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Critiques de Régis Loisel (1510)
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Magasin général, Tome 1 : Marie

Notre-Dame-des-Lacs, Québec, années 20. Félix Ducharme, le propriétaire du magasin général, vient de casser sa pipe. Toute la petite paroisse s'est réunie pour assister aux funérailles de celui qui tenait un rôle important dans la commune, étant le seul commerçant qui pouvait satisfaire aux besoins divers et variés de tous. Beaucoup espèrent donc que Marie, sa veuve, reprendra les rênes du magasin. Mais, au soir des funérailles, le regard posé sur un portrait de leur couple, elle se demande si elle en est réellement capable, elle qui n'est pas d'ici et qui n'a pas d'enfant, d'autant que la population, parfois exigeante, la sollicite beaucoup...



Dans ce premier tome, l'on fait connaissance avec tous les habitants de Notre-Dame-des-Lacs, petit village rural du Québec. Suite au décès de Félix, la poutre maîtresse de la communauté aux dires du nouveau curé, Marie, tristement endeuillée, n'a visiblement pas trop le choix de continuer à faire tourner le magasin général tant la population compte sur elle. Toute une galerie de personnages savoureux que dépeignent à merveille Régis Loisel et Jean-Louis Tripp, de l'idiot du village au curé fraîchement arrivé en passant par les trois "chouettes" ou encore la maîtresse d'école enceinte. Et c'est dans une ambiance d'entraide, de solidarité, de tolérance absolument délectables que l'on est plongé. Graphiquement, le travail à quatre mains (mise en page et crayonné de Loisel, mise en lumière de Tripp) est de toute beauté : des pages sensibles et vibrantes mises en couleurs par François Lapierre. Les expressions québécoises apportent charme et dépaysement.

Un premier tome parfaitement réussi..
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Magasin général, Tome 1 : Marie

♫Je m'en vais ou je m'en vas,

Car les deux se disent je crois.

Je m'en vais ou je m'en vas,

Pour ce voyage un aller simple suffira♫

Dernier voyage - Imago - 1978 -



Le Felix Ducharme vient de casser sa pipe

Mais c'est pas ça qui vient de m'tordre les tripes

J'arrête de niaiser, un truc de Ouf

Dernier Voyage, c'est aussi le titre d'Ibrahim Maalouf

Tenez vous bien, B.O du film, si si

Dans les forêts de Sibérie !!!!!!

Alors comment passer sans transition

de Loisel et Tripp à Sylvain Tesson

Du lac Baïkal, vie ermétique dans une isba

au magasin général, une cabane au Canada !?



♪Je ne crois pas au paradis

Mais si là-bas on trouve aussi

Des champs d'lavande, des marguerites,

Quelques girolles, du vin vieilli

Que l'on pourra boire entre amis,

L'éternité passera plus vite.♪

Allez, j'm'en vas ou je m'en vais

chauffez le char , laissez pisser

Charrier c'est un métier,

Draveur c'est leur labeur

une essence , un moteur

distillée et bénie par gentille Marie

d'une eau mais eau patie....

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Magasin général, Tome 4 : Confessions

C'est la fête à Notre-Dame-des-Lacs pour le baptême du bébé d'Alice. C'est le temps des retrouvailles, des rires mais aussi des messes basses... En effet, depuis le temps que Serge habite dans la cabanon de Marie, tout le monde se demande quand il va faire sa demande... Sauf que personne n'est au courant, sauf Marie, que ce dernier préfère les hommes. Une situation qui peine beaucoup la jeune femme... Au cours d'un pique-nique, elle tente même de lui voler un baiser auquel Serge ne répond pas. Et ce sont les yeux pleins de larmes qu'elle comprend qu'elle doit renoncer au beau Serge. Mais si la situation est maintenant claire entre eux, il n'en va pas de même pour les habitants de Notre-Dame-des-Lacs...



Un tome légèrement en deçà du précédent au niveau du scénario. Mais, l'on ne boude, évidemment, pas notre plaisir de retrouver Marie, Serge et les autres. Où il est question de l'homosexualité de ce dernier et de la ruse empruntée par certains pour faire croire à autre chose. Avec une simplicité et une humanité rares, Régis Loisel et Jean-Louis Tripp plongent, avec une lenteur intelligemment distillée, au cœur de ce petit village. Graphiquement, le duo est au top de son art. Toujours aussi complémentaires, les deux hommes nous offrent de magnifiques planches, jouant sur les cadrages, les zooms, les clairs-obscurs... La palette de couleurs de François Lapierre est de toute beauté...
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Magasin général, Tome 5 : Montréal

Lorsque Clara apprend que son chum, Marceau Allaire, a couché avec Marie, c'est pétrie de colère et les larmes aux yeux qu'elle se rend au Magasin Général. Pourquoi lui avoir fait ça alors qu'elle est censée être son amie ? Les clients présents n'en croient pas leurs oreilles... le curé le premier qui n'hésite pas lui faire la morale. Toute la communauté de Notre-Dame-des-Lacs, mise dorénavant au courant de ce moment d'égarement, condamne aussitôt Marie et ne tarde pas à lui tourner le dos et évite d'aller au Magasin. Ne supportant plus cette situation, la jeune femme décide de partir loin du village et d'emmener avec elle Jacinthe...



Le titre de cet album nous donne, évidemment, une idée de la destination de Marie. C'est dans cette grande ville qu'elle se réfugie, voulant échapper à toute la communauté qui, dorénavant, l'évite, même sa meilleure amie, Clara. En compagnie de Jacinthe, elle va y découvrir de grandes et belles choses et ce sera l'occasion pour les habitants de Notre-Dame-des-Lacs de prendre conscience de l'importance de Marie au sein de la communauté. Ce cinquième volume tient, une nouvelle fois, toutes ses promesses et nous offre de très beaux moments de profonde humanité, d'émotions et de tendresse, avec une galerie de personnages toujours aussi attachante. Graphiquement, le duo, Régis Loisel et Jean-Louis Tripp, fait une nouvelle fois merveille. Des visages expressifs, de magnifiques cases muettes dépeignant avec sensibilité la vie qui s'écoule...
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Magasin général, tome 9 : Notre-Dame-des-Lacs

L'hiver s'est bien installé à Notre-Dame-des-Lacs, maintenant recouverte d'un joli manteau blanc. Ici et là, l'on s'affaire aux tâches quotidiennes tandis que les hommes sont absents pour cause de bûcheronnage. Alcide bichonne les pieds de ces dames en leur fabriquant de jolis souliers tandis que Philomène leur taille de belles robes ; Gaëtan concocte de bons plats aux sœurs Gladu ; Réjean, tout affairé au bateau de Noël, en oublie même la confession ; Marie, sous le regard bienveillant de Serge, se repose en attendant la venue de son bébé et chacun attend impatiemment le retour des hommes...



C'est, évidemment, le cœur un peu serré que l'on quitte Marie, Serge, Gaëtan, Jacinthe ou encore les Gladu... Voilà un an que Serge a débarqué à Notre-Dame-des-Lacs et l'on peut dire que la vie de toute la communauté a changé, placée dorénavant sous le signe de la danse, de la coquetterie (aussi bien féminine que masculine), la gastronomie, la libération sexuelle ou encore la littérature. Si des moments de doute, de nostalgie ou d'inquiétude existent encore, si des malheurs affectent la communauté, il en ressort avant tout un fort sentiment de plénitude, de joie et de petits bonheurs du quotidien grâce à ces habitants plus généreux et optimistes que jamais. Ainsi va la vie à Notre-Dame-des-Lacs, avec ses hauts et ses bas. Graphiquement, Régis Loisel et Jean-Louis Tripp nous émerveillent cette fois encore.



Une très belle surprise nous attend à la fin de ce tome : un album photo de 28 pages. Des clichés de moments empreints de tendresse. Des moments passés mais aussi futurs où l'on apprend ce qu'il est advenu de chacun. Une agréable initiative qui nous permet de nous replonger dans ces instants qui nous sont devenus si chers...
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Magasin général, tome 6 : Ernest Latulippe

Marie partie à Montréal avec Jacinthe et c'est quasiment tout le village qui se languit d'elle, impatient de la voir revenir. Il faut dire qu'avec Serge et Gaëtan aux commandes du Magasin Général, les horaires d'ouverture sont très flexibles mais surtout les marchandises commencent à manquer. Et si Serge se propose d'aller à Saint-Siméon faire des achats, il faut malheureusement avancer l'argent, les fournisseurs ne le connaissant pas. Une situation qui fait monter encore la tension à Notre-Dame-des-Lacs et les querelles ressortent... Pendant ce temps, Marie, elle, profite de son séjour, courtisée par des hommes...



Un sixième volet qui permet de faire connaissance avec deux nouveaux habitants de Notre-Dame-des-Lacs, Ernest et Mathurin Latulippe, deux frères vivant dans la forêt. Une introduction pour le moment anecdotique, à moins qu'ils ne jouent un rôle dans les tomes suivants... Même s'il ne se passe réellement grand-chose, l'on se délecte malgré tout de retrouver les habitants du village, toujours aussi attachants, drôles ou touchants. Graphiquement, Régis Loisel et Jean-Louis Tripp nous offrent des planches magistralement illustrées. La mise en couleurs de François Lapierre est de toute beauté.

Des instants de vie savoureux...
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Magasin général, Tome 2 : Serge

Arrivé d'on ne sait où sur son Indian Scout 1923, l'intrigant Serge suscite bien des commérages (de la part des trois vieilles bigotes), de la curiosité mais aussi de l'intérêt... Alors en panne, il a trouvé refuge chez Marie qui, aussitôt, lui a offert gite et couvert. Mais, avec toute cette neige qui tombe, il risque d'être bloqué un petit moment à Notre-Dame-des-Lacs. L'homme, courtois, poli et cultivé, s'installe finalement dans le vieux cabanon de Marie, situé derrière sa maison. Très vite, Serge se montre indispensable pour tout ce qui a trait à la vie du village, d'autant plus qu'il s'avère un véritable cordon bleu...



C'est un véritable plaisir de retrouver le petit village paumé de Notre-Dame-des-Lacs et tous ses habitants. Après avoir fait connaissance avec chacun dans le tome 1, la venue de Serge va bousculer (et émoustiller certaines !) un peu ce paisible coin. Régis Loisel et Jean-Louis Tripp réussissent à nouveau à nous enchanter au fil des pages. Aussi bien sur le fond que sur la forme. L'histoire, sur fond de romance, est d'une simplicité rare mais ô combien touchante et belle. Chaque personnage apporte sa pièce à l'édifice. L'on se prend d'affection pour chacun, même les trois vieilles chouettes ! Graphiquement, c'est tout simplement un régal pour les yeux. À quatre mains, Régis Loisel et Jean-Louis Tripp s'accordent à merveille et fondent leur talent pour réaliser cet album. Une véritable prouesse artistique. Et que dire de ce repas de Noël...

Un deuxième tome qui promet encore de beaux moments...
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Un putain de salopard, tome 1 : Isabel

Kalimboantao, Brésil, 1972. Max débarque tout juste de l'aéroport et, à l'arrêt de bus, il fait la connaissance de Christelle et Charlotte. Ces dernières attendent l'arrivée imminente de leur amie, Corinne. Lorsque celle-ci se pointe, elles proposent au jeune homme de l'emmener avec elles. Christelle et Charlotte sont deux infirmières diplômées et elles sont ici pour leur tout premier job. Corinne, elle, a beaucoup vadrouillé en suivant son cœur et a posé ses bagages en Amazonie il y a deux ans. Quant à Max, suite au décès récent de sa mère, il est là pour tenter de retrouver son père. Mais pour cela, il ne possède que deux photos. Sur chacune d'elle, il y est en compagnie de sa mère et d'un homme différent. Le souci est qu'il ne sait pas lequel des deux est son père. Après une nuit agitée, Max, Christelle et Charlotte vont manger Au Toucan, là où Corinne bosse en tant que serveuse. La propriétaire des lieux, madame Margarida, tenue au courant de la recherche du jeune homme, reconnaît un homme sur l'une des photos. Un putain de salopard connu sous le nom de Mermoz. Commence alors pour Max une enquête qui va le conduire au fin fond de la forêt amazonienne...



Régis Loisel tisse gentiment et habilement son scénario et nous entraîne au cœur d'une quête beaucoup plus sombre qu'elle n'y paraît. Max, tout juste débarqué au Brésil, va peu à peu, grâce aux locaux et ses trois nouvelles amies, essayer de lever le voile sur son père. Si tout commence légèrement dès lors que l'on fait connaissance avec les uns et les autres, le rythme s'accélère et l'ambiance devient de plus en plus tendue au fur et à mesure que l'on s'enfonce dans la jungle amazonienne, loin de toute civilisation, que ce soit du point de vue de Christelle et Charlotte que de celui de Max. et tout un mystère plane au-dessus d'Isabel, celle qui donne le titre à ce premier tome. Sans nul doute que de nouvelles surprises attendent tous ces personnages fort sympathiques. Graphiquement, Olivier Pont nous offre de magnifiques planches luxuriantes et sauvages au coup de crayon vif et expressif.

Un premier tome prometteur !
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Magasin général, Tome 8 : Les femmes

L'hiver s'est installé à Notre-Dame-des-Lacs... Malgré le froid et la neige amoncelée, c'est de bon matin que Marie, bien emmitouflée, s'en va toquer chez Serge. Elle a une grande nouvelle à lui annoncer : nauséeuse depuis quelques matins, il se pourrait qu'elle soit enceinte. Ce que lui confirmera Serge après l'avoir auscultée ! Des larmes pleins les yeux, heureuse et émue, elle n'ose y croire, elle qui n'a jamais réussi à donner un enfant à Félix. Mais de là à savoir qui en est l'heureux papa, la jeune femme n'en sait rien... Serge, aussitôt, est prêt à en endosser la paternité, à ce "ti-cul" ! Voulant profiter de cette bonne nouvelle, Marie veut attendre avant de l'annoncer aux villageois... De son côté, Serge a fort à faire avec le curé, Réjean, qui, en petite forme depuis quelque temps, doute de sa légitimité en tant qu'homme d'église...



Le charleston aurait-il fait tourner, outre les robes de ces dames, la tête de certains habitants de Notre-Dame-des-Lacs ? Marie qui est en famille, Réjean qui aurait perdu la foi et qui s'improvise charpentier, Alcide et Éloïse qui sont en amour, les sœurs Gladu qui ne font rien que d'attendre un curé qui ne vient pas, certaines femmes de la communauté qui vont faire du shopping à Saint-Siméon... Que de changements dans ce huitième tome où l'on retrouve avec plaisir Marie, Serge et les autres... Régis Loisel et Jean-Louis Tripp nous ont concocté, une nouvelle fois, un scénario empli de tendresse et de charme, magnifié par le dessin du duo et les couleurs de François Lapierre. L'on savoure ces moments de partage et d'entraide, d'amour et d'amitié, de douceur, cette voix-off si sage... L'on se délecte de ces planches muettes, empreintes du temps qui passe...

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Magasin général, Tome 3 : Les Hommes

Voilà une journée qui commence plutôt bien au village. Pour fêter les 30 ans de Gaëtan, Alcide n'a rien trouvé de mieux que de lui offrir une paire de souliers féminins ! Qu'importe, le jeune homme est ravi comme tout, d'autant plus que Serge lui a préparé un magnifique gâteau et l'a coiffé de sa toque. Puis, comble de joie, voilà les hommes de retour après leur saison de bûcheronnage. Mais, c'est tout étonnés et un brin railleurs qu'ils découvrent le restaurant de Marie et Serge. Un restaurant ici, quelle idée ! Et cet homme, venu s'installer dans la remise de Marie, ne leur dit rien qui vaille. Très vite, ils voient d'un mauvais œil l'attention que toutes les femmes lui portent. Une sorte de guerre froide s'instaure au village, les hommes d'un côté, les femmes de l'autre soutenant Serge...



Après avoir enchanté les papilles de ces dames, qui ne tarissent pas d'éloges sur lui (dont Marie la première), Serge devient l'homme à abattre ! Jalousie, incompréhension, amertume... autant de sentiments qui habitent dorénavant les hommes de Notre-Dame-des-Lacs envers celui qu'il considère comme un étranger. Et si ces derniers boudent, ces dames, elles, ont déjà choisi leur camp. Sur fond de querelle des sexes dans la campagne québécoise des années 20, ce troisième volet fait montre d'une grande sensibilité et regorge d'émotions, notamment la relation si pudique et tout en retenue entre Marie et Serge. Et une fin de tome qui promet encore de belles surprises ! Graphiquement, le duo Régis Loisel/Jean-Louis Tripp fonctionne toujours à merveille. Les deux compères nous offrent de magnifiques décors mais aussi des visages très expressifs, avec une mise en couleur de François Lapierre des plus élégantes.

À la fois touchant et drôle...
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Magasin général, tome 7 : Charleston

À peine Notre-Dame-des-Lacs a-t-elle eu le temps de se réjouir du retour de Marie et Jacinthe de Montréal qu'un fâcheux accident bouscule les habitants. Blessé par un ours, Mathurin Latulippe a pu être sauvé grâce aux remèdes de plantes de Jacinthe. Ernest, son frère, a beaucoup veillé sur lui et, afin qu'il se repose correctement, a emprunté le lit de Marie qui, elle, a passé ses nuits avec Serge. Une occasion pour les deux amis de se confier. Alors que les deux frères reprennent des couleurs, la tenancière du Magasin Général regagne ses quartiers. Elle se rend compte alors qu'elle n'est pas insensible à Ernest, aussi bourru et barbu soit-il...



Un vent de fraîcheur et de liberté souffle sur Notre-Dame-des-Lacs... Marie, revenue de Montréal, a apporté dans ses valises un petit air de Charleston qui fera se trémousser, à toutes occasions, les habitants et qui apportera aussi des envies de coquetterie aux paroissiennes. Marie, quant à elle, ayant pris de l'assurance, a besoin de reprendre sa vie en main et de penser à elle... et ses envies ! Comme d'habitude, les rebondissements à Notre-Dame-des-Lacs ne sont pas légion. Pour autant, l'on savoure toujours le quotidien des habitants. Un septième tome joyeux, drôle et plein de vie à la fin duquel l'on pressent un grand changement pour Marie. Les dialogues en patois québécois ne manquent pas de piquant. Graphiquement, le duo Régis Loisel et Jean-Louis Tripp nous régale une fois encore de leur dessin à quatre mains. De magnifiques planches, mises en couleur par François Lapierre, ponctuées de cases muettes empreintes de tendresse.
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Magasin général - Intégrale, tome 1

Résolution 2022 : lire quelques BD. J’entame donc l’année avec ma première critique BD de néophyte ! J’en lis peu parce que je trouve que ça passe trop vite, et puis je suis difficile en matière de contenu : J’aime l’équilibre entre le texte et le dessin, entre les traits et les espaces, entre les couleurs et les ombres, le réalisme et la caricature… Enfin, l’histoire doit être aussi percutante que les dessins et il doit se dégager de l’ensemble une ambiance dans laquelle je me sente bien. Exigeante la dame. Mais il se trouve que, dès les premières pages, Magasin Général m’a offert tout cela. Les deux auteurs qui ont mis leur talent à la réalisation de cette oeuvre m’ont immergée dans leur univers avec des personnages expressifs et des paysages qui réussissent à rendre les ambiances de ce petit village du Canada.





On y arrive à peine qu’on s’y sent déjà chez soi : On entend les cris des enfants qui jouent dans les ruelles, on espionne les amoureux folâtrant dans les herbes, on profite des cancans à la sortie de l’église. Et puis surtout, on s’attache à Marie dont le mari vient de mourir. Elle doit désormais tenir seule le Magasin Général de feu Félix. Mais dans un village comme celui-là, ça ne signifie pas seulement assurer le ravitaillement derrière sa caisse enregistreuse : Ce Magasin Général est le lien de la communauté. Marie rend des services, fait crédit, a le téléphone, une voiture pour rallier la ville en cas de besoin, bref : tout le monde tient à Marie, même le nouveau curé tout gentil fraichement débarqué dans la paroisse. Alors scandale quand débarque un citadin inconnu dont la panne de moto l’oblige à se faire héberger par la jolie et gentille veuve la veille de Noël. En plus, toutes les femmes l’admirent pour ses talents. Comme dirait Félix, qui les observe tous de là-haut et nous gratifie de ses commentaires, quand la pomme entre dans le panier, la pomme est vite pourrite, et dans pas long les autres le seront aussi !





Cette édition regroupe les trois premiers tomes. Dans le premier, on fait connaissance de Marie autour de qui tout le village se retrouve solidaire ; Dans le deuxième on rencontre l’inconnu qui, en débarquant, va rompre ce bel équilibre - un peu égoïste et dépassé mais efficace et ancestral (pour le meilleur ou pour le pire selon les personnages que vous interrogerez) ; Dans le troisième, le groupe d’hommes du village en deviennent jaloux et mauvais… Au total, dans les maisons de bois où les poêles ronronnent, on s’abrite de la neige, on s’entraide, on se rapproche, on fête Noël, on tente d’oublier nos peines et de se fabriquer de nouvelles joies, toutes simples, humaines, chaudes comme ces délicieux repas qui mitonnent dans le nouveau restaurant pour résister au froid de l’hiver, de la tristesse et des malheurs qui nous atteignent parfois, avant que la vie ne reprenne ses droits. C’est beau, c’est doux, ça se lit tout seul et ça fait du bien aux yeux et au coeur. Je commande les tomes suivants, merci Marina pour cette (vieille) découverte !
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Magasin général, tome 9 : Notre-Dame-des-Lacs

.

Beaucoup de billets déjà postés sur cette saga villageoise, version québécoise .

Après avoir dégusté les 9 tomes de cette b.d. , j'avais envie de partager mon avis : je choisis donc le dernier pour parler de l'ensemble .



D'abord , le graphisme : superbe . Vraiment travaillé avec un soucis du détail qui influe positivement sur l'envie de s'immerger dans ce petit village du fin fond du Québec .

Retour au début du 20éme siècle avec ici et là des rappels historiques sur le progrès ou encore l'évolution des moeurs .



Les personnages sont très attachants , émouvants .

L'histoire tourne autour de Marie qui tient l'unique magasin général . Des personnalités très diverses se côtoient et tentent de vivre leurs différences , avec parfois de grosses tempêtes qui bouleversent leur petit monde mais aussi beaucoup d'humanité .



Le fond de l'histoire ressemble à une utopie bien pensante ou à un conte qui offrirait une sorte de mode d'emploi du bien vivre ensemble .

Un hymne à la tolérance .

On passe par toutes les émotions au cours des différents tomes .



En arrière plan , toujours quelques traits d'humour bien attendrissants .

Le tout est servi dans une parlure québécoise : on risque juste d'attraper l'accent et de tomber en amour de ce petit village .



Mais ,si chaque tome met en lumière tel ou tel personnage au cœur d'une petite aventure , il faut pour apprécier l'ensemble les lire dans l'ordre et attendre la suite au prochain numéro .

Et , je serai critique aussi sur la qualité du scénario : des longueurs et beaucoup de répétions . On fait durer le plaisir !



Malgré ce reproche , j'en garde vraiment un bon souvenir de lecture .

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Magasin général, Tome 1 : Marie

Une immersion totale dans un petit village québecquois : notre dame des lacs.

Un petit village qui regorge de toutes sortes de personnes. Le tome 1 va plutôt s'attacher à Marie : une femme frêle et serviable qui vient de perdre son mari mais qui va devoir faire face. Elle devra s'occuper du magasin familial, mais la clientèle aura ses exigences.



Cette BD est pour moi remarquablement bien faite : tout d'abord par le fait que les auteurs dessinent à 4 mains . On sent une complémentarité intéressante et très travaillée. Je trouve également très intéressant l'optique du scénario qui nous montre les gens comme ils sont et non comme ils devraient être. Le côté psychologique est remarquablement montré du doigts et avec tellement de subtilité

Je suis franchement séduite par la formule que nous propose Loisel et Tripp, de plus le vocabulaire québecquois adapté a la France est truculent et j'ai lu cela avec un très grand plaisir.



C'est avec hâte que je vais filer lire le tome 2
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Magasin général, Tome 1 : Marie

Voici venu le temps, Horusfonck, de commencer de lire puis commenter Magasin général.

Je viens juste de lire les trois premier opus (un tiers!) de cette chronique savoureuse qui s'avère passionnantes.

Loisel et Tripp, dans une alchimie et une fusion de leurs talents offrent une incroyable évocation de la vie dans une bourgade reculée du Québec après la première guerre mondiale...

C'est la première fois que je rencontre une telle alliance en bande dessinée.

Je retrouve, avec un bonheur magnifié par le dessin et les belles couleurs, une suite heureuse du Maria Chapdelaine de Louis Hémon.

Plus encore, résonne en moi les échos de la Bottine souriante (groupe folklorique québécois) et de ces chanteurs de la Belle province que sont Félix Leclerc, Paul Piché, Desjardins... Avec cuillères, pieds qui tapent et violons.

Parce que, ce premier tome qui installe le décor et les personnages est une splendide et savoureuse mise en bouche, il est indispensable de commencer par le commencement du début.

Et, noblesse oblige, c'est Marie qui ouvre le bal de la saga!
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La Quête de l'oiseau du temps - Avant la Quête,..

Le nouveau cycle (avant la quête de l'oiseau du temps) qui conte la jeunesse de Bragon s’avère être beaucoup plus plaisant à mes yeux que le premier. Cela se confirme d'ailleurs avec le tome 2 où l'ombre du Rige plane véritablement. Avec le tome 3, on retrouve enfin ce personnage emblématique pour notre plus grand plaisir. Et puis, il y a surtout ce couple mythique à savoir Bragon et Mara qui va connaître un destin mitigé.



On notera également la succession de différents dessinateurs (Lidwine, Aouamri, Mallié, Etien) mais cela ne nuit pas à la cohérence graphique de la série fort heureusement. Je dirais que c'est presque un miracle mais passons.



Cette nouvelle série a débuté en 1998 soit près de 10 ans après la fin du premier cycle. C'était au départ le 5ème tome mais qui est devenu le premier d'une nouvelle série avec la parution du second. Il est vrai qu'on s'est un peu embrouillé les pinceaux. Il y a également le rythme de parution qui est très lent. Il faut parfois attendre 5 ans entre chaque tome ce qui ne favorise pas la compréhension de l'histoire. Cela ne va pas dans le sens de servir l'œuvre bien au contraire !



Pour autant, on retiendra de l'émotion, de l'amitié, des aventures et tout semble parfaitement dosé dans ce nouveau cycle. La qualité de l'ensemble demeure satisfaisante. C'est de la vraie héroïc fantasy loin des niaiseries actuelles ! On replonge avec plaisir dans cet univers qui a marqué à tout jamais la BD européenne. Cela reste culte pour beaucoup de lecteur et il faut le respecter.

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Magasin général, Tome 2 : Serge

Un étranger arrive dans le village .. et Marie le loge chez elle. Bien sûr les bigottes du village jassent et remettent en cause la réputation de cette femme au coeur sur la main.

Une nouvelle étape et de nouvelles relations se créent à Notre dame des Lacs.



J'ai franchement adoré ce tome par son humour, et par les sentiments qu'il procure.

Je m'attache de plus en plus aux personnages qui ont chacun leur caractère propre. Mais c'est aussi le stéréotype d'un village.. et c'est tellement vrai et tellement bon d'être voyeur de ces gens si simples.



Je suis toujours bluffée par ce travail à quatre mains... car je me dis qu'il faut avoir une confiance aveugle pour laisser quelqu'un terminer un travail... et pour être dans la même optique ce n'est pas toujours facile... surtout que quand on voit le résultat il est époustoufflant
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Magasin général, Tome 5 : Montréal

De retour à Notre-Dame-des-Lacs où la Marie se retrouve dans de biens sales draps.

C'est qu'elle a fauté, la coquine.

Pas bien grave, n'était cette nouvelle répandue dans tout le village comme une trainée de poudre. Autant vous dire qu'à la fête des voisins, pas certain qu'on l'invite en premier. En dernier non plus, d'ailleurs.

Devenue paria au sein de sa communauté malgré le soutien indéfectible de Serge, Marie allait connaître les jours sans soleil et les nuits sans sommeil.



Ce qui est admirable dans cette franchise, c'est cette constance dans l'excellence.

Faire d'un quotidien somme toute banal un récit magistral.

Où il y est question de vie, de mort, d'amours impossibles, de passions inassouvies et de liberté retrouvée.



C'est beau, ça claque, bienvenue à Notre-Dame-des-Lacs.
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La quête de l'oiseau du temps - Avant la quête,..

Encore une fois, il faut attendre des années avant la parution de chaque tome sachant que ce second cycle se terminera avec un prochain album.



A noter qu'il y aura encore un dernier cycle qui se passera après les événements de la quête de l'oiseau du temps. Bref, le même ordre chronologique qu'avait pratiqué les trois trilogies de Star Wars.



Evidemment, cette bande dessinée est une merveille d'intelligence, d'humour et d'esthétisme. Elle constitue un monument de ce qu'a été l'héroïc fantasy dans notre pays.



Pourtant, la trame est plutôt classique : le monde d'Akbar est en grand danger, dans huit jours un dieu vengeur emprisonné dans une conque va se libérer et asservir le monde. le chevalier Bragon et son élève Bulrog combattent ardemment l'Ordre du Signe, une secte qui souhaite asservir les peuples de ce monde.



Par ailleurs, on sait que la Princesse Mara va succomber à la magie du grimoire des Dieux tout comme un certain Frodon a bien failli succomber à la magie maléfique de l'anneau. Bref, le Seigneur des Anneaux n'est jamais très loin.



Ce qui fait la force et l'originalité de la quête, c'est que l'aventure est non seulement présente mais l'humour omniprésent lui donne un cachet sympathique avec toutes ces réparties truculentes.



Par ailleurs, il y a une joyeuse bande constituant un groupe disparate où chacun est complémentaire. L'ensemble forme une communauté imaginaire assez crédible, originale et très engageante. Cela ne vous rappelle rien ?



Bref, ce tome est l'avant-dernier et on voit se profiler la fin de cycle ainsi que les liens avec la première période. Pour moi, c'est toujours aussi bien même si on pouvait percevoir une certaine lassitude dans les deux précédents tomes.



Il faut dire que l'action est un peu plus distillé ce qui ne fait pas de mal pour se concentrer sur la psychologie des personnages. On observera un rapport assez intéressant dans la rivalité Mara et Kryll pour le coeur du chevalier.



Je dirai qu'il ne faut pas bouder son plaisir de ce qui reste un incontournable de l'héroïc fantasy !
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Magasin général, Tome 4 : Confessions

Quatrième immersion à Notre-Dame-des-Lacs.

Peut-être la plus intime.



Serge et Marie, comme une évidence.

Une flagrance entachée par un lourd secret que nos deux tourtereaux vivent on ne peut plus mal.

Ajoutez-y les commérages inhérents à un petit village forestier sur la relation troublante qu'entretiennent ces deux-là, l'ambiance n'est pas vraiment à la fête.

Les musclés peuvent remiser leur hit interplanétaire.

On est pas prêt de guincher à Notre-Dame-des-Lacs.



C'est tendre, pétri d'émotions.

C'est un quotidien des plus banal magnifié par un graphisme exceptionnel et un sens du verbe charmant, tout en retenue.



Cette série représente désormais un must-have.

Si à 50 ans on a pas lu un seul tome, c'est qu'on a raté sa vie.
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