deuxième partie nous fait découvrir, de plus près, quelques contemporains de Jeanne, amis ou ennemis, parmi ceux qui ont joué un rôle significatif dans cette histoire ; elle est justement intitulée : "Les acteurs".

La troisième partie - "Débats" - permet à Régine Pernoud de dire ce qu'il faut penser de certaines questions qui se sont posées au sujet de Jeanne, notamment en ce qui concerne son nom et ses origines (réelles pour l'historienne qui sait bien qu'elle fut fille de laboureur ou fantasmées pour ceux qui voulaient et veulent encore donner à la Pucelle des origines princières qu'elle n'eut pas), mais aussi de fournir des descriptions (Orléans au moment du siège) ou de développer des points factuels (la fameuse journée des Harengs, du 12 février 1429, qui vit les assiégés échouer dans leur tentative pour intercepter un convoi de ravitaillement destiné aux assiégeants anglais ; la capture de Jeanne devant Compiègne, le 23 mai 1430 ; etc.). Ici, il s'agit de synthèses rapides, qui permettent de se faire une idée générale grâce à quelques détails donnés, sans pour cela aller plus loin que des conclusions sommairement argumentées.

Des annexes, appendices, une chronologie et une bibliographie complètent cet ensemble.

C'est un ouvrage, qui fut utile, pour faire le point, lorsqu'il parut chez Fayard en 1986, mais qui appelait nécessairement de nouveaux travaux, car, depuis, la manière de répondre aux questions soulevées a évolué.

François Sarindar, auteur de : Lawrence d'Arabie. Thomas Edward, cet inconnu (2010)
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Les Templiers. Chevaliers du Christ

Régine Pernoud (1909-1998), fut une éminente historienne, avec une prédilection pour l'époque médiévale.



C'est précisément de cette époque que traite ce petit ouvrage, abondamment illustré comme tous les livres de la collection "découvertes Gallimard".



Les templiers restent aujourd'hui encore mythiques, leur histoire ayant indéniablement des aspects romanesques et mystérieux.



Loin de certains livres parfois un peu fumeux qui leurs sont consacrés, Régine Pernoud présente clairement l'histoire de cette chevalerie, depuis la fondation de l'Ordre, jusqu'à sa chute sous Philippe le Bel.



Le genre de livre didactique à lire et à conseiller sans réserve.



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Trente journées qui ont fait la France : La l..

Le factuel, l'illustration par le texte, le rappel chronologique, la bibliographie : tout est bien construit et équilibré dans cet ouvrage de Régine Pernoud, qui a fait là œuvre d'historienne et écrit l'un de ses meilleurs ouvrages.

La collection "Trente journées qui ont fait la France" ne pouvait pas ignorer l'événement du 8 mai 1429, qui signa l'échec de la tentative faite par les Anglais de s'emparer d'Orléans et de s'ouvrir la route de Bourges et d'Angers, ce qui eût porté un coup mortel au royaume de Bourges. Le retrait des Bourguignons, qui, malgré leur querelle avec le parti des Armagnacs, avaient promis aux habitants d'Orléans d'intercéder en leur faveur auprès des Anglais, fragilisa le dispositif de l'attaque, permettant bientôt à Jeanne la Pucelle d'insuffler aux troupes françaises le courage qui devait conduire à la prise de plusieurs des "Bastilles" qui constituaient la ligne d'encerclement : Saint-Loup, Saint-Jean-le-Blanc, les Augustins et le fort des Tourelles (ce dernier commandant le passage du pont sur la Loire, côté rive gauche du fleuve, un pont dont plusieurs arches avaient été détruites). La blessure reçue par la jeune fille à l'épaule ne ralentit pas le mouvement, et les habitants de la ville d'Orléans purent enfin respirer quand les Anglais levèrent le camp après avoir rassemblé toutes leurs forces encore disponibles, ce qui fit craindre un moment aux Français qu'une bataille rangée allait devoir être livrée. Celle-ci ne devait avoir lieu qu'un peu plus tard, le 18 juin 1429, à Patay.

François Sarindar, auteur de : Lawrence d'Arabie. Thomas Edward, cet inconnu (2010)
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La Femme au temps des cathédrales

Régine Pernoud fait partie des chercheurs qui ont permis de remettre en cause le mythe du Moyen Age obscurantiste. Dans la femme au temps des cathédrales, l'historienne défend la thèse que la femme a plus de droits et de pouvoirs dans cette période que dans les siècles qui la précèdent et la suivent.

Ce livre est un gros pavé dans la mare des clichés que nous aimons cultiver sur le Moyen Âge, et sur le christianisme misogyne. Pour Régine Pernoud, la religion chrétienne a libéré la femme en lui donnant un statut d'égale de l'homme.



On apprend dans cet essai que le plus ancien traité d'éducation a été écrit en France par une femme Dhuoda ... et que le principe directeur de ce traité n'était pas la punition ... mais l'amour. Que la médecine était exercée couramment par des femmes au XIIIe siècles ( on appelait les femme-médecin "miresse" à l'époque on avait aucun scrupule à féminiser les noms de métiers) les filles étaient majeures à douze ans, deux ans avant les garçons. Elles ne portaient pas de corset (apparu à la Renaissance ) ni même le nom de leur mari ( les épouses gardaient leur nom de jeune fille ).



Elle nous donne une multitude d"exemples de femmes de pouvoir issues de la noblesse comme comme Aliénor d'Aquitaine ou Blanche de Castille, mais aussi des femmes issues du peuple comme Jeanne d'Arc ou Catherine de Sienne qui ont complètement bouleversé l'équilibre du monde d'alors.



Régine Pernoud raconte aussi le quotidien des femmes de toutes conditions au Moyen Âge : les métiers (Les femmes étaient salariées et taxées ), elles pouvaient tenir un commerce, les arts ( elle évoque la merveilleuse Christine de Pisan, et bien sûr Hildegarde de Bigen ( religieuse, mais aussi écrivain, compositrice et médecin )



Un long développement au sujet de l'amour courtois qui idéalise la femme va bien dans le sens de la thèse défendue par l'auteur... même si on peut douter que les valeurs de l'amour courtois furent partagées par toutes les couches de la société.



Pour finir, j'insisterai sur l'écriture remarquable de Régine Pernoud. Quelle plume ! Quel style ! le livre n'en est que plus passionnant.

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Aliénor d'Aquitaine

Il s'agit ici d'une biographie, pas d'un roman, Dame Pernoud est historienne et historienne elle reste. Le personnage, Aliénor, est une légende de son temps, une géante, deux fois reine, mère de rois et grand-mère et arrière grand-mère de rois et reines, de France, d'Angleterre et d'Espagne : Richard coeur de lion, Jean sans terre, Saint Louis, Blanche de Castille, excusez du peu!

Cette duchesse d'Aquitaine a su se séparer de son mari Louis VII, beaucoup trop timoré pour suivre une telle maîtresse femme, pour s'en aller outre manche, épousant le Plantagenêt et lui donnant la descendance que l'on sait.

Rebelle, habile en politique, cavalière émérite, amoureuse des arts et de sa langue d'Oc si chère aux troubadours raffinés qu'elle aimait rencontrer, elle n'hésitera pas à dresser ses fils contre leur père, coureur effréné mais pas qu'à la course, pour récupérer cette chère liberté qui était sa raison d'être.

Très intéressante biographie, facilement lisible. Les pages se succèdent sans que l'on s'en rende compte.

Ceux qui aiment l'histoire seront comblés. Ceux qui l'apprécie moins auront un bon livre à déguster.


Lien : https://www.babelio.com/livr..
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La Reine Blanche

Tête politique, femme autoritaire, mère abusive et ultra-possessive, chrétienne dévote pleine de bons principes mais inflexible pour qui ne partageait pas la foi des Chrétiens : s'il y eut une Reine de Fer en France, sans avoir été jamais dénommée ainsi, ce fut bien cette femme qui vécut de 1188 à 1252 et qui, à la mort de son époux , Louis VIII dit le Lion, dut assurer la régence du royaume des lys jusqu'à la majorité de son fils Louis IX. Elle tint le gouvernail d'une main ferme, remettant à leur place les grands feudataires qui voulaient profiter de l'occasion pour faire entendre leurs revendications et, qui sait, mettre le roi sous tutelle, un peu comme cela s'était produit en Angleterre sous le règne de Jean Sans Terre. Elle fit rentrer, plus ou moins bien dans le rang, les Hugues de Lusigan, les Pierre Mauclerc de Bretagne, les Thibaud de Champagne, et forma son fils en lui apprenant à craindre Dieu et à reconnaître le visage du Christ à travers celui des pauvres miséreux et des malades.

Intransigeante avec elle-même, elle le fut aussi avec les autres. Elle ne supporta pas de voir son fils devenir réellement amoureux de son épouse, Marguerite de Provence, et elle manifesta à l'égard de celle-ci une méfiance qui n'eut d'égale que sa jalousie. Régine Pernoud, qui a très bien campé le caractère fort et le port altier de cette femme, n'a peut-être pas assez montré combien elle craignait de voir son fils lui échapper et devenir l'objet des volontés de sa belle conjointe.



C'est cependant à Blanche de Castille que Louis IX confia la gouvernance et régence du royaume lorsqu'il partit en croisade vers l'Egypte. Elle s'acquitta parfaitement de sa tâche mais mourut alors que son fils demeurait longuement en Terre Sainte en s'occupant de renforcer les défenses des places côtières du Levant. Il rentra pour reprendre en main les affaires du royaume après des années d'absence, et ne cessa plus de marcher sur les traces de sa mère, pratiquant une foi austère d'ascète, une charité exemplaire mais gouvernant son royaume avec la dureté d'un homme qui, à l'exemple de son grand-père Philippe II Auguste, eut à cœur de renforcer le pouvoir de la monarchie face aux grands seigneurs, n'hésitant pas parfois à les humilier et à rendre une justice punitive à leur endroit quand ils abusaient de leurs droits sur leurs sujets, façon de trancher qui semblait aller dans le sens de l'équité à l'égard des petites gens mais qui en réalité avait pour but de rabaisser les puissants pour mieux asseoir l'autorité souveraine du roi de France et de la dynastie capétienne : exigences que la défunte, Blanche de Castille, avait fait passer dans l'éducation de Louis IX avant tout le reste, avec celles de la foi chrétienne, et qui restèrent pour le roi des leçons de vie.

Régine Pernoud a fait un bon travail de biographe, mais sans prétention de savantasse et sans alourdir son propos de notes trop érudites, si bien que son portrait de Blanche de Castille peut se lire comme un roman.

Francois Sarindar, auteur de : Lawrence d'Arabie. Thomas Edward, cet inconnu (2010)
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Pour en finir avec le Moyen Age

Dis donc, elle était remontée Régine Pernoud quand elle a écrit ce livre !! Démontant préjugés, aberrations, interprétations devenues certitudes, fausses vérités, elle ne mâche pas ses mots et pose son regard d'historienne sur le Moyen-âge. Agréable et instructif, cet essai date un peu aujourd'hui. Quarante ans et des poussières ont passé depuis sa publication, et cette période de l'histoire a désormais ses passionnés, ses spécialistes. Certains préjugés n'ont plus tellement cours. Merci à elle et a d'autres qui ont contribué à ce changement.
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La Femme au temps des cathédrales

voici le livre complémentaire, à lire en parrallèle à Si je t'oublie Jérusalem.



Pendant que les seigneurs partaient en croisade, que faisaient leur femme ?



Pensez vous qu'elles restaient sagement assises à se languir du retour de leur homme ?

Si oui, alors il vous faut rapidement lire ce livre. On y cotoye Aliénor d'Aquitaine, Blanche de Castille, Jeanne d'Arc et bien d'autres. On s'aperçoit que la condition de la femme était plus égalitaire qu'à certaines époques plus récentes.



le style de l'auteur est parfois un peu lourd mais très bien documenté, bien construit. Ce livre appelle à d'autres découvertes... biographies ainsi que d'autres essais sur le Moyen Âge.
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