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Biographie :

Roger Taylor, homme d’affaires, linguiste, musicien, peintre, naturaliste, a navigué sur tous les océans. Il a reçu la médaille Jester pour sa contribution exceptionnelle à l’art de la navigation en solitaire ainsi que la prestigieuse médaille du Royal Cruising Club pour son sens marin. Il est lauréat du prix Henri Queffélec 2013 pour Mingming et l’art de la navigation minimaliste (La Découvrance).

Source : La Découvrance
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Citations et extraits (17) Voir plus Ajouter une citation
Alors que nous arrivions sur les oiseaux, ils se sont écartés de notre trajectoire, de façon presque imperceptible. Restant en formation serrée, ils ont palmé doucement et nous ont laissé passer à quelques mètres, comme s'ils ne se sentaient pas concernés. Chaque oiseau était tourné dans la même direction. Avec leurs capuchons noirs, ils pouvaient faire penser à une assemblée de juges de mort¹, n'était l'impression de douceur qui émanait d'eux. Ils étaient silencieux, hormis quelques croassements bas et gutturaux. Ils nous regardaient passer, le petit Mingming et son capitaine aux yeux écarquillés, nous accordant le bénéfice du doute, car ils n'ont pas fait d'écart toutes ailes déployées, pas d'envol soudain, pas le moindre signe d'inquiétude, encore moins de panique. Cette proximité, cette acceptation tranquille, l'ineffable beauté des oiseaux dans cet instant m'ont mis le cœur en liesse. Il n'y avait pas de doute : j'étais tombé amoureux.

1. Hanging judges : juges réputés pour leur tendance à condamner à la peine de mort par pendaison, même pour des délits mineurs. En outre, en Grande-Bretagne, un juge couvrait sa perruque d'un tissu noir avant de prononcer une peine de mort.

[ces oiseaux sont des puffins majeurs]
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L'austérité dépouillée de cette vie océanique était loin d'être une épreuve. C'était pour le moins une libération que la vie soit ainsi réduite, purement et simplement, à une suite de tâches répétées indéfiniment : manger, naviguer, veiller, écrire, penser. Quant à l'inévitable lenteur de notre progression autour du monde, j'étais convaincu depuis longtemps qu'aller vite ne sert pas à grand- chose. Plus on lambine, plus on voit de choses, plus on a le temps et l'envie d'examiner ce que l'on voit et on peut même y apprendre.
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La vie principale sur cette planète est océane. Elle est la mère de toutes les vies ; l'eau de mer est son liquide amniotique. Tuer et empoisonner la vie dans les océans revient à tuer et empoisonner la matrice de la vie. Ce matricide à grande échelle est suicidaire à court terme.
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Sous l'improvisation démoniaque que le vent imposait à sa structure, Mingming est devenu une grande harpe éolienne, une table d'harmonie, un tambour bien tendu, des cymbales, des maracas, des castagnettes, un basson et un violon tzigane. Et le vent ne s'est pas fatigué de son petit jeu ; il a continué encore et encore, sans relâche.
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Qui serait assez fou pour oublier que nous nous agitons en tous sens sur notre petite sphère qui, à des vitesses qui dépassent l'entendement, tourne sur elle-même et tombe dans le noir sans fin?
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Regarder un albatros, ce n'est pas seulement voir un oiseau ; c'est aussi sentir le poids de siècles de traditions maritimes. L'albatros est un symbole autant qu'un être vivant. Il évoque tout à la fois la maîtrise des océans et la culpabilité de l'homme. Il nous élève de sa puissance, mais, pendu à notre cou, il nous fait plier sous la connaissance de nos propres folies. ...
Aucun autre oiseau ne peut provoquer une réaction aussi complexe. L'albatros est innocence et reproche, à parts égales. Il nous montre ce à quoi nous aurions pu aspirer et nous rappelle comment nous y avons échoué. Et dans ce nouveau siècle inconfortable, alors que nous continuons à les tuer, il symbolise, dans un silence éloquent, notre folie collective.
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Les jours s'allongent en sentant le printemps,
Soleil et ciel plus bleu ne laissant aucun doute
Que s'approchent à grands pas les troubles du marin :
Il va falloir sous peu le bateau préparer.

Négligés tout l'hiver, ces travaux les appellent,
Il est temps, vite, vite, au port d'aller trimer,
Oui, ces lourds arriérés bientôt seront payés
Qui d'une année d'oubli représentent le fruit.

Carapace de fer, les vieux anti-fouling,
Incrustés, empilés, emprisonnent la coque.
La plus tranchante lame y laisserait ses dents,
Qui, de gratter la quille, tenterait l'aventure.

Les vernis et les cuivres, las, ne brillent plus,
Qui pendent en lambeaux, qui coulent en vert-de-gris.
Et nul cache-misère ne ferait illusion
Car travail de cochon n'est pas réparation.

Vois comme les bordés ont perdu leur éclat !
Vois les plaies et les bosses sur ses flancs mutilés
Pour avoir accosté tant de fois de guingois !
Pour le ressusciter, quel dur labeur sera !

Quels plaisirs délicieux dans les fonds nous attendent,
Fleurant la pestilence et les miasmes putrides ?
Les équipets moisis et les boîtes rouillées
Causent une atmosphère au tombeau similaire.

Les batteries à plat et grippé le moteur.
(Qui aurait oublié l'huile de vidange ?)
Des filtres encrassés, des rouets déchirés
Sont gages de bonheur, le nez dans le cambouis.

Le marin au chantier finit par se traîner,
Ployant sous le fardeau des outils et des pots,
Courbé sous l'avenir de journées éreintantes,
Mais souriant il est, car sur l'eau il ira.
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Dans l'ensemble, seuls l'océan et les chaînes de montagne les plus inaccessibles ont échappé à l'emprise des hommes. C'est uniquement là, dans les hauteurs cachées et les confins des mers lointaines qu'il reste quelque survivance de la nature vierge.
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Rien ne dynamise autant l'énergie vitale que l'attrait de nouveaux défis, de nouveaux dangers et d'horizons inconnus.
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Je devenais peut-être plus prudent dans mon grand âge, tout simplement. En tout cas, survivre faisait partie de mes objectifs.
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