Les petits bisous dans le cou, les délicieux coups de rein de Maura lorsque je tire sur la boucle en cuivre de sa ceinture, son jean qui glisse sur ses jambes, son pull qu’elle passe par-dessus sa tête, le duvet finement parfumé de ses aisselles, voilà les seules choses que je voudrais me rappeler lorsqu’il ne me restera plus que de fragiles souvenirs, que mon univers se résumera à un brouillard sénile de cathéters, de sondes urinaires, de nourriture aseptisée et tiède, et de visite embarrassante de ma progéniture. Dieu n’existait pas, la vie n’était qu’un accident moléculaire, mais j’espérais malgré tout que mon passage à travers le tunnel illusoire de lumière aveuglante s’achèverait dans une réplique angélique de la chatte de Maura.