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Critiques de Robert Alexis (36)
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La Robe

"La robe" étant le premier livre que je découvre de cet auteur, je ne sais pas encore si j'ai envie d'aller plus loin en découvrant ses autres écrits. Je pense que oui car, comme je l'ai toujours dit, on ne peut pas se fier à ce que l'on pense d'un auteur après une seule lecture d'autant plus que cette dernière ne m'a pas dérangée sur la forme mais sur le fonds.

Une très belle écriture en effet, fluide et légère comme je mes aime, avec une quatrième de couverture qui m'avait parue accrocheuse (et c'est d'ailleurs la raison pour laquelle je me suis laissée tenter pas l’emprunt de cet ouvrage à la médiathèque, me disant que de toute manière je n'avais rien à perdre) et une couverture des plus séduisante (l'aspect pictural de la couverture d'un livre est très important à mes yeux car c'est toujours ce à quoi je me fie avant de lire la quatrième mais bon, il peut arriver que je me trompe...autant dans un sens que dans l'autre : il est possible que je passe à côté d'un livre extraordinaire - ce qui est déjà arrivé à de nombreuses occasions- car la couverture ne m'avait pas inspiré ou, au contraire, comme c'est le cas ici, couverture et quatrième de couv' plus que tentantes et contenu décevant).



Ici, le lecteur suit la vie d'un jeune lieutenant, respecté de ses hommes avec lesquels il entretient une relation d'ailleurs des plus cordiales mais plusieurs éléments perturbateurs vont le mettre en disgrâce auprès d'eux. Je ne vous dirai bien entendu pas lesquels au risque de gâcher l'effet de surprise mais je peux vous avouer qu'il est de taille. Une histoire qui se déroule sur un arrière plan de guerre (où, quand, comment ? tout cela le lecteur l'ignore mais il sait que le début des combats est imminent) et se termine sur un fonds de guerre. Cependant, les lieux et les personnages que le dit lecteur rencontre entre temps sont bien loin des traditionnels soldats que l'on rencontre habituellement dans des ouvrage de ce genre.



Si vous aimez le goût du risque, de l'aventure et n'avez pas peur de prendre une grande claque dans la figure, ce livre est fait pour vous ! Malheureusement, il ne l'était pas pour moi mais tant pis ! Je me coucherai un peu moins bête ce soir puisque j'aurais ajouté un nouvel auteur dans ma bibliothèque sur Babelio. A découvrir !
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La Robe

Le narrateur livre la confidence qu’il a recueillie un jour d’un ancien officier, au soir de sa vie.



«C’est un lieu commun de prétendre que certaines rencontres infléchissent le cours d’une vie, l’orientent dans une direction jusqu’alors insoupçonnée. De telles expériences, pourtant ne font qu’ajouter à ce que l’on est. Il est fréquent d’oublier qui en fut la cause. La vague provoquée s’ajoute à toutes les autres et on reconnaît là, selon ses convictions, la force du hasard ou celle du destin.



Plus rares sont les événements auxquels on ne peut accorder aucune place, qui restent en soi comme des lignes infranchissables. Bien des mots que me confia cet homme sont aujourd’hui oubliés, mais je conserve l’essentiel comme un troublant héritage.»



Dans un lieu et une époque indéterminés, mais qu’on imagine être l’Empire austro-hongrois à la veille de la guerre de 14-18, l’homme, alors jeune aspirant officier de la haute noblesse, désœuvré dans l’armée et souvent mélancolique est fasciné par le récit d’un de ses subalternes, Alvinczy, racontant sa rencontre avec une femme à l’accent italien, au physique superbe et aux mœurs libertines. Il l’a remarquée à la sortie de l’opéra au bras d’un homme âgé mais d’une autorité et d’un charme indéfinissables et troublants.



«Quand je pense à lui, c’est la cime d’une colline que je vois, une ligne cachée par des lambeaux de brume. On sait que, là-haut, vivent des animaux fantastiques, l’air y est à la fois doux et dangereux.»



L’histoire de cette rencontre hypnotise l’aspirant officier qui n’a dès lors de cesse que de connaître cette femme, malgré les mises en garde d’Alvinczy, qui, loin de le détourner de son but, agissent sur lui comme un stimulant supplémentaire.



«… Seulement il vous faudra prendre garde. Cette Italienne n’est pas une simple fille à soldats, elle porte un secret, c’est évident ! Peut-être est-ce une espionne, quelque chose comme ca… Je n’aimerais pas que vous tombiez dans un guêpier !»



Où cette relation et la rencontre avec l’homme qui l’accompagne vont-elles l’entraîner ? Vers une révélation de ses aspirations profondes ou dans un abîme de perversion ?



«Chaque homme porte en soi son «point de retenue» ; voilà ce qu’il faut découvrir afin de se libérer.»



Un très court roman, le premier de l’auteur paru en 2006, «La robe» est une réussite magistrale.

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La Robe

"La robe " est un court roman de Robert Alexis, dont on connaît très peu de choses, sauf qu'il est né en 1956, qu'il vit à Lyon et qu'il a probablement effectué des études de philosophie sous l'égide de François Dagognet. Il y a lieu de penser que "Robert Alexis" est un pseudonyme, son auteur préféré étant l'écrivain de langue allemande B. Traven ( de son vrai nom Otto Feige (1882-1969).



Depuis la publication de "La robe" (2006), il écrit très régulièrement :

Sont parus :



- La Véranda, 2007 ;

- Flowerbone, 2008 ;

- Les Figures, 2008 ;

- U-Boot, 2009 ;

- Nora, 2010 ;

- Mammon, 2011 ;

- Les Contes d'Orsanne, 2012 ;

- L'homme qui s'aime, 2014, (Prix Mauvais genre 2015) ;

- le Majestic, 2016 ;

- L'Eau-forte, 2020.



C'est donc un auteur à la production soutenue, qui interroge les questions de l'identité et du bien et du mal.

Le thème de "Le robe" m'a suffisamment intéressée pour que je sois curieuse de son oeuvre en général.



Le style est classique, et comporte quelque chose d'atemporel qui renforce le propos.



Un homme, un militaire, fait connaissance à la suite d'une aventure amoureuse, d'une part de sa personnalité laissée jusque là dans les ténèbres.



Il va jusqu'au bout du voyage : en reviendra-t-il ?



C'est un livre qui peut sembler choquant si on le prend au pied de la lettre et si l'on ne questionne pas son sens symbolique.



Les thèmes qui surgissent, sous des dehors extrêmement simples, sont fondamentaux et se situent sur la ligne de faille de tout être humain : ce sont les questions de l'identité, du bien et du mal, des limites et de la folie qui guette lorsqu'on pousse trop loin ses investigations.



C'est aussi un livre sur l'emprise.



Un auteur qui donne envie de poursuivre.



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La Véranda

Ce roman est une sorte d'énigme poétique, qui ne pose pourtant aucun problème initial. Un homme part en train, au début du vingtième siècle et traverse les pays. Chant du cygne, dernier adieu avant l'oubli ou autre métaphore d'une mutation à venir ? Chaque description est soignée. Les situations glissent sur nous, tels des songes amnésiques. Les passages sur la Roumanie et sur la Turquie sont forts, éloquents, prenants. On s'y retrouve, on s'y fourvoie, on en perd ses repères ; c'est tout là la puissance de ce livre. L'auteur emmène le lecteur dans un autre espace-temps.
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La Robe

Robert Alexis vit à Lyon, La robe rouge est son premier roman mais bien que paru il y a deux ans, c’est maintenant que je le découvre et c’est une divine surprise. Le livre est très court, moins de cent pages, mais intense et sans gras. L’action se déroule en un lieu non précisé (Europe centrale peut-être) à une époque non révélée non plus (XIX siècle je pense) mais ça n’a aucune importance. Un jeune officier issu de la noblesse ne se sent pas vraiment dans son élément au sein de la vie de garnison, comme étranger aux mœurs usuelles d’hommes vivant entre eux ou paillardise et rudesse sont le lot quotidien. Un jour l’un de ses subordonnés va lui présenter Rosetta une Italienne pas farouche. A partir de cet instant un scénario diabolique va s’enclencher où le hasard n’a pas sa place comme le découvrira bien trop tard le héros de cette histoire. Disons sans en dire plus qu’il ne faut pour ne pas dévoiler le sujet du roman, que l’officier va découvrir un monde de perversions qu’il ne soupçonnait pas et que lui-même va succomber en se révélant un autre par une sorte de outing inattendu qui passera aussi par un pacte tacite avec le Diable peut-être. Le texte n’est pas graveleux alors que le sujet aurait pu l’y faire glisser, la structure est constituée de nombreux paragraphes distincts et les mots sont simples. Le roman ne doit pas être jugé sur le pauvre résumé que j’ai tenté de faire, il faut le lire pour en apprécier l’atmosphère un peu vieillotte, l’ambiance mystérieuse et prenante, se laisser entraîner et séduire par cette histoire machiavélique qui révèle des aspects qu’on a l’habitude de garder secret sur la nature humaine. Beaucoup de choses en si peu de pages, bravo !

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L'homme qui s'aime

«Vous ne pouvez être ce que vous devez être qu’après avoir plongé dans l’excès où se tissent toutes choses.»



Dans son neuvième roman, à paraître début septembre 2014 (éditions Le Tripode), Robert Alexis revient aux sources de son œuvre et déploie, de manière beaucoup plus extrême et ample, les thèmes de «La robe», son premier livre paru en 2006.



À la fin du XIXème siècle, dans le Paris mondain, un jeune homme à la beauté de statue antique, une beauté divine et mortifère qui l’empêche d’aimer tout autre individu que lui-même, va un soir vivre un événement qui restera en lui comme une ligne infranchissable, pour reprendre les mots du narrateur de «La Robe».



«Vous cherchez chez les autres ce que vous ne pouvez trouver seul, la confirmation que vous êtes la seule figure aimable, le seul être capable d’embraser votre cœur, chose tellement impossible n’est-ce pas ?»



Cet événement inattendu va profondément le déséquilibrer, faire éclater la représentation qu’il se fait de lui-même, révéler ses aspirations, de la plus pure à la plus perverse, de la plus raisonnable à la plus passionnelle, de la plus douce à la plus dangereuse, et radicalement infléchir son destin.



«- Ta beauté, ton invraisemblable métamorphose, et maintenant ce que tu m’invites à commettre avec toi… Tu es un monstre.

L’orchestre reprenait des airs connus. Le ballet des serveurs, plateaux argentés, assiettes fumantes, composait une chorégraphie pour l’ouverture de la «Pie voleuse».

- Un monstre, dis-tu ? Mais toi, regarde-toi. N’étais-tu pas enfant tout ce que tu pouvais être plus tard, c'est-à-dire tout ce que les autres ont voulu que tu sois ? As-tu eu le choix d’être autre chose qu’une charmante demoiselle, bientôt la tendre épouse d’un mari parfait ? Si je suis un monstre, tu n’es qu’une marionnette, un être imaginé et mis en mouvement par des fils invisibles. Coupe ces fils. Reste.»



Ses aspirations complexes et contradictoires, c'est-à-dire humaines, à une forme de bonheur classique et de pureté originelle, à la soumission à l’autre, à une sexualité hors normes, à explorer les déviances les plus extrêmes, vont le conduire à mener une vie simple et proche de la nature, presque paradisiaque, dans les Pouilles, puis à plonger au plus profond de la dépravation dans Naples la vénéneuse, dans une ambiance qui rappelle «La Peau» de Curzio Malaparte.



«Comme ces gens, comme ces choses, j’étais emportée par une coulée de fange, anéantie par un naufrage qui emportait dans sa spirale l’espace et les matières, les âmes et les années… Mais, sur le seuil de l’hôtel, entre les deux palmiers nains aux feuilles blanchies de poussière, je me sentis soudain merveilleusement, délicieusement chez moi, parvenu au seul endroit qui restât acceptable.»



«L’homme qui s’aime» est un roman au-dessus d’un précipice, excessif et imparfait, qui agit comme un sortilège avec ses thèmes profondément troublants - la raison et l’excès, la pureté et l’abjection, le paradis et l’enfer - et sa langue magnifique, enchâssant différents récits qui viennent répéter, inlassablement, l’obsession de la passion et de la liberté.



«Les étoiles ? demanda-t-il. Savez-vous qu’elles m’effraient ? Ce que j’ai appris d’elles est une façon de m’en libérer, d’oublier l’infini, la nuit éternelle dans laquelle nous flottons d’une manière absurde, et pour tout vous dire, vous m’effrayez autant… On doit vivre avec ces étoiles, faire comme si elles n’étaient pas l’essentiel, nous réfugier dans les médiocres activités terrestres, des choses à notre portée quand, ailleurs, dans ces nuits si insupportables aux vivants que la nature a dû inventer le sommeil, résonne je ne sais quel mécanisme qui finira par nous broyer.»

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Le renvers

Quand on rencontre une belle utilisation de la langue française, on n'a presque plus l'habitude. C'est ce qui m'est arrivé avec ce recueil à la sublime couverture et ses textes qui sont comme des instantanés dans la vie de personnages, à des moments clés, des instants où les choix sont primordiaux. L'auteur alterne les temporalités, enjambe les siècles et les océans, pas de sur-place mais du mouvement, que ce soit celui d'un cheval dans la bataille, d'un tailleur de pierres à l'assaut de l’échafaudage qui le conduit au sommet de la cathédrale en construction, d'un conducteur de camion sur un pont branlant... Si les situations choisies, les points de bascule m'ont parfois mise mal à l'aise (mais n'est-ce pas l'un des buts ultimes de l'écriture ?), l'écriture m'a séduite, sa musicalité, son rythme, sa précision. Les images jaillissent, l'auteur maîtrise à la perfection ce format court qui exige force et concision mêlées, immersion et projection immédiates.

J'ai été ravie de la découverte de cet auteur et de sa plume.
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Le Majestic

Entrer dans un livre de Robert Alexis est une expérience qui n'est pas sans risque. C'est l'assurance d'une écriture sublime avec un univers torturé, que n'aurait pas renié le Marquis de Sade.



Cet auteur m'avait été recommandé plusieurs fois par des personnes très différentes. Et je dois reconnaitre que son écriture est fascinante, même si le fond du livre m'a déconcerté. L'auteur examine les effets de la relation "dominé-dominant" sur le désir. Or, comme chacun le sait, les désirs sont sans limites... jusqu'à la mort physique.



J'ai pris un grand plaisir à lire une si belle écriture et, même si je ne partage pas les obsessions sadomasochistes de l'auteur, je pense que je me lancerai volontiers dans la lecture d'un autre de ses livres.

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Les Figures

Une couverture avec le sublime tableau "le cauchemar" de Fussli, romantisme noir affiché, représentation de l'incube , un face à face avec les peurs.

les nôtres ?



Une belle entrée en matière pour un roman qui est plus qu'un livre , "les figures" est une analyse sur l'identité.

Ce récit troublant qui s'empare par le biais d'un médecin aliéniste des figures humaines chez les fous servi par une écriture fabuleuse ne s'arrête pas aux développements de l'auteur , non , ce n'est que le début d'une profonde introspection sur "l'être".



Ses discours philosophiques relatant que c'est dans la folie que l'homme se reconnait pleinement en se confondant avec la nature , les vices et l'animal peuvent dérouter dans cette ambiance noire qui règne dans les profondeurs de cet asile , à la rencontre des "fous" qui ne sont peut être que plus humains , plus vrais dans l'atrocité.



Robert Alexis a écrit que l'homme était l'égal de l'animal , que peut être une seule chose différait entre eux , l'arrogance de l'homme.

Voilà un auteur dont les écrits nous hantent bien après avoir tourné la dernière page puisqu'il ne mâche pas ses mots, ne limite pas ses pensées au point qu'on pourrait par peur rester hermétiques à son discours pour ne pas s'éloigner des conventions et des notions du bien et du mal qu'on nous a toujours inculquées.





Romancier très discret , Robert Alexis flirte toujours dans ses romans avec cette notion du mal et des ténèbres qui nous habitent . Elève du philosophe François Dagognet , il renverse les bonnes moeurs et la morale d'un revers de la main et nous fait visiter les profondeurs du vice.



"être" ne serait-ce pas repousser les limites sociétales pour mieux exister soi même?



Doit-on voiler son intelligence ou ses envies , ses intuitions pour rester aussi stériles que des moutons de panurges?



L'équilibre n'est-il qu'au fond l'empreinte d'une éducation décimant toute vie pleinement choisie et faisant de nous des êtres factices à nous mêmes?



Robert Alexis nous mène dans ses oeuvres au delà de nos limites, et du politiquement correct .

Une écriture magnifique , des réflexions diaboliquement renversantes , on se damnerait pour continuer la lecture une fois les livres refermés.

Edité chez Jose Corti , maison d'édition des oeuvres "dadas et surréalistes "qui a pour devise "rien de commun " il nous offre une littérature sans limite et admirable .
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La Robe

La robe est un petit roman dense. Très belle écriture, très agréable à lire, beaucoup de passages vraiment beaux. L'histoire monte en puissance pendant tout le roman. Elle est originale, envoutante et... très troublante. A conseiller !

PSD : Robert Alexis a écrit un an après un autre très beau roman : La véranda, également aux très belles éditions José Corti
Lien : http://www.lyvres.over-blog...
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La Véranda

Esprits (trop) cartésiens s'abstenir... je me suis demandée à la fin de ce magnifique livre si j'étais tout d'un coup devenue folle, ou si je l'étais déjà auparavant sans m'en rendre compte... Du coup je l'ai repris d'un bout à l'autre pour être sûre de l'avoir bien compris.Entre romantisme et fantastique, ce livre est le récit d'un grand voyageur dont les voyages oscillent entre réel et imaginaire. Qui êtes-vous vraiment, monsieur le narrateur ? Invention de l'esprit, ou bien réalité ? Un mort ou un vivant ? Un schizophrène ou bien l'avatar d'un songe psychédélique ? Bien que très court, ce texte superbe nous plonge dans les abysses de l'esprit humain. A savourer lentement, très lentement, en se méfiant des apparences et des certitudes, et en laissant à l'inconscient la place qui lui revient.
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La Robe

EH bien je ne connaissais pas du tout cet auteur, je dois confesser mon ignorance.

Cela m'aurait fait mal de passer à côté tant je fus happé par ce récit.



La structure est classique, un vieil homme qui témoigne d'une expérience personnelle à un autrui qui n'est que secondaire. Même nous finalement, lecteurs, sommes secondaires, il s'agit d'une confession et le confessé laisse toujours le confesseur interdit.





C'est un récit qui rend triste, qui fait de la peine, sincèrement, qui appelle à une empathie sur des sujets complexes, ignorés de beaucoup, mal compris par la plupart et qui mettent en émoi ceux qui gardent un esprit ouvert.

L'identité sexuelle, mais finalement l'identité tout court, la place de l'existant au sein de l'Existence, tout cela nourri par un érotisme qui nous rend vulnérables et sensibles.

Le style y contribue grandement. C'est tout simplement une belle écriture avec un vocabulaire élaboré mais sans cosmétique, assez direct, assez tranchant mais également délicat et doux comme le tissu de la robe que l'on finit par imaginer, mais paradoxalement rêche comme le tissu de l'uniforme usé. Il y a une évolution du style qui passe de ce côté rêche à cet aspect délicat et soyeux.

Un très grand moment de littérature pour moi, j'ai de la chance en ce moment.
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La Robe

J'ai beaucoup pensé à "la confusion des sentiments" de Stephan Zweig en lisant ce livre : écriture à la fois romantique et réaliste, thème, qui reprend un peu aussi celui du pacte de Faust avec le diable, et j' ai beaucoup aimé, même si j'ai préféré "la véranda", (livre ultérieur de Robert Alexis). Cet écrivain a le sens du mystère, sait doser les effets d'attente avec l'évolution du récit, dans un roman très court qui s'avale d'une bouchée si je puis dire.

L'écriture, poétique et profonde, prolonge longtemps en nous les échos de ce qui est dit et nous transporte dans une sorte de rêve hors du temps, en dépit d'un sujet ô combien moderne ! A lire pour réfléchir à ce qui nous empêche de vivre, qui est différent selon chacun, et tenter de nous en affranchir mais sans y perdre son âme.
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La Véranda

C’est ce billet, signé par Tania, qui m’a donné envie de lire La véranda de Robert Alexis, un roman à la limite du réel et du rêve où quête de soi se mêle à goût du voyage. Jusqu’à ce que le personnage principal croise au hasard de ses pérégrinations une maison qui l’appelle et qu’il faudra qu’il fasse sienne.



Si on accepte de jouer le jeu, d’entrer dans la peau du narrateur pour se laisser guider par des événements qui ne trouvent pas leur explication, par des situations troublantes et par ce sentiment continu d’irréalité presque vraie qui tisse ce roman, on ne pourra qu’aimer ce roman qui nous emmène, entre autres, à Salzburg, à Bucarest et à Istanbul où le voyageur pose ses pas pour tenter de trouver ce qu’il cherche.



Une écriture alerte, imagée, parfois aussi envoûtante que cette maison vers laquelle le narrateur a été attiré.
Lien : http://lalitoutsimplement.co..
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Nora

Robert Alexis encore une fois signe un roman nous menant aux confins de l’extrême.

Après avoir exploité la folie "des figures" nous voici dans le monde du sexe, de la démesure où les limites ne sont plus à l’instar de la réflexion vers laquelle l’auteur veut nous mener. Nous sommes dans la matrice des plaisirs, de la luxure, de la débauche et l’éveil des sens est parfois brutal.

Pourtant une question persiste, ne serait-ce pas au-delà d’un écho, la nature profonde qui sommeille en nous ?

Le conformiste n’est pas Robert Alexis , il est bel et bien l’auteur de l’inavouable et le marquis de Sade pourrait être son mentor.

Une écriture toujours aussi élégante et soutenue qui nous fait visiter les tréfonds d’une noirceur peut-être pas si singulière .

L’art du chic pour un choc.
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L'homme qui s'aime

Nous plongeons dans un univers assez étrange, on s’en rend compte assez rapidement pendant la lecture. Nous allons donc suivre les aventures d’un jeune homme, un jeune dandy, assez imbu de lui-même, connu pour sa beauté plutôt unique. Mais malgré sa beauté et sa popularité, il sent qu’il lui manque quelque chose d’important.



Il est quelqu’un de plutôt solitaire, depuis son plus jeune âge. Car même ses parents le fuyaient à cause de son apparence « angélique » quand il était petit. Il n’est proche que de son majordome d’homme et il a aussi une grande amie, qui est d’une grande beauté elle aussi.



Lors d’une soirée où il arrive accompagné de sa fidèle amie, il va faire la rencontre d’une Comtesse et elle va chambouler sa vie. Forcé de se déshabiller par la Comtesse de Rouvres et de se travestir en femme, il va être choqué en découvrant son apparence. Il va tomber amoureux de l’image qu’il voit dans le miroir.



A partir de cette soirée, il va tout doucement changer, devenir quelqu’un d’autre, le femme qui était cachée en lui. Il va faire de nombreuses rencontres toutes différentes les unes des autres, et cela va lui permettre de s’affirmer et il va surtout faire de nouvelles expériences, qui je dois l’avouer sont parfois assez étranges. Il va profiter de son nouveau « lui », si on peux dire, pour devenir toutes les femmes possibles, de la plus sage, la plus noble à la plus dépravée.



J’ai bien aimé l’histoire en général mais en toute honnêteté j’ai fini par un peu décrocher, surtout lorsque ça se passe à Naples. Car je suis loin d’avoir tout compris à ce qu’il se passait, entre rêve et réalité.



Au niveau des personnages, le dandy m’a laissé un peu perplexe. Il est sympathique, ce n’est pas le problème, mais j’ai un peu de mal à comprendre toutes ses décisions et il philosophe un peu trop à mon goût. Sinon, j’ai vraiment apprécié son majordome, qui reste toujours stoïque et qui soutient toujours son maître/maîtresse, même au niveau psychologique.



Sinon je trouve qu’il y a pas mal de longueur à cause de toute la réflexion, entre autre. Même si ses réflexions sont loin d’être inintéressantes, elles laissent à réfléchir. Et je dois avouer que le fait de ne pas avoir compris une partie du livre m’a assez perturbée. Mais je dois dire que le personnage principal est vraiment un personnage hors du commun.



Au final, ma lecture m’a plutôt laissée perplexe. Le début est assez intéressant mais je dois avouer qu’au fur et à mesure j’ai tout doucement décroché, sans parler de la fin assez accélérée et assez originale, dans un sens.. Je dois donc avouer que j’ai été plutôt déçue de ma lecture en général. Ce n’est pas le style de lecture que j’apprécie.
Lien : http://mesnouvelleslectures...
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U-boot

Crépuscule des dieux, armes secrètes, parcours halluciné d’interrogation sur identité et humanité.



Sur mon blog : http://charybde2.wordpress.com/2014/11/15/note-de-lecture-u-boot-robert-alexis/

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L'homme qui s'aime

Au menu: corsets, bottines et même fouet, mais point d’érotisme bébête. Au contraire, une interrogation très contemporaine sur la fameuse «théorie du genre» qui hérisse tant nos actuels dévots.
Lien : http://rss.nouvelobs.com/c/3..
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L'homme qui s'aime

"J’ai un immense besoin de vous. Il me faut un relai, un regard étranger par lequel je pourrais m’observer et jouir de ma personne. Voulez-vous être ce miroir ?"



Cette simple phrase me fait aimer ce livre. Il est comme un bonbon acidulé qu’on met sur sa langue en attendant que le temps reprenne son cours. Parce que oui, en lisant ce texte, le temps s’arête.

Nous sommes plongé au coeur de la fin du XIXe siècle et début du XXe dans un Paris qu’on n’a que trop peu l’habitude de savourer. Nous nous retrouvons avec un jeune homme imbu de sa personne, qui ne jure que par son physique, même si un miroir ne lui sert qu’à recoiffer sa tignasse. Il n’a jamais pu aimer parce qu’il n’a jamais trouvé personne dont l regard reflétait réellement tout l’amour qu’il se porte à lui-même. C’est là sa tragédie. Il ne peut aimer une femme parce qu’une femme n’est pas lui.

Pourtant, ...

http://lireaujourlejour.wordpress.com/2014/08/21/lhomme-qui-saime-robert-alexis/
Lien : http://lireaujourlejour.word..
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La Robe

On m'a conseillé un petit roman de Robert Alexis, soit-disant "un bijou", "une histoire incroyable", "bien écrit", "non non on peut pas te dire de quoi ça parle sinon ça perd de son charme". Moi emballée, pars bien évidemment avec et me lance le soir même (après avoir dit à une de mes collègues que j'en avais marre de lire des histoires sombres) dans un des livres les plus malsains que j'ai jamais lus (que l'on se rassure, c'est quand même moins pire que du Marquis de Sade, mais aussi moins intéressant, alors mieux vaut revenir aux classiques !).



Je ne peux donc pas dévoiler l'intrigue, juste mettre en garde ceux ou celles qui ont du mal avec les situations glauques mêlant sexualité hors norme et philosophie. Alors oui, ce roman est effectivement fascinant et plein de suspense, mais s'il reste dans les mémoires, c'est plus pour son sujet choc que pour ses qualités littéraires. La construction est ultra classique et la fin étonnamment morale avec rachat de faute, don de soi et mise en avant des valeurs de l'armée. A l'arrivée, on a un livre aussi "savoureux" qu'une pub contre l'alcool où l'on voit tout le monde mourir dans d'atroces souffrances, une histoire qui donne franchement envie d'éviter toute forme d'addiction et d'aliénation.
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