AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet

3.86/5 (sur 422 notes)

Nationalité : France
Né(e) à : Oran (Algérie) , le 04/05/1914
Mort(e) à : Boulogne-Billancourt (Hauts-de-Seine) , le 22/02/1995
Biographie :

Emmanuel Roblès est un écrivain français.

D'une famille ouvrière, il est reçu à l'Ecole Normale d'Alger.

Il obtient de faire son service militaire à Blida, puis à Alger où il se lie aux jeunes écrivains groupés autour du libraire-éditeur Edmond Charlot qui vient de publier "L'Envers et l'Endroit" d'Albert Camus.

Il s'inscrit à la Faculté des Lettres pour préparer une licence d'espagnol tout en collaborant à "l'Alger républicain" dont Albert Camus est rédacteur en chef et qui publiera "la Vallée du paradis". Ce roman d'Emmanuel Robles (le second après l'Action) parut en feuilleton sous le pseudonyme d'Emmanuel Chênes.

La guerre oblige Emmanuel Robles à cesser ses études et il devient interprète auxiliaire de l'armée, puis officier-interprète jusqu'à ce que le général Bouscat, commandant l'air en Afrique du nord, le nomme correspondant de guerre en 1943. Cette période est pour lui très mouvementée et lui vaut, en particulier, les émotions fortes de plusieurs accidents d'avion.

Après la guerre il s'efforce de vivre de sa plume à Paris et collabore à divers quotidiens et hebdomadaires: Le Populaire, Gavroche, Combat, Aviation Française, etc. Repris pas la nostalgie d'Alger, il y retourne en 1947 et fonde une revue littéraire "Forge".

Durant cette année 1947, et sous le coup de l'émotion soulevée par les évènements de mai 1945 en Algérie, il écrit "Les Hauteurs de la ville", roman qui obtient le Prix Fémina l'année suivante. Il écrit également sa première pièce "Montserrat".

Parallèlement à sa création littéraire, Robles voyage beaucoup. De son séjour au Mexique en 1954, il a rapporté le thème de son roman "Les Couteaux" et de son voyage au Japon en 1957, celui de son récit "L'homme d'Avril".

Il se tournera ensuite vers le cinéma: il collaborera avec Luis Buñuel pour Cela s'appelle l'Aurore et Lucchino Visconti pour l'adaptation de l'Etranger de Camus ainsi que pour des dialogues et des adaptations télévisées.
+ Voir plus
Source : Wikipédia
Ajouter des informations
Bibliographie de Emmanuel Roblès   (38)Voir plus

étiquettes
Videos et interviews (5) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de

Émission complète : http://www.web-tv-culture.com/seules-les-montagnes-dessinent-des-nuages-de-marc-lepape-1277.html C?est en 2008 que nous avions découvert Marc Lepape. Son roman « Vasilsca », alors salué par la critique, avait notamment remporté le prix Emmanuel Roblès du premier roman. Depuis, ce professeur de lettres avait quitté les écrans radar. Marc Lepape était parti vers d?autres univers. Tout en gardant un goût prononcé pour la littérature, il s?est réorienté vers le théâtre et la mise en scène, donnant lui-même des cours et s?est essayé à la peinture pour éprouver d?autres sensations de création. Mais l?envie de l?écriture était toujours là. C?est finalement une histoire sur laquelle il s?était déjà penché qu?il ressort d?un tiroir et retravaille. Et voilà ce nouvel opus « Seules les montagnes dessinent des nuages », formidable roman qui, sous couvert d?aventures, d?intrigues sur une île lointaine à la fin du XIXème siècle, cache en fait une véritable interrogation sur la place de l?homme sur la planète, sur notre vision du bien et du mal et notre relation à l?autre et à la nature. Sur une petite île d?un royaume imaginaire, Erraink Rurem débarque d?un voilier en provenance du continent européen. Sur ces terres lointaines de Sélébie, le jeune ingénieur hydrolicien doit amener l?eau dans les contrées reculées de l?île où vivent des communautés qui ne connaissent ni la violence, ni la jalousie. Mais un crime est commis et les habitants de la vallée de l?Onk apprennent la peur. Erraink, aidé de la jeune et jolie Ilnah, va devoir comprendre ce nouveau monde qu?il découvre, entre mythes et légendes, et lever la malédiction qui semble peser sur ces terres à la fois fascinantes et hostiles. Porté une écriture flamboyante mais maitrisée, un rythme soutenu en courts chapitres, et des personnages attachants dans leur complexité et leur fragilité, le nouveau roman de Marc Lepape, qui n?est pas sans rappeler le plaisir de lecture de Jules Verne, est un formidable voyage initiatique, une quête intemporelle sur l?accomplissement et une interrogation renouvelée sur le sens de la vie. « Seules les montagnes dessinent des nuages » de Marc Lepape est publié aux éditions Emmanuelle Collas.

+ Lire la suite
Podcasts (1)


Citations et extraits (141) Voir plus Ajouter une citation
Je fis le tour de la pièce. De son oeil vert un chat me guettait. Il était couché sur l'appui d'un castelet, parmi des marionnettes, la patte droite en avant, la peau des doigts d'un joli cuir noir et je me souvins qu'au Japon, au cimetière pour chats de Go-To-Ku-Ji, j'avais vu la fresque des matous sur la façade du temple, la patte levée pour un mystérieux salut. Selon les légendes chinoises et japonaises l'âme d'une personne morte de mort violente pouvait être recueillie dans le corps d'un chat et même parler par sa bouche.
"Maneki Neko", dis-je doucement, en lui caressant l'échine.
C'était la formule magique qu'on m'avait apprise à Tokyo pour faire parler un chat dont le maître avait été tué. Mais celui-ci se contenta de frissonner sous ma main.
Commenter  J’apprécie          548
De la rue, on entendait la musique et les rires. Quelques marches à descendre sous une voûte aux briques apparentes, et l'on plongeait dans une lumière bleutée. Sur une estrade, un accordéoniste, velu jusqu'aux yeux, jouait un air sautillant dont les notes semblaient s'envoler, se heurter aux murs, aux poutres du plafond, comme des oiseaux apeurés. Les jeunes filles étaient nombreuses, en robes courtes, les jambes nues jusqu'au-dessus du genou, et dans leur visage à peine fardé, leurs yeux luisants avaient des éclats de petits miroirs.Un gamin servait des boissons tièdes et pétillantes, roses ou jaunes.
Silvia choisit des places au fond, près d'une porte vitrée qui donnait sur une cour dont on distinguait le carrelage de ciment, tout crevassé, sous la lumière pourpre du Vésuve.
Très dignes, assises sur des bancs, les bras croisés sur leurs vastes mamelles, quelques duègnes surveillaient le comportement de demoiselles dont elles avaient la charge.
Je remarquai l'une des jeunes filles ; à peine seize ans, des petits seins hauts et durs, de magnifiques cheveux noirs encadrant un visage triangulaire de chatte malicieuse. Je l'observai tandis qu'elle parlait avec son cavalier, un beau gaillard au corps délié, au buste moulé par un tricot blanc au col marqué d'une bande rouge. Quelques fresques ornaient les murs latéraux et représentaient des scènes de pêche ou de vendange dans les parages du Vésuve. Le trait avait cette souplesse et cette grâce naïve que j'admirais déjà en Algérie chez les artistes qui décoraient les cafés maures.
Commenter  J’apprécie          431
MONTSERRAT : C'est vrai. Tout cela est vrai. Chacun de vous a sa vérité qu'il défend, et sa vie, et ce qui est plus important que sa vie. Mais Bolivar reste le dernier, le seul espoir désormais pour les Vénézuéliens de se libérer des Espagnols ! Si je livre Bolivar, ce n'est pas Bolivar seul que je livre, mais la liberté, la vie de plusieurs millions d'hommes !

Acte II, Scène 1.
Commenter  J’apprécie          440
Dehors le soleil de mars était clair, des branches verdissaient et Filangeri sentit sa propre vie aussi fragile que ces minuscules bourgeons. Toute son existence il l'avait consacrée au culte de la beauté et il avait oublié qu'un rien suffisait à réveiller dans l'épaisseur de la conscience humaine la cruauté du temps des hordes. Sa mère avait été servante et son père carrier. Il pensa à eux, morts depuis tant d'années et les vit dans le décor de sa jeunesse, sur les contreforts onduleux des Apennins. Alors, tout sollicitait son amour : un renard tapi dans les herbes, un arbre gonflé de vent, un oiseau dans les nappes de soleil, la roue de la noria et son eau cascadeuse, et la lampe de porcelaine, le soir, protectrice et apaisante. Il ne s'attendrissait pas à évoquer l'enfant ébloui qu'il avait été mais trouvait dans ces souvenirs un remède contre la haine et la désespérance, car l'essentiel, devant ce corps torturé et ce regard millénaire de la douleur, était de ne pas se désunir, de ne pas glisser hors de soi, de demeurer fidèle à l'être qu'il avait construit en lui-même dans la passion de vivre et d'admirer. "Soif", gémit l'inconnu. De nouveau Filangeri se leva, se rendit au robinet et revint, les mains dans l'attitude de l'offrande, semant des gouttes qui étincelaient comme des diamants.
Commenter  J’apprécie          422
KELLER : J'aurais pu tuer comme vous tous ! Deux misérables coolies de plus ou de moins parmi des milliards d'hommes ! Et parmi des millions qui meurent chaque jour sur la terre sans y comprendre davantage ! J'aurais été approuvé par les uns et haï par les autres ! C'est-à-dire que j'existerais, que je serais vivant ! Mais vivant avec une sale petite douleur au cœur, dont tant d'autres s'accommodent !

PLAIDOYER POUR UN REBELLE : Acte IV, Scène 9.
Commenter  J’apprécie          421
MONTSERRAT : Les Espagnols ne vous considèrent pas comme des hommes ! Mais comme des animaux, des êtres inférieurs qu'on peut, qu'il faut exterminer ! Tant d'horreurs, tant de bestialités ne vous révoltent-elles pas ? Ne peuvent-elles suffire à vous soulever contre ces brutes jusqu'au dernier sacrifice ?

Acte II, Scène 1.
Commenter  J’apprécie          410
LE POTIER : J'ai cinq enfants, monsieur l'officier...
IZQUIERDO : Mon cher, tu ne vas t'imaginer aussi que, parce que tu as fait cinq enfants à ta femme, tu as droit à l'immortalité, non ?
LE POTIER : Mais quel crime ai-je commis ? Que me reprochez-vous ? Pour condamner à mort quelqu'un, il faut qu'il ait commis un forfait ? Monsieur l'officier, je vous jure...
IZQUIERDO : Tu m'agaces. Premièrement, pour mourir, ce n'est pas vrai, il n'est pas nécessaire d'avoir commis un crime. Tu en as la preuve. D'ailleurs, quand un brave homme meurt bêtement d'une maladie, personne ne songe à protester contre la volonté de Dieu. On se résigne...

Acte II, Scène 3.
Commenter  J’apprécie          400
MONTSERRAT : Je ne parviens plus à me contenir. J'étouffe depuis que je suis ici. Vous, mon père, n'êtes-vous point révolté par ces persécutions, ces massacres, ces pillages, ces violences ? Vous qui approuvez cette levée de tout notre peuple en Espagne contre les mercenaires de Bonaparte, comment pouvez-vous condamner ces hommes qui, sur leur propre sol, veulent se battre pour être libres et vivre comme des hommes ? Avant-hier, encore, des soldats du bataillon d'Alora ont voulu enlever des jeunes filles indigènes au village de Totulas. Ils se sont heurtés à la résistance de toute la population qu'ils ont attaqué sauvagement et dont ils ont incendié les chaumières... En Espagne, les Français sont nos oppresseurs cent fois haïs. Et ici, sur cette terre neuve, ce sont les soldats espagnols qui maintiennent tout un peuple dans un noir esclavage.

Acte I, Scène 3.
Commenter  J’apprécie          380
Encore un coup de sifflet. Une voix grondeuse monta :
"Lumière au trois !"
Ce cri parut exaspérer davantage le chahut hystérique de la D.C.A. Sandra avait légèrement replié sa robe mais gardait les seins à découvert. Elle écoutait paresseusement Sainte-Rose qui disait :
"En Allemagne il arrive que des aviateurs alliés, abattus par la Flak ou la chasse, soient fusillés en l'air par les civils pendant qu'ils descendent du ciel en parachute, et quand ils touchent la terre ils ne sont plus que des cadavres déchiquetés. Si une telle aventure m'advenait, je crois qu'au-delà de ma terreur et de mon désespoir je n'en voudrais pas trop à mes assassins. Les maisons éventrées, les décombres, les enfants écrasés sous les ruines, cela existe. Ce que nous ressentons, nous, là-haut, n'est pas une compensation. Autre chose..."
Commenter  J’apprécie          380
Nous visitâmes des villas, des temples, des jardins et des boutiques de la via dell'Abbondanza. Sylvia me montrait des fresques et des mosaïques, attirait mon attention sur les sillons creusés par les charrois dans les dalles de la chaussée, sur l'usure des margelles à l'endroit où s'appuyaient les mains, sur les graffites le long de certains murs, sur mille signes et milles traces qui auraient dû m'émouvoir et qui cependant n'atteignaient pas mon coeur. C'est que des sentiments trop puissants me retenaient dans l'heure présente. Sylvia prenait visiblement plaisir à me guider, à me faire admirer les beautés et les curiosités de ces ruines qu'elle avait mainte fois parcourues. Elle me conduisit à l'amphithéâtre et à la caserne des gladiateurs lorsque déjà le jour déclinait. La mer virait au violet et le sommet enneigé du Vésuve s'éteignait lentement comme une lampe qui s'épuise. De la campagne, le moindre appel, le moindre bruit nous parvenait, aérien, mélancolique. Il était temps de rentrer.
Commenter  J’apprécie          363

Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Lecteurs de Emmanuel Roblès (876)Voir plus

Quiz Voir plus

Montserrat

En quelle année ce récit a-t-il été publié ?

En 1954
En 1964
En 1974
En 1984

10 questions
92 lecteurs ont répondu
Thème : Montserrat de Emmanuel RoblèsCréer un quiz sur cet auteur
¤¤

{* *} .._..