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Critiques de Roland Brival (6)
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Sato San, le maître des corsets

Je découvre Roland Brival avec Sato-san, maître des corsets. Il eût même pu l'intituler Sato-sensei car sa technique n'a d'égale que sa philosophie.



Mais commençons par le commencement. Sato Shiro est au départ un garçon de douze ans, né et grandi à Osaka entre un père transparent fonctionnaire aux impôts et une mère recluse dans son atelier de couture dont il est exclu. Le mystère entourant l'activité maternelle excite au plus haut point sa curiosité, d'autant que nombre de femmes passent devant lui pour entrer dans le cabinet des secrets. Dont une à la prodigieuse beauté venant tout exprès de Tokyo. Shiro pense qu'il s'agit de robes ou de kimonos. Par un hasard du destin, il finit par découvrir qu'il n'en est rien. Sa mère, brodeuse et couturière d'exception, crée pour ses clientes des corsets prodigieux de beauté, de sensualité et de symbolisme. Elle est la seule au Japon. Son fils, mû par la certitude d'une vocation, décide de suivre ses traces, quand bien même ce métier est plutôt réservé aux femmes. Mais la passion n'a que faire de ce genre de propos oiseux. Apprenti de sa mère, Sato-san découvre le pouvoir des tissus et des corps. Également qu'une telle vocation demande de grands sacrifices.



C'est ainsi toute la vie de Sato-san que relate avec beaucoup d'esprit Roland Brival, depuis les rues d'Osaka jusqu'à son atelier rue des Dames à Paris, par-delà l'atroce conflit mondial du milieu du XXème siècle. Le roman exhale un souffle de sensualité et d'érotisme raffiné. Nulle vulgarité dans les descriptions mais l'exaltation du corps grâce à ces somptueux corsets composés avec art et relevant des traditions extrêmes - orientales des énergies harmonisées.



L'auteur aborde avec son personnage le zen tout autant que l'art du corset. Sato-san, grâce à diverses rencontres et expériences de vie, développe une philosophie qui touche à l'essence-même de la vie. Il est question d'initiation pour Sato-san comme pour ses clientes. Et comme pour les lecteurs du roman car, pour peu qu'on soit sensible ou attiré par l'esprit japonais, le livre ne peut qu'encourager à réfléchir sur la vie du couturier et sur ses assertions sur l'existence, l'amour, la mort...



En empruntant cet ouvrage à la médiathèque, j'avais un instant craint une histoire plus axée sur l'aspect érotique du corset. J'ai constaté très vite que le contenu était bien plus riche que cela et j'ai savouré sans modération les étapes de la vie de ce singulier Sato-san.
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Nègre de personne

Ce roman retrace un épisode de la vie de Léon-Gontran Damas, parti à New-York pour prendre contact avec le mouvement NAACP (National Association for the Advancement of Colored People) je cite page 9 : le fer de lance d'un combat qui se joue désormais de part et d'autre de l'Atlantique, notre combat pour redorer le blason de l'homme noir et lui rendre sa dignité.



De cet extrait, le livre se résume donc au combat que Damas entreprend. Il s'immerge dans le Harlem de l'époque 'entre les deux guerres mondiales' , c'est cette ambiance qui captive le lecteur, et c'est bien ce point positif que j'ai apprécié, j'ai été déçue pour le sujet en lui-même qui n'a pas été développé ni approfondi à mon goût. L'auteur s'attarde trop sur la vie amoureuse etc de Damas moins sur le côté historique du mouvement, son origine, son développement et son aboutissement. Au final on n'en retient quasiment rien et c'est bien dommage. Malgré tout j'ai découvert ce personnage que je ne connaissais pas ainsi que sa poésie, titillé ma curiosité pour que à la fin de ma lecture je pousse mes recherches sur Damas.

Un livre qui met en appétit mais qui ne rassasie pas assez sur le sujet.

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Thelonious

On est tout d’abord séduit par l’objet, une simple mention Thelonious en bleu au-dessus d’un buste du pianiste avec son chapeau, dessiné à la craie, les blancs, les gris, les noirs. Artiste plasticien, musicien, jazzman et romancier Roland Brival choisit, plutôt qu’une énième bio ou une autre exégèse de sa musique, de raconter, au travers d’un roman, quelques instants de la vie de Monk.



Une longue nuit dans la maison du New Jersey de la fameuse comtesse Pannonica de Koenigswarter. Fucking George, le chat toujours en quête d’un câlin, de nourriture, sera le seul compagnon de cette nuit solitaire. Monk n’est pas malade, mais il ne peut plus jouer du piano, le moindre club de Manhattan est hors de portée, le Steinway dans le salon ne résonne plus. « Tu n’es pas fou, Thelonious, seulement réfugié quelque part au fond de toi-même. Tes yeux naviguent dans les étoiles et préfèrent s’y perdre plutôt que d’affronter désormais les lumières de la ville. »



Au cours de ces 140 pages, Monk va voir passer sa vie devant lui. Des souvenirs vont percuter l’obscurité, tels des accords déglingués. Sa femme et ses enfants d’abord. Une déambulation improbable après un concert à La Fenice de Venise, au milieu des gens en costumes d’époque en plein carnaval. Puis, bien sûr, reviennent les musiciens avec lesquels il a joué. Sa dévotion pour Charlie Parker, qui ronfle en Fa dièse, trop tôt disparu dans les méandres de la dope. Sa fraternité avec Bud Powell, sa mort a brisé quelque chose en lui, il lui parle encore. « Il l’appellerait peut-être Bud Powell, cette mélodie fragile dont les notes commençaient à vibrer sous ses doigts. Il n’y aurait ni batterie, ni contrebasse, ni section de cuivres pour l’accompagner. Elle irait nue, sans voiles et sans armure, à la rencontre de ceux qui l’entendraient. Elle leur parlerait de Bud Powell à visage découvert, leur révèlerait enfin les trésors de beauté et de délicatesse qu’il s’évertuait à cacher, à l’époque, sous ses airs de gamin capricieux. » Ses prises de bec avec Miles, mais qui ne s’engueule pas avec Miles ! Monk était adulé. Pannnonica dit de lui « C’est à Picasso qu’il m’a d’abord fait penser, la fois que je l’ai entendu, lors d’un concert à la Salle Pleyel, à Paris. Picasso, pour sa manière apparente de construire en déconstruisant. » Roland Brival prête respectueusement ses mots à Monk tandis que Bruno Liance les sublime avec ses craies, ses traits.
Lien : https://www.lejazzophone.com..
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Sato San, le maître des corsets

Reçu dans le cadre de MASSE CRITIQUE merci à Babelio et à l'éditeur de m'avoir fait découvrir cet auteur



L'histoire commence en nous situant le narrateur

Le narrateur est envoyé par sa femme prendre une commande d'une amie dans une boutique. Il y rencontre Mr Sato, un vieux japonais avec qui il sympathise. Ce dernier va lui raconter sa vie et notre narrateur va a son tour nous resumer l'histoire particulière de cet homme qui débute au Japon avant la deuxième guerre mondiale pour s'achever à Paris de nos jours.





C'est à la fois l'histoire d'un jeune garçon qui va trouver sa vocation dans une activité singulière pour un homme. C'est aussi un récit de transmission entre une mère et son fils. C'est enfin un récit initiatique à la recherche de l'excellence dans une activité manuelle qu'il va transformer en art.



Je dirais que tout cela est très "japonais" dans l'esprit. Par la description de l'enfance tout d'abord, dans ce Japon d'avant-guerre où les bassins abritent des carpes Koï, où l'on crée des teintures de tissus comme on peindrait des tableaux...etc. Par les codifications des relations (homme/femme, femmes mariées dans des mariages arrangés...etc.) et sans doute un Japon un peu fantasmé dans l'atmosphère un peu "érotique" qui baigne la vie de Mr Sato. Il est vrai que pour un homme travailler à vétir des femmes de corset est une situation bien à même de générer de troublantes situations.



Mais l'art exige des sacrifices et Mr Sato va devoir en faire (de douloureux et définitifs) pour parvenir au sommet de son art.



Une histoire très agréable qu'on lit sans ennui. J'ai eu un sentiment de réalisme relatif car j'ai parfois eu l'impression d'être plus dans une situation fantasmée et érotisée plus que réelle. Mais l'ensemble reste un livre plaisant, facile à lire.


Lien : http://leslivresdemavie.over..
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En eaux troubles

Le titre du roman fait référence à un passé douteux, glauque du héros, c’est-à-dire Fabien le narrateur, et non, comme on pourrait le supposer à la lagune... ...

Victime de pédophilie, et, d’un viol pendant son enfance, honteux de ses origines martiniquaise, Venise sert de prétexte au narrateur pour se remettre en question, et, se poser des questions sur sa vie présente ainsi que sur son passé. Passé qu’il aimerait oublier... ...

C’est un roman qui est à la fois facile et dur à lire, car, traite de deux thèmes guère abordés dans les romans : la prostitution et la pédophilie. Ces deux sujets sont abordés avec beaucoup de pudeur, et, de finesse par l’auteur. C’est à la fois triste et beau.

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Le Chevalier de Saint-Georges

Une excellente idée de lecture estivale, instructive et distrayante.
Lien : https://cnlj.bnf.fr/fr/conte..
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