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Citations de Rosa Montero (668)


L'enfance est un lieu auquel on ne retourne pas mais qu'en réalité on ne quitte jamais.
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J'ai pris mon deuil pour une maladie dont il fallait guérir le plus tôt possible. C'est une erreur assez commune, je crois, parce que la mort est perçue comme une anomalie dans notre société, et le deuil, comme une pathologie [...]. Parce que c'est dit précisément comme ça : Un Tel ne s'est pas encore rétabli de la mort d'Une Telle. (p.28-29)
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Les hommes ont coutume d'appeler destin ce qui leur arrive quand ils ont perdu la force de lutter.
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Pour vivre, nous devons nous raconter. Nous sommes un produit de notre imagination.
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Un cas terrible de syndrome de l’imposteur est celui du philosophe français Louis Althusser. C’était un homme qui a souffert de problèmes mentaux extrêmement graves ; à vingt-neuf ans, on lui a diagnostiqué une psychose maniaco-dépressive et il a été interné une vingtaine de fois dans différents centres psychiatriques. En 1980, il a commencé à faire un massage à sa femme, la sociologue Hélène Rytmann, avec qui il vivait depuis trente-cinq ans, et il a fini par l’étrangler jusqu’à ce que mort s’ensuive. Il a été déclaré irresponsable devant la loi pour avoir eu un accès de folie, et il a encore été interné pendant trois ans. En 1992, deux ans après sa mort, on a publié son autobiographie, L’avenir dure longtemps, dans laquelle il raconte d’une façon déchirante qu’il se considérait comme un lâche et un imposteur. Qu’il abritait des désirs homosexuels qu’il n’a jamais concrétisés ; qu’il passait pour un éminent philosophe alors que le fait est qu’il avait des lacunes considérables dans ses connaissances : il ne savait rien sur Aristote, ni sur les sophistes, ni sur les stoïciens, ni sur Kant (je me l’imagine se disant dans un moment de stupeur : Aristote ? Ou est-ce Aristarque ? Ou peut-être Anaxarque ?). Et qu’il avait été considéré comme un héros de la Seconde Guerre mondiale parce qu’il était resté cinq ans dans un camp de prisonniers allemand, mais qu’en réalité il avait ressenti une “terreur totale” à l’idée de se battre, qu’il s’inventait des maladies pour éviter les missions et que, quand les Allemands l’avaient capturé, il s’était senti soulagé. Pauvre Althusser, qui avait vécu, comme nous l’avons dit avant, écrasé par l’impératif héroïque de cet oncle et premier fiancé de sa mère dont il portait le nom, mort au combat pendant la Première Guerre mondiale. D’ailleurs, c’est à son retour du camp de prisonniers que la psychose d’Althusser a officiellement éclaté : il avait eu la terrible malchance d’avoir à vivre une autre guerre mondiale dans laquelle se mesurer à son fantôme. Il avait perdu, bien entendu.
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Être fou, c’est avant tout, être seul.
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La vie à deux s’était hérissée comme une chatte furieuse. Rien ne vieillit aussi vite que l’amour mal aimé.
(page 123)
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La peur est comme une pierre que tu charries dans ton estomac. Jour après jour, tu avales ton fatras de craintes à la façon des chats qui avalent leurs poils, jusqu’à ce qu’elles finissent par former une boule dans ton ventre, une pelote dense qui te donne envie de vomir et t’oblige à marcher un peu courbé, comme dans l’attente d’un coup. La peur est un parasite, un envahisseur. Un vampire qui suce tes pensées, parce que tu ne veux pas l’éloigner de ta tête. Et même si, dans un étrange instant de trêve, tu parviens à oublier une seconde ta peur, il reste toujours une certaine tristesse planant sur toi, une vague prémonition de risque et de malheur. Il n’y a pas moyen de s’en libérer complétement.
(page 127)
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C'est seulement lors des naissances et des morts que l'on sort du temps : la Terre stoppe sa rotation et les futilités pour lesquelles nous gaspillons nos journées tombent au sol comme des poussières colorées. Quand un enfant vient au monde ou qu'une personne meurt, le présent se fend en deux et vous laisse entrevoir un instant la faille de la vérité : monumentale, ardente et impassible. On ne se sent jamais aussi authentique que lorsqu'on frôle ces frontières biologiques : vous avez clairement conscience d'être en train de vivre quelque chose de très grand.
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Ses menaces le laissent impassible : les très grandes peurs protègent des petites craintes.
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L’existence de la Littérature est la preuve évidente que la vie ne suffit pas”, disait Pessoa.
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Tout possédait cette laideur tellement absolue qu’elle était presque équivalente à de la cécité.
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Pour quelle raison n'avons-nous aucune peine à croire en la misère, en la cruauté et en l'horreur du monde, alors que lorsque nous parlons de bons sentiments il nous vient aussitôt un rictus ironique au visage et nous considérons cela comme une niaiserie ?
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….. la tempête parfaite qui te conduit à la mort demande un tel concours de circonstances que la plus petite altération peut te sauver. Paul Morand raconte dans L’art de mourir qu’un jeune Hongrois s’était jeté dans le Danube et avait refusé toute tentative de secours, jusqu’à ce qu’un policier arrive, brandisse son pistolet, le vise et s’écrie : “Sortez ou je tire.” Et le jeune homme est sorti de l’eau.
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C'est ce que je fais qui m'apprend ce que je cherche.
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Il y avait peu de gens qui, comme Yiannis, se passaient complètement des innombrables traitements que le marché offrait contre la vieillesse, depuis la chirurgie plastique ou bionique jusqu’aux rayons gamma ou à la thérapie cellulaire. Certains les refusaient par pur immobilisme, parce que c’étaient des rétrogrades récalcitrants, nostalgiques d’un passé lumineux qui n’avait jamais existé, mais la plupart de ceux qui n’utilisaient pas ces thérapies ne pouvaient tout simplement pas se les payer. Comme, en général, les gens préféraient se faire un traitement avant de se payer de l’air propre, avoir des rides était devenu l’indice clair d’une pauvreté extrême.
Le cas de Yiannis, toutefois, était un peu différent. Il n’était pas pauvre et ce n’était pas non plus un réactionnaire, bien qu’il fût un tantinet vieux jeu, un anachronique gentleman du XXIe siècle. S’il n’utilisait pas de thérapie rajeunissante, c’était surtout pour une raison esthétique : les ravages de la vieillesse ne lui plaisaient pas, mais les retouches faciales lui paraissaient plus laides encore.
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Avec les années, les couples se remplissent de petits désenchantements, de divergences de ce projet amoureux qu’ils avaient cru entrevoir dans la première passion, d’erreurs commises par soi-même ou par l’autre, de renoncements, d’acceptation complaisante de leurs égoïsmes et de leur lâcheté. Avec les années, il ou elle devient de plus en plus proche dans les routines quotidiennes, mais de plus en plus lointain dans l’essentiel. Jusqu’à se transformer, parfois, en de parfaits étrangers. Et les pires sont les étrangers bien synchronisés, ceux qui entrent et sortent ensemble, ceux qui partent en vacances, ceux qui dînent avec leurs amis et ne se disputent jamais, mais qui ensuite, quand ils se retrouvent seuls, ne se regardent même pas droit dans les yeux, sidéralement séparés par le rideau de fer de tout ce qu’ils ont cessé de partager et de se dire.
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“…l’œuvre, c’est 1% d’inspiration et 99% de transpiration « .
Picasso
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Rosa Montero
Il y a quelque chose de curieux avec nos morts adorés, on dirait qu'il se produit comme une possession. A croire que votre mort se réincarne en vous d'une certaine façon, et voilà que vous vous mettez à ressentir comme venant de vous certaines phobies ou passions de l'absent que vous ne partagiez pas avant. (p.128)
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La peur est un parasite, un envahisseur. Un vampire qui suce tes pensées, parce que tu ne peux pas l’éloigner de ta tête.
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