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Citation de Danieljean


C’était la première fois qu’il voyait le colonel en chair et en os et, dès le premier coup d’œil, Halliday avait douté du bien-fondé de cette rencontre. D’abord, il s’était imaginé un homme mûr aux tempes grises. Or, ce type avait des cheveux blonds épais, coupés très court, dans le plus pur style de l’armée russe. En outre, il avait tout du baroudeur. Sous le tissu de son costume bon marché, ses muscles saillaient au moindre mouvement. Le calme singulier qui émanait de sa personne le mettait mal à l’aise. Mais c’étaient ses yeux – pâles, très enfoncés dans les orbites – qui agaçaient le plus le secrétaire. Ils ne cillaient jamais. Halliday avait l’impression de regarder des yeux imprimés sur papier glacé. Quant au nez rond et saillant, marqué de petites veines, il ne faisait qu’accentuer cette désagréable sensation. On aurait dit que le Russe était vide, que son âme avait disparu, remplacée par une volonté implacable, sidérale, nourrie d’une énergie ancienne et malfaisante, tout droit sortie des nouvelles de Lovecraft que Halliday lisait dans sa jeunesse.
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