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Citations de Roger-Pol Droit (337)


Roger-Pol Droit
Attention à ce que vous mangez ! Cinq fruits et légumes par jour, bien sûr, mais aussi du bio, du -light, du local, du frais, de l'authentique, du vitaminé, sans oublier des fibres. Pas de gras, de lourd ni d'indigeste. Jamais -d'alcool, pas de drogue. Attention à bien bouger ! Minimum 10 000 pas, quelques escaliers, du Vélib', du fitness, des pompes - ne négligez ni bouteille d'eau ni baies de goji. Attention à bien penser ! Positif, forcément positif. Méditation, pleine conscience, yoga, au minimum. Détox et déstress plutôt qu'intox et détresse, toujours. Sans relâche. Sans faille. Votre bien-être est à ce prix.
Chacun aura reconnu, à défaut de sa vie personnelle, les ritournelles de l'époque, devenues planétaires. Deux enseignants de business schools suédoises dénoncent les méfaits de cette idéologie tyrannique en décortiquant " le syndrome du bien-être ". Ils sont bien placés pour en constater les ravages sur les étudiants, qui se voient désormais proposer par quantité de campus à travers le monde des " chartes de bonne santé ", intégrant repas sains, excursions saines, loisirs sains. Leur critique ne porte évidemment pas sur le caractère infondé de ces conseils, mais sur la coercition obsessionnelle qu'ils créent. Quand équilibre et sveltesse deviennent obligations morales, normes auxquelles nul ne peut ni ne doit déroger, il y a du totalitarisme dans l'air, même s'il est aimablement grimé en prescription médicale.
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Roger-Pol Droit
On vit petitement si l'on pense petitement. On vit librement si l'on pense librement. La pensée n'est jamais sans conséquence sur notre existence, personnelle ou collective.
[ La philosophie expliquée à ma fille ]
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13 - Tout déconnecter

Fermez le portable. Débranchez la box. Rangez les télécommandes.
Posez les écouteurs. Eteignez tous les écrans.
Et observez. (...) pour éprouver ce que ça change. En notant ce qui se passe, ce qui vous manque. Et ce qui vient en plus. Ou différemment.

Par exemple : êtes-vous sûr(e), déconnecté(e), de manger de la même façon ?
De parler, lire, respirer, penser, chanter ou danser de façon identique ?

Qu'est-ce qui a changé ? Pourquoi, à votre avis ?

Si tant de silence vous angoisse, quelle en est donc la cause ?
Que colmatent les réseaux, les mails, les textos ?
Diriez-vous, comme Pascal, que tout le malheur de l'homme vient de ne pas savoir rester seul dans une chambre ?

Rien ne vous oblige non plus à trouver l'expérience déplaisante.
Peut-être allez-vous prendre un vif plaisir à cette découverte, ou cette redécouverte, d'une seule chose faite à la fois, et faite entièrement, au lieu de jongler toujours avec plusieurs en même temps, en parallèle, en diagonale ou en travers.

Goûter un plat, une friandise, un fruit, mais sans rien faire d'autre.
Lire un moment, mais ne faire que ça.
Ecouter une musique, mais elle toute seule. (...)

Peu importe le geste, la sensation, l'activité, mais, au moins pour un moment, une seule chose à la fois. S'immerger dans ce qu'on fait, ce qu'on ressent, totalement. Juste pour voir.
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La raison nous permettait de mettre de l'ordre dans le tohu-bohu du monde. Elle pouvait arrêter bon nombre de guerres inutiles, peut-être aurait-elle pu oeuvrer à les éviter toutes. Les uns croyaient indispensable d'entrer dans le temple du pied droit, les autres ne juraient que par le pied gauche. Ils commençaient à s'entre-tuer. Zadig, raisonnable et juste, proposait d'y entrer à pieds joints, en attendant que chacun comprît que Dieu se moquait bien de ces détails infimes, de ces règles grotesques.
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Roger-Pol Droit
En inventant le refus radical de la civilisation, Diogène nous force à réfléchir. Où sont les limites de ce retour à la nature ? Il y a bien un effet décapant de sa dénonciation de l'hypocrisie et de la vanité des convenances. Mais son attitude n'est pas dépourvue de danger : le rêve d'animalité risque de déboucher sur la barbarie, et le refus de la loi. Ce que Diogène enseigne, de manière indirecte, c'est aussi à l'artifice, à la société, aux normes, l'essentiel de notre humanité. En voulant annuler la culture, il en montre la nécessité.

(Psychologies HS)
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- Aujourd’hui, combien de personnes croient à chacune de ces religions ?
- Il faut se méfier des chiffres. En effet, que va- t-on compter ? Les gens qui pratiquent intensément une religion ? Ceux qui pratiquent un peu ? Ceux qui se disent croyants mais ne pratiquent pas du tout ? Ceux qui vivent dans un pays où la civilisation est imprégnée de telle ou telle religion ? C’est un casse- tête ! Ça change tout le temps. Et ce n’est pas vraiment intéressant, à mon avis. Parce que ces chiffres risquent de servir à de curieuses compétitions. On va se demander qui sont les plus nombreux, qui « gagne » ou qui « perd ». Ce n’est pas le bon point de vue.
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Tous (penseurs) conçoivent la connaissance rationnelle comme une marche qui progresse en direction de la vérité, et l'atteint si elle se garde de faire un faux pas.
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Commode, le bâton. Quand on chemine des jours entiers, il scande le pas. Il soulage quand le chemin grimpe, permet de s'appuyer quand la route descend. Et puis, il tient compagnie, porte la besace, chasse les intrus, impressionne les malintentionnés.
Diogène aime son bâton. Il ne s'en séparerait pour rien au monde. C'est drôle. Lui qui a tout quitté, qui a tranché tous les liens, défait les attachements, largué les conventions, les propriétés, les habitudes, il s'appuie sur ce bâton pour avancer dans la vie...
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Deux craintes majeures empoisonnent donc la vie des humains: celle des dieux et celle de la mort. Chacune de ces erreurs doit être dissipée par cette connaissance juste de la réalité que représente la philosophie. ( Epicure)
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On croit souvent que [la philosophie] consiste, avant tout, en affirmations générales. [Elle] parlerait de l’« homme », et pas d’Arnold Schwarzenegger ou de Marilyn Monroe. Elle ne serait à l’aise, vraiment elle-même, que dans les énoncés universels et les notions globales. Erreur ! Je suis convaincu que la philosophie n’existe au contraire que dans le détail, les singularités infimes, les tout petits faits. La place du chocolat dans un opéra de Mozart, les prières pour guérir les otites, la taille comparée des icebergs et de la Belgique, voilà qui donne à penser.
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"si je marche en philosophe", je vais garder en tête cette extraordinaire profondeur de champ qui englobe l'histoire de la terre, de la vie, de l'espèce humaine. En marchant, je m'inscris, même pour quelques pas minuscules, dans cette histoire vertigineuse. C'est en marchant que l'espèce humaine a peuplé peu à peu toute la planète, parcourant pas à pas des distances gigantesques.
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Il faudrait entrer dans les " lettres philosophiques " de Voltaire comme dans un café. On viendrait y retrouver des amis, et surtout écouter des histoires...
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Règle ancienne : « Si quelqu’un a refusé le couvert ou le foyer à un voyageur, qu’il soit frappé d’une amende. » C’était la loi des Burgondes. Elle est citée par Michelet, en 1863. On ne se méfie pas assez du passé. Ni des Barbares. Ni des lois…
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Mais la concurrence [entre les livres] est rude. Parmi ces milliers de volumes, lesquels allez-vous suivre ? Vous percevez, de proche en proche, les murmures de tous ces titres en train de racoler. «Tu me lis, mon chou ?», «Emmènes-moi, tu ne le regretteras pas...», «Si tu m'entrouvres, c'est sûr que tu ne le regretteras plus !», «Je n'attends que toi ! Prends-moi ! Prends-moi !» Vous passez vite et de loin d'un chuchotement à l'autre. Vous entendez les voix basses, vous respirez les haleines tièdes des textes qui s'offrent.

Alors vous percevez directement cette vérité : la littérature est prostitution. Au moins en un sens. Chaque histoire imprimée est une pute qui tente de se faire remarquer, de capter un moment l'esprit qui passe, de se prolonger dans une attention prêtée. L'ensemble des arts est d'ailleurs ainsi : les œuvres chuchotent toutes des obscénités à voix basse, et le regard passe en glissant de l'une à l'autre.
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Le fond était mauvais, Voltaire avait le coeur dur, l'âme pointue, le souffle desséchant. Il était incapable de vrais sentiments donc de grandes idées. Il aimait ce qui brille et non ce qui vit.
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Les économistes sont indifférents à la réalité humaine de la vie du travailleur, réduit à n'être qu'une variable dans la production. La machine sociale dans son ensemble est indifférente à la vie réelle des hommes, les transformant en producteurs, en consommateurs. L'argent rend les humains, en fin de compte, indifférents les uns aux autres, indifférents à eux-mêmes.
Karl Marx
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Montaigne nous réconcilie avec nos faiblesses et nous incite à nous aimer tels que nous sommes.
" De nos maladies, la plus sauvage, c'est de mépriser notre être."
c'est pourquoi il faut cultiver "l'amitié que chacun se doit" et s'en servir pour se défaire de la tristesse, "qualité toujours nuisible, toujours folle, toujours couarde et basse".
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Dans Héraclite, [...], le philosophe réalise l'accomplissement de l'humain et de la compréhension de soi-même et du monde; l'homme du commun demeure du côté de l'incompréhension, de l'insensé, du barbare. (p.40).
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Le plus probable, c’est que vous n’avez pas mangé votre voisin. Ni aucun autre être humain. Chez nous, depuis longtemps, ça ne se fait pas. La chair humaine est interdite à la consommation, pour des raisons fondatrices. Les bêtes sauvages dévorent leurs semblables ; les humains, eux, ne se mangent pas les uns les autres. Sur cet interdit se construit la culture − c’est en tout cas ce que nous disons. Pourtant, ce n’est pas certain. Reste l’énigme des peuples cannibales, chez qui l’on mange de la chair humaine apparemment sans répugnance, et sans doute pas sans gourmandise. Les gens de ces cultures ne sont, dans leurs comportements quotidiens, ni moins humains ni moins honnêtes que d’autres.
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Voltaire de Rousseau:
La vertu, l'homme sauvage, les moeurs des bergers et des paysans, la vie robuste dans les bois, les lois de Calvin et le salut des justes je les laisse à votre petit Jean-Jacques.
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