Internet et la culture : véritable révolution ou simple évolution ? .
Un entretien avec le sociologue des médias Rémy Rieffel, auteur de "Révolution numérique, révolution culturelle ?"
D'autres études font cependant penser que les cibles a priori les plus sensibles aux mécanismes de persuasion médiatique ne sont pas nécessairement celles qui sont les plus fragiles intellectuellement et les plus démunies socialement : les catégories intermédiaires de la population peuvent également être les plus touchées parce qu'elles n'ont, par exemple, pas de prédispositions politiques fortes. Certains chercheurs, enfin, estiment que les grands consommateurs d'information sont en réalité les plus influencés parce que leur vigilance à l'égard des médias est moindre.
Chapitre 4 : La politique sous l'emprise des médias ?
La logique économique et commerciale fonde de plus en plus les verdicts et se substitue aux autres critères comme indicateur de la valeur d'un livre.
Chapitre 6 : Les médias, vecteurs d'une culture de masse ?
L'homme moderne vit dans une sorte d'hédonisme de l'instant, est à la recherche d'un bien-être immédiat et de la réalisation de soi, se concentre prioritairement sur son moi tout en recherchant en même temps l'approbation d'autrui par le biais de l'image plaisante qu'il projette de lui-même.
Les gratuits véhiculent – difficile de le nier – une « information fast-food », souvent simpliste, divertissante et volontairement positive. En ce sens, ils sont bien les vecteurs d’une culture de masse uniformisante
L’information se veut, en outre, utilitaire et pratique. Elle doit être fortement reliée au vécu, à l’expérience quotidienne du lecteur, et être le reflet de ses préoccupations immédiates. Elle valorise une certaine forme de culture hédoniste aujourd’hui plus que jamais prônée par notre société de consommation. L’information doit donc apparaître comme divertissante, mettre en exergue le côté fun de l’existence : on insistera alors volontiers sur les loisirs, les sorties, le sport, les nouveaux objets high-tech, le Net, les derniers potins concernant les personnalités people, etc.
Le débat citoyen ne se déploie pas à l’aide de formats courts, d’idées vite digérées, de logique publicitaire : il n’est pas fondé sur l’infodivertissement, mais autant que possible, sur l’échange d’arguments.
les journaux gratuits ne [...] vendent pas prioritairement du contenu à des lecteurs-consommateurs, mais des lecteurs-consommateurs (une audience) à des annonceurs.
Il faut se rendre à l’évidence : dans ce contexte de forte industrialisation culturelle, les médias exercent une influence centrale sur la légitimité et sur la visibilité des savants, des lettrés, des artistes, sur celles de leurs travaux ou de leurs œuvres.
Chapitre 6 : Les médias, vecteurs d'une culture de masse ?
ne se dirige-t-on pas tout droit vers un système à deux vitesses, avec une information riche pour les riches et une information pauvre pour les pauvres, selon la formule de Bernard Poulet
La culture de l’écran remplace la culture de l’écrit