En matière d’éducation, il ne faut pas craindre la technologie mais l’accepter. Utilisé raisonnablement et à bon escient, un cours en vidéo permet au professeur d’enseigner davantage et à la classe de se transformer en atelier où la collaboration l’emporte sur la passivité.
Les gens n’apprennent pas tous à la même vitesse. Certains comprennent rapidement, intuitivement ; pour d’autres, le chemin est plus lent et sinueux. Le plus rapide n’est pas nécessairement le plus intelligent et le plus lent n’est certainement pas le plus bête.
Il est plus facile de comprendre et de mémoriser une donnée si on peut la relier à une autre qu’on connaît déjà. C’est pourquoi apprendre un poème est moins difficile que retenir une suite de syllabes décousues de même longueur. Dans un poème, chaque mot appelle une image et se rapporte aux autres mots ; il y a des règles rythmiques et une logique que nous intégrons, même de façon inconsciente. Plutôt que des bribes d’informations isolées, nous avons affaire à des schémas et des suites logiques qui nous permettent d’envisager l’information dans son ensemble.
Être enseignant comme on l’entend traditionnellement est l’un des métiers les plus solitaires qui soient. Entouré d’une foule d’enfants, il est comme un rocher seul au milieu de l’eau.
Quand les jeunes gagnent, les entraîneurs fêtent la victoire avec eux ; quand ils perdent, ils sont là pour les consoler et tirer la leçon de la défaite.
Les plus jeunes admirent et stimulent les plus grands. Tout le monde agit de façon plus adulte. Les grands et les petits se montrent à la hauteur.
Le professeur, lui, est rarement considéré par les élèves comme un allié. Ni comme quelqu’un les préparant à affronter un adversaire. Malheureusement, l’adversaire, c’est souvent lui : il balance des devoirs et des formules en vrac, s’assure qu’ils n’auront aucun temps libre et les humilie.
La nature humaine semble considérer les coutumes et les institutions comme immuables et préétablies et cela donne une grande force aux habitudes et aux systèmes érigés depuis longtemps – quand bien même on en a démontré les failles.
L’ordre écrasait sciemment la curiosité ; la discipline l’emportait sur l’initiative.
Les élèves ne sont pas naturellement passifs. Le plus pervers, c’est qu’on leur apprend à le devenir. La passivité devient ensuite une habitude qui les rend peut-être plus malléables, mais moins alertes, moins impliqués.