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Critiques de Roger Frison-Roche (287)
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Premier de cordée

Pierre, promis à une vie d’hôtelier mais descendant de guide montagnard depuis des générations, se porte volontaire pour aller chercher le corps de son père en haute montagne. Celui-ci a été foudroyé alors qu'il tentait de secourir un touriste imprudent. Reste gravé en moi l'image de cet homme tué sur place et collé à la montagne comme faisant corps avec elle, gelé sur la roche.

C'est non sans mal que les hommes reviennent de l'expédition, et Pierre n'en sort pas indemne puisqu'il est atteint physiquement, mais pire que tout, il souffre du vertige mais se met au défie de guérir par la montagne et décide de devenir guide à son tour.

C'est alors une histoire de courage et de solidarité qui permet à Pierre de vaincre son mal.

Je garde en tête des images claires de l'environnement montagnard, des personnages si bien décrit, des combats de vaches... Frison-Roche à le don de nous prendre par la main pour nous entrainer avec lui dans les endroits les plus reculés par un style agréable et fin.
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Premier de cordée

Beau roman de montagne. Si on y retrouve la description de la grande inhumanité de la montagne; le style ne soumet pas le lecteur à un émoi ou à une tension qui est celle de la vrai montagne.

Le texte est cependant très riche de sa pauvreté d’effet de style; tout y est clair; pas d’idées ni de mots en trop. Un roman sain, agréable à lire, mais un tantinet enfantin.

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Premier de cordée

La montagne et les hommes , l'une est d'une beauté éclatante et dangereuse, les autres audacieux, courageux et un peu fou s'évertuent à la défier . Une histoire de gens de montagne, de Chamonix plus précisément, ceux qui vivent en bas et ceux qui grimpent.



Si on aime la montagne que l'on sache grimper ou pas ce classique ce lit comme du petit lait, paysages magnifiquement décrits, héros au caractère sombre, aventures, accidents, volonté, honneur ...



J'aime ces textes écrits avec "plein" de mots, ce vocabulaire riche réjouit mon oreille et mes yeux s'émerveillent de voir les paysages se dessiner . J'apprécie ces hommes de montagnes si proches des hommes de mer qui connaissent le danger et l'affrontent mais avec sagesse et les complicités tissées entre eux avec peu de mots mais en reconnaissant la valeur de l'autre... des hommes d'honneur .



Un roman que je devais lire depuis longtemps c'est chose faite et j'en suis ravie .
Lien : http://theetlivres.eklablog...
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Premier de cordée

Wouah, un vrai coup de cœur !

Magnifiquement bien écrit, une histoire qui sent le vécu, un monde merveilleux de rochers et de glace, aussi beau que monstrueux.

Une vie à part que celle de guide ; la montagne, c'est comme la mer, ça vous prend aux tripes et ça ne vous lâche plus.

Une force de caractère qui imprime aussi bien les hommes qui montent que les femmes qui restent ; une sensation de pure liberté qui enivre et fait voler les crampons ; une griserie vertigineuse qui progresse à coup de pitons et de rappels ; une responsabilité énorme sur les épaules les jours de grandes courses ; une immense détresse quand l'inacceptable arrive quand la montagne prend son écot sur ces minuscules humains si impétueux ; une vie dure et magique, pleine de grâce et de beauté, d'amitié et de respect, d'amour et de confiance.



Chamonix, ce n'est pas juste la découverte de nouveaux chemins dans les ravines, les montagnes, les cheminées, les glaciers, c'est aussi la vallée, pleine de touristes en quête d'air pur et de calme, en recherche de sensations fortes et excitantes, et c'est aussi les alpages et la transhumance, cette promenade carillonnante des troupeaux vers de verts et gras pâturages.



Chamonix, une destination de vacances où l'on oublie que les premiers chemins ont été tracés par des hommes du cru, vaillants et courageux, au péril de leur vie avec un équipement des plus rudimentaires, cordes, pitons et piolets, chaussettes de laine, mitaines et chandails.



Chamonix enfin, que de souvenirs, sa mer de glace, ses moraines et son sentier cristallin, juste un retour en arrière le temps d'un voyage d'études.
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Le versant du soleil

Et non! Frison Roche n'est pas l'alpiniste écrivant des livres' que j'imaginais mais bien un grand reporter amoureux des immensités sahariennes. Et il sait captiver son auditoire en mêlant à la grande Histoire ses invraisemblables anecdotes et de passionnants témoignages sur la vie des peuples rencontrés.



Petit parisien adorant les vacances en Beaufortin, il devient guide à Chamonix puis rédacteur à Alger où il est, en 1942, capturé comme reporter de guerre et condamné à mort pour espionnage! Il frôlera bien souvent la grande faucheuse non seulement dans les hauts faits d'armes en 44 pour libérer la Savoie mais aussi lors de ses passionnants reportages dans les capitales d'après guerre et le grand nord sauvage.



Curieusement, mon admiration ne va pas au grand reporter mais à sa brave épouse Marguerite!

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Premier de cordée

Il est de ces livres dont on nous a tant parlés qu'il nous semble ne pas avoir besoin de les lire. Et puis finalement on veut un jour percer ce mystère de "livre marquant". Et on rencontre en effet un grand livre, de ceux qu'il faudrait peut-être lire plus tôt, car ils peuvent nous guider.



Servie par une écriture magnifique, j'ai été emmenée dans la montagne par ces hommes durs et forts, dans ce milieu qui fait peur et que je ne connais pas, un peu comme la mer. Ce monde dans lequel on peut disparaître. J'ai suivi ces hommes, craint avec eux, entrevu le mystère de ce courage face à l'adversité, face à la nature à apprivoiser, mais surtout de ce courage face à soi-même.



Impressionnant et une belle leçon de vie.
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Premier de cordée

Une très belle lecture agrémentée de somptueux paysages, où l'on suit le destin de Pierre, jeune garçon qui rêve de devenir guide mais pour qui le destin en a peut-être décidé autrement...

Frison-Roche connaît bien son sujet et dépeint une montagne aussi belle que redoutable. Sous sa plume, la vallée de Chamonix telle qu'elle était dans les années 20 reprend vie sous nos yeux. Je tire mon chapeau aux guides de cette époque qui, avec un équipement bien plus rudimentaire que l'actuel, gravissaient déjà les sommets!

J'ai passé un bon moment à la lecture de ce livre que je conseille à tous les amoureux de la montagne mais aussi à tous les autres!
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Premier de cordée

L'une des grandes oeuvres de Frison-Roche, peut-être la plus célèbre. Les sommets de la vallée de Chamonix y sont glorifiés ainsi que les hommes qui en réalisent de périlleuses ascensions. En lisant, on peut entendre les abeilles sur le Dru, voir le feu de Saint-Elme, admirer l'héroïsme des héros du livre, des guides de haute montagne, bref parcourir un chef d'oeuvre de montagne comme seul Frison fut capable de la sanctifier.
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Le rapt

« Couleurs pastels arborescentes,

Piliers de lumières cristallins,

Elans sauvages, rennes, rois des forêts,

L'offrande mystique d'une parhélie, diamant brûlant

Comme un symbole saami,

Notre ange Niklas,

Pur comme la neige,

Coeur d'enfant,

Artistes itinérants,

Inspirés,

Inspirants,

Nomades dans l'âme ».



La Laponie de Zaz, les reflets de la topaze, je reste en extase.



« L’homme et son renne s’immobilisèrent sur le point culminant.

L’inconnu venait du Sud. Peut-être de Finlande, peut-être de Norvège. Il s’était arrêté au sommet de la colline dénudée où le vent avait ciselé la neige en vagues courtes et brisées. Son attelage soufflait et le grand renne gris, assoiffé, broutait la tête basse la neige poudreuse. Il avait les flancs couverts de sueur. La fatigue avait eu raison de sa combativité naturelle et il ne cherchait plus à s’échapper des traits souples qui le reliaient au long traîneau, lourdement chargé. Sa soif étanchée, l’animal releva l’encolure et ses bois magnifiques se découpèrent sur le fond lumineux de la nuit arctique ». (Incipit)



Au nord de la péninsule Scandinave, un très vieux peuple, les Samisks, mène sous un climat inchangé depuis les temps glaciaires la vie nomade, à peine humanisée, de ses ancêtres d'il y a 30 000 ans, les « hommes du renne ». Faut-il imposer à ce peuple notre mode de vie moderne ?

N'y a-t-il rien dans le sien qui soit digne de l'homme, qui ne puisse et peut-être ne doive éveiller en nous un regret, une nostalgie, voire une admiration ?

Sommes-nous si jeunes ? Et n'aurions-nous pas une jeunesse à retrouver chez ce vieux peuple, contemporain de la jeunesse du monde ?

Ainsi songe le romancier au terme d'une évocation saisissante où la sagacité de l'observation, le don de la couleur et des images, le goût exaltant de l'action s'associent pour recréer une nouvelle fois la vie et l'aventure.



Nous sommes un demi-siècle avant la brigade des rennes d’Olivier Truc. Et Roger, sur sa roche, nous donne le frisson.

Après trois romans sur la montagne alpine, aux environs de Chamonix, dont le célèbre « Premier de cordée », après une autre trilogie située dans le Sahara algérien, dont « La piste oubliée », il nous offre, en 1962, un nouveau cycle, constitué, lui, de non pas trois, mais deux romans : "Lumière de l'Arctique".

Le premier de ces deux romans est paru en 1962,le second, « La dernière migration », qui sera son dernier roman, en 1965.



Les terres sans fin et sans soleil de la Laponie, ses rudes nomades, sa toundra où semble régner une paix séculaire que seul anime le lent mouvement des troupeaux de rennes…



« Il semblait au lapon qu'il avait toujours été là, veillant dans la nuit arctique, incorporé à la taïga, protégeant des milliers de rennes à demi sauvages, dont il connaissait chaque silhouette et, et par la marque des oreilles, le nom du propriétaire .

Il était le maître suprême de ces rennes qui maintenant dormaient, rêvaient ou ruminaient sous sa seule protection. il en ressentait une fierté étrange, grisante, voluptueuse, et bénissait son destin.

En ces heures nocturnes où, seul dans les solitudes de la taïga, il lui semblait protéger le repos de la terre endormie, remontait en lui l'instinct primitif de sa race, la plus ancienne du monde ».



Kristina est une nomade lapone de 14 ans. Elle vit avec ses parents, dans une cita ou son père, Simon Sokki est chef... Mais la jeune fille est déjà indépendante : elle sait chasser, traquer, garder un troupeau de rennes... D'ailleurs, elle en possède un grand, ce qui la rend riche.

Son existence tranquille est troublée par l'arrivée de Paavi, un Finsk qui annonce que son oncle, avec qui Simon Sokki avait volé des rennes d'une famille ennemie autrefois, a été assassiné. L'heure de la vengeance a sonné, les victimes d'hier veulent reprendre leur bien : le troupeau de la famille de Kristina est en danger !

Une autre menace plane sur la jeune fille en la personne de Fru Tidemann, une religieuse qui compte bien emmener la jeune lapone à l'école, pour en faire une chrétienne et une sédentaire civilisée...

Kristina se résout finalement à partir à l'école pendant l'hiver, mais elle arrache à Paavi la promesse qu'il viendra la récupérer. La jeune fille sauvage a du mal à s’adapter à la vie d'écolière. Et tout se gâte quand elle apprend que, durant son absence, 1200 rennes du troupeau de sa cita ont été raflés !

Elle décide alors de s'échapper pour rejoindre la harde, sa harde. Tout le monde se lance à sa recherche, mais seul Paavi, tombé amoureux d'elle, saura la retrouver... A la fin, les deux jeunes gens fuient ensemble, pour retrouver leurs rennes.



Ce roman est un choc des civilisations, des cultures, au pays des « nomades land ».



« Il faut détruire le nomadisme, disait le pasteur, le nomadisme qui maintient les vieilles croyances, qui disperse les populations hors de notre contrôle pendant la majeure partie de l'année...Tout lapon que nous aurons affranchi du nomadisme deviendra forcément un bon Norvégien... Et il ajoutait : Et un bon chrétien... »



Ce roman est un retour à la nature, la vraie, sauvage, pure, intacte, bien que rude et complexe.



« - [...] J'ai pensé qu'on pourrait tuer la vieille femelle stérile qui ne nous a pas donné de petits depuis trois migrations....

- Elle sera coriace, fit Thor.

- Depuis quand as-tu vu tuer les plus belles bêtes du troupeau ? répondit Karin. C'est une fantaisie de Norvégiens que de vouloir des bêtes grasses ! Un Lapon ne mange que les rennes qui ne peuvent plus servir ».



J'ai beaucoup aimé ce roman sur les derniers Lapons, pleins de chaleur malgré le froid de l'hiver nordique. Kristina est un grand personnage, plein de courage, d'esprit, de maturité. On ne peut que l'admirer !

L'auteur a su tisser les mots pour nous amener à ses côtés, sur les étendues blanches du Nord.

Il a un truc pour nous faire passer son message, loin des oliviers séculaires.

Un autre monde, en voie de disparition.

C’était il y a cinquante ans. Que sera-t-il devenu dans un demi-siècle ?

Plus qu'un roman, c'est une poésie en prose !

Zaz, topaze, extase...



« Je repars le coeur serré,

Les bouleaux, les chiens, le traîneau,

Les matins calmes,

Opales de milles nuances,

De mille cadences,

Le soleil dans mon coeur

Témoigne de mon union

De la terre au ciel.

Je reviendrai ».
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Premier de cordée

Je prévoyais beaucoup de plaisir à la relecture de ce livre (lu en classe de 6ème ?), mais je ne m'imaginais pas une telle claque. Quel formidable conteur que Roger Frison-Roche !

Il nous immerge dans le monde des chamoniards, les vrais, les purs, qui ont fini par l'admettre en leur sein, mais ce n'était pas gagné. Je crois même qu'il est très gentil avec ses personnages qui devaient, pour certains, être de sacrées fortes têtes.

La nature est magnifiée et la montagne y est décrite sous toutes les coutures. A toute heure du jour et de la nuit, il y a un éclairage particulier, même lorsque l'alpiniste a les yeux fermés.

Rien ne nous échappe, de la simple herbe au sommet glacé d'un 4000 mètres, en passant par tous les séracs, glaciers, avalanches et j'en passe. Les humains et les formidables aventures qu'ils mènent "contre" la montagne, amie-ennemie éternelle. Les noms de lieux, certains étant mythiques.

La seule difficulté pour nous est de visualiser la forme des pics, la déclivité, le vide, les failles, les prises, chaque pas des alpinistes. Mais les descriptions sont extraordinaires, les actions sont haletantes, les personnages bien campés et les aventures humaines très fortes.

Un grand bonheur.

J'avais "La Grande crevasse" dans ma bibliothèque d'ado, mais je crois que ce n'est pas la suite. Je reviendrai un jour à la montagne avec Frison-Roche.


Lien : https://www.patricedefreminv..
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La grande crevasse

"La fête de Guides avait lieu ce même soir du 14 août 1932, au Casino."



Cette petite phrase au début du roman nous apprend que les évènements se passent pendant l'entre-deux-guerres, alors que les sports de montagne, d'abord réservés à une élite d'aristocrates, commencent à se populariser.

Le métier de Guide n'est pas encore reconnu officiellement, mais il a déjà ses héros, son code d'honneur, ses lois propres. Montagnard connaissant les difficultés du terrain, les subtilités de la météo, les caprices des clients, mesurant les risques et connaissant les pièges, il doit avant tout assurer la sécurité de sa cordée. On attend de lui une parfaite connaissance des techniques d'alpinisme et des voies à emprunter. Et aussi le sang-froid et la maitrise de soi en toutes circonstances. Le Guide n'a pas droit à l'erreur ni à la défaillance morale.



L'action se passe à Chamonix, univers montagnard par excellence, où se côtoient les vieilles familles enracinées dans la vallée, et toute une faune de touristes plus ou moins fortunés venus se donner des frissons auprès du Mont-Blanc. Le contraste est violent entre ces Hauts-Savoyards habitués à une vie rude et laborieuse, et les "monchus" oisifs et ignorants.

La grande crevasse, c'est aussi ce fossé qui sépare deux mondes qui se méprisent sans se connaitre. Frison-Roche est un de ceux qui firent le grand écart entre ces deux extrêmes. Il fut le premier "étranger" admis au sein de la Compagnie des Guides et créa avec Alfred Coutet, l'école d'escalade des Gaillands, mentionnée dans le roman, en 1928.



A travers son personnage, Frison-Roche nous donne un aperçu de ce ressentait un jeune Guide, son mode de vie encore paysan, ses expériences au contact des éléments et aussi ses échecs. Tout est dit simplement, sans effet de style, avec l'authenticité de celui qui sait de quoi il parle.



Si une partie de l'intrigue repose sur sa relation avec une jeune femme romanesque et un peu exaltée, on ne saurait parler de roman à l'eau de rose. Aucun sentimentalisme inutile, à peine quelques paillettes quand les deux tourtereaux s'avouent leur passion pendant que le vent souffle autour du refuge, annonciateur des tempêtes qui les attendent.



Car si le berger épouse la princesse, la vie de couple ne mène pas au bonheur idéal des contes de fées. L'épilogue n'a rien du happy end, vu qu'on est à Chamonix, "capitale mondiale de la dramaturgie montagnarde", et non dans une série télé sur M6.



Que va devenir la petite Parisienne sans son Guide? Vous le saurez en lisant "Retour à la Montagne", du même auteur!



Pour info:

Ce n'est qu'en 1949 que fut créée à Chamonix l'Ecole Nationale de Ski et d'Alpinisme, et en 1958 que s'organisa le PGHM, qui porte secours aux alpinistes en difficulté. Malgré tout, l'accidentologie reste élevée dans le Massif du Mont-Blanc. Une thèse de médecine de 2015 porte sur l'analyse de 286 accidents chez les Guides de Haute-Montagne, très instructive.

https://dumas.ccsd.cnrs.fr/dumas-01163777/document









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Premier de cordée

Ce livre a marqué ma jeunesse, que j'ai eu la chance de vivre en Haute-Savoie. Je l'ai relu un grand nombre de fois, en y découvrant plusieurs aspects au fil des lectures et de mon évolution personnelle. Il y a d'abord l'histoire elle-même, qui a fait, je pense rêver de nombreux adolescents à la découverte de l'alpinisme.

Il y a aussi l'aspect historique, ce roman est le témoin d'une époque pas si lointaine, car j'ai pu la connaître un peu. C'est vrai que pour les alpinistes d'aujourd'hui, les chaussures avec "ailes de mouches" n'évoquent sans doute plus grand'chose, et la façon de descendre en rappel pourrait presque faire sourire... Mais cela se pratiquait encore au début des années 60.

Enfin, ce qui me touche le plus quand je reprends le livre aujourd'hui, c'est la langue et le texte. Roger Frison-Roche a un talent descriptif extraordinaire, tout en utilisant un langage simple et accessible. Le récit de la montée des troupeaux à l'alpage est un régal dont je ne me lasse pas.

Comme à chaque lecture le plaisir est renouvelé, je l'inscris sans hésitation dans la liste à emporter sur une île déserte ! Et je recommande à tous ceux qui aiment ce livre de se procurer la superbe version des éditions Guérin à Chamonix, illustrée par des photos d'époque (code ISBN : 978 2 35221 037 5)
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Premier de cordée

📜Mon ressenti📜

Premier de cordée. c'est un coup de poing dans la série des grands romans récits ,réalités et sociologique .

C'est un produit Bio, malgré je vous l'accorde, les instants dramatiques de l'histoire et sans en dévoiler le déroulement , l'auteur a su reproduire en se servant d'un fait réel car tout le monde sait la trame de cette l'histoire :

C'est l'image forte, de l'aiguille du Dru, ou Jean Servetaz à été foudroyé .



Frison Roche a su créer l'ambiance qui va nous emporter tout au long du livre.

Au fil des chapitres il va nous révéler les imbroglios du milieu si particulier de la haute altitude, les us et coutumes ancestrales, les rapports humains dans ce métier de guide de haute montagne et les habitants et hôtes de cette région si magnifique .



Dès les premières lignes, il nous rend par sa description minutieuse ce qui est normal pourtant , le coté magique et féerique des paysages .

je vous cite une phrase simple mais emplie de sérénité : « Les deux hommes avaient quitté Courmayeur le matin même, à l'heure où la rosée nocturne s'évapore en fumées bleues des lourds toits de lauzes grises. »



Le livre n'est pas nouveau il date de 1942, c'est un style spécial , avec des images, avec beaucoup de comparaisons ,

c'est frais ,froid, dur, dangereux , et beaux !Bizarre ce livre plait toujours pourquoi? Quand je l'ai relu j'ai ressenti ces émotions qui font palpiter le coeur, et nous entrainent dans une lecture rapide (pour savoir), et même tenté d'aller plus loin dans les pages pour être soulagé !!

Frison roche maitrise la description de lutte , des alpinistes envers les éléments de la montagne .

On sent qu'il a vécu certaines des scènes d'actions. Nous même on s'y croirait.

Pourtant il a écrit son roman (réalité je confirme ) en Afrique !! quel contraste !

C'est un appel d'amour de son pays la Savoie qui lui vienne en souvenirs c'est pourquoi il restitue bien avec véracité son amour de la montagne par la magnificence des paysages et son impitoyable cruauté.



Un livre à lire pour ceux qui ne l'ont pas encore fait , et à relire comme je viens de le faire ,avec un ressentiment de bien être au chaud sous la couette pendant que nos personnages se gèlent (c'est pas beau Fabiolino!! de faire comme tel)!!

Et quoi ? vous n'auriez quand même pas cru que j'allais le lire la nuit dehors au froid ?

A bientôt mais couvrez vous bien la communication de froid est sidérante.

c'est le talent de l'écrivain Roger Frison Roch
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Premier de cordée

On m'a offert ce livre alors que j'avais quatorze ou quinze ans.

J'habitais alors une vaste plaine, sans autres reliefs que les forets et quelques monticules locaux qui auraient fait rire bien des cyclistes...

Ce n'était pas encore l'époque où tout un chacun partait en vacances à la montagne (on dit maintenant "sport d'hiver", c'est bien plus plus classe et ça donne une meilleure conscience).

Autant dire qu'à cette époque, la montagne, et encore moins l'escalade, la varappe ou l'ascension ne m'étaient familières.



Et pourtant, cela a fonctionné. J'ai beaucoup aimé ce livre, le récit, l'expérience, le conflit, la notion de souffrance, de dépassement de soi étaient nouveaux pour moi, et j'étais en pleine découverte.



J'en retiens une leçon : J' ai arrêté de chercher ce qui va plaire à nos jeunes pour "être bien vu". Je n'ai jamais offert "Harry Potter", même si je ne pense pas de mal de cette production.

Mais je n'hésite pas à essayer de faire découvrir d'autres horizons, au risque de rater complètement mon coup.



Un très bon livre, qui existe ausi en version avec des photos magnifiques..





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Premier de cordée

J'ai lu "Premier de cordée", "La grande crevasse" et "Retour à la montagne" quand j'avais 13 ou 14 ans et j'en garde un souvenir impérissable. Frison-Roche qui semble aujourd'hui bien oublié (peut-être son écriture a-t-elle "vieilli") réussissait à transmettre dans cette trilogie son immense amour pour la montagne et les courses sur des pics inaccessibles. Encore aujourd'hui, la simple mention des "Drus" m'évoque instantanément une tragédie en montagne. Une magnifique histoire de passion, de courage et de solidarité entre les hommes.
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Retour à la montagne

Je continue d'explorer l'univers de Frison-Roche, pionnier des sports de montagne, journaliste émérite et écrivain à succès.

Dans ce troisième roman, on retrouve les ingrédients qui ont fait recette: la vallée de Chamonix et ses rudes habitants, les défis que se lancent les alpinistes, et l'histoire dramatique de Zian, le guide tombé au champ d'honneur et de Brigitte, l'épouse coupable.

Nous assistons au cours du récit à un retournement de situation un peu fort de café: la jeune Parisienne trop mondaine décide de renoncer à sa vie confortable pour venir vivre "à la dure" dans une vieille ferme, affrontant l'hostilité des autochtones, trouvant des petits boulots pour subsister avec son fils. Une conversion en avance sur son époque, anticipant le retour à la terre des bobos! N'oublions pas que ça se passe dans les années 30.

Mais il ne suffit pas que la belle aille remuer les foins et traire les vaches. Elle devra aussi faire ses preuves moralement, racheter sa faute primitive.

Montrer qu'elle est capable de risquer sa vie pour celle d'un autre.

Le message de Frison-Roche est là: l'homme trouve sa vérité dans la montagne. Une histoire d'éthique. Une sorte d'idéal.

Il n'est pas question de gloire ou d'héroïsme, d'exploit surhumain, mais d'humanité, de solidarité, d'ingéniosité aussi. Malgré leurs faibles moyens, malgré des conditions difficiles, les gens de montagne ne renoncent pas, n'abandonnent pas, ils se font sauveteurs au péril de leur vie. On retrouve cette mentalité chez les gens de mer, qui ont fait du sauvetage un code d'honneur (et que certains voudraient oublier).

Malgré tout, le tragique de La Grande Crevasse est ici abandonné au profit d'épisodes un peu "mélo", plaçant les personnages en situation critique pour offrir du suspense au lecteur. Enfin, la rédemption de Brigitte vient clore la trilogie et donne au lecteur un happy end réconfortant.

Et n'oublions pas que l'auteur, lui-même Parisien de naissance, a dû mettre une part de sa propre expérience dans le scénario.
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Premier de cordée

Premier de cordée de Roger Frison-Roche est un vieux souvenir pour moi car c’est le premier livre d’aventure que j’ai lu, toute jeune.

Je ne suis pas forcément très attirée par l’alpinisme mais ce roman m’a fait vibrer. Il relève plus de l’exploit et de la ténacité de l’homme. Et puis ce nom "Frison-Roche" résonne comme un écho et évoque la montagne : le frisson de la montée puis de l’accident et la roche à laquelle il faut s’agripper pour vivre.

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Premier de cordée

Premier tome de la magnifique trilogie de Frison-Roche, "Premier de cordée "conte avec brio l'histoire de ces pionniers passionnés de montagne qui bravaient, avec des moyens souvent rudimentaires, les dangers de cet orgre qui prend chaque année et celà depuis des siècles son lot d'alpinistes. Ils continuent pourtant, par on ne sait quelle force, quelle attirance, à se mesurer à cette mangeuse d'hommes. Cette histoire lue et relue m'a donné l'envie de franchir le pas et j'ai pu mesurer combien ces magnifiques paysages recèlent de dangers et nous rend humble.

C'est là toute le force de ce roman passionnant qui conte avec brio les peurs, la résignation et enfin la force retrouvée dans le drame et la souffrance.
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Premier de cordée

1925 aux alentours de Chamonix. Jean Servettaz, guide expérimenté, est foudroyé au sommet du Dru. Son fils Pierre, qu'il destinait à être hôtelier afin de lui éviter les dangers de la montagne et de lui permettre une activité plus rentable, tient absolument à rejoindre la caravane de secours qui va récupérer le corps. Les conditions météo ne sont pas du côté des sauveteurs, Pierre tombe et l'équipe doit faire demi-tour. Dans cette chute spectaculaire, Pierre se fracture le rocher et en garde un vertige séquellaire. L'alpinisme est-il définitivement terminé pour Pierre et pour Georges à la Clarisse, le porteur qui s'est démené pour ramener sain et sauf le client de Jean, en y laissant ses pieds?

La première fois, Frison-Roche m'avait emmenée dans le Sahara avec L'esclave de Dieu et l'ado que j'étais à l'époque avait adoré ce voyage ! Ici, on change d'environnement au profit de la haute montagne. Les personnages ne sont pas moins courageux que René Caillié. On sait que l'auteur était féru d'alpinisme et il transmet très bien cette attirance qu'il a pour ces expéditions. Dépassement de soi, résilience, solidarité animent les humbles héros de ce roman palpitant.



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La grande crevasse

Zian, guide de haute montagne rencontre Brigitte, une jeune notable parisienne en vacances à Chamonix. Leurs différences de milieux et d'instruction seront balayés par la découverte et la beauté de la montagne. Ennivré par les sommets, course après course, Brigitte tombe amoureuse de Zian et finit par l'épouser.

Mais la vie de femme de guide est bien rude. Brigitte se retrouve bien souvent seule et succombe finalement à l'appel de ses parents et de leur monde plus luxueux. ELle tarde à revenir à Chamonix et Zian triste et soucieux part seul pour ses dernières randonnées de la saison...



Finalement La grande crevasse, c'est une belle histoire d'amour née dans les sommets alpins, de magnifiques descriptions des paysages et de la vie de la montagne sans oublier quelques passages de purs aventure mêlé à un certain suspens.



(Quelques personnages de Premier de cordée se retrouvent dans la grande crevasse, c'est agréable.)
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