Nous avons glissé, épaule contre épaule, le long des filets du cargo jusqu'à notre barge de débarquement qui se cabrait sur la Manche. Les bottes trempées d'eau de mer et de cale de chaque GI ruisselaient sur le camarade qui le précédait. A ce moment précis, j'ai compris que nous nous battons non pas pour un drapeau ou contre des tyrans, mais pour chacun de nous. Pour le temps qu'il me reste à vivre, ces étrangers suspendus tout autour de moi, ces hommes tout juste croisés, constitueront mon unique famille. Oubliez les enjeux politiques, car en tous lieux et en tous temps, la guerre fait de nous tous des orphelins.
Fragment d'une lettre anonyme découverte à Omaha Beach en Normandie en juin 1944.
La balle d'un tireur d'élite confédéré a tué notre tambour, aujourd'hui, alors qu'il prenait son petit-déjeuner par cette belle matinée de juillet. Ce garçon s'était engagé à la mort de ses parents et n'avait même pas quatorze ans. On dit que le sort du soldat est de mourir jeune et sans attendre. Ou de vivre et de demander sans cesse à Dieu pourquoi il a survécu. Pour ma part, si je devais survivre, je demanderais quel est le Dieu cruel qui fait de la mort le destin de l'orphelin.
Faits réels survenus durant la grande bataille de Gettysburg : récits d'un soldat du soixante et unième d'infanterie de l'Ohio.
I shot downhill , my chin a foot above the snow , as blind as justice- but faster .