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Critiques de Sandra Laugier (18)
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Les séries : Laboratoires d'éveil politique

Ceci est une confession.

Mon enfance a été illuminée par des « feuilletons » dont les héros m’ont, à différents degrés, servi de modèles identificatoires.

Avant le COVID, j’ai retrouvé avec jubilation ce qu’on appelle désormais « Les séries » grâce à Dr House, Mad Men, Homeland, Dexter, Breaking Bad et The Wire.

Mais, pendant le confinement, les 73 épisodes de Game of Thrones (8 saisons) m’ont littéralement transporté et ouvert un chemin sériel d’une intensité folle.

Depuis, je dois avouer une véritable addiction. Jugez plutôt :

je note (comme les livres sur Babelio) toutes les séries, inscris le nombre de saisons et d’épisodes et fais un petit commentaire. Depuis octobre 2020, j’ai vu 164 séries. Certaines contiennent 6 épisodes, d’autres 6 saisons de 10 épisodes…

Je ne suis pas mytho, j’ai même un témoin !

Sans surprise, mes préférées sont Le Bureau des Légendes (LBDL pour les intimes), Black Mirror, Succession, La servante écarlate, Borgen, Bron, The White Lotus, Fauda, The Crown (ne ricanez pas !), Babylon Berlin, D’argent et de sang etc.

Sandra Laugier, philosophe bien connue et enseignante à la Sorbonne, a eu la riche idée de collaborer avec une vingtaine de collègues pour commettre ce génial

« Les Séries, laboratoires d’éveil politique » qui passe à la loupe 22 séries (que j’ai toutes vues sauf deux).

Le postulat de départ est le suivant :

La culture sérielle permet de redéfinir la culture populaire comme non plus pur divertissement sans valeur mais oeuvre d’éducation morale et politique. Elle constitue un lieu d’élaboration d’une éthique pluraliste et conflictuelle, un moteur essentiel d’intervention et d’innovation sociale. Il y a une essence proprement démocratique des séries télévisées avec l’intégration dans la vie quotidienne sur une longue durée, la fréquentation ordinaire des personnages qui deviennent des proches, non plus sur le modèle classique de l’identification, mais de la fréquentation, voire de l’attachement.

Par exemple les séries sur les femmes ont connu un développement explosif (depuis Me Too) et donné existence sur le petit écran à une large variété de personnages de tous âges et styles, présenté des personnages gays et trans bien avant leur apparition au cinéma.

Sandra Laugier parle d’une véritable tâche « pédagogique ». Elle convoque surtout les penseurs états-uniens comme Ralph Waldo Emerson, John Dewey et l’inévitable Stanley Cavell.

Les séries sont considérées désormais comme des sites où l’autorité artistique et herméneutique est réappropriée :les spectateurs se réemparent du pouvoir par la constitution d’expériences uniques.

Mais Sandra Laugier va plus loin en considérant les séries comme outils de changement ayant permis d’attirer l’attention sur nombre de question sociales, politiques, raciales, sécuritaires. Je cite:

« En permettant à chacun d'accroître l'intensité de sa vie et la compréhension de ses possibilités, les séries nous présentent une forme de vie démocratique non plus fondée sur des valeurs préexistantes et consensuelles, mais inventrice de valeurs qu'il s'agit de partager en utilisant les possibilités du médium. La formation par les séries est un nouvel espoir dans un monde où des valeurs antidémocratiques sont mises en œuvre ou vantées par de nombreux régimes et acteurs politiques, et où les discours et engagements politiques sont parfois vidés de leur sens. Les séries que nous évoquons ici créent un nouvel espace public et une forme de vie démocratique à élaborer collectivement. Elles sont non seulement une ressource dans la réflexion sur les enjeux présents, mais un outil de transformation morale, sociale et politique.

En rupture avec les discours narcissiques actuels qui se fondent sur une vision passéiste et politiquement idéalisée de la salle de cinéma, accablant les séries comme source d'aliénation - et avec elles leur public, tenu pour incapable de résister aux pressions et méthodes des plates-formes, nous visons ici à exercer cet outil. »



Parmi les séries étudiées dans ce livre de presque 400 pages, certaines m’ont tout particulièrement intéressé:

-Fauda

Evidemment la problématique de la série se réactualise avec les évènements récents . Elle illustre la guerre des récits dans le conflit israélo-palestinien. On suit des agents du Shin Bet qui sont des juifs orientaux arabisés dans la fiction (palpitante) comme dans la vraie vie. Les showrunners ont choisi des acteurs ayant servi au sein d’une unité spéciale dont Lior Raz qui figure l’inoubliable Doron.

Plus largement les séries israéliennes sont aussi prolifiques que polémiques. Je pense à « Our Boys », « Be Tipul » ou encore « False Flag ». Des livres entiers leur sont consacrés….

-Game of Throne

La série culte a failli revoir sa copie. Une pétition, collectant un nombre innombrable de signatures, faisait valoir la ré-écriture de l’épisode finale !!!

Les millions de fans déchus voulaient une autre fin.

-Le Bureau des Légendes

La série phénomène ( 5 saisons, considérée comme l’une des meilleurs série de tous les temps !) fait l’objet d’une analyse particulièrement subtile par Pauline Blistène. LBDL montre la face cachée des démocraties et révèle, bien avant tout le monde, le rôle de la Russie en matière de cyber-espionnage.

Baron Noir est une chronique amère de la fin du bi-partisme droite-gauche et fait entendre que les voix et les voies du politique passent par les réseaux sociaux.

Engrenages fait évoluer la représentation des femmes (fortes) dans le paysage audio-visuel français etc.

Je ne peux pas faire de résumé de toutes les oeuvres analysées ici mais elles sont toutes plus intéressantes les unes que les autres. C’est un vrai bonheur.



Alors avis aux sério-maniaques : vous n’êtes pas aussi détraqués que vous le pensiez. Ne culpabilisez surtout pas : il n’y a pas que les livres dans la vie et ils n’ont pas forcément de préséance intellectuelle. Il y a aussi les chants d’oiseaux, la gastronomie, les longues ballades sous le timide soleil de printemps, la contemplation des chemins de l’eau et bien sur vos séries favorites !
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Nos vies en séries



Là on est dans le moins frivole et le bien plus érudit avec une lecture complémentaire à l'ouvrage de Marianne Levy.



Dans Nos Vies en séries (Flammarion),Sandra Laugier, professeure de philosophie à l’université Paris 1 Panthéon Sorbonne et membre de l’Institut universitaire de France, est une fanatique absolu du genre, analyse les séries comme de véritables œuvres de pensée et voit les séries comme la nouvelle école de philosophie .



Réunissant l'ensemble de ses chroniques écrites depuis 2009 dans Libération et d’autres textes exclusifs, la professeur de philosophie propose une analyse inédite et très poussée de notre rapport aux séries télévisées; l'auteure considérant la série . comme l’objet culturel et populaire par excellence du XXIe siècle.



Elle nous démontre, de façon très documentée et poussée, à quel point les séries peuvent être constitutives de formes de vie humaine, et donner également acccès i à une formation morale qui se cristallise à travers la relation ténue et durable qui s’établit entre les personnages de la petite lucarne et le téléspectateur le lien d’attachement qui nous unit aux personnages et qui dessine une nouvelle sociabilité



Portée par une argumentation pédaogique et érudite à la fois, l'auteure s'appuie sur l'exemple de grandes séries contemporaines ( Buffy, The Americans House of Cards, Twin Peaks, Game of Thrones, Six Feet Under.. ) et réussit largement à nous prouver que regarder une série peut être une expérience philosophique et peuvent nous donner accès à de véritables outils d’éducation, voire de pensée politique.
Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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Philoséries : Buffy - Tueuse de vampires

Ah ! Buffy The Vampire Slayer ! Ou Buffy contre les vampires en VF, telle que je l’ai découverte durant mes jeunes années, lorsqu’elle était diffusée dans le cadre de la Trilogie du samedi aux côtés d’autres bonnes séries. Et puis, bien plus tard, j’ai visionné la série en VO (nettement mieux ! La traduction laisse franchement à désirer, et comme l’un des ingrédients phares de la série sont ses dialogues…), en long, en large, en travers… Buffy, c’est ma série culte, celle que j’ai vu en intégralité plus d’une fois (je ne compte même plus). Celle que je revois encore et encore avec autant de plaisir. Alors quand j’ai su que Bragelonne sortait un essai sur le sujet, j’ai foncé.



Et je n’ai pas regretté ! :) Jugez plutôt : j’ai englouti le livre en quelques jours. Mais d’abord, petit rappel sur la recette du succès de la série, qui a duré 7 saisons. Elle se poursuit en comics (saison 9 en cours), mais j’ai laissé tomber en cours de route ce format, échaudée par des retours plus qu’improbables de personnages censés disparus pour de bon et une incohérence de taille que Joss Whedon a lui-même reconnu (pour info, c’est lui le papa de Buffy, ainsi que d’une autre super série qui a – hélas ! – connu une durée de vie bien plus brève et c’en est très dommage, j’ai nommé Firefly).



Bref ! Je disais donc, rappel du succès de la série : de l’humour (les dialogues sont sa-vou-reux ! :) ), des effets spéciaux kitschouilles volontairement (la série ne se prend pas au sérieux), une héroïne forte (à l’époque, voir une fille dérouiller du méchant, ce n’était pas courant), des personnages aussi fouillés qu’attachants et vraisemblables (et bien campés !) et surtout un aperçu métaphorique de l’adolescence tellement vrai qu’il parle véritablement à son public. Et ce, quelque soit son âge : même maintenant, la série continue à me toucher, ne serait-ce que parce qu’au fil des 7 saisons, les personnages grandissent et mûrissent, passant progressivement de l’adolescence à l’âge adulte.



Et, donc, voilà un essai qui s’attache à creuser davantage encore dans les richesses que contient cette série. Un essai accessible même aux non-spécialistes de la philosophie, sociologie, psychologie, etc, par contre, mieux vaut avoir une bonne connaissance de la série – cela dit, je pense que seuls les aficionados liront l’ouvrage. Qu’ils foncent sans souci : l’ouvrage est vraiment passionnant ! :)



Après de courts articles qui exposent en quoi Buffy est une série bien plus profonde et complexe qu’il n’y paraît et comment elle a réunit les ingrédients nécessaire pour en faire une série-culte pour adolescents, on rentre ensuite dans une deuxième partie plus approfondie. Composée de trois longs articles, qui chacun se basent sur un épisode bien précis pour l’analyser avant de partir sur un champ de réflexion plus vaste, cette seconde partie témoigne à elle seule de la richesse de Buffy. Je pensais avoir une analyse personnelle plutôt bien poussée, ayant lu divers articles sur le sujet, mais ces trois analyses m’ont prouvé qu’il y avait encore beaucoup à découvrir concernant ma série préférée ! [Lire la suite de la critique sur le blog]
Lien : http://lullastories.wordpres..
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Philoséries : Buffy - Tueuse de vampires

Ah ! Buffy The Vampire Slayer ! Ou Buffy contre les vampires en VF, telle que je l’ai découverte durant mes jeunes années, lorsqu’elle était diffusée dans le cadre de la Trilogie du samedi aux côtés d’autres bonnes séries. Et puis, bien plus tard, j’ai visionné la série en VO (nettement mieux ! La traduction laisse franchement à désirer, et comme l’un des ingrédients phares de la série sont ses dialogues…), en long, en large, en travers… Buffy, c’est ma série culte, celle que j’ai vu en intégralité plus d’une fois (je ne compte même plus). Celle que je revois encore et encore avec autant de plaisir. Alors quand j’ai su que Bragelonne sortait un essai sur le sujet, j’ai foncé.



Et je n’ai pas regretté ! :) Jugez plutôt : j’ai englouti le livre en quelques jours. Mais d’abord, petit rappel sur la recette du succès de la série, qui a duré 7 saisons. Elle se poursuit en comics (saison 9 en cours), mais j’ai laissé tomber en cours de route ce format, échaudée par des retours plus qu’improbables de personnages censés disparus pour de bon et une incohérence de taille que Joss Whedon a lui-même reconnu (pour info, c’est lui le papa de Buffy, ainsi que d’une autre super série qui a – hélas ! – connu une durée de vie bien plus brève et c’en est très dommage, j’ai nommé Firefly).



Bref ! Je disais donc, rappel du succès de la série : de l’humour (les dialogues sont sa-vou-reux ! :) ), des effets spéciaux kitschouilles volontairement (la série ne se prend pas au sérieux), une héroïne forte (à l’époque, voir une fille dérouiller du méchant, ce n’était pas courant), des personnages aussi fouillés qu’attachants et vraisemblables (et bien campés !) et surtout un aperçu métaphorique de l’adolescence tellement vrai qu’il parle véritablement à son public. Et ce, quelque soit son âge : même maintenant, la série continue à me toucher, ne serait-ce que parce qu’au fil des 7 saisons, les personnages grandissent et mûrissent, passant progressivement de l’adolescence à l’âge adulte.



Et, donc, voilà un essai qui s’attache à creuser davantage encore dans les richesses que contient cette série. Un essai accessible même aux non-spécialistes de la philosophie, sociologie, psychologie, etc, par contre, mieux vaut avoir une bonne connaissance de la série – cela dit, je pense que seuls les aficionados liront l’ouvrage. Qu’ils foncent sans souci : l’ouvrage est vraiment passionnant ! :)



Après de courts articles qui exposent en quoi Buffy est une série bien plus profonde et complexe qu’il n’y paraît et comment elle a réunit les ingrédients nécessaire pour en faire une série-culte pour adolescents, on rentre ensuite dans une deuxième partie plus approfondie. Composée de trois longs articles, qui chacun se basent sur un épisode bien précis pour l’analyser avant de partir sur un champ de réflexion plus vaste, cette seconde partie témoigne à elle seule de la richesse de Buffy. Je pensais avoir une analyse personnelle plutôt bien poussée, ayant lu divers articles sur le sujet, mais ces trois analyses m’ont prouvé qu’il y avait encore beaucoup à découvrir concernant ma série préférée ! Je n’en dis pas plus pour ne pas vous ruiner la découverte, mais cette deuxième partie, après une première plutôt frustrante car reprenant des éléments que je connaissais déjà, vaut à elle seule la lecture de ce livre. On y découvre les épisodes Sans défense (Helpless, saison 3, épisode 12), Cohabitation difficile (Living Conditions, saison 4, épisode 2) et Un silence de mort (Hush, saison 4, épisode 10) sous un angle totalement nouveau. C’est à tel point qu’une fois terminée ma lecture de ces articles passionnants, je me suis demandé combien d’autres pistes toutes aussi passionnantes pouvaient être explorées, dans d’autres épisodes ?



Suit ensuite une troisième partie où sont évoquées la sexualité dans la série (loin d’être racoleur, cet article met en lumière bien des choses concernant les personnages et le fait que la série parle autant à son public) et la mythologie que Buffy s’est créée, le Buffyverse. Deux articles eux aussi très intéressants, qui concluent bien l’ouvrage – cependant, j’aurai aimé que le dernier article soit un peu plus développé, ou tout du moins se termine moins abruptement.



Gros coup de coeur, donc, pour cet essai qui traite bien d’une série-culte ! Je n’aurai que deux bémols à souligner. Le premier, c’est que, justement, c’est si passionnant et j’ai appris tant de choses que j’aurai aimé qu’il y en ait plus ! :) La seconde partie m’a vraiment épatée et s’il avait été possible de faire des analyses d’autres épisodes de la même manière, ç’aurait été génial ! (ç’aurait aussi été un pavé ^^ »). Donc, bon, petit bémol en l’occurrence ^^ L’autre – plus sérieux – c’est le prix. 32 euros pour 210 pages, même si plusieurs auteurs sont au sommaire, ça fait mal au porte-monnaie. Heureusement que la qualité est au rendez-vous, sinon, il y aurait eu de quoi grincer des dents.



En tout cas, même si ce seul essai est loin de faire le tour de tout ce qu’on pourrait dire au sujet de la série télévisée, il offre aux fans francophones de biens intéressantes analyses et la preuve, s’il y en avait encore besoin, que Buffy The Vampire Slayer n’est pas devenue une série-culte à partir de rien. Elle possède d’innombrables qualités et cet essai en offre un bon aperçu ! Un livre à offrir à ou se faire offrir à tous les fans de la série :)
Lien : https://lullastories.wordpre..
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Le principe démocratie

Si le but de l’ouvrage est bien de « saisir les usages que des citoyens peuvent faire de la notion de démocratie, lorsqu’ils remettent en cause la légitimité des pouvoirs qui les gouvernent », il réussit à remplir son « contrat » avec le lecteur qui accepte de se lancer sur ce chemin.
Lien : http://www.nonfiction.fr/art..
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Philoséries : Buffy - Tueuse de vampires

Mon ressenti: Une étude très poussée sur la série télévisée Buffy contre les Vampires.

~ On a ici une analyse philosophique et psychologique dans plusieurs domaines de la série télévisée Buffy contre les vampires.

~ Il y a aussi des analyses littéraires dans ce livre... On y rappelle le genre littéraire fantasy différent du genre gothique. On y aborde aussi la littérature sentimentale pour adolescents. Tout est toujours relié à Buffy ensuite.

~ J'ai beaucoup aimé tous les passages où il y a des analyses sur un thème dans la série illustrées par des exemples concrets de la série.

~ J'ai adoré le fait que la pop culture américaine soit bien abordée dans cette étude.

~ La plume de l'auteure est quand même assez complexe à lire avec un langage très soutenu.

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Nos vies en séries

L’auteur du livre « Nos vies en séries », évoque l’impact des programmes sur les spectateurs, l’importance des séries des années 90 et comment l’avènement des plateformes modifie notre perception des séries et in fine du monde.
Lien : https://www.nouvelobs.com/te..
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Philosophie des sciences : Tome 2 : Natural..

Cette anthologie (datée) de philosophie des sciences est vraiment très instructive : ce sont des philosophes des sciences connus que l'on nous présente mais ce sont souvent des articles qu'on ne peut trouver ailleurs. On voit ainsi bien les enjeux de la philosophie des sciences, entre positivisme ou défense de la métaphysique, du siècle dernier.

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Philosophie des sciences : Tome 1 : Expérienc..

Cette anthologie (datée) de philosophie des sciences est vraiment très instructive : ce sont des philosophes des sciences connus que l'on nous présente mais ce sont souvent des articles qu'on ne peut trouver ailleurs. On voit ainsi bien les enjeux de la philosophie des sciences, entre positivisme ou défense de la métaphysique, du siècle dernier.
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Philoséries : Buffy - Tueuse de vampires

J'ai redécouvert il y a quelques mois la série Buffy et j'ai été frappée par la dimension profonde de certains épisodes, des thématiques traitées, qu'il s'agisse du rite de passage à l'âge adulte, du deuil, l'amitié, l'amour...



Lors de mes études, un de mes professeurs, très enthousiaste au sujet des "Buffy studies" nous avait diffusé un épisode et demandé de l'analyser et j'avais trouvé cela particulièrement intéressant.



J'ai donc, suite à mon marathon des 7 saisons de Buffy, repensé à cette épisode de ma vie étudiante et découvert qu'un ouvrage en français existait, creusant les sujets abordés par la série, au-delà du prisme du simple divertissement.



Cet ouvrage est un recueil d'analyses de plusieurs spécialistes et est divisé en plusieurs parties, générale, la symbolique spécifique de certains épisodes, puis sur la philosophie.

Concernant ma lecture, elle s'est révélée inégale, notamment due au jargon employés par certains auteurs, qui m'ont parfois laissée, en tant que néophyte, dans le brouillard.

Cependant, le sens global se dégage grâce à d'autres auteurs, plus dans la vulgarisation, qui ont su attiser mon intérêt et confirmer qu'au delà de son aspect divertissant, Buffy est une série plus profonde et portant plus d'enjeux sociologiques, philosophiques qu'on ne le pense.



Je suis contente de cette lecture, qui m'a permis d'élargir ma compréhension de la série et me donne envie de la revoir à la lumière de ces nouvelles connaissances!



𝔼𝕟 𝕓𝕣𝕖𝕗: Si vous êtes fan de Buffy de près ou de loin et qu'une lecture un peu complexe ne vous rebute pas, que la sociologie et la philosophie vous intéresse, je vous recommande ce livre qui permet de porter un nouveau regard sur notre héroïne!
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Husserl et Wittgenstein

On ne mettra pas non plus ces deux-là d'accord... Si à la fin du XIXème siècle les idées circulent, sont reprises, leurs utilisateurs ne s'aperçoivent pas immédiatement qu'elles ne signifient pas tout à fait ce qu'ils en attendaient... ou que d'autres y ont mis ce qui ne leur plaît pas. Le recul nous donne la possibilité de comparer les utilisations que font Husserl et Wittgenstein des mots "phénoménologie" ou "logique" par exemple. Seul le premier cherche une théorie de la connaissance... le second joue sur les mots...
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Philoséries : Buffy - Tueuse de vampires

J'en ai déjà parlé plus d'une fois sur ce blog, mais Buffy est sans aucun doute l'une de mes séries préférées, si ce n'est MA série préférée tout court. J'ai déjà vu chaque épisode des dizaines de fois et si on me lance, je peux parler pendant des heures de mes personnages préférés, des différents méchants ou encore des meilleurs moments de la série. Le livre Philoséries m'intéressait donc au plus haut point, mais le prix un peu prohibitif (32 euros... Outch) ne cessait de repousser à plus tard la lecture de ce livre. Alors lorsque la Grosse Op m'a permis de l'acquérir pour moins d'un euro, j'ai décidé de m'y plonger.



Avant de vraiment me pencher sur ce livre en particulier, je tenais à mentionner le fait que je trouve le principe de mêler philosophie et éléments de pop culture vraiment génial. C'est non seulement un moyen d'aborder des séries ou des films sous un jour différent, avec un regard autre que celui de spectateur, mais c'est également une façon de découvrir un peu la philosophie. Une démarche intéressante et qui, je l'espère, continuera d'être poursuivie.



Ma grosse crainte en démarrant ce livre était de ne rien comprendre: si je suis calée en ce qui concerne Buffy, je suis en revanche terriblement nulle pour tout ce qui touche la philosophie. Heureusement, j'ai trouvé que l'ensemble était plutôt accessible. Il y a des références à de nombreux philosophes ou concepts, mais c'est en général assez bien expliqué (et de façon concises). Je n'ai pas tout compris, pour être honnête, cependant j'étais loin d'être perdue. Une bonne chose!



Ce que j'ai préféré dans ce livre, c'est de voir la série prise au sérieux. J'ai remarqué que beaucoup de gens, lorsque je dis adorer Buffy, ont tendance à rigoler, gentiment ou de façon un peu moqueuse. Pour beaucoup, Buffy reste une série où une blondinette tue des vampires, avec des effets spéciaux un peu ringards. Pourtant, et c'est ce que montre ce recueil, il y a de nombreux enjeux importants, des thématiques qui en font bien plus qu'une série de seconde zone. Voir Buffy exploitée de cette façon fait plaisir à voir!





Toujours dans le positif, les essais sont plutôt bien écrits, avec un style fluide qui est probablement dû au fait qu'il s'agissait de textes écrits pour un colloque et donc lus à voix haute/récités. J'ai particulièrement aimé ceux d'Anne Besson, Jocelyn Benoist et de Tristan Garcia (je connaissais ce dernier pour ses romans, c'était l'occasion de le découvrir sous un autre jour!).



Passons aux thèmes abordés dans ce livre: j'en ai présentés quelques-uns plus haut, et je dois dire que le choix des thèmes est probablement mon gros bémol du livre. La majeure partie des essais tourne autour des même sujets: l'adolescence, le passage à l'âge adulte... C'est évidemment un élément clé de Buffy, mais je pense que la série est bien plus riche. J'aurais aimé que la sexualité soit davantage exploitée, ou par exemple le thème de la famille, les métaphores représentées par les personnages surnaturels... Ou même des essais consacrés spécifiquement à un personnage, comme Angel, dont le double visage est intéressant.



Au final, je suis heureuse d'avoir pu lire ce livre qui me tentait depuis longtemps. Je l'ai trouvé très intéressant avec une démarche originale, et j'espère que d'autres livres similaires sortiront. J'espère aussi que plus de ressources sur Buffy seront disponibles dans les années à venir et que d'autres aspects de la série seront étudiés!


Lien : http://livroscope.blogspot.f..
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Philoséries : Buffy - Tueuse de vampires

Grande fan de Buffy et avec des études philo/psycho J'aurai dû adorer, mais c'est trop brouillé au début on est noyé dans des citations sans rapport et sans corrélation pour expliquer le pourquoi du sujet. Ensuite on parle d'un episode en particulier sans parler de la saison, ce qui me semble incomplet, comme de parler d'un extrait d'un livre sans avoir lu un résumé au préalable. Ce qui m'a frustré également c'est de voir l'héroïne uniquement comme une adolescence ce qui est loin d'être le cas, ça ne correspond qu'au début. Alex est appelé Xander... Problèmes de traduction donc ha bah non vu que c'est fait par des français... Je suis assez déçue donc.

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Les temps intimes - Genre, sexe et quinoa

"Les Temps Intimes" réunit les écrits de quatre auteures : Daisy Letourneur, Eva Illouz, Guénaëlle Gault et Sandra Laugier. Chacune apporte une perspective unique sur des sujets contemporains cruciaux, traitant de thèmes allant de la masculinité et la sexualité à la consommation alimentaire et l'influence des séries télévisées sur la vie quotidienne.



Daisy Letourneur se concentre sur l'évolution des masculinités dans un contexte contemporain marqué par des mouvements sociaux comme #MeToo. Sa critique pointue des masculinistes révèle un combat continu pour l'équité de genre, offrant une analyse profonde de la manière dont les normes de genre traditionnelles façonnent l'expérience masculine. Elle explore comment les représentations et perceptions de la masculinité se sont métamorphosées au fil du temps, tout en mettant en lumière les contradictions et les luttes internes de cette évolution.



Eva Illouz s'attaque à la complexité de la sexualité moderne, en établissant un dialogue entre les notions de liberté sexuelle et d'égalité de genre. À travers son analyse comparée de "L'amant de Lady Chatterley" de D. H. Lawrence et "Coïts" d'Andrea Dworkin, Illouz démontre comment les attitudes envers la sexualité ont évolué, soulignant la tension entre la quête de plaisir personnel et la recherche d'une égalité sociétale. Sa contribution est essentielle pour comprendre les nuances des débats contemporains sur la sexualité.



Guénaëlle Gault se penche sur l'orthorexie dans le contexte d'une société de plus en plus préoccupée par la qualité et la provenance des aliments. Elle explore comment cette obsession pour une alimentation saine peut révéler des anxiétés plus profondes concernant la santé, l'environnement et la durabilité. Gault met en évidence les conséquences de cette quête pour le contrôle dans nos choix alimentaires, reflétant les dilemmes éthiques et environnementaux de notre époque.



Sandra Laugier, enfin, offre une réflexion sur la place centrale du canapé dans la consommation de séries télévisées et comment celles-ci façonnent et reflètent nos vies. Elle explore l'idée que les séries télévisées ne sont pas seulement un moyen d'évasion, mais aussi une forme de "care", un moyen par lequel les spectateurs tissent des liens émotionnels avec les personnages et les histoires. Laugier met en lumière l'importance des séries dans la construction de nos expériences et perceptions quotidiennes, en particulier pendant la pandémie de Covid-19.



Ensemble, ces quatre auteures tissent un tapis riche de perspectives sur la société contemporaine, chacune apportant un éclairage différent mais complémentaire sur les enjeux actuels. "Les Temps Intimes" est un ouvrage multidisciplinaire, abordant des sujets variés avec profondeur et nuance, offrant aux lecteurs des outils critiques pour comprendre et naviguer dans les complexités de notre époque.

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Philoséries : Buffy - Tueuse de vampires

Enfin un essai réalisé par des Français fan de la série Buffy Contre Les Vampires ! C'est assez rare de pouvoir lire une étude sur cette magnifique série, qui m'a aidé à devenir un adulte au fil des années. N'importe quel fan comprends que la série aborde le thème très difficile du passage à l'âge adulte avec toutes ces terreurs et angoisses... J'ai beaucoup apprécié les écrits des professeurs et professionnels de psychologie et philosophie, même si j'avoue ne pas avoir TOUT compris. C'était très intéressant et m'a permis d'en apprendre plus sur le message que notre génie Joss Whedon avait à nous transmettre.
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Antidémocratie

Le populisme, même de gauche, ne serait-il qu'un nouvel avatar de la "haine de la démocratie" repérée par Jacques Rancière ?
Lien : http://www.nonfiction.fr/art..
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Genre et environnement

Critique des dualismes et de leur rôle dans les dominations



Les luttes environnementalistes sont désormais indissociables de la réalité des inégalités globales, et de genre. En combinant éthiques féministes du care, approches matérialistes et mobilisations pour la justice environnementale, en faisant dialoguer des féministes de différentes aires intellectuelles, géographiques et culturelles, on tente ici, par-delà l’écoféminisme et les mythologies de la nature, de relever le défi d’un environnementalisme féministe.



Dans leur présentation du dossier « Genre et environnement », Sandra Laugier, Jules Falquet et Pascale Molinier reviennent sur les sources de l’écoféminisme, le pillage des terres considérées comme vides, le pillage des communs, l’enclosure des communaux, la piraterie des savoirs des paysan-ne-s des Suds, l’« exploitation conjuguée des femmes et des ressources de la terre et de la nature »…



Elles soulignent des analyses féministes sur, entre autres, « l’éthique de la nécessité, de la connectivité et des besoins fondamentaux », le « care environnemental », l’interdépendance de l’humain et de l’environnement, la centralité de la « vulnérabilité », le travail dans ses conditions historiques et géographiques, l’ensemble des activités invisibilisées, la spatialité des inégalités…



Elle interrogent le « nous » abstrait, la protection d’humains spécifiques ; et parlent de l’environnementalisme des exploité-e-s et des minorisé-e-s en résistance, des biens pas comme les autres : les communs, ou de la désacralisation du rapport des femmes à la vie, à la nature, à la terre…



« Dans ce numéro, nous avons fait le choix de mettre en valeur de nouvelles formes de l’écoféminisme émergent, réorientées sur le rôle concret des femmes ; autant de matière de réarticuler de façon créatrice le genre et l’environnement. »



Je choisis de m’arrêter sur deux articles du Dossier et un du Hors champ



Layla Raïd, « Val Plumwood : la voix différente de l’écoféminisme » présente l’écoféminisme de la philosophe australienne. Elle insiste, entre autres, sur les critiques de la domination de la nature, de la relégation du féminin à une « forme de nature infra-rationnelle », des nouvelles technologies, du dualisme, « entre raison et émotion, raison et corps, domaine public et domaine privé, compris comme respectivement supérieurs et inférieurs, le féminin étant symboliquement associés au second », du contrat (voir le livre de Carol Pateman cité, Le contrat sexuel), de la raison moderne, « Ce ne sont pas seulement les femmes qui ont été construites comme opposées à la rationalité, la culture et la philosophie occidentales, mais encore l’esclave, l’animal, le barbare, tous associés au corps, et à toute la sphère opposée de la physicalité et de la matérialité » (V. P.)



Layla Raïd souligne la nécessaire prise en compte des « comportements de domination plus vastes et croisés », la continuité entre différents types de domination, « ces différents facteurs interagissent pour former un réseau de domination complexe ». Il ne s’agit donc pas simplement d’obtenir « une part de gâteau » plus grande mais bien de « subvertir la domination elle-même ».



J’ai notamment apprécié les paragraphes sur l’étouffement des émotions dans les relations aux autres, la destruction de l’empathie, la construction de la virilité. Je regrette cependant que ce qui est nommé « capacité émotionnelle » ne soit pas abordé en terme de construction sociale.



L’auteure parle aussi d’éthique du respect, d’éthique du droit, de l’attention au particulier, de sympathie, de soin, de souci…



« Ce type de concepts résiste à un traitement en termes dualistes pour trois ensembles de raisons :



Ils surmontent l’opposition entre éléments cognitifs et sentimentaux



Ils dépassent les difficultés due à la règle de réciprocité



Ils pensent autrement la différence entre le particulier et l’universel »



Je souligne le rappel de la poétesse Aude Lorde « on ne peut détruire la maison du maître avec les outils du maître ».



Une invitation à découvrir les analyses de Val Plumwood.



« contre l’idée d’un soi essentiellement égoïste, dont l’éthique servirait à limiter les actions, elle défend l’idée d’un soi d’emblée relationnel, de telle sorte que place est faite pour penser le soi comme se constituant, au-delà de ses relations avec la communauté humaine, dans le champ plus vaste de la communauté écologique »



Jules Falquet rappelle le contexte guatémaltèque. Un après-guerre marqué par l’impunité persistance de l’armée et la police, les nouvelles formes de violence et d’insécurité, même si « le Guatemala est le premier pays du continent à juger et condamner sur son propre territoire un ancien président pour génocide » (jugement cassé par la Cour constitutionnelle)



L’entretien avec Lorena Cabnal, « Corps-territoire et territoire-Terre » est intéressant à plus d’un titre. L’entretien débute par une auto-présentation, la description de l’activité d’une organisation communautaire de femmes, « La Coordination contre les mauvais traitements envers les enfants faisait énormément de choses, les enfants en parlaient à la maison ».



L’auteure insiste, entre autres, sur le désir des femmes d’apprendre à lire et à écrire, son refus de la maternité, « Mais moi,je suis un territoire libre ! Je ne vais pas me plier à la maternité à cause des ‘us et coutumes’ ni reproduire le Peuple », la défense du « territoire-corps » contre les violences sexuelles et les féminicides, le processus de sanation comme « chemin cosmico-politique », le racisme et la double réalité indienne, la lesbophonie chez les femmes indiennes, la critique des « tendances au fondamentalisme ethnique »…



Qu’en est-il des usages des équipements les plus ordinaires ?



Cédric Calvignac propose une analyse « À leur sac défendant, ou l’équipement des passant∙e∙s comme révélateur des rapports sociaux de sexe » mettant à jour des mécanismes sur la socialisation différenciée suivant les sexes, des injonctions sociales dans des comportements et la gestion des quotidiens, un aspect de la division genrée dans les activités urbaines.



L’adoption, l’usage, le port d’un objet n’est jamais neutre. L’auteur donne quelques observations chiffrées sur « l’équipement mobile de passant-e-s » et souligne des différences dans les déplacements urbains entre femmes et hommes.



Sacs à main comme révélateur d’injonction faites aux femmes, rapprochement entre sac et jupe, allure et praticité limitée, sacs et manière de les porter, différenciation suivant le sexe et l’age, incorporation de « scripts » d’usage, équipements et partition des rôles domestiques, sexuation « d’un porté exclusivement féminin »…



« Au même titre que le maquillage ou les vêtements portés, les sacs, leur positionnement sur le corps, les façons de les porter font intégralement partie de la composition d’un tableau comportemental approprié et identifiable comme tel ».




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La voix et la vertu. Variétés du perfectionni..

Un ouvrage collectif qui, bien que riche, échoue à présenter ce dont il parle : le perfectionnisme moral.
Lien : http://www.nonfiction.fr/art..
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