Saffina Desforges : Amazon Author Video (en anglais)
Elle montra du doigt une photo d'une des victimes sur une coupure de presse:
- Vous voyez, elle ne signifie rien pour vous. Pas plus qu'une petite Africaine victime de la famine. La société déteste les enfants. Votre ami Thomas Bristow ne vous l'a-t-il pas enseigné? Croyez-vous honnêtement que quelqu'un se souciait de ces filles? Bien sûr, les gens sont écœurés quand ils lisent les avis de recherche sur leurs paquets de corn flakes, ou lorsque la télé diffuse ces reportages à l'heure du thé. Mais quelqu'un se souciait-il réellement des victimes? Ces foules qui hurlent des invectives au dehors du tribunal au passage d'un pédophile, pensez-vous qu'elles se soucient un tant soit peu de la victime? Bien sûr que non. Les gens se soucient uniquement de leurs propres enfants, tout comme ils se soucient de leur maison ou de leur voiture. De leurs possessions personnelles. Ils poussent des oh! et des ah! quand on aborde la question de l'enfance maltraitée, mais dans le même temps ils battent leurs propres marmots à l'abri de leurs quatre murs, ils leur infligent la fumée de leurs cigarettes, leur font avaler n'importe quoi, les refilent à la babysitter qui sera la moins chère quand ils sortent s'amuser.
Mais vue d'un oeil froid et clinique, la pédophilie ne diffère en rien des autres comportements sexuels s'écartant du modèle visant à la reproduction. Ce n'est qu'une variante de plus du désir sexuel de base, causée par des facteurs génétiques, pathologiques ou socio-environnementaux ; probablement une combinaison des trois. Ce n'est pas pour autant que c'est bien ou mal. Le bien et le mal relèvent de la moralité sociale, pas de la biologie. De l'éthique, pas de la science. Les troubles sexuels sont un domaine de la nature humaine qu'on commence à peine à comprendre. (p.300)
Le mobile du crime n’est ni passionnel ni lucratif. Nous avons affaire à un acte froid et prémédité.
Les interactions homosexuelles entre garçons en âge de puberté sont une étape on ne peut plus naturelle du développement masculin.
Mais vue d’un œil froid et clinique, la pédophilie ne diffère en rien des autres comportements sexuels s’écartant du modèle visant à la reproduction. Ce n’est qu’une variante de plus du désir sexuel de base, causée par des facteurs génétiques, pathologiques ou socio-environnementaux ; probablement une combinaison des trois. Ce n’est pas pour autant que c’est bien ou mal. Le bien et le mal relèvent de la moralité sociale, pas de la biologie. De l’éthique, pas de la science. Les troubles sexuels sont un domaine de la nature humaine qu’on commence à peine à comprendre..
Elle montra du doigt une photo d'une des victimes sur une coupure de presse:
_Vous voyez, elle ne signifie rien pour vous. Pas plus qu'une petite Africaine victime de la famine. La société déteste les enfants. Votre ami Thomas Bristow ne vous l'a-t-il pas enseigné? Croyez-vous honnêtement que quelqu'un se souciait de ces filles? Bien sûr, les gens sont écoeurés quand ils lisent les avis de recherche sur leurs paquets de corn flakes, ou lorsque la télé diffuse ces reportages à l'heure du thé. Mais quelqu'un se souciait-il réellment des victimes? Ces foules qui hurlent des invectives au dehors du tribunal au passage d'un pédophile, pensez-vous qu'elles se soucient un tant soit peu de la victime? Bien sûr que non. Les gens se soucient uniquement de leurs propres enfants, tout comme ils se soucient de leur maison ou de leur voiture. De leurs possessions personnelles. Ils poussent des oh! et des ah! quand on aborde la question de l'enfance maltraitée, mais dans le même temps ils battent leurs propres marmots à l'abri de leurs quatre murs, ils leur infligent la fumée de leurs cigarettes, leur font avaler n'importe quoi, les refilent à la baby-sitter qui sera la moins chère quand ils sortent s'amuser.
La mémoire joue quelquefois des tours étranges, Greg. Il arrive qu’elle refoule des souvenirs. Qu’elle les emprisonne au fin fond de notre subconscient. Avez-vous entendu parler du « syndrome de la mémoire retrouvée » ? C’est une thérapie qui vise à faire régresser la mémoire à l’enfance, afin de découvrir ce qui s’y est réellement produit.
Tout ce que vous nous confiez, qu’il s’agisse d’actes répréhensibles ou que vous reconnaissiez avoir fait du mal à un enfant, reste à chaque instant placé sous le sceau du secret. Notre but est d’aider notre clientèle à gérer leurs troubles, pas d’exprimer des jugements moraux ou sociaux sur leurs modes de vie.
Je ne recherche plus la vengeance, mais la justice. Je veux connaître ses raisons. Savoir quel genre de personne c’est. Est-ce qu’il a une famille ? Des amis ? A-t-il déjà aimé quelqu’un ? Se sent-il coupable ? A-t-il des remords ? Des regrets ? Éprouve-t-il seulement quelque chose ?
N’importe qui à ma place aurait réagi ainsi. J’aurais voulu mettre la main sur lui. Le faire souffrir. Lui couper les couilles. Lui… Mais ça c’était avant. Aujourd’hui je raisonne. Je ne recherche plus la vengeance, mais la justice. Je veux connaître ses raisons. Savoir quel genre de personne c’est. Est-ce qu’il a une famille ? Des amis ? A-t-il déjà aimé quelqu’un ? Se sent-il coupable ? A-t-il des remords ? Des regrets ? Éprouve-t-il seulement quelque chose ? À l’époque, je me disais que même la pendaison était un châtiment trop doux. Mais aujourd’hui… maintenant que j’y réfléchis, je me rends compte que ce n’est pas une solution. Il doit être malade. Dérangé, je veux dire. Mentalement. Sérieusement dérangé. Il a besoin d’aide, pas d’une punition.