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3.57/5 (sur 43 notes)

Nationalité : Bulgarie
Né(e) à : Sofia , 1968
Biographie :

A 17 ans, Rouja Lazarova commence à écrire des nouvelles, pour des revues littéraires et reçoit en 1990 le prix "Jeune Prose".

En 1991, elle vient poursuivre ses études à Paris. Diplômée de l'Institut des Études Politiques en 1994, elle a été consultante en communication pendant trois ans, et pigiste pour la presse bulgare et française.

Elle a publié les romans ( disponibles chez 00h00.com), Sur le bout de la langue en 1998, et Cœurs Croisés en 2000, pour lequel elle a reçu le Prix du Livre Numérique.

Rouja Lazarova est l'un de ces auteurs qui sont publiés sur internet. Pour elle il s'agit avant tout d'une " aventure pionnière ".

Mausolée (Flammarion, janvier 2009) est son quatrième roman. Le Mausolée est le symbole de la dictature socialiste en Bulgarie. Le roman de Rouja Lazarova nous parle de la vie de tous les jours dans cette Bulgarie, de 1944 à aujourd’hui.


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Source : www.zone-litteraire.com
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Rouja Lazarova (Bulgarie) | Mémoires du communisme...


Citations et extraits (33) Voir plus Ajouter une citation
Elle m'a surnommé Rino. Elle dit que je suis insensible, que j'ai l'armure d'un rhinocéros, c'est pour ça qu'elle a choisi ce sobriquet, pas à cause de la corne, hélas ! Si elle avait feuilleté le dictionnaire, cette petite paresseuse, elle aurait appris que la peau du rhinocéros est extrêmement fine et sensible, et qu'il se roule toute la journée dans la boue pour se protéger des moustiques. Son armure, c'est une croûte de boue sèche, c'est tout...
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Dans mon pays, j'avais voulu étudier les lettres françaises. On m'immergea donc dans Le Roman de la Rose et, pendant trois années d'académisme austère, je ne pus en ressortir la tête. Tout bien pensé, la littérature médiévale avait l'avantage d'être politiquement très correcte et de ne pas déranger le régime communiste. Un jour, pourtant, un professeur français vint dans notre université pour y dispenser un cours de littérature moderne. De littérature quoi ? Moderne, ai-je bien dit. Il repartit, laissant derrière lui une traînée lumineuse de références introuvables dans les bibliothèques locales et, en moi, une durable impression d'amertume.
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Je ne voulais plus mentir sur mon passé, je voulais le ressusciter, aussi mortifère fût-il, mais je n'avais pas de souvenirs. De ma mémoire soufflait le vent sec du désert, qui me brûlait. Ne pas se souvenir était une torture.
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« Tu avalais les mots, alors, tu t'es mise à vomir la nourriture. »
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Le socialisme avait développé chez l'homme un muscle du silence parce que les mots, une fois prononcés, pouvaient se retourner contre lui. Situé au niveau du diaphragme, ce muscle les happait et les enfermait. C'était l'organe de protection de l'espèce.
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Pourquoi choisir *tomber*, ce mouvement descendant qui rabaisse et écrase, pour une femme qui *devient* enceinte ? Ne peut-on pas exprimer les débuts de la grossesse par un verbe approprié, *enceindre*, par exemple ? Quelle étrange option pour exprimer la conception d'un enfant ! Pourtant, la procréation semble vénérée comme l'accomplissement final de l'homme. Le langage, lui, en révèle l'angoisse intrinsèque.
Tomber enceinte, tomber amoureux, tomber malade, on y lit la même fatalité, la même impuissance accablante devant les faits. Il est étonnant de constater la fréquence du verbe *tomber* dans les locutions françaises. La langue veut-elle abattre les serfs qui osent la parler ? Ou bien, fait-elle juste preuve, en recourant si souvent au fatalisme inhérent à ce verbe, de résignation devant le destin ?
(...)
*S'envoyer en l'air* pour *tomber enceinte*, je ne pus m'empêcher de sourire malgré le tragique de la situation. Quelle drôle de langue, qui nous projette vite des espaces célestes des rapports amoureux aux responsabilités terrestres d'une grossesse.

p106/107
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Si elle démarrait par un état physique de détente, d'abandon, l'écriture devenait très vite tension. Elle affluait dans le corps, raidissait les muscles et gorgeait la tête de sang. Elle s'emparait du visage, tordait ses sourcils, sa bouche, le faisait grimacer. Elle le transformait en visage de clown sans public.
L'écriture remuait le corps parce qu'elle laissait s'échapper le désir.
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Je me leurrais terriblement. La mort était un mot dont on n'apprenait vraiment le sens que quand elle advenait.
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"Nourriture". Quand on répétait obstinément un mot, il devenait mot-clé et ouvrait les cadenas de l'oubli. Il aidait la navigation dans la mémoire, il accélérait les recherches.
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- Rien de grave, maman, j'ai dû prendre froid.
Maman écarquilla les yeux.
- Qu'est-ce que tu as pris ?
Je pris conscience du malentendu. J'avais utilisé une expression française, la traduisant littéralement en ma langue où, naturellement, *prendre froid* ne voulait rien dire.
(...)
Que s'était-il passé ? J'éprouvais la sensation pénible d'avoir perdu ma langue maternelle. Cette idée provoqua une douleur lancinante. Amputée d'un organe vital, invalide à vie. Au cours de mon exil à l'étranger, ma vigilance endormie avait permis à l'oubli d’œuvrer.

p. 127-128
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