« Réunifier, c’est conjuguer, métisser, mélanger. Pour la RDA, il n’y a pas eu de compromis ni de rapprochement. On a invalidé du jour au lendemain le modèle de la société. Le pays a disparu et on a remplacé l’ensemble de son système et ses valeurs. La chute du Mur a conduit à la disparition pure et simple de mon pays. »
Ici, elle est parmi les siens, mais elle ne connaît personne. Là-bas, elle est étrangère, mais entourée.
C'est une situation paradoxale. Normal pour quelqu'un qui est parti longtemps. Les anciens liens se sont effrités. Comme toujours, comme partout.
L'idéologie communiste promet autant la délivrance que le christianisme. Elle aussi mène au salut absolu. Elle a ses martyrs et ses saints, ses légendes et ses rituels. Le communisme parle sans cesse d'un monde meilleur, promis pour demain ou pour après-demain. Et comme le paradis est proche, tous les moyens sont bons pour l'atteindre, même la force et la pression. L'individu libre est ainsi nié.
Le vrai problème est dans les têtes : c'est la honte. La honte d'être dévalorisé, d'être souvent chômeur de longue durée, la honte de n'avoir rien construit, d'avoir subi son sort. Annexé par un pays plus fort, traité depuis comme citoyen de seconde classe, souvent licencié après la réunification, humilié. p. 63
Dans le 14 è arrondissement, un fest-noz breton
C'était fort, cette connivence entre des personnes qui ne se connaissaient probablement pas. elles étaient réunies ce soir-là pour retrouver leurs racines, leur vie d'avant. dans l'anonymat de la capitale, un rapprochement, un temps de partage. La reconstitution d'une communauté.
..la beauté d'une langue est totalement subjective. L'allemand de Hitler ou de Goebbels était abject, détourné, dévoyé. L'allemand de Goethe ou de Rilke est mélodieux et subtil .
"Du jour au lendemain ou presque, le monde de mon enfance a basculé. Pour toujours, sans la moindre possibilité d'un retour en arrière. Mon passé est irrécupérable, inimaginable, incompréhensible pour ceux qui m'entourent aujourd'hui.
Je suis née en RDA en 1974. J'avais 15 ans quand le Mur est tombé, 16 ans quand ma patrie a été rayée de la carte, rayée de la géographie. On lui a collé un préfixe: ex. Ex-RDA, ex-Allemagne de l'Est."
Interdire une langue, c'est détruire une identité. Interdire une langue, c'est détruire un peuple. Interdire une langue, c'est détruire une communauté.
Je suis aux anges. Ces souvenirs gustatifs me procurent un plaisir immense. Ils font partie de mes racines, de mes origines. La nourriture typique d'une région , les recettes des grands-mères nous nourrissent deux fois. De manière évidente en calmant notre faim et en construisant notre corps, mais également de façon spirituelle en nous rassurant par leur permanence .
Les réfugiés syriens sont mal acceptés, ils engendrent des peurs profondes et suscitent jalousie et envie à cause d'une prise en charge par l'Etat. Leur présence massive est à l'origine d'un séisme politique sans précédent dans l'histoire allemande d'après-guerre