AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet

Citation de Jcequejelis


Il rentra dans l'appentis et essaya de lire un journal qui traînait, un grand quotidien de Lyon. Cela ne l'intéressa absolument pas. Depuis qu'il avait quitté l'école, il n'avait jamais lu un livre, ni même un journal, sauf l'Equipe et Miroir Sprint. Il ignorait tout ce qui se passait dans le monde, sauf les choses du cyclisme, et quelques mots entendus malgré lui au cours de conversations à l'usine ou chez son père; encore fermait-il volontairement les oreilles à ces mots-là, reflets des "salades" avec quoi, croyait-il, on essayait de l'empêcher de gérer à sa guise sa propre vie. Marie-Jeanne de même. Ils se trouvaient l'un et l'autre, ouvriers à Bionnas, ville ouvrière, où l'on s'était battu pour Sacco et Vanzetti, d'où des volontaires étaient partis pour défendre l'Espagne républicaine, dont les murs avaient été couverts d'inscriptions contre le général Ridgway, ils se trouvaient l'un et l'autre aussi ignorants des événements de leur temps que Paul et Virginie dans leur île. De telles singularités étaient encore possibles et même relativement fréquentes dans la France de ce temps-là.

794 - [Le Livre de Poche n°986, p. 216-217]
Commenter  J’apprécie          71





Ont apprécié cette citation (5)voir plus




{* *}