Citations de Romain Gary (5283)
Je suis a priori contre tous ceux qui croient avoir absolument raison. Je suis contre tous les systèmes politiques qui croient détenir le monopole de la vérité. Je suis contre tous les monopoles idéologiques
Pour faire face à la vie, il m'a toujours fallu le réconfort d'une féminité à la foi vulnérable et dévouée, un peu soumise et reconnaissante, qui me donne le sentiment d'offrir alors que je prends, de soutenir alors que je m'appuie.
En France il n'y a pas de tribus à cause de l'égoïsme. Monsieur Waloumba dit que la France a été complètement détribalisée et que c'est pour ça qu'il y a des bandes armées qui se serrent les coudes et essaient de faire quelque chose. Monsieur Waloumba dit que les jeunes ont besoin de tribus car sans ça ils deviennent une goutte d'eau à la mer et ça les rend dingues.
La fin d'une civilisation, c'est d'abord la prostitution de son vocabulaire.
Les anarchistes sont trop timides. Ils n’osent pas aller jusqu’au bout. Dans la passion, dans l’extrémisme, il faut toujours aller au bout, et même un peu plus loin encore. Sans cela, on trouve toujours plus extrémiste que soi.
L'opinion publique mondiale, voilà mon armée.
- Quant au nationalisme, il y a longtemps que ça devrait plus exister que pour les matches de football...
- Apres j'ai eu encore droit au mec qui prenait une dégelée de mitraillette dans le bide parcequ'il était peut-etre caissier à la banque ou d'une bande rivale et qui gueulait " ne me tuez pas , ne me tuez pas ! " comme un con , parce que ça sert à rien , il faut faire son métier . J'aime bien au ciné quand le mort dit " allez messieurs faites votre métier " avant de mourir , ça indique la compréhension , ça sert à rien de faire chier les gens en les prenant par les bons sentiments .
c'est la seule richesse qui croît avec la prodigalité; plus on donne et plus il vous reste.
Il n’existe pas de race inférieure, car à l’impossible nul n’est tenu.
Mais je tiens pas tellement à être heureux, je préfère encore la vie. Le bonheur, c’est une belle ordure et une peau de vache et il faudrait lui apprendre à vivre. On est pas du même bord, lui et moi…
Je sais que la vie vaut vraiment la peine d'être vécue, que le bonheur est accessible, qu'il suffit simplement de trouver sa vocation profonde, et de se donner à ce qu'on aime avec un abandon total de soi. (p133-134).
Madame Rosa engueulait Banania mais celui-ci s'en foutait parce qu'il n'avait que trois ans et des sourires. Je pense que Madame Rosa aurait peut-être donné Banania à l'assistance mais pas son sourire et comme on ne pouvait pas garder l'un sans l'autre, elle était obligée de les garder tous les deux. C'est moi qui étais chargé de conduire Banania dans les foyers africains de la rue Bisson pour qu'il voie du noir, Madame Rosa y tenait beaucoup.
- Il faut qu'il voie du noir, sans ça, plus tard, il va pas s'associer.
...j’avais sous mes yeux l’exemple d’un homme mûr ayant su conserver en lui cette part de naïveté que ne devient sagesse que lorsqu’elle vieillit mal.
D'ailleurs je suis marxiste, ajouta-t-il, mot que j'entendais pour la première fois et qui me parut s'appliquer à cette façon de s'asseoir par terre pour manger.
Il paraît qu'il ne faut pas avoir peur du bonheur. C'est seulement un bon moment à passer.
La vraie maison de l'amour est toujours une cachette.
« Mon vieux, ce ne sont pas les bonnes femmes qui sont trop grandes…C’est toi qui est devenu trop petit. »
J'ai jamais compris pourquoi on ne permet pas aux putes cataloguées d'élever leur enfant, les autres ne se gênent pas.
Jamais encore la notion de liberté ne m'était apparue aussi sévère, aussi exigeante et difficile. [...]le fait que la liberté avait de tout temps exigé des sacrifices, mais il ne m'était jamais venu à l'esprit qu'aimer une femme pouvait être aussi un apprentissage de liberté.