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3.83/5 (sur 38 notes)

Nationalité : Royaume-Uni
Né(e) à : Langar, Nottinghamshire , le 04/12/1835
Mort(e) à : Londres , le 18/06/1902
Biographie :

Samuel Butler est un romancier, philosophe, traducteur et humoriste, mais aussi peintre et musicien, biologiste amateur et grand voyageur.

Il était le petit-fils d’un autre Samuel Butler (1774-1839), évêque de Lichfield puis de Coventry et érudit.

Diplômé au St John's College de l'université de Cambridge en 1858, il émigra en Nouvelle-Zélande en 1859. Il raconta, dans "Première année au Canterbury Settlement" (A First Year in Canterbury Settlement, 1863), son arrivée aux antipodes et sa vie comme éleveur de moutons à Mesopotomia Station.

Il revint rapidement au Royaume-Uni, dès 1864, s’installant à l’auberge de Clifford (Clifford’s Inn), à proximité de Fleet Street. Il y passa le restant de ses jours.

Il est principalement connu pour sa satire "Erewhon ou De l’autre côté des montagnes" (Erewhon: or, Over the Range) parut anonymement en 1872, entraînant diverses conjectures dans le monde littéraire et journalistique sur l’identité réelle de son auteur. Une certaine déception se manifesta lorsque Butler révéla qu’il en était l’auteur, certains ayant pensé que, sous couvert d’anonymat, ce roman pouvait en fait être l'œuvre d’un auteur célèbre.

Quoi qu’il en soit, Erewhon apporta la célébrité à Samuel Butler, ce qui l’incita à écrire d’autres livres, parmi lesquels "Erewhon Revisited" (1901), suite du premier "Erewhon", mais dont le succès fut moindre.

Parmi ses œuvres, on relève un roman semi-autobographique, "Ainsi va toute chair" (The Way of All Flesh), écrit dans les années 1880, qui ne fut publié qu’après sa mort, en 1903, car Butler le considérait, comme source de controverses en raison de ses charges contre l’hypocrisie de l’époque victorienne.

Dans un autre domaine, Butler élabora une théorie selon laquelle l’Odyssée aurait en réalité été l'œuvre d’une jeune femme sicilienne, et que les scènes poétiques reflèteraient les côtes de la Sicile et des îles avoisinantes. Il a développé cette théorie dans "The Authoress of the Odyssey" (1897), ainsi que dans l’introduction et les notes de pied-de-page de sa propre traduction en prose de l’Odyssée. Butler traduisit également l’Iliade. Il voua une véritable passion à l'Italie, notamment le nord du pays, qui se manifesta dans les recueils "Alps and Sanctuaries" (1882) et "Ex Voto" (1888).

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Citations et extraits (52) Voir plus Ajouter une citation
La vie est comme la musique: Il faut suivre son oreille, ses sentiments et son instinct, et non des règles.

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Samuel Butler
L'introduction d'éléments légèrement nouveaux dans notre manière d'agir nous est avantageuse : le nouveau se fond alors avec l'ancien et cela nous aide à supporter la monotonie de notre action. Mais si l'élément nouveau nous est trop étranger, la fusion de l'ancien avec le nouveau ne se fait pas, car la Nature semble avoir en égale horreur toute déviation trop grande de notre pratique ordinaire et l'absence de toute déviation.

(entre 1835 et 1902)
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Le malheur c'est que l'homme a été aveugle depuis trop longtemps déjà. Dans sa dépendance à l'usage de la vapeur*, il s'est fourvoyé en croissant et multipliant. Retirer tout à coup l'énergie de la vapeur n'aura pas pour effet de nous faire revenir à l'état où nous étions avant son introduction ; il y aura un effondrement général et une ère de chaos tel qu'on en a jamais connue ; ce sera comme si notre population doublait d'un seul coup, sans ressource supplémentaire pour nourrir le plus grand nombre. L'air que nous respirons est à peine plus nécessaire à notre vie animale que l'utilisation des machines ne l'est à notre civilisation : c'est grâce à leur force que la population s'est accrue. Ce sont autant les machines qui agissent sur l'homme et font de lui ce qu'il est, que l'homme qui a agi sur les machines et les a fabriquées. Mais nous devons choisir entre deux alternatives : endurer une grande souffrance dès à présent, ou bien nous voir progressivement supplantés par nos propres créatures, jusqu'à ce que nous ne nous classions pas plus haut vis-à-vis d'elles que les bêtes des champs vis-à-vis de nous.


*L'ouvrage est de 1872. L'essentiel des machines connues par l'auteur fonctionne donc à vapeur.
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Les machines ont exploité la servile préférence que l'homme donne à ses intérêts matériels plutôt que spirituels, et l'ont mystifié en lui fournissant cet élément de lutte et de guerre sans lequel aucune espèce ne peut se développer. Les animaux inférieurs progressent parce qu'ils luttent les uns contre les autres ; les plus faibles meurent, les plus forts se reproduisent et transmettent leur force. Les machines étant incapables de se battre elles-mêmes, elles se sont emparées de l'homme pour qu'il mène bataille à leur place : tant qu'il remplit dûment cette fonction, tout va bien pour lui - du moins il le pense ; mais dès qu'il échoue à faire de son mieux pour le progrès des machines en sélectionnant les bonnes et en détruisant les mauvaises, il est laissé à la traîne dans la course à la concurrence ; et cela signifie pour lui toutes sortes de situations inconfortables, et peut-être la mort.
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Nous pensons qu'une guerre à mort devrait leur [les machines] être déclarée sur-le-champ. Toute machine de n'importe quel type devrait être détruite par celui qui se soucie de son espèce.
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Qui nierait que celui qui peut ajouter un train spécial à son identité, et aller où il veut, soit plus hautement organisé que celui qui, même s'il aimerait avoir le même pouvoir, a autant de chance de l'obtenir que s'il désirait avoir les ailes d'un oiseau, et qui n'a pour tout moyen de locomotion que ses jambes ?
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Comme nous connaissons mal nos pensées !... Oui, nous connaissons nos actions réflexes, sans doute, - mais nos réflexions réflexes ! L'homme, parbleu, s'enorgueillit d'être conscient ! Nous nous vantons d'être différents des vents et des vagues, et des pierres qui tombent, et des plantes qui croissent sans savoir comment, et des bêtes errantes qui vont et viennent, suivant leur proie sans l'aide, il nous plaît à dire, de la raison. Nous autres, nous savons si bien ce que nous faisons et pourquoi nous le faisons, n'est-ce pas ? J'imagine qu'il y a quelque chose de vrai dans l'opinion qui commence à se répandre aujourd'hui, selon laquelle ce sont nos pensées les moins conscientes et nos moins conscientes actions qui contribuent surtout à façonner notre vie et la vie de ceux qui sortent de nous.
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La vie, à ce qu'ils affirment, deviendrait intolérable si les hommes n'étaient guidés dans toutes leurs actions que par la raison seule. La raison entraîne les hommes à tracer des limites hâtives et trop précises, et à définir les choses au moyen du langage ; du langage qui, de même que le soleil, fait d'abord croître et dessèche ensuite. Il n'y a de logique que dans les opinions extrêmes, mais elles sont toujours absurdes. Le juste milieu est illogique, mais un juste milieu illogique est préférable à l'absurdité patente des idées extrêmes. Il n'est pas de sottises ni de déraison plus grande que celles qui, en apparence, peuvent se défendre irréfutablement par la raison même, et il n'y a guère d'erreurs auxquelles les hommes ne peuvent être aisément amenés, lorsqu'ils fondent leur conduite sur la seule raison.
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Voici donc ce que j'appris. Dans ce pays, si un homme tombe malade ou contracte une maladie quelconque, ou s'affaiblit physiquement d'une manière quelconque avant soixante-dix ans, il comparaît devant un jury composé de ses concitoyens, et s'il est reconnu coupable il est noté d'infamie et condamné plus ou moins sévèrement selon les cas. Les maladies sont classées en crimes et délits comme les violations de la loi chez nous : on est puni très sévèrement pour une maladie grave, tandis que l'affaiblissement de la vue ou de l'ouïe quand on a plus de soixante-cinq ans et qu'on s'est toujours bien porté jusque-là, n'est sujet qu'à une amende ou, à défaut de paiement, à la prison.

Mais si un homme contrefait un chèque ou met volontairement le feu à sa maison, ou s'il vole avec effraction, ou s'il commet toute autre action qui est considérée comme un crime chez nous, dans tous ces cas, ou bien il est mis à l'hôpital et très bien soigné aux frais du public, ou bien, s'il en a les moyens, il fait savoir à ses amis qu'il vient d'être pris d'un violent accès d'immoralité, exactement comme nous faisons quand nous sommes malades, et alors ses amis viennent le voir, pleins de sollicitude, et lui demandent avec intérêt comment cela l'a pris, quels ont été les premiers symptômes, et ainsi de suite, questions auxquelles il répond avec une entière franchise ; car une mauvaise conduite, bien que regardée comme quelque chose d'aussi digne de pitié que la maladie l'est pour nous, et comme l'indication certaine d un dérangement grave chez la personne qui se conduit mal, est pourtant considérée uniquement comme le résultat d une malchance antérieure ou postérieure à la naissance.

Mais le plus étrange de cette affaire c'est que, tout en attribuant les fautes morales à de la malchance soit dans le tempérament qu'on a, soit dans le milieu où on a été élevé, ils refusent d'admettre la malchance comme circonstance atténuante dans certains cas qui en Angleterre n'éveilleraient que de la sympathie ou de la pitié. Tout espèce de guignon, ou même le fait d'avoir été victime d'autrui, est considéré comme une faute contre la société, attendu que ces choses mettent mal à leur aise les personnes qui en entendent parler. Ainsi donc, le fait de perdre sa fortune, ou de perdre un ami très cher qui vous rendait de grands services, est puni presque aussi sévèrement qu'un délit physique.
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Il est curieux de lire les avertissements que les plus sages d'entre eux donnent à ceux qui songent à changer d'existence. Ils leur parlent comme nous parlerions à un prodigue, et avec à peu près autant de succès.

« Naître », leur disent -ils, « est une trahison, un crime capital, dont le châtiment peut fondre sur vous à n'importe quel moment après que la faute a été commise. Il se peut que vous viviez soixante-dix ou quatre-vingts ans ; mais qu'est-ce cela, comparé à l'éternité dont vous jouissez ici? Et même si la peine était commuée, et qu'on vous permît de vivre toujours, vous finiriez par être si horriblement las de la vie que la plus grande marque de clémence qu'on pourrait vous donner serait de vous exécuter.

« Considérez les innombrables risques que vous courez ! naître de parents mauvais, et être instruit dans le vice ! ou naître de parents sots et être nourri de billevesées et d'idées fausses ! ou de parents qui vous considéreront comme une espèce de bien meuble, de propriété, dépendant bien plus d'eux que de vous-même ! Et puis, vous pouvez tomber sur des parents tout à fait antipathiques, qui ne pourront jamais vous comprendre, et qui feront tout leur possible pour vous contrecarrer (comme la poule qui a fait éclore un caneton) et qui ensuite vous traiteront de fils ingrat parce que vous ne les aimerez pas. Ou bien encore vous pouvez tomber sur des parents qui ne verront en vous qu'un être à hébéter pendant qu'il est encore jeune, de crainte qu'il ne leur donne des ennuis plus tard en se permettant d'avoir des désirs et des sentiments personnels.
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