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4.37/5 (sur 15 notes)

Nationalité : Espagne
Né(e) à : La Corogne , le 23/07/1886
Mort(e) à : Locarno (Suisse), , le 14/12/1978
Biographie :

Salvador de Madariaga y Rojo est un ingénieur, journaliste, diplomate, écrivain, homme d’État espagnol et pacifiste.

Il fait ses études à l’Institut Cardenal Cisneros puis au collège Chaptal de Paris. En 1906 il entre à l’École polytechnique puis à l’École des Mines où il obtient son diplôme d’ingénieur.

En 1921, il préside la Commission du désarmement de la Société des Nations à Genève. Durant la guerre d'Espagne, il sera brièvement ministre de l'Instruction publique (1931-1934) et de Justice (1934), puis ambassadeur à Washington et à Paris.

Après la défaite de la République, Madariaga s’exile et devient enseignant à Oxford, au Mexique, aux États-Unis, et cofondateur en 1949 du Collège d'Europe. Il ne revient en Espagne qu’en 1976 après la mort de Franco.

Dans l'après-guerre, il préside le Collège d'Europe de Bruges, institution du Mouvement européen.

De ses œuvres de critique littéraire se détachent une série d’essais sur littérature moderne, et le Guide pour lire le Quichotte (1926), une ample analyse du chef-d’œuvre de Cervantes.

Les écrits politiques et philosophiques de Madariaga traitent du militarisme européen et de la conception de la démocratie.


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Source : Wikipédia
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Citations et extraits (46) Voir plus Ajouter une citation
Cortès fit la conquête de tous ses adversaires, dont certains, particulièrement Juan Velazquez de Leon, devinrent ses plus fidèles amis. Ce n'est du reste pas cette grâce et ce charme de notre conquérant qu'il convient d'admirer le plus en cette occasion, mais sa capacité de rester au dessus de la querelle de personnes que cette division de son camp impliquait; son aptitude à faire la différence entre Cortès l'homme et Cortès le chef; la fermeté avec laquelle il garde son attention fixée sur le but à atteindre et néglige ses sentiment personnels quand il décide de l'action à entreprendre à l'égard de rebelles et d'adversaires d'aujourd'hui, les amis et les utiles soldats de demain. Cette maîtrise de soi, cette sérénité, cette subordination complète du moi à l'oeuvre en cours, est l'une des principales qualités de Cortès; elle contribue à faire de lui l'un des plus grands hommes d'action que l'histoire ait connus.
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Quant à la variété européenne, Madariage a eu recours, pour la montrer dans toute son étendue, à une méthode d'exposition ingénieuse et neuve. Il commence par analyser les tensions européennes, c'est-à-dire qu'il considère les nations de l'Europe par couples : France-Italie, France-Espagne, Italie-Espagne, Angleterre-Espagne, Allemagne-Russie, et caetera, et détermine pour chaque couple, les forces qui tendent à le diviser. Cela revient à opposer les uns aux autres les caractères nationaux. Y a-t-il réellement des caractères nationaux ? La psychologie des peuples n'est-elle pas une pseudo-science ? A la vérité, ce n'est pas une science, mais un art.

André Maurois, préface
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Cette fois encore, son évasion (Cortès) dut être le résultat d'un mélange de chance, d'audace et d'une astucieuse habileté à se procurer des complices; il réussit non sans mal à se dégager les pieds des fers; puis à la nuit, ayant changé de vêtements avec son domestique, il monta froidement sur le pont et s'éloigna sans hâte, passant sans être reconnu près du groupe de marins assis autour du feu de la cuisine; voyant que les circonstances étaient favorables, il se laissa glisser dans le canot du navire et s'éloigna à la rame dans la nuit. Pourtant, il rama d'abord vers un autre navire à l'ancre dans le port et détacha la corde de son canot, pour que la mer l'entraîne et qu'on ne puisse s'en servir au cas où l'on s'apercevrait de sa fuite. Cela fait, il s'efforça de ramer vers la terre, mais le courant était trop fort pour lui, et il se décida à nager. Voici une autre indication sur sa double personnalité : en cette heure de péril, "il se déshabilla et, avec un mouchoir, il attacha sur sa tête un certain nombre de papiers qu'il détenait en tant que notaire du conseil municipal et fonctionnaire du Trésor, et qui étaient défavorables à Velazquez". Bel exemple d'homme de plume et d'épée.
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Voici le point culminant de la vie de cet homme héroïque. Ce n'est pas pour rien que le monde a fait de son geste le symbole de la détermination de l'homme à vaincre le destin, et a transfiguré un fait en légende : brûler ses vaisseaux. [...] Cortès commença par amener quelques-uns de ses amis à lui suggérer qu'il vaudrait mieux se débarasser des navires, parce qu'il y avait une centaine de marins qui seraient mieux employés à la guerre qu'à paresser dans le port. Certains firent remarquer que cela permettrait de se débarasser définitivement du danger de nouvelles conspirations ayant pour objet le retour à Cuba. Après avoir ainsi préparé le terrain parmi ses amis, Cortès convoqua les pilotes, les mit dans la confidence, leur promit "mers et montagnes", leur donna de l'or et finalement mi par force, mi par ruse, leur fit accepter la responsabilité de l'acte : ils creusèrent des trous dans les navires et vinrent lui signaler que les bateaux étaient rongés par les vers. Cortès prit un air affligé, regarda les hommes en présence de qui les mauvaises nouvelles avaient été annoncées et attendit que plusieurs d'entre eux eussent trouvé la bonne solution - échouer les navires. Dès que l'instant populaire eut trouvé la route à suivre, Cortès, toujours très fidèle à ses sentiments démocratiques, se rangea à leur avis. [...] Ce matin-là, Cortès réunit ses hommes après la messe, loin d'éluder le véritable problème - le sentiment que ses hommes avaient eu qu'en détruisant les navires, il leur avait coupé la retraite et ne leur avait laissé le choix qu'entre la conquète et la mort - il s'y attarda : il leur dit qu'à présent ils auraient à combattre non seulement pour Dieu et le roi comme à l'ordinaire, mais aussi pour leur vie, "et, sur ce sujet, il fit de nombreuses comparaisons avec les actions héroïques des Romains". Aux pusillanimes, il offrait le seul navire qui restait - et son mépris. Ils n'acceptèrent ni l'un ni l'autre, et il échoua aussi le dernier navire.
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Las Casas écrit : "Certes, bien que les souffrances auxquelles les Espagnols se sont exposés aux Indes à la poursuite de la richesse aient été les plus affreuses et les plus cruelles que jamais hommes aient endurées dans le monde, celles que Hojeda et ses compagnons durent supporter furent parmi les plus cruelles." Ils débarquèrent à Cuba, échouèrent le vaisseau et décidèrent de marcher vers l'est pour se rapprocher d'Espagnola. L'Île n'était pas encore "peuplée", et dans ce no man's land, la faction de Talavera fit Hojeda prisonnier. Des indigènes belliqueux les attaquèrent; ils décidèrent alors de libérer Hojeda parce qu'il "valait à lui seul la moitié d'entre eux à la guerre". Il couvrirent ainsi plus de cinq cents kilomètres, au bout desquels ils se perdirent dans un marécage dont ils mirent trente jours à se sortir, marchant parfois avec de la boue jusqu'aux genoux, parfois s'enfonçant jusqu'au cou dans la vase nauséabonde; des vingt hommes, la moitié périrent de faim ou de soif, ou se noyèrent, dans le marais; quand ils le pouvaient, ils grimpaient dans des mangliers pour prendre quelques heures de sommeil. Pendant ces moments de repos, Hojeda tirait dans son sac "une image de Notre Dame, très pieuse et merveilleusement peinte, faite dans les Flandres", et la troupe en détresse priait pour son intercession. Finalement, avec l'aide et la charité de quelques Indiens pacifiques, ils purent envoyer un canot à la Jamaïque, et Hojeda fut sauvé par une caravelle commandée par un capitaine qui devait jouer un rôle important dans la vie de Cortès, Panfilo de Narvaez, lequel les emmena tous à la Jamaïque. Là, Hojeda fut très chevaleresquement hébergé par ce même Juan de Esquivel auquel il avait juré de couper la tête. Talavera fut pendu, et Hojeda s'en vint à mourrir à l'hôpital de Santo-Domingo, sans un sou pour payer son enterrement.
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Comme tous les hommes qui voient loin, il (Cortès) était pleinement conscient de l'importance des apparences. "Il se mit, dit Bernal Diaz, à soigner et à orner sa personne, bien plus qu'il n'avait coutume de faire, et il se mit à porter un chapeau à plume, avec une médaille d'or et une chaîne, et une veste de velours toute parsemée de noeuds d'or." Voilà pour le chef. Voyons à présent pour la bannière : "Il ordonna de faire deux étandards ou deux bannières, brodés d'or, avec les armes royales et une croix de chaque côté, et une volute où on lisait : "Frères et compagnons, suivons le signe "de la croix avec foi véritable, et avec lui nous vaincrons."
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Cortès occupe dans l'oeuvre de Madariaga la place qui lui revient, entre le découvreur, Colomb, et l'émancipateur, Bolivar. Les trois biographies - celle de Colomb déjà parue, celle de Cortès, qui parait aujourd'hui, celle de Bolivar, sous presse - constituent donc l'extraordinaire épopée des trois grands prototypes du monde hispanique; les modèles de tant de pilotes, navigateurs, explorateurs, de tant de conquistadores et capitaines, de tant de soldats de l'émancipation, qui remplissent de vie et de mouvement les trois phases de l'oeuvre de l'Espagne et de l'Amérique - le défrichement, la semaille, la récolte.
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S'il cherchait à oublier son échec et à se consoler stoïquement par la pensée que son oeuvre serait remise à sa vraie place par la postérité, la lumière éternelle qui au bord de cette terre brillait sur lui de l'au-delà ne tarderait pas à briser ce rêve. Car l'histoire, miroir de la vérité, est au-delà et au-dessus des hommes : son noble nom serait en butte à toutes les insultes, le jouet de tous les malentendus; et de son vivant, ses compatriotes étaient ennuyés par son oeuvre et restaient froids et indifférents devant la tragédie de sa noble vie.


Et s'il cherchait à oublier encore et essayait de penser qu'au moins, même s'il n'était pas reconnu, il restait le créateur d'une nation nouvelle née de deux races - alors sa déception serait la plus amère de toutes - car cette nation n'a pas encore réussi à trouver son âme. Greffe d'une race sur la tige et la racine d'une autre, elle ignore encore son vrai sens et sa véritable destinée, et mène une vie agitée par une lutte perpétuelle entre les deux sangs, et chaque jour Moteçuçuma meurt et Cuauhtemoc est pendu, chaque jour le blanc défait et humilie l'Indien dans l'âme de chaque Mexicain.
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Et Cortès nous dit que bien que nous fussions peu nombreux, car nous n'étions plus que quatre cent quarante, et nous n'avions plus que vingt chevaux, douze arbalétriers, sept mousquetaires et pas de poudre, et nous étions tous blessés et boiteux et avec un bras en écharpe, nous devions réfléchir que Notre Seigneur Jésus-Christ avait bien voulu nous laisser nous en sortir vivants, et que, par conséquent, nous devions toujours Le prier et Le remercier; [il dit aussi] que nous en étions revenus au nombre de ceux qui étaient venus avec lui et qui étaient entrés pour la première fois à Mexico.
Cette réduction de son armée à ses effectifs originaux dut lui apparaître comme une indication venue directement d'en haut pour lui signifier que la faveur divine peut être retirée aussi facilement qu'elle est accordée. Un tel avertissement aurait pu décourager un homme moins brave et moins courageux; il semble avoir stimulé Cortès, comme si le Seigneur en qui il avait mis sa foi avait voulu lui rendre service en lui retirant toute cette force militaire qui l'avait momentanément égaré dans l'orgeuil et la présomption.
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Cortès avait à peine eu le temps de développer ses deux thèmes favoris - la religion et l'empire - que le gros cacique fit son apparition, en litière naturellement, porté par des notables indiens; et là, en présence des hommes de Quiahuitzlan et avec leur soutien moral, il développa son thème favori, la tyrannie et l'oppression de Moteçuçuma, et , avec des larmes et des soupirs, parla de leurs fils et de leurs filles emmenés pour être sacrifiés; de leurs moissons perdues, de leurs femmes et de leurs filles violées par les collecteurs d'impôts de Moteçuçuma. Les Espagnols furent émus de pitié; leur chef le fut aussi sans doute, mais plus encore encouragé à l'action, surtout qu'on lui dit aussi que les hommes de Moteçuçuma terrorisaient ainsi une vaste région, tout le district de Totonac, qui comprenait plus de trente petites villes. Cela, pour un général voyant clair, signifiait des milliers de guerriers sur le champ de bataille. Il fallait donc à tout prix passer une alliance précise avec les Cempoalais.
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