Ses cheveux était trop clairsemés pour que le temps puisse les modeler à sa guise. On ne pouvait pas en dire autant de son costume. A cet instant même , il aurait tout donné pour troquer ce complet trop chaud pour la saison contre un vieux jean coupé et son t-shirt favori , celui-là même qui s'effilochait et qui noir naguère était devenu d'un indéfinissable gris.
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Si tu n'as pas le courage d'avoir confiance en toi, aies confiance en moi qui crois en toi !
- Pete... tu lis les journaux, tu écoutes les nouvelles. Ce n'est pas parce que l'on devient parent que l'on se transforme instantanément en saint ou en ange. Les méchants peuvent donner la vie aussi facilement que les bons.
— Tu mens ! cria-t-il. Je ne te crois pas ! J'suis pas un p'tit gosse. J'crois pas aux cloches de Pâques ni au père Noël. Tout ça, c'est rien que des foutaises pour nous faire tenir tranquilles !
— Je crois que je connais un endroit. Ça s'appelle la Maison de Jésus... Etes-vous déjà montée sur une moto ? ajouta-t-il avec un petit sourire. Vous croyez que vous pourrez vous cramponner ?
— Cela fait trente-sept ans que je me cramponne à la vie. Je saurai bien me cramponner encore un petit moment, dit-elle, et, pour la première fois depuis qu'il l'avait abordée, elle se permit un sourire.
Parmi les rosiers , le sentiment d'urgence s'estompa. Laura resta un instant immobile essayant de comprendre ce qui s'était passé. Qu'avait-elle ressenti ? Rien de plus qu'une parcelle de l'esprit D'Angela Donner revenu flotter au-dessus d'un lieu cher. Ou quelque chose de plus sinistre ? S'agissait-il d'un signe de bien venue , ou d'une mise en garde ?
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Les SDF sont par définition des gens qui « disparaissent », puisque la plupart d’entre eux bougent constamment. Sans compter qu’ils ne sont jamais en très bonne santé. Ça me fend le cœur de penser à tous ceux qui périssent dans des immeubles en ruine, et qu’on ne retrouve jamais.
Il songea alors à Jésus et au supplice qu’Il avait enduré avant de rejoindre son Père au royaume des cieux. Comment osait-il se lamenter sur son propre sort ? Il avait encore des apôtres à rassembler, d’autres à nourrir et bien des choses à faire avant de retourner ad patres.
A nouveau, il se retrouvait dans la situation de l'exclu, observant du dehors ce qui se passait à l'intérieur. Bien sûr, ces gens étaient enfermés, tandis qu'il était libre d'aller et venir. Mais que valait cette liberté quand on n'avait personne avec qui la partager ?
En fait, je suis même persuadée que le destin nous joue parfois de drôles de tours et que, en l’occurrence, nos chemins devaient se croiser — celui du Pécheur et le mien. C’était écrit d’avance, même si je ne sais pas ce qui va advenir, désormais.