La part de moi-même est peut-être une part de goût. Il est évident que Bob Morane aime plus ou moins ce que j’aime. Il a peut-être une conscience proche de la mienne, mais je ne peux, dans un ouvrage destiné à la jeunesse, me lancer dans des considérations philosophiques, peut-être un peu révolutionnaires, un peu beaucoup d’ailleurs. C’est une chose que j’évite. J’évite aussi la religion, la politique. Pourtant elles m’intéressent, surtout la politique internationale dont il y a beaucoup de choses à dire, en mal d’ailleurs, mais je ne pense pas que cela intéresse le lecteur. Il est confronté à la politique, aux scandales, à toute minute de la journée, à la radio, à la télévision. J’écris une œuvre purement ludique, divertissante, et je ne vais pas plus loin. C’est destiné à faire rêver, à faire plaisir, à distraire, et pas plus.
Sur le sol glissant il était cependant difficile de progresser. Bientôt, même les commandos ralentirent. A la fureur de leur chef, ce dernier s'approcha de son souffre-douleur, lequel aussitôt allongea le pas. Il entendit une insulte, mais aucun coup ne vint l'accompagner. A cet instant, la troupe jaillit de la brume, tels une horde de méi *.
* méi désigne un esprit émanant du monde inanimé ou animal, en principe dangereux, souvent malfaisant et parfois vampirique dans le folklore chinois.
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