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3.97/5 (sur 250 notes)

Nationalité : France
Né(e) à : Reims , le 03/03/1913
Mort(e) à : Kremlin-Bicêtre , le 21/12/1978
Biographie :

Issu d'une famille de la petite bourgeoisie rémoise, Roger Caillois fit ses études secondaires au lycée de Reims. Il se lia pendant ses années de lycée à Roger Gilbert-Lecomte et au groupe du "Grand Jeu".

Installé à Paris avec sa famille à la fin des années 20, il fit à Louis-le-Grand son hypokhâgne et sa khâgne, condisciple de Jacques de Bourbon Busset, André Chastel et Pierre Grimal Admis à l'École normale supérieure en 1933, il fut proche un temps des surréalistes, avant de rompre avec le mouvement en 1934.

Agrégé de grammaire, auditeur à l'École pratique des hautes études, il allait développer une pensée originale, nourrie de sociologie et d'anthropologie, vouée notamment à l'exploration du sacré. Auteur, dès avant la guerre, de deux essais intitulés Le Mythe et l'Homme et L'Homme et le Sacré, Roger Caillois fondait en 1938 avec Georges Bataille le collège de Sociologie. Son nom, à cette époque est lié à plusieurs activités de l'extrême-gauche antifasciste.

Sa rencontre avec la femme de lettre argentine Victoria Ocampo devait le conduire, en juillet 1939, à quitter la France pour l'Argentine, où il demeura toute la durée de la guerre. De retour en France à la Libération, Roger Caillois devait renoncer progressivement à ses engagements politiques pour se consacrer à son œuvre et à ses activités littéraires. Il divorce de son épouse Yvette (1914-2008) peu de temps après leur retour de Buenos Aires, en 1945.

Caillois est nommé haut fonctionnaire à l'Unesco dès 1948, où il occupe la direction de la division des lettres, puis du développement culturel en lançant chez Gallimard la collection "Croix du Sud" spécialisée dans la littérature sud-américaine.

En 1952 il fondait enfin Diogène, revue à vocation internationale et pluridisciplinaire financée par l'Unesco, qu''il dirigea jusqu'à sa mort avec l'aide de Jean d'Ormesson.

En 1957, il épouse en secondes noces Alena Vichrova (de nationalité slovaque), rencontrée à l'Unesco.

Roger Caillois fut élu à l'Académie française le 14 janvier 1971.
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Source : www.academie-francaise.fr
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Bibliographie de Roger Caillois   (69)Voir plus

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Video et interviews (13) Voir plusAjouter une vidéo

Chronique de Max Pol Fouchet sur le livre "Poétique de Saint John Perse" de Roger Caillois
A l'occasion de la sortie de l'essai critique de Roger CAILLOIS consacrée au poète Saint John Perse, intitulée "L'oeuvre poétique de Saint John Perse", Max Pol FOUCHET présente le poète.
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Citations et extraits (171) Voir plus Ajouter une citation
Roger Caillois
Il n’y a pas d’efforts inutiles, Sisyphe se faisait les muscles.
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Roger Caillois
Et voici que la poésie se distingue de la prose par une double dégradation. Après la rime, elle perd la raison. Un philosophe de Koenigsberg avait déjà parlé d’une colombe qui, agacée par la résistance de l’air, s’imagina qu’elle volerait mieux dans le vide.
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Le jeu suppose certes la volonté de gagner, en utilisant au mieux ces ressources et en s'interdisant les coups prohibés. Mais il exige davantage : il faut enchérir de courtoisie sur l'adversaire, lui faire confiance par principe et le combattre sans animosité. Il faut encore accepter d'avance l'échec éventuel, la malchance ou la fatalité, consentir à la défaite sans colère ni désespoir. Qui se fâche ou se plaint se discrédite. En effet, là où toute nouvelle partie apparaît comme un commencement absolu, rien n'est perdu et le joueur, plutôt que de récriminer ou de se découvrir, a lieu de redoubler son effort.
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Un héros est grand pour avoir eu des monstres à combattre avant de l’être pour les avoir vaincus. Il n’est rien à espérer de ceux qui n’ont rien en eux à opprimer.
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Ce que clament ces « clercs » sans église se perd dans le tumulte de la place publique, où, à leur exemple, chacun fait la leçon, se flattant mêmement d’être le verbe de la justice et du droit, sans assurer son crédit par rien qui distingue sa vie de celle du troupeau. On les prend parfois à déplorer que leur parole demeure lettre morte tout en se félicitant de vivre en un temps d’heureuse tolérance où la parole n’expose plus au bûcher comme si l’un n’impliquait pas l’autre, comme s’il était naturel que la foule écoutât docile et recueillie des mots qui coûtent peu à ceux qui les prononcent et qui ne les engagent à rien.
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Dédicace


Extrait 6

  Comme qui, parlant des fleurs, laisserait de côté aussi bien la botanique que l’art des jardins et celui des bouquets – et il lui resterait encore beaucoup à dire – ainsi, à mon tour, négligeant la minéralogie, écartant les arts qui des pierres font usage, je parle des pierres nues, fascination et gloire, où se dissimule et en même temps se livre un mystère plus lent, plus vaste et plus grave que le destin d’une espèce passagère.

Janvier 1966
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Auparavant, l’œuvre d’art, faite seulement pour la beauté et la postérité, naissait dans un monde qui ne l’intéressait nullement, mais où elle avait une place marquée d’avance et dont elle participait tout naturellement à un tel point qu’elle en adoptait nécessairement le style distinctif.
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L’avènement de la démocratie est virtuellement celui de la guerre totale.

(p.108)
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Je parle de pierres qui ont toujours couché dehors ou qui dorment dans leur gîte et la nuit des filons. Elles n'intéressent ni l'archéologue ni l'artiste ni le diamantaire. Personne n'en fit des palais, des statues, des bijoux; ou des digues, des remparts, des tombeaux. [...]
Je parle des pierres que rien n'altéra jamais que la violence des sévices tectoniques et la lente usure qui commença avec le temps, avec elles. Je parle des gemmes avant la taille, des pépites avant la fonte, du gel profond des cristaux avant l'intervention du lapidaire. [...]
Je parle des pierres plus âgées que la vie et qui demeurent après elle sur les planètes refroidies, quand elle eut la fortune d'y éclore. Je parle des pierres qui n'ont même pas à attendre la mort et qui n'ont rien à faire que laisser glisser sur leur surface le sable , l'averse ou le ressac, la tempête, le temps. [...]
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Rose des sables - extrait
     
Les roses de Mauritanie diffèrent des autres par la couleur et la structure. Une substance plus noble les constitue : une poussière tamisée, fine, homogène, d’un gris soyeux comme de brume ou de duvet, qui s’exténue en une presque transparence, aussitôt que diminue l’épaisseur des pétales. Ceux-ci ont conquis une première solitude. Chacun se détache, accompli, dressé pour lui-même, hors de tout vacarme, sur une assise tabulaire aux lignes presque droites, qui ne deviennent courbes qu’au lieu de leur rencontre, au moment pour elles d’éviter l’angle, qui relève de l’obédience opposée. Les demi-cercles ont germé de part et d’autre du socle. Ils sont rares. S’ils se contrarient, c’est sans hâte. Il ne s’agit plus d’une prolifération affolée, mais de plans bizarrement arrondis et obliques. En divergeant, ils assurent à la concrétion un début d’équilibre. Excroissances encore, ils sont du moins affranchis de la confusion originelle. Compensés, ils ébauchent une figure claire, où l’esprit reconnaît son lignage.
[...]
En Oklahoma, dans un autre désert, des formations fraternelles, rectilignes cette fois, approchent plus encore de la simplicité. Elles en atteignent à l’occasion le point extrême, celui après quoi il n’est plus guère que le néant. Une macle isolée unit par leur milieu deux cristaux allongés, identiques, quasi superposables : lames droites et minces, doublement biseautées, dont la section donnerait un losange presque complètement aplati. L’un des couteaux traverse l’autre, qui entrouve une encoche pour le recevoir en sa maigre épaisseur. Il forme alors avec son jumeau une parfaite croix de Saint-André. L’ocre qui imprégnait la pierre s’est réfugiée dans la large pointe qui ferme les branches. L’ombre interne, moelle pressée, est rongée par une transparence naissante. Comme l’aube mord la nuit, elle repousse l’opacité à l’extrémité des pales de la vilaine hélice et le long de leur axe ; si bien que, dans chaque bâtonnet, un nuage dessine vaguement le profil d’un sablier.
     
L’assemblage est net, ajusté avec une précision de ventouse, miraculeuse dans la pierre. Le joint est indestructible. Mortaise et tenon sont imbriqués pour toujours, sans cheville, ciment ni interstice. C’est au point que les éléments unis semblent se refléter mutuellement. Et si une cassure intervenait, elle briserait ailleurs.
     
Faire moins, faire mieux, est impossible : la sobriété impose sa loi. Le signe dépouillé fait maintenant partie d’un lexique choisi où pas une syllabe ne saurait être altérée. Une infaillible spontanéité, issue par paradoxe du règne turbulent des roses immondes, a devancé les pouvoirs conjugués du génie, de l’adresse et du calcul. Ce ne fut dessein ni choix, mais simple accomplissement, comme sont la mort, la loi de la plus grande pente, la conclusion des syllogismes.
     
Minéraux, pp. 139-141.
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