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Citation de alzaia


Premier et fondamental constat : la fête ancienne, loin d'être un donné stable, susceptible d'une description statique, a été, de la fin du Moyen Age à la Révolution, l'objet de multiples infléchissements modificateurs (...) Les censures ecclesiastiques, sont sans doute les plus anciennes.(...) la littérature des "exempla", qui doivent soutenir la prédication, est la forme la première de ces mises en garde, relayée ensuite par le corpus massif des décrets conciliaires, status synodaux ou ordonnances épiscopales. Dès la fin du XVIIIe siècle l'abondance de ce matériau est telle que celui-ci peut servir de base à des traités théologiques visant à récapitueler la tradition de l'Eglise et chargés d'informer la pastorale (...) Ces interdiction ecclesiastiques ont d'autant plus d'importance qu'elle sont reprises en charge par les autorités civiles, parlements ou municipilatiés. Un exemple (...) de cette alliance des pouvoirs est donné par la lutte menée contre les fêtes baladoires aux XVIIe et XVIIIe siècles dans le ressort du parlement de Paris. Ces fêtes tenues les dimanches et les jours des fêtes d'obligation, souvent liées à une foire, marquées par des réjouissances traditionnelles (danse et jeux) ont été interdites par un arrêt des Grands Jours d'Auvergne en 1665, et deux ans plus tard, cettte condamnation a été étendue à tout le ressort du parlement. Pourtant, dans la dernière décennie de l'Ancien Régime, on voit cette condamnation universelle être doublée par une cinquantaine d'arrêts particuliers. Partout, le mécanisme est identique : une plainte est déposée par le curé du lieu aurpès du procureur général du parlement, celui-ci fait ouvrir une enquête par les juges locaux, et cette information se termine souvent, mais pas toujours, par un arrêt d'interdiction. Une telle offensive, tendue et décidée, atteste à la fois l'indocilité paysanne vis-à-vis des injonctions de pouvoirs et les convergences établies entre la volonté chrstianisatrice des clercs et le projet de police de moeurs porté par les magistrats.
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