"Ce n'est pas juste, [....] que tout le monde ne soit pas pareil dans une même famille. Que les uns soient beaux et les autres laids, qu'on ne grandisse pas tous en m^me temps."
Ceci est une histoire de vœu. C'est aussi l'histoire d'une poupée et d'une petite fille.L'histoire commence par la poupée. Elle s'appelait, bien sûr, Fleur de Houx. Elle n'aurait pas pu s'appeler autrement, avec sa robe de Noël rouge comme ses chaussures, ses chaussettes et son jupon verts, toute rouge et vert comme une couronne de houx.
Pas du tout, rectifia Doone. Tout a commencé avec Beppo et quand on m'a permis de porter les chaussons de Crystal.
Les poupées ne sont pas comme nous. Les gens sont vivants dès la naissance, mais les poupées ne commencent vraiment à vivre que lorsque quelqu'un joue avec elles.
"Je veux qu'on joue avec moi, se disait Fleur de Houx, je veux quelqu'un qui fasse bouger mes bras et mes jambes, qui me fasse ouvrir et fermer les yeux. Je voudrais tant ! Oh, je voudrais tant !"
Une fois que vous aurez senti la poussière de l’Inde, vous ne vous en libèrerez jamais
"Crystal,aujourd'hui tu dois emmener Doone avec toi", dit Maman ce samedi matin-là. Crystal allait à son cours de danse.
"Il le faut vraiment?" Crystal en gémissait presque. "Pourquoi dois-je toujours le trainer avec moi?"
C'est ainsi que tout commença...
Mrs Cuthbert et une dame très occupée à faire du bien aux gens, sans leur demander leur avis.
C'était mieux que n'importe quel château. Donne savait maintenant qu'un château, un palais étaient des rêves de petit garçon mais dès l'instant ou Crystal, papa et lui avaient pénétré dans le parc, avec ses splendides hardes de cerfs sous les arbres et dans les fougères...puis avaient remonté l'allée jusqu'au large parterre de la cour couverte de gravier devant la grande façade à portiques enduite de stuc crème, Doone comprit qu'il était enfin dans son élément. Cela aurait presque pu être un royaume dont il allait devenir, par héritage, un des jeunes princes.
Quand, ce premier jour, Monsieur Félix haussa le tabouret et y empila quatre annuaires pour permettre à Doone d'atteindre les touches et de poser pour la première fois les doigts dessus, le petit garçon se sentit comme la plupart des enfants à qui on aurait offert une chance de conduire une Rolls Royce.
"Est-ce que je peux lui faire produire un son?" avait-il murmuré.
Monsieur Félix dut réprimer un sourire. Le piano paraissait si grand, Doone si petit...
Sa plus grande surprise, c'était les garçons eux-mêmes : une si grande quantité d'élèves, chacun faisant avec entrain et naturel ce pour quoi il avait lutté toute sa vie_vivre pour la danse. Sa présence parmi eux n'était ni étrange ni déplacée...il se sentait confiant, serein et tout semblait indiquer qu'il ne devrait plus jamais être un petit garçon solitaire.